LesVasates (en latin :Vasates) sont durant l'Antiquité un peupleproto-basque (aquitain[1]) de l'Aquitaine préromaine, constituant après la conquête deJules César une des cités de laGaule romaine, avec pour chef-lieu la ville deBazas.
Ils ont laissé leur nom à la ville deBazas ainsi qu'au pays duBazadais, situé dans le sud-est du département de laGironde).
Définie par Jules César au début dela Guerre des Gaules, l'Aquitaine est la partie de la Gaule située entre la Garonne et les Pyrénées.
En revanche, la province romaine d'Aquitaine (Gaule aquitaine, qui fait partie desTrois Gaules) délimitée par Auguste s'étend des Pyrénées à la Loire (chef-lieu : Saintes, puis Bordeaux).
L'Aquitaine préromaine réapparait auIVe siècle dans la province deNovempopulanie (chef-lieu :Eauze), qui par la suite sera désignée sous le nom deVasconie (Vasconia), puis deGascogne, nom encore en usage de nos jours pour cette région.
Achille Luchaire écrit :« on a récemment tenté d'expliquer ce nom par l'ancien gaulois, et d'y retrouver, comme dans les motsVassogalaie,Vasio, le radical sanscritvas « habiter ». Mais d'abord les Vasates ont toujours été placés parmi les peuples aquitains. Ensuite l'euskara possède, lui aussi, un radicalbas,basa qui ne signifie pas seulement « désert, sauvage » comme l'ont ditHumboldt etVan Eys, mais encore et spécialement « lieu habité, localité, village ou partie de village ». C'est ce qu'indiquent les noms de lieu très nombreux, surtout chez les Basques français, debasa-buru « partie haute d'un village », francisé enBasseboure et debasa-baren « partie bosse ou quartier d'en bas ». Il ne faut pas confondre cebasa avecbaso « forêt » enguipuzcoan, comme l'a fait M. Phillips qui dérive Vasates de ce dernier mot. Vasates doit signifier simplement « ceux de Vasa ou Basa » etBasa signifie tout uniment « la ville » ; ce qui est parfaitement conforme à l'usage de la nomenclature géographique basque, très simple et très peu variée[2]. »
Selon Xavier Delamarre, le motVasates viendrait du motgauloisuassos « soumis, serviteur »[3], dérivant lui-même duprotoceltique*wastos « serviteur »[4] (le mosuassos est à l'origine du mot français « vassal »).
Le nomVasates pourrait s'expliquer par le basquebaso, « forêt », ou par unhydronyme *uad (cf. latinvadus, « gué »).
On pense généralement[réf. nécessaire] que ce peuple correspond auxVocates mentionnés parJules César[5] et auxVassei ou auxBasabocates[6], cités simultanément parPline l'Ancien, parmi les peuples d'Aquitaine.
Certains auteurs[réf. nécessaire] corrigentBasabocates enBasaboiates, terme pouvant désigner un peuple intermédiaire entre les Vasates etBoiates[7].
Le nom des Vasates apparait en revanche dans des textes d'Ausone[8], auteur duIVe siècle originaire de Bordeaux.
Depuis le premierâge du fer, leur capitale,Cossium[réf. nécessaire], est une place fortifiéecontrôlant les échanges[réf. nécessaire] entreToulouse etBordeaux. Le nomCossium est peut-être une latinisation de l'aquitanique*koiz (gasconcoç, cos « tertre »,basquegoiz « en hauteur »).
La cité des Vasates est contiguë au nord-est avec la cité desBituriges Vivisques (chef-lieu :Burdigala/Bordeaux).
Elle fait partie de laprovince romaine d'Aquitaine à partir du règne d'Auguste (-27/14), de la province d'Aquitaine troisième (Novempopulanie) à partir du règne deConstantin (310-337).
Quand la région se christianise, Cossium devient unsiège épiscopal, le centre d'undiocèse qui perdure jusqu'à laRévolution française et est aujourd'hui mentionné dans la titulature de l'archevêque de Bordeaux[9].
C'est à la fin de l'Antiquité et au début du Moyen Âge que le nom deCossium est remplacé dans le langage courant parVasates, qui va devenir « Bazas », phénomène qui a lieu dans la plupart des chefs-lieux des cités de Gaule[10].