Pour les articles homonymes, voirZeev.
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| Sépulture | Mont Herzl(depuis le), New Montefiore Cemetery(en)( - |
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| Conjoint | Yoanna Jabotinsky(d) |
| Enfant | Ari Jabotinsky(en) |
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| Membre de | Conseil national juif(en) |
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Vladimir Ze'ev Jabotinsky (enrusse :Владимир Евгеньевич Жаботинский,Vladimir Ievguéniévitch Jabotinski ; enhébreu :זְאֵב זַ׳בּוֹטִינְסְקִי,Ze'ev Žabotinski), né le18 octobre 1880 (dans le calendrier grégorien) àOdessa, dans legouvernement de Kherson de l'Empire russe (aujourd'hui enUkraine) et mort le, à Hunter, village de l'État de New York auxÉtats-Unis, est le fondateur de laLégion juive combattant l'Empire ottoman aux côtés duRoyaume-Uni durant laPremière Guerre mondiale, et un chef de file du mouvementsioniste.
Il crée en 1925 leParti révisionniste, principal parti sioniste qui réclame un État binationaljuif etarabe sur les deux rives du fleuveJourdain, intégrant aussi laTransjordanie, actuelleJordanie.
En opposition avec la gauche qui domine alors le mouvement sioniste, lui et son parti quittent l'Organisation sioniste mondiale en 1935.
Il sera le principal inspirateur politique de l'organisation combattante clandestine sioniste, l'Irgoun.
Odessa était l'un des principaux ports de l'Empire russe et un important foyer de la culture juiveashkénaze, décrite parIsaac Babel. Jabotinsky y reçoit un enseignement religieux durant son enfance, mais s'éloigne vite dujudaïsme orthodoxe, qu'il considère insuffisamment critique.
Après des études de droit enItalie et enSuisse, il devient journaliste sous le nom de plume d'« Altalena », travaillant pour des journaux en languerusse, puis enyiddish, et plus tard enhébreu.
Il rejoint le mouvementsioniste peu après lepogrom de Kichinev en1903. La même année, il est élu au6e congrès sioniste. Il acquiert rapidement la réputation d'un brillant orateur, et s'impose comme un des leaders du mouvement. Il se met à l'hébreumoderne, et organise des unités destinées à répondre auxpogroms qui sévissent alors en Russie.
De ses études en Italie, Jabotinsky gardera une forte admiration pour lenationalisme italien durisorgimento (unité italienne). Parmi ses héros, on trouve doncGiuseppe Garibaldi,Giuseppe Giusti et le poèteGiacomo Leopardi. Il exprime en revanche une forte antipathie pour les leaders charismatiques pratiquant le culte de la personnalité, dontMussolini.
Durant laPremière Guerre mondiale, Jabotinsky considère que les Juifs doivent aider les Britanniques à s'emparer de laPalestine, alorsterritoire ottoman, dans l'espoir que leRoyaume-Uni favorisera l'établissement d'un« foyer national juif » dans cette région. Il conçoit alors l'idée d'une force militaire juive, laLégion juive.
Celle-ci n'existera jamais officiellement. Début1915, Jabotinsky etJoseph Trumpeldor parviennent à convaincre les Britanniques de former le corps des muletiers de Sion. Cette unité de 562 hommes se distingue à labataille de Gallipoli, sous les ordres du lieutenant-colonel Patterson, avant d'être dissoute fin1915.
Après une intense activité de Jabotinsky, les Britanniques acceptent en1917 la formation de plusieurs unités juives : les38e,39e et40e bataillons (dans lesquels se battra égalementDavid Ben Gourion). Jabotinsky obtient le grade delieutenant[1].Les unités juives ne seront engagées que quelques mois avant la fin de la guerre, à partir de la fin1917. À cette date, une bonne partie de la Palestine est déjà tombée aux mains des Britanniques.
Jabotinsky lui-même se bat contre lesOttomans dans lavallée du Jourdain en1918.
Entre et, les Britanniques,reniant ladéclaration Balfour de 1917, dissolvent ces unités (5 000 hommes à cette date), à la grande fureur de Jabotinsky, qui voulait en faire l'embryon d'une armée juive. En 1920, Jabotinsky reçoit une décoration pour son rôle pendant la guerre, décoration qu'il rend peu après.
Il fonde alors à Jérusalem un groupe d'autodéfense autour du club de sport desMaccabées. Celui-ci rassemble environ deux cents membres et interviendra lors desémeutes de Jérusalem début afin de défendre les Juifs des violences physiques commises à leur égard. À la suite de ces émeutes, Jabotinsky est condamné à quinze ans de prison. Sa peine est rapidement commuée à un an de prison, et il est emprisonné à la prison d'Acre[2],[3]. Il est libéré le, sur ordre du nouveau Haut-Commissaire,Herbert Samuel[4], à la suite de la prise de poste de celui-ci, le.
En1921, Jabotinsky est élu membre de la direction de l'Organisation sioniste mondiale (OSM), direction qu'il quittera en1923, à la suite de divergences de vue profondes avecChaim Weizmann, autre père du sionisme, et avec la gauche sioniste.
La divergence débuta par l'acceptation en 1923 par l'OSM du retrait de l'émirat de Transjordanie (actuelleJordanie), des terres susceptibles d'accueillir l'immigration juive et le « foyer national juif de Palestine ». La gauche comme la droite avaient protesté contre cette interprétation de ladéclaration Balfour, mais sous la pression britannique Chaim Weizmann avait fini par accepter et la ratifier.
Ce n'est cependant pas directement sur cette question que s'est faite la rupture de 1923, mais sur l'affaire Petlioura.
L'ataman[5]Simon Petlioura fut le chef dugouvernement indépendantisteukrainien à partir de 1919 pendant laguerre civile russe. Sous le cri de guerre « mort aux Juifs et auxBolchéviques »[6], des unités indépendantistes participaient à des pogroms antisémites, dont le nombre de victimes est évalué par certains à 40 000 morts[6] (elles ne furent pas les seules : toutes les forces participant dans la guerre civile, y compris les bolchéviques[7], furent impliquées dans les pogroms sanglants à caractère antisémite). Petlioura, qui condamnait les pogroms publiquement, ne parvint pas à les faire cesser. Les polémiques sur le nombre de morts, le rôle exact des armées ukrainiennes ou l'implication de Petlioura dans les actions de ses subordonnées ont été et restent aujourd'hui très vives[8]. Mais au-delà de ces divergences quant à son rôle exact, Petlioura a été perçu dans les milieux juifs de l'époque comme un « ennemi des Juifs », et cette perception explique l'ampleur de la polémique contre Jabotinsky.
En, le gouvernement ukrainien en exil prit en effet contact avec ce dernier, sachant qu’il avait des sympathies pour la cause indépendantiste ukrainienne. Petlioura lui annonça une prochaine offensive contre le régime soviétique (prédécesseur de l’URSS) qui finalement n'eut pas lieu. Petlioura proposait à Jabotinsky la création d'une « gendarmerie juive » chargée de sécuriser les zones juives pendant la reconquête de l'Ukraine (sans se mêler aux combats), pour que fussent évités de nouveaux pogroms.
En, Jabotinsky signa un accord sans en référer à la direction de l'OSM, dont il était membre. Il le justifia par la volonté de protéger les Juifs contre de nouveaux massacres.
Le rejet de l'accord fut très large au sein de ladiaspora. La gauche, mais pas seulement elle, accusa Jabotinsky de se lier par anticommunisme à un massacreur de Juifs.
Le, le Comité d'action sioniste (l'exécutif élargi de l'OSM) décida la création d'une commission d'enquête, et demanda à auditionner Jabotinsky. Celui-ci refusa et démissionna de l'exécutif, accusant la gauche d'avoir cherché à le détruire.
Jusqu'à sa mort, Jabotinsky défendit avec vigueur cet accord.
En, Jabotinsky publie un texte fondamental dans la structuration de sa pensée : la « Muraille d'acier ». Dans ce texte, Jabotinsky critique la démarche du courant sioniste majoritaire, et entend promouvoir une politique alternative en Palestine.
Le cœur de sa réflexion est la résistance arabe au sionisme, qui pour lui ne pourra que s'amplifier avec la colonisation juive. Il se demande quelle réponse le sionisme doit lui apporter : « Sur le plan émotionnel, j'éprouve à l'égard des Arabes les mêmes sentiments qu'envers les autres peuples : une indifférence polie. Sur un plan politique, [...] je considère qu'il est non seulement techniquement impossible, mais absolument amoral d'expulser de quelque manière que ce soit les Arabes dePalestine, où devront toujours vivre ces deux peuples[9] ».
Mais il ne faut pas se faire d'illusion : « les Arabes de Palestine n'accepteront jamais la transformation de la Palestine arabe en un pays à majorité juive. [...] Que le lecteur passe en revue tous les exemples de colonisation dans d'autres contrées. Il n'en trouvera pas un seul où elle se soit faite avec l'accord des indigènes[9] ».
Jabotinsky se moque de ceux qui prendraient les Arabes pour des « imbéciles qu'on peut escroquer. [...] Ils sont aussi fins psychologues que nous. On peut leur raconter ce qu'on voudra, ils lisent aussi bien dans notre cœur que nous dans le leur[9] ».
Ceux qui croient possible un accord avec les Arabes, croient que ceux-ci donneront leur pays aux Juifs en échange de la promesse de l'égalité et d'une amélioration de leur niveau de vie. Pour Jabotinsky, cette idée est ridicule, et ses partisans ont au fond un « mépris fondamental », bien que dissimulé, pour les Arabes. Ils ne voient finalement en eux qu'« une populace avide, disposée à vendre sa patrie pour une ligne de chemin de fer. [...] La Palestine n'en demeurerait pas moins aux yeux des Arabes palestiniens le centre et la base de leur existencenationale indépendante[9] ».
Le sionisme devra donc s'imposer grâce à une « Muraille d'acier », une armée juive. On retrouve ici le thème de lalégion juive, qui est au cœur de l'analyse politique de Jabotinsky.
Jabotinsky ne rejette pas la coopération avec le Royaume-Uni : il souhaite son aide pour ériger cette « Muraille d'acier ». Il ne rejette pas non plus un accord diplomatique avec les Arabes. On peut au contraire discuter avec eux « d'une garantie contre l'expulsion, et de l'égalité des droits. [...] Je crois et j'espère sincèrement que nous pourrons leur donner ces garanties [...] mais la muraille d'acier est le seul moyen d'y parvenir ». Il n'y aura un accord que lorsque le rapport de force sera clairement établi en faveur des sionistes : « autrement dit, le seul moyen d'obtenir un accord dans l'avenir, c'est de totalement renoncer à en obtenir un dans le présent[9] ».
Vouloir bâtir un rapport de force sur le terrain n'est pas spécifique à Jabotinsky. Les meneurs sionistes de toute obédience perçoiventl'immigration juive et laHaganah comme les outils de ce rapport de force. La spécificité de Jabotinsky réside dans la brutalité avec laquelle il pose le problème, et dans son insistance sur le volet militaire du rapport de force à créer.

Après la rupture de1923, Jabotinsky se retrouve le chef de la tendance la plus nationaliste au sein dusionisme, et la plus hostile à la gauche sioniste.
En1925, il fonde formellement l'« Union mondiale des sionistes révisionnistes » au Café duPanthéon, dans leQuartier Latin, àParis. L'organisation a son siège à Paris.
Le parti révisionniste va alors se positionner comme le représentant d'une droite nationaliste intransigeante. Il a pour idéologie :
Le parti est lié à une organisation de jeunesse, leBetar (acronyme hébreu de l'expression « Ligue deJoseph Trumpeldor »), encore plus radicale. LeBetar se réclame de l'idéologie révisionniste, mais n'a pas à l'époque de lien institutionnel avec le parti. Il en est indépendant, et ne reconnaît que Jabotinsky comme guide (leRoch Betar). Le Betar reprend certaines formes des mouvements fascistes : uniforme, culte du chef, entraînement paramilitaire, mais sans adhérer officiellement aufascisme.
L'attitude de Jabotinsky vis-à-vis deMussolini et dufascisme italien est globalement distante. Fin 1927, il écrit « la revanche du chef est une idée à la mode que je déteste absolument [...]. Passe encore qu'un personnage commeMussolini enfourche un tel cheval. Du moins cet homme ne manque ni de grandeur ni de sens pratique, bien que je le supporte aussi peu que les autres[11] ». Il fustige le « la tendance maladive qui existe dans nos rangs à exagérer l'importance du pouvoir et de l'ascendant personnels[12]. »
L'objectif politique ultime des révisionnistes est l'établissement d'un État juif de part et d'autre duJourdain, sur le modèle politique et économique duRoyaume-Uni.
En 1928-1929, Jabotinsky se fixe enPalestine. En 1929, à la suite d'un déplacement à l'étranger, les autorités britanniques promulguent un décret lui interdisant le retour. Ce faisant, elles répondent à une demande arabe à l'encontre d'un homme perçu comme particulièrement radical.
En 1932, il est initié dans lafranc-maçonnerie, mais il est radié quatre ans plus tard pour avoir « introduit des métaux dans le Temple » (voulu faire de lapolitique enloge)[13].
En 1933, la gauche prend le contrôle de l'OSM, et les relations avec cette dernière se dégradent rapidement. Jabotinsky déteste la gauche etDavid Ben Gourion. Ce dernier le traitera d'ailleurs de « Vladimir Hitler », en l'accusant de sympathiefasciste, ce que Jabotinsky niera toujours absolument. Il fonde cependant àCivitavecchia enItalie, avec l'aval de Mussolini, laBetar Naval Academy dont la direction revient à Nicolas Fusco assisté parJeremiah Halpern jusqu'en 1938.
De fait, des sympathisants fascistes proclamés opèrent bien sur l'aile droite du parti révisionniste (Brit Ha'birionim sous l'autorité deAbba Ahiméir, ou le poèteUri Zvi Greenberg). Tout en refusant de les suivre, Jabotinsky refuse aussi de rompre avec eux. En 1933, on verra même Abba Ahiméir approuver certains aspects du nazisme (en particulier « la pulpe anti-marxiste », selon son expression), par anti-communisme. Cette sortie provoque par contre la fureur de Jabotinsky, très inquiet devant la montée du national-socialisme.
En 1935, les révisionnistes de Jabotinsky quittent l'OSM, à cause du refus de cette dernière de revendiquer un État juif en Palestine (c'était bien l'objectif des partis de gauche et du centre, membres de l'OSM, mais à l'époque, ceux-ci considéraient que les bonnes relations avec les Britanniques impliquaient de ne pas demander plus qu'une zone autonome juive en Palestine : le « foyer national juif »). La scission est en fait la conséquence logique de la dégradation des relations avec la gauche qui contrôle l'OSM.
Après cette scission, Jabotinsky crée en 1935 la « Nouvelle Organisation Sioniste », qui se veut la rivale de l'OSM. Elle n'aura qu'une capacité très réduite à attirer des organisations au-delà des cercles révisionnistes.
Fin1935, c'est le début de laGrande révolte arabe enPalestine, qui durera jusqu'en1939. Celle-ci est marquée par des attaques contre les Britanniques et les civils juifs.
Jabotinsky accepte progressivement, parfois avec réserves, la décision de la milice juive de droite, proche du parti révisionniste, l'Irgoun, de se livrer à des représailles aveugles contre la population arabe. Il devient le responsable officiel de l'Irgoun (il n'aura qu'un commandement lointain et très général).
Le, en réponse à l'assassinat de deux juifs la veille, l'Irgoun tue deux ouvriers agricoles dans une orangeraie[14]. La généralisation des attaques contre les civils date cependant de 1937, après le départ vers laHaganah du responsable de l'Irgoun, Avraham Tehomi, et de ses partisans, plus modérés. En 1936, Jabotinsky joue d'ailleurs encore un rôle modérateur, adjurant « ses partisans de faire preuve de retenue, aussi longtemps qu'il existera une chance de reconstituer uneLégion juive avec le soutien de laGrande-Bretagne[15] ».
Mais après la scission, la modération est remise en cause. Jabotinsky écrit à la direction de l'IZL « si les troubles reprennent et s'accompagnent d'attaques contre des juifs, ne vous retenez pas[16] ». ÀAlexandrie, en, il indique cependant à ses troupes qu'il préfère éviter le terrorisme aveugle : « Je ne vois nul héroïsme à tirer sur unfellah venu vendre ses légumes àTel Aviv, ni le bénéfice politique que nous pourrions en tirer[17] ».
La question de la violence agite l'organisation tout1937.Robert Bitker (en) (un ex-officier des armées blanches de laguerre civile russe) devient le nouveau responsable de l'Irgoun d'après la scission, à laquelle sont restés fidèles 1 700 combattants. Peu apprécié de ses hommes, il est remplacé à l'automne1937 parMoshe Rosenberg. Hostile au terrorisme, celui-ci est rapidement remplacé parDavid Ratziel. C'est ce dernier qui organise les représailles du « dimanche noir », le, où 8 passants (6 hommes et 2 femmes) sont abattus[18].
Preuve de l'influence lointaine de Jabotinsky, pourtant chef politique officieux de l'organisation, l'Irgoun s'est lancé dans la violence contre les civils palestiniens sans son autorisation. Ces attaques valent à l'Irgoun la réprobation des instances officielles du Yishouv et de la Haganah, ainsi que la qualification d'organisation terroriste par les Britanniques. « Des dizaines de cadres du parti révisionniste et duBetar sont placés en détention administrative. Des tribunaux militaires sont instaurés, la possession illégale d'armes devient passible de la peine de mort. [...] L'Irgoun doit interrompre ses attaques fin 1937[19] ».
Mais le, un militant de l'Irgoun,Shlomo Ben Yosef (en), arrêté pendant la préparation d'un attentat en 1937, est pendu par les Britanniques. La réaction de l'Irgoun sera violente. Il est décidé de ne pas viser les Britanniques, pour ne pas pousser trop loin l'épreuve de force. Alors que la grande révolte arabe se calmait, il est décidé de cibler la population arabe. « Il faut créer une situation où la vie d'un Arabe ne vaudra pas plus que celle d'un rat. Comme ça, tout le monde comprendra que les Arabes sont de la merde, que nous sommes nous et non eux les véritables maîtres du pays[20] ». Jabotinsky approuve la nouvelle orientation. (Voir aussiL'Irgoun et la question de la violence.)
Le, 27 Arabes sont tués au hasard dans les rues deHaïfa,Tel Aviv etJérusalem, ce qui entraîne les félicitations de Jabotinsky : « votre réponse aux manifestations de victoire des ennemis de l'État juif a produit un effet énorme et positif[21]. »
Le bilan politique de ces actions pour le révisionnisme semble finalement plutôt négatif. L'utilisation de la violence aveugle contre les civils est largement condamnée par leYichouv et isole la droite nationaliste, l'Irgoun et Jabotinsky[22].
Fin 1939, laSeconde Guerre mondiale entraîne l'arrêt des actions de l'Irgoun, qui décide de soutenir le Royaume-Uni contre leTroisième Reich.

Dans les années 1930, Jabotinsky est marqué par une inquiétude croissante pour le sort des Juifs en Europe[23].
En 1936, il présente un « plan d'évacuation ». Ce plan propose l'évacuation de la population juive tout entière de laPologne vers la Palestine. Le « plan d'évacuation » cause une vive polémique au sein de la communauté juive polonaise, certains l'applaudissant tandis que la majorité le rejette, estimant qu'il fait le jeu des antisémites polonais qui souhaitaient le départ des Juifs. Le fait que le gouvernement polonais (souvent taxé d'antisémitisme) ait apporté un certain soutien à ce plan a d'ailleurs joué contre celui-ci.
De toute façon, les Britanniques n'étaient pas prêts à accepter 3,5 millions de Juifs en Palestine, pas plus que ceux-ci ne voulaient majoritairement partir.
Deux ans après, en 1938, Jabotinsky indique dans un discours que les Juifs polonais « vivaient au-dessus d'un volcan » et avertit qu'une vague de « super-pogroms » sanglants se produiraient enPologne dans un proche avenir.

Vladimir Jabotinsky meurt en août1940 d'une crise cardiaque, lors d'une visite dans un camp d'été duBetar, auxÉtats-Unis.
Son souhait d'être enterré dans le futurÉtat juif se réalise grâce aux efforts du premier ministre travailliste,Levi Eshkol, qui succéda àDavid Ben Gourion, lequel était un ennemi juré de Jabotinsky. Les restes de Jabotinsky et de sa femme ont ainsi été transférés aumont Herzl en1964.
Surtout connu pour être le fondateur de la droite israélienne, Jabotinsky a aussi une œuvre littéraire importante : poésie, articles de journaux, romans et nouvelles.

De nombreuses personnalités politiques de la droite israélienne se réclameront de l'héritage de Jabotinsky. Parmi elles, on peut citerMenahem Begin, qui dirigea l'Irgoun à partir de 1943, avant de devenir, au soir de sa vie, le premier ministre de l'État d'Israël qui signera lepremier traité de paix avec un pays arabe, l'Égypte, en 1977.
Le Hérout (liberté) formé parMenahem Begin après l'indépendance d'Israël est l'héritier du parti révisionniste. Fondé en 1973, leLikoud, le grand parti de la droite israélienne, formé autour du Hérout, en est le prolongement actuel.
Le rattachement de laJordanie au territoire juif, qui avait été la raison de la création dusionisme révisionniste par Jabotinsky en1925 est par contre abandonné depuis longtemps par les héritiers du révisionnisme. On note tout de même que sur certains insignes duBetar, on trouve toujours une carte d'Eretz Israël (la terre d'Israël) qui inclut la Jordanie.
L'abandon de la revendication sur la Jordanie a d'ailleurs servi à beaucoup au sein du Likoud pour indiquer qu'un compromis territorial au bénéfice des « Palestiniens » d'avant 1922 (les Jordaniens) avait déjà eu lieu. Dès lors, l'abandon de 78 % de la Palestine (laPalestine mandataire d'avant 1922, incluant la Jordanie) aux Arabes avait déjà permis la création d'un État palestinien : la Jordanie. En conséquence, il ne serait pas légitime de créer un secondÉtat palestinien à l'ouest du Jourdain. On lit dans cette argumentation un lointain reste de l'ancienne revendication des révisionnistes sur la Jordanie.
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