Vinnytsia (enukrainien :Вінниця) est une ville d'Ukraine et le chef-lieu administratif duraïon de Vinnytsia et de l'oblast de Vinnytsia. C'est la capitale de laPodolie, région historique. Sa population s'élevait à 370 000 habitants en 2024.
Les débuts de l'histoire de la ville sont caractérisés par la construction d'une forteresse en 1363 par le duc Koriatovitch pour protéger laPodolie des invasions tatares. Par la suite, Vinnytsia subit plus de trente invasions tatares entre 1400 à 1569 : se trouvant sur une des pistes d'invasion de la Horde, la ville est complètement détruite en 1431 et en 1561. Malgré ces conditions difficiles, la ville se développe comme marché régional, centre administratif, tout en conservant sa fonction militaire. LesCosaques, qui forment eux-mêmes une partie de la population, venaient y écouler leurs produits de pêche, chasse et pillage. En 1545, la ville compte 273 maisons et, sept ans après, ce nombre est de 429. Une nouvelle forteresse en bois sur l'île de Kamp est édifiée en 1558 ; la « nouvelle ville » se construit sur la rive droite du fleuveBoug tandis que la « vieille ville » continue son développement sur la rive gauche du fleuve. La forteresse nouvelle est néanmoins brûlée par les Tatars en 1580. À la suite de l'union de Lublin en 1569, l'Ukraine est intégrée à laPologne et Vinnitsa, siège de tribunal et lieu des assemblées des nobles, devient en 1598 la capitale de fait de la province de Bratslav.
La preuve de son rôle significatif dans la vie de la région est l’exonération des taxes du commerce dans tout le territoire lituanien à partir de 1580. Le développement important de la vie culturelle des citoyens s'est produit pendant cette période. Les catholiques ont fini la construction de leurs deux monastères en 1617 et 1624. En 1642, le collégial des Jésuites. Grâce aux efforts de Petro Mohila, célèbre mécène culturel, et de Mikhailo Kropyvnytskiy, le responsable de Bratslav, le collège orthodoxe est ouvert en 1632.
La ville est devenue le centre de la région après l'établissement dugouvernement de Podolie en1797. Au début de 1798, leGorodovoïé Polojenié (loi sur l’autonomie locale) a été établi à Vinnytsia, tandis que sur tout le territoire de la Russie, elle ne sera adoptée seulement qu’après 1801. À partir de cette époque, on remarque la croissance constante de la ville. En 1860, il y avait dix mille habitants, cinq écoles, un hôpital, 180 magasins et un théâtre.
Intégrée à l'Union soviétique en 1922, la ville est devenue le centre de la région en 1923, et depuis 1932, le centre administratif de l'oblast de Vinnytsia.
La ville subit d'irremplaçables pertes humaines dues aux répressions staliniennes. Le, une réunion à la Maison du Parti communiste, boulevard Lénine, décide de faire de Vinnytsia le centre de la répression enUkraine. Trente mille hommes de la région âgés de 17 à plus de 50 ans furent arrêtés ; 18 000 prisonniers furent internés dans la prison municipale (300 personnes dans des cellules prévues pour 18) et 12 000 dans des carrières voisines. Plus de 10 000 furent massacrés dans les locaux duNKVD et enterrés dans plusieurs fosses communes : parc de la Civilisation, cimetière militaire chaussée de Litine et plantation d'arbres fruitiers de Dolinki.Ils[Qui ?] construisirent une piste de danse sur l'un des charniers… Trois charniers furent exhumés par les occupants allemands en 1943[2].
Le massacre fut planifié parLavrenti Beria,Lazare Kaganovitch, Levitski (commissaire de l'oblast de Vinnytsia), le général Kharitonov (commandant le district militaire du sud-ouest) et Tcheremych, statisticien de l'oblast. Il fut mis à exécution par la direction locale du NKVD : le commandant Sokolinski (chef du NKVD local), Abramovitch (chef de la prison), Rosenbaum (adjoint du précédent), Chyrin (chef de la section de sûreté du NKVD) et Tomtchynski (chef des sections spéciales du NKVD). Lors de cette réunion, Kaganovitch déclara : « Que fais-je de mon peuple s'il trahit les doctrines de nos chefs ? Je l'extermine ! » « Il faut que justice soit faite, quand mêmeil[Qui ?] se chiffrerait à 100 millions ».« Pour exterminer 40 millions d'individus, il suffit de détruire les forces qui de ces 40 millions ont fait précisément un peuple »[incompréhensible][réf. souhaitée].« On a pu reconstituer le scénario de ce qui s'était passé. En 1937 et 1938, des équipes du NKVD écumèrent les villes et les villages de la région, arrêtant les gens. L'épouse d'une des victimes témoigna des paroles adressées à son mari par les agents duNKVD lors de son arrestation : « Eh, toi, chien ! Tu as assez vécu… » D'autres témoins rapportèrent que des vengeances personnelles semblent avoir été les causes de certaines arrestations, comme la convoitise d'une maison ou d'un appartement ou encore une menace verbale proférée à un simple membre du parti communiste. Il apparaît donc que la majorité des arrestations le fut pour des motifs personnels mais souvent liés au caractère ethnique. Pour les Ukrainiens cela n'était pas à proprement parler nouveau, depuis plus de vingt ans déjà ils étaient regardés avec suspicion par les citadins, essentiellement russes ou juifs et membres du parti communiste, et leur opposition à la collectivisation les avait à jamais mis au ban de la société soviétique. »[réf. souhaitée]
Hitler installe en 1942 à proximité de la ville son quartier général le plus à l'est, appeléWerwolf (loup-garou) etGöring visite le théâtre de la ville à cette occasion.En 1943 les Allemands, informés par des survivants ukrainiens des massacres, entreprennent de fouiller les charniers. Ils rassemblent un comité international d'experts (y compris de pays neutres comme la Suède) qui découvre l'ampleur et les modalités des massacres commis par les communistes. Cette découverte est amplement exploitée par la propagande nazie, tout comme l'exhumation des charniers de Katyn où le NKVD a massacré plus de 25.000 officiers polonais.
En raison de la proximité du Werwolf, laWehrmacht installe un régime spécial à Vinnytsia[3].
C'est à Vinnytsia qu'est notamment prise enaoût 1942 la décision de l'incorporation de force desAlsaciens-Mosellans dans la Wehrmacht.
La ville a été libérée par l'Armée rouge le. Redevenus maîtres du pays, les Soviétiques enterrent tout souvenir des massacres de 1937-1938 de Vinnytsia, voués à un oubli total, tandis que les massacres de Juifs par les nazis et leurs supplétifs sont englobés dans une mémoire générale des victimes du fascisme – les Juifs devenant eux-mêmes entre-temps des cibles de la répression soviétique. C'est seulement après l'effondrement du communisme, dans les années 1990, que les Ukrainiens pourront apprendre ce qui s'est passé[5].
Le monument à laForce aérienne ukrainienne et le bâtiment frappé par un missile de croisière le 14 juillet 2022.L'immeuble Yuvileinyi, en centre ville, frappé par un missile de lamarine russe le 14 juillet 2022, lors d'un desbombardements de Vinnytsia. 22 personnes sont mortes, et au moins 202 autres blessées.
Pendant laSeconde Guerre mondiale, le nombre d'habitants est passé de 100 000 à 27 000. Sur les cinquante usines, seulement dix avaient survécu, 1880 maisons ont été totalement détruites. Grâce aux efforts des habitants de la ville et d'habitants des autres régions du pays, l'industrie de la ville était pratiquement reconstituée vers la fin de 1948. Et bientôt, après l’électricité, la radio et la métallurgie, d'autres industries se développaient au centre de la région. Letrolleybus est inauguré en 1964, dotant ainsi la ville d’un moyen moderne de circulation urbain.
Nikolaï Pirogov, le célèbre chirurgien, fondateur de la Croix-Rouge russe, passa les vingt dernières années de sa vie à Vinnytsia. Il sauvaGiuseppe Garibaldi de lagangrène. La ville lui a consacré un musée.
Sous le patronage de l'UNESCO, la plus grande collection d'icônes de Podilla est exposée dans le musée des études régionales.
Donatas Piskun, lutteur, qui remporta la médaille de bronze sur le Championnat du monde 2008 au Universal Fight.
Yuriy Zavalnyouk, acteur, formé au conservatoire national supérieur d'art dramatique de Paris, entame par la suite une carrière nationale et internationale au théâtre et au cinéma.
Volodymyr Hroïsman, premier ministre d'Ukraine (14 avril 2016–29 août 2019).