Ne doit pas être confondu avec laviticulture, ni avec lavinification.
Laviniculture désigne l'ensemble des opérations d'élaboration du vin ainsi que des produits procédant de ce dernier et dumarc de raisin ditde cuve ou de vin :vin doux naturel,eau-de-vie de vin,eau-de-vie de marc,vin de liqueur,vinaigre de vin... Dès lors, la viniculture relève de l'industrie agroalimentaire, ses opérations constitutives (en particulier lavinification) étant postérieures à lavendange ou éventuellement aupasserillage, jusqu'auconditionnement duproduit fini.
Lavinification intègre éventuellement unmutage (production devin doux naturel) et/ou une aromatisation (vin aromatisé)
L'ensemble des termes en question a été formé par combinaison desracineslatinesvitis (vigne) etvinum (vin) auxquelles est accolée ladérivation lexicale communecultura[1].
Le développement d'une terminologie de plus en plus spécifique au domaine de la vigne et du vin est la conséquence de la prise d'autonomie de ces sujets par rapport aux autres domaines couverts par l'agriculture. Même si la culture de la vigne et la fabrication du vin donnent lieu, dès l'antiquité, à des travaux "savants" par exemple chezPline l'Ancien[2] ou chezColumelle[3], le sujet reste jusqu'à la fin duXVe siècle une composante au sein de l'étude plus générale des questions agricoles. Ce rattachement de l'étude des problématiques vitivinicoles à l'agriculture est encore présent chezOlivier de Serres[4] mais dès leXVIe siècle commencent à apparaître des écrits consacrés exclusivement à la vigne et à l'exploitation de son fruit, d'abord enlatin[5] puis enfrançais[6]..
Dans son acception initiale, lenéologismeviniculture désigne l'ensemble des activités consacrées à la production devin, en incluant laviticulture. Cette dernière étant une activité purementagricole ayant pour finalité la production générale deraisin, le terme tend désormais à ne désignerstricto sensu que l'ensemble des opérations d'élaboration du vin
Le motviticulture et ses dérivés ne feront leur apparition dans la terminologie savante puis dans le langage courant qu'au cours duXIXe siècle. C'est le termeviticole qui est le premier à apparaître, dans l'édition de 1803 duDictionnaire Universel[7] deBoiste ; il est toutefois à ce stade employé en substantif, commesynonyme devigneron. En 1845, les termesviticulture etviniculture font leur entrée dans leDictionnaire national[8] deLouis-Nicolas Bescherelle, qui les traite cependant comme synonymes, en signalant pourviniculture que "ce mot est mal formé, on devrait dire viticulture"[9].
Le termevitiviniculture reste aujourd'hui d'un usage peu commun, même si son utilisation est attestée dès 1905[10] sous la formeviti-viniculture. Le termevitivinicole, sous la formeviti-vinicole, apparait dans les dernières années duXIXe siècle ; il est employé ponctuellement dans la revue bimensuelleLe Progrès Agricole et Viticole, fondée en1883 parLéon Degrully.
L'évolutionlexicologique a entraîné l'apparition du termevitiviniculture (ouviti-viniculture) désignant la réunion des activitésviticoles (viticulture) etvinicoles (viniculture). Lessubstantifsviticulteur etviniculteur ainsi que les adjectifsviticole,vinicole etvitivinicole (ouviti-vinicole) procèdent de cette même évolution lexicologique, unvigneron ou une vigneronne étant unexploitant agricole pratiquant la viticulture et la viniculture (vitiviniculteur).