Villafranca Montes de Oca est l'antiqueAuca des Romains. Son premier évêque aurait étéSan Indalecio nommé parsaint Jacques lui-même.
Située sur leChemin de Saint-Jacques-de-Compostelle, son nom doit plutôt se traduire par « ville des Francs » que par « Villefranche », encore que les deux aillent de pair, car le nom indique qu'elle fut repeuplée de Français en même temps que dotée de franchises. Quant aux Montes de Oca, ce sont les montagnes voisines, héritières de l'appellation romaine.
Il y eut, dès l'an884, un hôpital, construit avec l’aide du roiAlphonse III des Asturies ; cet hôpital a disparu depuis lors. L’actuelHospital de la Reina, dédié àSan Antonio Abad, fut fondé en1380 parJuana Manuel, épouse du roiHenri II de Castille, puis transformé sous les Rois catholiques, dont l'écusson figure sur une arcade.Laffi, prêtre de Bologne (Italie), pèlerin en1670, le recommande pour « sa grande charité » et pour « sa bonne ration » (de nourriture). AuXVIIIe siècle, il offrait encore trente-six lits, peut-être pas très propres, car le dicton voulait qu'àVillafranca il y eût plus de lits que de draps. Cet hôpital est à l'abandon depuis.
Villafranca fut le siège d’un évêché, depuis lesWisigoths jusqu’en1075, quand il fut transféré à Burgos.
Un Français s'était marié dans l'espoir d'avoir des enfants. Comme il vivait dans le péché, ses espoirs s'avérèrent vains, aussi prit-il le chemin de Compostelle pour s'attirer les faveurs de l'apôtre.
Devant son tombeau, il l'implora, le supplia et finit par obtenir ce pour quoi il avait fait le pèlerinage. De retour en France, il retrouva son épouse et, après un délai d'attente, celle-ci mit au monde un fils auquel ils donnèrent le nom de l'apôtre, Jacques.
Lorsque l'enfant eut quinze ans, la famille partit pour Saint-Jacques. Mais arrivé dans les monts de Oca, l'adolescent tomba malade et mourut. Folle de douleur, la mère s'adressa à saint Jacques : « Toi qui m'as donné cet enfant, rends le moi ! ». Et alors qu'on se préparait à lui donner une sépulture, le jeune homme se leva comme s'il sortait d’un long sommeil. Il raconta que l'apôtre, après avoir rendu son âme à son corps, lui avait demandé de repartir immédiatement pour Compostelle.
Au lieu-ditSan Felices, 750 mètres avant Villafranca, au milieu des champs de blé, se trouvent les ruines de l'ancien monastère San Felix de Oca duIXe siècle, où aurait été inhumé le comteDiego de Castille, qui contribua à repeuplerBurgos. Il ne reste que les vestiges de l'abside et un arc mozarabe outrepassé.
L'église paroissiale de Santiago
Elle date duXVIIIe siècle, dont le bénitier est une énorme coquille ramenée des Philippines, un Ecce Homo est attribué à Juan de Mena. Elle abrite aussi deux statues de saint Jacques, dont l'une avec un reliquaire aménagé dans la poitrine.
L’Ermitage de Notre Dame de Oca
Au sud-ouest de Villafranca, au fond du romantique défilé de la Hoz, une chapelle, la Ermita de la Virgen de Oca, possède une statue mariale duXIIe siècle.
Le puits voisin, bordé de pierres rouges, est, le11 juin, le but d'un pèlerinage où l'on exécute la danse des bâtons au son du tambour. On dit que San Idalecio y fut martyrisé et que l'eau aurait alors jailli sur les pierres ensanglantées.
Les forêts des Montes de Oca abritent encore quelques loups, qui fuient l'homme. La traversée de ces montagnes était redoutable au Moyen Âge. Pour Aymeri Picaud, dans leGuide du Pèlerin, c'était l'ultime épreuve entre la sauvage Navarre et l'accueillante Castille. En s'enfonçant dans la forêt qu'on ne pouvait traverser que de jour, il cassa la croûte à la fontaine de Mojapàn, mouille-pain, on la voit toujours...
El Puerto de Pedraja, à 1 163 mètres, est enneigé l'hiver, et le vent y souffle dur. Il domine el Valle de los Robles gordos, la vallée des gros chênes, qui fut infestée de bandits. « Si quieres robar, véte a los Montes de Oca », dit toujours le dicton, Si tu veux voler, va-t-en aux Monts de Oca.
La marque de la patte d’Oie
Montes de Oca,Rio de Oca,Pazo de Oca, nombreux sont les toponymes qui évoquent l'oie, que symbolise la marque de sa patte. Cet emblème est utilisé par les compagnons du Devoir, ou maîtres Jacques, bâtisseurs pyrénéens des merveilles du Chemin. On dit que le graphisme de la patte d'oie est à l'origine de celui de la coquille !
XXe siècleUne trace de la Guerre Civile....un panneau indique à l'orée d'un bosquet : « Était-il nécessaire de les fusiller ? »
Grégoire, J.-Y. & Laborde-Balen, L. , « Le Chemin de Saint-Jacques en Espagne - De Saint-Jean-Pied-de-Port à Compostelle - Guide pratique du pèlerin », Rando Éditions,,(ISBN2-84182-224-9)
« Camino de Santiago St-Jean-Pied-de-Port - Santiago de Compostela », Michelin et Cie, Manufacture Française des Pneumatiques Michelin, Paris, 2009,(ISBN978-2-06-714805-5)
« Le Chemin de Saint-Jacques Carte Routière », Junta de Castilla y León, Editorial Everest
• nnn (... km) =point d'entrée nnn dans la province et distance minimale de ... km jusqu'à Santiago.
(... km : col à hhh m) =distance de ... km à Santiago et passage d'un point haut à hhh mètres. (... km : j. ccc ) =distance de ... km à Santiago et jonction avec le chemin jacquaire ccc. | = séparateur de jalons ordinaires. |(municipio)> = entrée dans unmunicipio complexe (nom dumunicipio), c'est à dire dans unconcello en Galice, ou dans unvalle ou uncendea en Navarre bascophone jusqu'à Cizur Menor. || = départ d'une ou plusieurs variantes ; (fin var.) = fin d'une ou plusieurs variantes et retour sur itinéraire unique. (hc : . km) =écart de . km aller, hors chemin. (var. nnn : + .. km) =variante nnn qui rallonge de .. km au total.
nnn (... km) • =point de sortie nnn de la province et distance minimale de ... km jusqu'à Santiago.