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La villa Empain ne doit pas être confondue avec l'Hôtel Empain, un hôtel de maître de stylenéoclassique bâti en 1780 par l'architecte françaisBarnabé Guimard face auParc de Bruxelles.
Type | Villa |
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Destination initiale | Villa |
Style | |
Architecte | |
Construction | 1931 |
Occupants | Louis-Jean Empain( - ![]() |
Propriétaire | Jean Boghossian |
Usage | |
Patrimonialité | ![]() ![]() |
État de conservation | restauré(d) ![]() |
Site web |
Pays | |
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Région | |
Commune |
Coordonnées |
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Lavilla Empain est une villa de styleArt déco, construite de 1931 à 1934 par l'architecte suisseMichel Polak avec son confrèreAlfred Hoch, au n° 67 de l'actuelleavenue Franklin Roosevelt àBruxelles enBelgique sur commande du baronLouis Empain. La villa, témoin de l’architecture de son époque, est devenue un lieu culturel de la vie artistique bruxelloise.
La propriété se compose d'une villa monumentale à quatre façades de granit poli, d'un jardin dont l'élément principal est unepiscine entourée d'unepergola et d'uneconciergerie établie à l'arrière du terrain, à front de l'avenue Victoria. La propriété compte 55 ares, le bâtiment représente 3 500 m2.
Ce temple de l'Art déco comprend encore, dans un état proche de l'origine, une petite salle de bain en mosaïque bleue, le (petit) bureau que s'y était fait aménager lebaron Louis Empain et tout un système de verrières pour diffuser l'éclairage intérieur[2].
L'originalité du plan, le remarquable agencement des espaces intérieurs tout autant que celui des volumes extérieurs qui leur correspondent parfaitement, confèrent à ce bâtiment une grande lisibilité. Il s'inscrit par là dans le courant moderniste héritier de l'architecture viennoise du début deXXe siècle. L’emploi des matériaux tant pour les façades (marbre poli etbronze doré) que pour les intérieurs (marbres,bois précieux,ferronneries…) confère à la Villa Empain un cachet remarquable, à rapprocher d'une autre œuvre majeure située àBruxelles : lePalais Stoclet, conçu par l'architecte autrichienJosef Hoffmann et situéavenue de Tervueren.
L'intérieur se caractérise par la rigueur et la simplicité du plan : un étonnant contraste avec la mise en œuvre de matériaux particulièrement luxueux. Différentes variétés de marbre (onyx, escalette etBois-Jourdan) créent des effets depolychromie remarquables. De même, les menuiseries ont recours à différents bois précieux, tels que lepalissandre, lemanilkara du Venezuela massif ou encore lenoyer strié. Enfin, il est fait largement usage de bronze, travaillé avec le plus grand soin pour, entre autres, la très belle clôture séparant le grand hall de la réception. Le décor fait appel à un vocabulaire ornemental varié, dont certains éléments paraissent s’inspirer des artsafricains. Les plus grands artistes de l'époque ont œuvré à sa construction. Les ferronneries sont l’œuvre d'Edgar Brandt tandis que le grand polyptyque sous plafond retroéclairé en verre sablé et gravé à l'acide, partiellementéglomisé, intitulé 'LaVoie Lactée', est l’œuvre deMax Ingrand.
Tour à tour maison privée, musée, ambassade de l’URSS, siège de la chaîne de télévision belgo-luxembourgeoiseRTL, la villa connait de multiples vocation. Partiellement détruite et vandalisée, elle est laissée à l’abandon dans un état déplorable au début desannées 1980. La Fondation Boghossian décide de l’acquérir en 2006 et d’en entamer la restauration qui durera quatre ans. Projet à la fois complexe et délicat, la minutie de la restauration, menée dans le respect de l’histoire du bâtiment est récompensée par l’Union Européenne avec le prix Europa Nostra[2].
Le, la villa Empain est inscrite sur la liste de sauvegarde des monuments et sites. Cette inscription comprend les façades et toitures de la villa, certaines parties intérieures (tels le vestibule, le grand hall, l'ensemble des pièces au rez-de-chaussée, les chambres à coucher, le salon et la salle d'armes du premier étage et également toutes les boiseries et ferronneries d’origine), le bâtiment annexe des communs et le jardin qui entoure le bien, en ce compris les grilles à front de rue[3].
C'est en 1931 que le baronLouis Empain, alors âgé de 23 ans, fait ériger un hôtel particulier en bordure dubois de la Cambre, dont la conception est confiée à l'architecte suisseMichel Polak (1885-1948).
Grandmécène et amateur d'art, Louis Empain fait don de sa propriété à l'État belge en 1937 pour y créer un musée des arts décoratifs contemporains. LaSeconde Guerre mondiale en décide autrement et l'immeuble est occupé par l'armée allemande jusqu'à la libération deBruxelles en.
Par la suite, à l'initiative dePaul-Henri Spaak, l'ambassade de l'URSS s'y installe, ce qui ne plaira guère au généreux donateur. La famille Empain récupère dès lors son bien dans lesannées 1960, à la fin du bail, et y organisera quelques expositions prestigieuses d'art cinétique et optique[2].
Harry Tcherkezian, un homme d'affaires belgo-américain de l'industrie dutabac, l'acquiert en 1973 et la donne en location àRTL Télévision qui y établit son quartier général bruxellois. Dans lesannées 1980, le journal belge de RTL Télévision ainsi que quelques autres émissions sont réalisées depuis la villa Empain. En, RTL Télévision devientRTL-TVI et la plupart des émissions de la chaîne sont réalisées dans les petits studios de la villa.
En 1993, la villa est devenue trop petite pour la chaîne qui n'a cessé de grandir. Au printemps, RTL-TVI déménage dans un grand immeuble tout neuf de l'avenue Ariane à Woluwé, laissant la villa inoccupée. Elle sera utilisée de temps à autre pour des prises de vue cinématographiques et pour célébrer les 50 ans de la marque de voiturePorsche. Quelques salons d'antiquaires y ont également lieu, à l'initiative deMichel Robert.
Rachetée au début des années 2000 par un homme d'affaires belge, Stéphan Jourdain, la villa subit alors de nombreuses déprédations, souvent volontaires. Mise sous scellés par la Commission royale des Monuments et Sites le, elle est laissée à l'abandon, puis squattée et vandalisée[4].
En 2006, la Fondation Boghossian fait l'acquisition de la Villa Empain. Cette fondation a été créée en 1992 par Robert Boghossian et ses deux filsJean et Albert, des grands joaillierslibanais d'originearménienne établis en Belgique (dont la maison a été créée àMardin, enTurquie, en 1868[5]). Au travers de sa fondation, Jean Boghossian souhaite en faire un« Centre d'Art et de Dialogue entre les cultures d'Orient et d'Occident » au cœur de Bruxelles, ville à vocation internationale, étant notamment l'une des capitales de l'Europe politique. Les architectesFrancis Metzger etPhilippe De Bloos, avec la collaboration deCarmen Azevedo, sont chargés des travaux de restauration « à l'identique » (sur la base des plans et des photos d'époque, conservés par la famille Empain).
Depuis le, la villa Empain fait partie de la liste des bâtiments intégralement classés par la Région de Bruxelles-Capitale[6],[7].
Le, la Villa Empain est ouverte au public sous la conduite de Diane Hennebert. Siège des activités de la Fondation Boghossian, la Villa est depuis un Centre d'Art et de Dialogue entre les cultures d'Orient et d'Occident. Actuellement dirigée par Louma Salamé[8], sœur cadette deLea Salamé (petites-filles de Robert Boghossian), la Fondation Boghossian organise de nombreuses activités telles qu'expositions, concerts, conférences, colloques, etc[9].