Vikram Samvat (IAST :Vikrama Samvat ; abrégé par VS) ouBikram Sambat (abrégé par BS) et aussi nommécalendrier Vikrami, est lecalendrier hindou historique utilisé dans lesous-continent indien. C'est le calendrier officiel duNépal. EnInde, il est utilisé dans plusieursÉtats[1],[2]. Le calendrier traditionnel Vikram Samvat, tel qu'employé en Inde, compte les mois lunaires et lesannées sidérales solaires. Le Bikram Sambat népalais introduit en 1901 (grégorien) se mesure enannées tropiques solaires.
Le moine jaïn Kalakacharya et le roi Saka (manuscritKalakacharya Katha,Mumbai).
Selon la tradition populaire, le roiVikramaditya d'Ujjain vainc lesŚakas puis établit l'ère Vikrama Samvat.
Kalakacharya Kathanaka (Un récit du moine Kalakacharya), écrit par le sagejaïn Mahesarasuri, donne le récit suivant : Gandharvasena, alors puissant roi d'Ujjain, enlève une nonne nommée Sarasvati, sœur d'un moine. Le moine, furieux, réclame l'aide du souverain Śaka, le roi Sahi, auSistan. Aidé par des miracles, le roi Śaka vainc Gandharvasena et le fait prisonnier. Sarasvati est rapatriée, bien que Gandharvasena soit pardonné. Le roi vaincu se retira dans la forêt, où il fut tué par un tigre. Son fils, Vikramaditya, élevé dans la forêt, règne sur Pratishthana (Paithan moderne dans leMaharashtra). Plus tard, Vikramaditya envahit Ujjain et chasse les Śakas. Pour commémorer cet évènement, il nomme une nouvelle ère « Vikrama ». Le calendrier Ujjain commence vers 58-56 avant notre ère, et le calendrier ultérieur de l'ère Shaka commence en 78 AD à Pratishthana, bien qu'il soit populairement (et incorrectement) associé au roi ultérieur Chandragupta Vikramaditya.
Le Vikram Samvat est un calendrierhindou etsikh[4]. C'est l'un des calendriers hindous régionaux en usage sur lesous-continent indien, il se fonde sur douzemois lunaires synodiques et 365jours solaires[4],[5]. L'année lunaire commence avec la nouvelle lune du mois de Chaitra[6].
Ce calendrier est toujours en usage chez lesNépalais et les hindous du nord, de l'ouest et du centre de l'Inde[7]. Dans le sud de l'Inde et dans certaines parties de l'est et de l'ouest de l'Inde (comme l'Assam, le Bengale occidental et le Gujarat), c'est lecalendrier national indien qui est largement utilisé[8].
Avec l'avènement de la domination islamique, lecalendrier Hijri devient le calendrier officiel dessultanats et de l'empire moghol. Pendant ladomination coloniale britannique du sous-continent indien, lecalendrier grégorien est adopté et couramment utilisé dans les villes indiennes[9]. Les pays à prédominance musulmane (lePakistan et leBangladesh) utilisent le calendrier islamique depuis 1947, mais leurs textes plus anciens mentionnent les calendriers Vikram Samvat et le calendrier grégorien. En 2003, le Comité Sikh Shiromani Gurdwara Parbandhak, en Inde, adopte de manière controversée lecalendrier Nanakshahi[4]. Le Bikram Sambat est le calendrier officiel du Népal[10].
Comme les calendriers hébreu et chinois, le Vikram Samvat estluni-solaire[4]. Dans les années communes, l'année dure 354 jours[11], et un mois intercalaire (adhik maas) est ajouté conformément aucycle métonique environ une fois tous les trois ans (7 fois dans un cycle de 19 ans) pour s'assurer que les festivals et les rituels agricoles tombent à la saison appropriée[4],[5]. Les premières communautés bouddhistes en Inde adoptent l'anciencalendrier hindou, suivi du Vikram Samvat et descalendriers bouddhistes locaux. Les fêtes bouddhistes sont toujours programmées selon un système lunaire[12].
Le Vikram Samvat comporte deux systèmes. Il a commencé en 56 avant notre ère dans le système calendaire hindou du sud (amaanta) et en 57-56 avant notre ère dans le système du nord (purnimaanta). Le Shukla Paksha coïncide dans les deux systèmes[8],[13]. Le calendrier luni-solaire Vikram Samvat a 56 ou 57 ans d'avance sur un millésime ducalendrier solaire grégorien : l'année 2079 BS commence à la mi-avril 2022 EC et se termine à la mi-avril 2023 EC.
Ladynastie Rana du Népal fait du Bikram Sambat le calendrier hindou officiel en 1901 de notre ère, il commence en 1958 BS[14]. La nouvelle année au Népal commence avec le premier jour du mois de Baishakh, qui tombe autour du 13-15 avril dans le calendrier grégorien et se termine avec le dernier jour du mois de Chaitra. Le jour de l'an du Vikram Samvat est férié.Bisket Jatra(en), festival et carnaval annuel se déroulant àBhaktapur, est également célébré le premier Baishakh. En 2007,Nepal Sambat(en) est aussi reconnu comme calendrier national aux côtés de Bikram Sambat.
En Inde, lecalendrier Saka reformulé est le calendrier officiel (sauf pour le calcul des dates des fêtes traditionnelles). La date de son adoption (26 novembre 1949) dans le préambule de laConstitution de l'Inde est présentée dans le Vikram Samvat comme Margsheersh Shukla Saptami Samvat 2006. Il fut déjà demandé que le Vikram Samvat remplace le calendrier Saka en tant que calendrier officiel de l'Inde[15].
Chaitra Navaratri : du nom devasanta qui signifie « printemps ». Il est observé le mois lunaire de Chaitra (en mars-avril). Dans de nombreuses régions, la fête tombe après la récolte de printemps, et dans d'autres pendant cette dernière. Il marque aussi le premier jour du calendrier hindou, et est ainsi connu sous le nom de nouvel an lunaire hindou selon le calendrier Vikram Samvat[16],[17].
Vaisakhi marque le début du Nouvel An solaire hindou au Pendjab, au nord et au centre de l'Inde selon le calendrier solaire Vikram Samvat[18],[19] et marque le premier jour du mois deVaisakha, qui est célébré le 13 ou le de chaque année et est une fête historique et religieuse dans l'hindouisme.
Baisakhi (Népal) : Baisakhi est célébré comme le Nouvel An népalais[20] car c'est le jour qui marque le Nouvel An solaire hindou[21] selon le Bikram Sambat solaire népalais.
Le Vikram Samvat utilise les mois lunaires et lesannées sidérales solaires. Parce que douze mois ne correspondent pas à une année sidérale, les mois correctionnels (adhika māsa) sont ajoutés ou plus rarement soustraits (kshaya masa). Une année lunaire se compose de douze mois, et tous les mois, qui comptent deux quinzaines, durent de 29 à 32 jours. Les jours lunaires sont appelés tithis. Chaque mois en compte trente, la durée varie de 20 à 27 heures. Laphase croissante, commençant le lendemain de la nouvelle lune(amavasya), est appeléegaura ou shukla paksha (la quinzaine brillante ou propice). La phase décroissante est appelée krishna ouvadhya paksha (la quinzaine sombre, considérée comme de mauvais augure)[22].
Un tithi correspond au temps qu'il faut pour que l'angle longitudinal entre la Lune et le Soleil augmente de12°[23]. Lestithis commencent à différents moments de la journée et varient en durée.
Unpakṣa est une quinzaine lunaire et se compose de 15 tithis.
Unmāsa, oumois lunaire (environ 29,5 jours), est divisé en deuxpaksas.
Le Vikram Samvat classique est en avance de cinquante-sept ans sur le calendrier grégorien, sauf de janvier à avril, où il est en avance de cinquante-six ans. Le mois où commence la nouvelle année varie selon la région.
Le BS népalais, comme d'autres calendriers tropicaux (par exemple, le Bangla) commence par le mois de Baisakh.
Le, il est 2078 BS dans le calendrier BS. Les noms des mois du Vikram Samvat, ensanskrit et ennépalais[24],[25] (avec leur correspondance grégorienne) sont respectivement :
↑a etbChristopher John Fuller,The Camphor Flame: Popular Hinduism and Society in India, Princeton University Press,, 109–110 p.(ISBN978-0-69112-04-85,lire en ligne)
↑Richard Salomon,Indian Epigraphy: A Guide to the Study of Inscriptions in Sanskrit, Prakrit, and the Other Indo-Aryan Languages, Oxford University Press,, 182–183 p.(ISBN978-0-19-509984-3,lire en ligne)
↑Tim Harper etSunil Amrith,Sites of Asian Interaction: Ideas, Networks and Mobility, Cambridge University Press,, 56–57 p.(ISBN978-1-316-09306-1,lire en ligne)
↑Bal Gopal Shrestha,The Sacred Town of Sankhu: The Anthropology of Newar Ritual, Religion and Society in Nepal, Cambridge Scholars Publishing,, 13–14 p.(ISBN978-1-4438-3825-2,lire en ligne)