La commune de Vieu-en-Valromey ne possède pas de blason.D'après Thierry FAURE DAVID-NILLET, ceci est dû au fait que Vieu fut de tous temps le lieu de villégiature de nobles du Bugey. Ceux-ci ayant leurs propres blasons, la commune n'a pas eu l'initiative de créer son blason.Ce même spécialiste a, au début des années 1990, présenté au maire de Vieu un blason représentant Vieu. Cette demande est restée sans réponse.
L'occupation de Vieu est fort ancienne comme peut en témoigner la découverte à Chassin d'une hache en pierre polie, postérieure de quelque mille ans, à l'emploi exclusif du silex et de l'os.
Vieu aurait porté le nom deVenetonimagus ouVenetonimago (village du grand Vénéton) à l'époque gauloise. Il est fort probable que les Séquanes (peuple Gaulois) avaient fondé ici une ville ou bourgade. Le village devientVenetonimagus, à l'époque romaine et devient la capitale du Valromey. Ses habitants sont appelésvicani Venetonimagenses.
L'église actuelle occupe une partie de l'emplacement d'un temple dédié, croit-on, au Soleil (unMithraeum). La façade du temple mesurait 17 mètres. Un peu au nord du temple s'élevait une statue colossale en marbre deParos. Quelques débris de cette statue ont pu être récupérés.
Des vestiges de bains publics alimentés ont pu être découverts.
De nombreux vestiges romains ont été découverts aux alentours comme un piédestal qui portait l'inscription : « A. G. Rufus Eulactus, grand-prêtre du dieu invaincu Mithra, par C. R Virilis, son fils »[1],Rufus étant peut-être à l'origine du village deRuffieu[réf. nécessaire]. Ce grand-prêtre de Mithra, qui était médecin, fut inhumé à Vieu par les soins de Coesiccia Januaria, sa veuve.
Le mithraeum, ou sanctuaire des adeptes duculte de Mithra, était situé à peu de distance et au levant du temple. Près de l'entrée dumithraeum existait un boyau ou réduit souterrain voûté, en tuf.
La source de l'Adoue à Chongnes fut certainement l'objet d'un culte à l'époque gallo-romaine, ainsi qu'en témoignent les traces d'incrustations que l'on remarque encore dans le rocher d'où elle s'échappe. La chapelle de l'Adoue érigée en 1670 (longtemps utilisée en tant que grange), est bâtie sur les ruines d'une villa gallo-romaine.
Le motvicus (enfrançais :« village ») apparaît sur trois inscriptions découvertes à Vieu-en-Valromey, mais également àChampagne-en-Valromey.
Des tronçons de voies romaines secondaires existent encore sur divers points entre Vieu et Ossy.
Vieu est mentionné à nouveau à partir duXIIe siècle, à l'occasion de la donation d'une terre qui y était située, donation faite par Guillaume de Roieu à l'abbaye de Saint-Sulpice.
Le 6 décembre1142, une bulle du papeInnocent II mentionne Vieu-en-Valromey à côté de l'obédience de Belley.
Balme-en-Valromey (De Balma Veromensi ou la Balma en Verromeys) commune de Vieu à Linod dont le plus ancien seigneur connu de ce fief est Humbert de la Balme, père de Pierre de la Balme, chevalier, vivant vers 1150.
Pierre de la Balme en Valromey natif de Linod accompagnera le comteAmédée III de Savoie à la croisade[2].
Cette terre resta aux mains de la famille de la Balme-en-Valromey jusqu'au 13 novembre 1461 où elle fut cédée à Georges de Montfalcon, seigneur des Terreaux et de Prangin, un parent de la famille.
Des de Montfalcon, elle passa à François de Grenaud, écuyer, seigneur de Montillet et de Nercia, qui la remit, en 1650, à Jean-Claude de Clermont, chevalier, baron de Montfalcon.
Lechâteau fort de la Balme-en-Valromey fut complètement ruiné sur ordres deBiron, en 1600.
En 1688, les seigneurs de Clermont en firent réédifier une partie, pour y établir un fermier. À la Révolution, son emplacement n'est plus marqué que par un cellier, dans le hameau de Linod.
Au Moyen Âge, Vieu dépend en toute justice deSongieu et de son château Châteauneuf au-dessus du hameau de Bassieu.
Depuis des temps immémoriaux, le marché du Valromey était située à Vieu.En1375, après une courte délocalisation àLuthézieu, celui-ci revient à Vieu-en-Valromey sur ordre de Catherine de Savoie, veuve de Guillaume de Luyrieux, et de Pierre Gerbais, seigneur de Châteauneuf àSongieu.
En 1654 et 1655, les habitants de Vieu ont dû supporter financièrement les soldats du commandant de l'Isle-Chaviller en guerre contre l'Espagne. Ils s'en plaignirent le au cours d'une enquête sur les villages français commanditée àJean-Baptiste Colbert parLouis XIV. Cette enquête est connue dans leBugey, comme «enquête de l'intendant Bouchu ».
En 1700, un cultivateur du Bourg de Vieu découvrit une villa romaine intacte dans son jardin. Il a tout détruit avec difficulté.
Le, un feu se déclara à proximité de l'église et se propagea au hameau de Chongnes, distant de quelques centaines de mètres de là.
Georges Bernard, Joseph Bernini et Roger Persch[3], tous trois résistants et originaires de Vieu ont participé au sabotage du pontSNCF de Marlieu sur la commune deTalissieu.Arrêtés le lendemain àTalissieu, ils ont été fusillés avec seize autres compagnons le àChalles-les-Eaux.
Linod, hameau de Vieu, est le théâtre d’un accrochage entre la Résistance et l’occupant en.Au cours du combat, Lucien Gay[4], d'un maquis de Ruffieu dépendant de l'Armée secrète, fut blessé et transporté à l'hôpital deNantua où il fut pris par les Allemands et fusillé à la Croix-Chalon (hameau deBéard-Géovreissiat).
Le, Vieu intègre la commune nouvelle deValromey-sur-Séran qui est créée par un arrêté préfectoral du[5]. Cette dernière regroupeBelmont-Luthézieu,Lompnieu,Sutrieu et Vieu. Initialement, le projet incluaitChampagne-en-Valromey qui devait en être le chef-lieu mais le, une majorité de conseillers votent contre la création de la commune nouvelle[6]. Les autres communes décident toutefois de continuer l'aventure à quatre et par sa population,Belmont-Luthézieu devient le chef-lieu de la commune nouvelle.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers lesrecensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[8]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[9].
En 2018, la commune comptait 386 habitants[Note 1], en évolution de +2,12 % par rapport à 2012 (Ain : +5,15 %,France horsMayotte : +2,11 %).
Auguste Morisot, professeur à l'École des beaux-arts de Lyon[12] , a réalisé en1903 une peinture intituléeLe Matin au plateau de Chassan-en-Valromey (par erreur Chassan au lieu de Chassin, hameau de Vieu).
Adolphe Appian (1818-1898), peintre de l'École lyonnaise a peint beaucoup de sites du Valromey. Quelques-uns de ses tableaux sont exposés au musée dumonastère de Brou.
Théodore Perrin, médecin lyonnais, est décédé le 9 Novembre 1880 dans la maison qu'il possédait à Vieu.
Le château fait l’objet d’une inscription au titre desmonuments historiques depuis le[15]. Il est situé à l’est du territoire de la commune. Sa tour ronde domine l'entrée du village d’Artemare quand on arrive par l'ouest. Son vignoble cultivé par l'abbaye de Saint-Sulpice fournissait un des vins les plus appréciés du Bugey[16].
Vers 1160, Gui de Graiseu et Aymon, son fils, du consentement de Léotaud de Chavornay, donnèrent aux religieux de Saint-Sulpice tout ce qu'ils y possédaient.
De bonne heure les moines de Saint-Sulpice reconnurent l'excellence de ce terroir. La plantation en vignes remonte à 1313.
Montègre (hameau de Linod) était unfief avec château possédé d'abord par les seigneurs de la Balme-en-Valromey.
Il devint le partage d'un des puînés de cette maison, Claude de la Balme, fils de Pierre de la Balme, seigneur de la Mollière (La Biolle), lequel en fit hommage au duc de Savoie en 1477. Aynarde de la Balme, dernière de cette branche, épousa, vers 1570, Jean Antoine de Mornieu, qui devint seigneur de Montaigre.
Victoire de Mornieu, leur fille, dame de Montègre, porta cette terre en dot à Louis de Mareste, dont la famille en jouissait au commencement duXVIIIe siècle.
Le prébendier de la chapelle de Notre-Dame de Populo ou du Pont de Saint-Germain, était à la nomination du seigneur de Montègre.
Version officielle : L'église est construite sur les vestiges d'un temple romain, les pierres du mur du cimetière en témoignent. C'est l'une des plus anciennes églises duValromey ; en effet, elle date desXIe et XIIe siècles. Le chœur de l'église date de1501. Le porche roman date de1150.Observation de n'importe quel quidam: il est notifié 1845 sur la dalle de l'enceinte, date à laquelle l'abbé Agniel fit de très nombreuses modifications de la configuration du cimetière se servant de blocs de pierres avec des inscriptions .romaines - inscriptions très visibles sur le mur du cimetière et donnant à l'ensemble un aspect assez hétérogène.
Le clocher a été restauré en 1985 (et a par la même occasion retrouvé son aspect d'origine) avec une tour carrée, 8 ouvertures romanes (8 symbolise l'infini de Dieu), une flèche en tuf percée sur ses 4 faces de 4 fenêtres romanes superposées (4 symbolise les éléments terrestres, l'eau, l'air, la terre, le feu) et 3 étages (3 symbolise la Trinité de Dieu).
À l'intérieur de l'aqueduc, se trouve une cavité, manifestement artificielle, qui dès1797, est signalé par le docteur Roux[18] ; à ce sujet, est précisé dans l'ouvrage de Robert Bedon :
« On a parlé d'unnymphée avec banquette central et autel central. Nous n'avons rien vu de tel, mais il a pu exister une deuxième salle, située au-delà de l'éboulement. »
— Robert Bedon, Les aqueducs de la Gaule romaine et des régions voisines[18]
Le même Robert Chevallier participe à une expédition en1953 au sujet de laquelle, Louis Douillet écrit :
« Ne faudrait-il pas voir là l'existence d'un ancien sanctuaire, d'un nymphée dédié aux divinités des eaux ? À l'instar de l'Adoue (laDoue, ladivona :
source sacrée). Faute de preuves (inscriptions ou statues), le mystère demeure. »
— Louis Douillet, L'Acqueduc antique ce grand méconnu[19]
À l’est de Chongnes et à un kilomètre se trouve le hameau de Vaux Morets. Il existe à cet endroit une source intermittente (fontaine vauclusienne) appelée le Groin. Les eaux qui sortent de la vasque (d’un diamètre d’une vingtaine de mètres) proviennent de ruisseaux souterrains formés par les infiltrations des eaux pluviales du Haut-Valromey et du plateau de Retord. Suivant les périodes sèches ou pluvieuses, la vasque est plus ou moins remplie d'eau, voire vide. Les différences de niveau sont impressionnantes. En saison pluvieuse, le siphon s'amorce avec d'effrayants grondements.
Plus au sud, le Groin, aidé de la rivière de l’Arvière, se heurte à une paroi d’une cinquantaine de mètres de haut. Au cours des millénaires s’est formé un canyon très connu des amateurs decanyoning de la France entière et de Suisse. Le pont du Diable enjambe une impressionnante brèche étroite de plus de 50 mètres de profondeur, creusée dans le calcaire par les eaux tumultueuses. La visite de ce canyon est grandiose mais dangereuse, l’accès est réglementé et doit être effectué avec des moniteurs decanyoning (vers le pont du diable à Pont situé en haut de Don). Le cours d'eau s'engouffre ensuite dans le « gouffre du diable ».
Situé entreDon etArtemare, un belvédère surplombe le Groin et offre une vue sur un environnement impressionnant de bruit et de puissance lorsque le Groin est en eau.
À 500 mètres et à l’ouest du gouffre à Balthazar, à la limite de la commune de Vieu, sur le territoire d'Artemare, se trouve la cascade de Cerveyrieu (Cerveyrieu est une ancienne commune disparue en 1862 à la suite de sa fusion avec Artemare). La cascade de Cerveyrieu est l’aboutissement de la traversée du Valromey de la rivière leSéran. La rivière, qui prend sa source sur leplateau de Retord, précipite ses eaux d'une sorte de reculée rocheuse haute d'une soixantaine de mètres, sur un chaos de rochers détachés de la falaise. Très belle vue sur le château de la cascade construit dans lesannées 1860, surArtemare, sur le Bugey méridional et sur laDent du Chat.
Le 9 février1711, après deux hivers très rigoureux, plusieurs énormes de blocs de pierres se détachent de la cascade de Cerveyrieu en détruisant plusieurs maisons en contrebas. Un seul de ces blocs a suffi pour construire le pont d’Artemare.
Au centre du triangle formé par la source du Groin, le gouffre à Balthazar et la cascade de Cerveyrieu se trouve le hameau de Linod. Linod est sur une petite colline (un molard) qui permet de jouir d'un panorama sur lachaîne de Belledonne, de laGrande Chartreuse et de laDent du Chat.
À noter la présence d'un four à pain caractéristique du Valromey.
Une dalle de pierre enjambe une cuve profonde et permet de suivre le sentier qui rejoint l'ancienne gare de Vieu. Aujourd'hui le hameau de Thurignin appartient à la commune deBelmont-Luthezieu.
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.
↑« Lucien Gay », surMaquis de l'Ain et du Haut-Jura(consulté le).
↑Arnaud Cochet, « Arrêté préfectoral portant création de la commune nouvelle de Valromey-sur-Séran »,Recueil des actes administratifs spécial n°01-2018-168,,p. 23-26(lire en ligne[PDF])
↑« Coup de théâtre dans le projet de commune nouvelle : des élus de Champagne-en-Valromey votent contre »,Le Progrès,(lire en ligne)
↑Dominique Saint-Pierre,Dictionnaire des hommes et des femmes politiques de l'Ain, Musnier-Gilbert Editions 2011.
↑Baron Achille Raverat,Les vallées du Bugey. Excursions historiques, pittoresques et artistiques dans le Bugey, la Bresse, la Savoie & le pays de Gex, Tome 1, Lyon, 1867.
↑AndréBuisson,Carte archéologique de la Gaule : 01. Ain, Paris, Académie des inscriptions et belles-lettres / Ministère de la culture / Ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche / diff. Fondation maison des sciences de l'homme,, 190 p.(ISBN2-87754-046-4,lire en ligne),p. 70.