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Viennois

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Pour les articles homonymes, voirViennois (homonymie).

LeViennois est une région historique de l'ancienneprovince du Dauphiné, située à l'est du département duRhône et de lamétropole de Lyon ainsi qu'au nord du département de l'Isère et de laDrôme. Historiquement défini comme un des quatre pays du Bas-Dauphiné ou de l'avant-pays dauphinois[Note 1] avec leValentinois, leDiois et leTricastin[1],[2]. Aujourd'hui, ce que l'on appelleBas-Dauphiné n'est composé que du Viennois historique, ainsi actuellement on entendra parler plus du Bas-Dauphiné que du Viennois (sauf autour deVienne). Le Viennois est délimité par la rive gauche duRhône (dePont-de-l'Isère àAoste, en passant parLyon), par la rive droite de l'Isère (dePont-de-l'Isère àMoirans), par la rive gauche duGuiers puis du Guiers mort (d'Aoste jusqu'àEntre-deux-Guiers) et par leplateau du Grand-Ratz dans l'avant-pays cartusien[2].

Plus explicitement, selon de nombreux auteurs duXVIIe siècle, duXVIIIe siècle,XIXe siècle et même du début duXIXe siècle, le Viennois était défini comme étant la partie septentrionale du Bas-Dauphiné ou de l'avant-pays dauphinois. Cependant, depuis maintenant quelques décennies, les auteurs contemporains ont remplacé le terme de Viennois par celui du Bas-Dauphiné. Les raisons de ce changement de nom sont inconnues. Dorénavant, pour la même région, d'un point de vue historique, on utilisera plus le terme de Viennois et d'un point de vue géographique, géologique, etc., on utilisera plus le terme de Bas-Dauphiné. C'est ainsi que quand on parle de Viennois, en tant que région naturelle, il s'agit de l'extrémité occidentale desTerres froides, il est constitué de ses Balmes, ditesBalmes viennoises, avec ses collines granitiques et schisteuses et ses plaines alluviales[3].

LeViennois est aussi le nom donné à d’anciennes entités féodales, ecclésiastiques et administratives de l'Antiquité, duMoyen Âge et desTemps Modernes. Cependant il ne faut pas confondre ces différentes entités entre elles. Ainsi le Viennois défini en tant que partie septentrionale du Bas-Dauphiné ou de l'avant-pays dauphinois, ne doit pas être confondu avec l'ancien diocèse de Vienne ; l'ancienComté de Vienne ditde Viennois (comitatus Viennensis) ou encore l'ancienpagus Viennensis, tous les trois s'étendaient sur la rive gauche du Rhône (empiétant sur les provinces duLyonnais et duVivarais) et qui ne s'étendait pas jusqu'àVoiron et l'avant-pays cartusien ; avec leNord-Isère qui comprend certes plus de la moitié de la région mais exclut les parties lyonnaise, rhodanienne et drômoise du Viennois ; avec l'ancienne province romaine deViennoise (ouViennaise) qui s'étendait dulac Léman jusqu'àMarseille ; avec l'ancien archiprêtré de Viennois qui était un des quatre archiprêtrés composant lediocèse de Grenoble jusqu'à laRévolution française et ne doit pas être confondu avec l'antiquediocèse de Vienne qui s'étendait auBas-Empire dans tout le Sud de laGaule romaine.

La capitale historique de cette région est la ville deVienne[C 1]. Les principales villes de la région sont les actuelles villes deBourgoin-Jallieu,Saint-Marcellin,La Tour-du-Pin et Voiron dans la partie iséroise,Villeurbanne et une partie de Lyon (3e,6e,7e et8earrondissements de Lyon) dans la partie lyonnaise etRomans-sur-Isère dans la partie drômoise.

Les habitants du Viennois sont appelés lesViennois, cependant cegentilé n'étant pas très bien répandu dans la région, car au fil des dernières années le terme de Bas-Dauphiné a remplacé celui de Viennois, lesViennois auront donc tendance à se direBas-dauphinois (ou tout simplementDauphinois), par conséquent le gentilé est seulement utilisé àVienne et dans ses communes limitrophes.

L'emploi dufrancoprovençal, ouarpitan (dauphinois etlyonnais), était courant dans le Viennois sauf dans le sud du Viennois où l'occitan (vivaro-alpin) était couramment utilisé.

Géographie

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Les grands espaces géographiques composant le Viennois historique (Bas-Dauphiné actuel)[B 1],[4].

Situation

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Selon de nombreux auteurs desXVIIe siècle,XVIIIe siècle,XIXe siècle et même du début duXIXe siècle, le Viennois est une quatre régions ou pays du Bas-Dauphiné ou de l'avant pays-dauphinois, délimité par leRhône (à l'ouest et au nord), par leGuiers et lePlateau du Grand-Ratz (à l'est), par l'Isère (au sud). Le Viennois a pour régions historiques limitrophes : leValentinois et leDiois au sud, leGrésivaudan au sud-est, laSavoie Propre à l'est, leBugey au nord, leLyonnais au nord-ouest et leVivarais à l'ouest[2]. Même si aujourd'hui le nom s'est au fur et à mesure troqué avec le terme de Bas-Dauphiné, les limites du Viennois n'ont pour autant changé[2].

Viennois et Bas-Dauphiné

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Articles détaillés :Région naturelle etBas-Dauphiné.

Comme pour de nombreuses régions ou pays de France, et en particulier dans la régionRhône-Alpes, le Viennois correspond à une entité politique duMoyen Âge puis des Temps modernes (Pagus Viennensis puisComitatus Viennensis et Bailliages de Viennois-La Tour (ou deVienne) et de Viennois-Valentinois (ou de Saint-Marcellin), entité héritée descivitas gallo-romaines. Depuis leXVIe siècle, ces « pseudo-pays naturels » ont été à la fois reconnus et inventés par les géographes, par les érudits locaux et par les anciennes populations rurales. C'est ainsi que fut défini dès l'Ancien Régime, la région ou pays du Viennois, en tant que subdivision du Bas-Dauphiné ou de l'avant-pays dauphinois.

« Le Dauphiné se divise en pays de montagnes et en pays de plaines, ou plus exactement en Haut et Bas Dauphiné. Le Haut-Dauphiné comprend les pays de Grésivaudan, de Champsaur, de Royannais, des Baronnies, de Gapençais de Briançonnais et d'Embrunais. Le Bas-Dauphiné comprend les pays de Viennois, de Valentinois, de Tricastin et de Diois[5],[6],[7],[8],[9]. »

Cependant, avec l'avancée des recherches géographiques et géologiques à partir duXXe siècle, de nouvelles régions (celles-ci appeléesrégions naturelles), plus petites cette fois, ont été définies par les auteurs contemporains ainsi que par les administrations territoriales actuelles. Dans le Viennois, la situation est un peu complexe, d'une part sa région fut totalement « redécouper en régions naturelles ».

Par exemple, selon la préfecture de l'Isère, il existe au sein du département isérois17 régions naturelles[10], dans ce découpage, le Bas-Dauphiné (Viennois historique) est divisé en11 régions naturelles : Balmes Viennoises, Bas Grésivaudan, Bièvre, Chambarans, Isle Crémieu, Plaine de Lyon, Terres Basses, Terres froides-Marches froides, Vallée du Rhône et Voironnais. D'autre part, des auteurs contemporains ont conservé le fait que le Bas-Dauphiné (Viennois historique) est une région naturelle[2],[11].

Topographie et géologie

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Le Bas-Dauphiné (Viennois historique) est une zone de transition. Il se compose de collines, des plateaux, de larges vallées obstrués par des nombreuxvallums morainiques. La région ainsi délimitée a un caractère bien marqué d'unité géographique. Cette unité est due au sol où dominent les grès et lespoudingues datant de l'ère tertiaire, au climat de tendance continentale. Le relief du plateau est assez confus et son histoire géologique est un peu complexe.En effet, le pays est un ancien géosynclinal, commun d'ailleurs à une partie du sillon rhodanien. Dans ce géosynclinal, sur les terrains primaires probablement pénéplainés, s'est déposée une couche de terrains datant de l'ère secondaire : trias, lias et, par places,jurassique moyen, qui va en s'épaississant au fur et à mesure qu'on s'approche duMassif du Jura. Ainsi la surface pré-triasique, primitivement horizontale, apparaît, à la fin du secondaire, bosselée par des dépôts irréguliers, creusée par l'érosion fluviatile, avec des reliefs de roches dures:gneiss et calcaires jurassiques. La surrection des Alpes laisse devant le massif une dépression que combleront des dépôts d'origine alpine ; grès tendres de couleur jaunâtre ou verdâtre (molasses) et poudingues. La partie septentrionale, au bord du Rhône, ne sera probablement pas recouverte par ces dépôts miocènes, et là apparaît aujourd'hui un massif de calcaire jurassique, fragment méridional du Jura, l'Isle-Crémieu. Les dépôts miocènes ont d'ailleurs été légèrement plissés à la fin de l'ère tertiaire, car ils ont subi les derniers contre-coups du plissement alpin. Puis il semble que, postérieurement à ce plissement, les dépôts aient été pénéplanés, car ils apparaissent coupés en biseau à la surface du plateau. Cependant le phénomène le plus important a été un mouvement de surrection d'ensemble qui paraît avoir élevé les dépôts molassiques déjà aplanis à la fin dupliocène. Ce mouvement a été d'ampleur inégale, c'est particulièrement sur l'emplacement du débouché de la vallée de l'Isère qu'il s'est fait sentir. On trouvera des altitudes de 800 mètres au signal de Morsonnas. Les plateaux molassiques voient leur altitude décroître à partir[A 1] de ce point. Ils se présentent donc comme un immense cône dont les génératrices divergent. Sur ce cône se dépose ensuite une forte épaisseur de cailloux roulés (pliocène supérieur). Enfin, sur le tout, s'exercent les effets de l'érosion fluviale et glaciaire. Un réseau hydrographique s'enfonce d'abord assez facilement dans la masse du plateau, puis l'action des cours d'eau est puissamment relayée au quaternaire par l'apparition des glaciers alpins débouchant sur le Bas-Dauphiné (Viennois historique) par deux portes: la vallée de l'Isère versVoreppe, la vallée du Rhône versSaint-Genix-sur-Guiers. Ces deux glaciers, d'importance inégale, s'étendent donc l'un au Nord, l'autre au Sud. Au Sud, le glacier de l'Isère, le plus faible, allonge sur le bas pays deux langues, l'une dans la direction du sud-ouest, en bordure du Vercors (vallée actuelle de l'Isère) ; l'autre dans la direction de l'ouest (plaines de Bièvre-Valloire). Certaines parties du plateau sont donc respectées par l'érosion et constituent des espèces de môles, « de blocs, séparés par ces amples et profondes vallées »[A 2].

Climat

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Le Viennois tout entier appartient à ce que les géologues contemporains appellent une zone de transition (ici elle est à tendance continentale). Les pluies amenées par les vents d'ouest et du sud-ouest y sont abondantes (pluviosité moyenne, 920 millimètres). Le Sud, relativement plus élevé et en bordure immédiate des Préalpes, reçoit souvent plus d'un mètre d'eau.Charavines, à 506 mètres, reçoit 1 071 millimètres, etBeaurepaire, plus à l'Ouest, plus bas et mieux abrité par le Massif Central, seulement 807 millimètres. Le Nord, moins élevé, reçoit un peu moins de précipitations (Bourgoin-Jallieu, 895 millimètres), mais l'existence de nombreux marais et étangs y détermine, durant la saison froide, l'apparition d'épais brouillards. L'ensemble constitue donc une région humide. La température présente des contrastes assez marqués[A 3] entre les deux saisons extrêmes. Charavines, posé au bord dulac de Paladru, a1,24 °C de moyenne en hiver et16,93 °C de moyenne en été ;La Côte-Saint-André a1,19 °C en hiver et19,19 °C en été. Le nombre des jours de gelée est assez fort, il s'élève presque partout au-dessus de 70 et 80. L'hiver est donc assez rude. L'été présente parfois de fortes températures qui permettent la culture du maïs et même de la vigne sur quelques côtes privilégiées. C'est donc, en résumé, un climat qui convient particulièrement aux prairies, pâturages et arbres fruitiers rustiques. Exceptionnellement, certaines zones bien exposées ont des arbres fruitiers plus délicats et des vignobles[A 4].

Tableau climatologique de Vienne.
Moisjan.fév.marsavrilmaijuinjui.aoûtsep.oct.nov.déc.année
Température minimale moyenne (°C)1,21,347,410,514,416,415,712,79,65,21,88,3
Température moyenne (°C)44,98,712,715,920,322,621,718,113,78,24,412,9
Température maximale moyenne (°C)6,78,613,418,121,426,228,827,723,517,811,27,117,5
Précipitations (mm)51,744,746,464,876,959,862,666,762,494,591,353,9775,7
Source :Moyennes 2004-2020, d'après la station de Météo-France à Reventin-Vaugris, situé sur le plateau de l'Amballan, en fonction depuis le[12]


Tableau climatologique de Saint-Étienne-en-Geoirs.
Moisjan.fév.marsavrilmaijuinjui.aoûtsep.oct.nov.déc.année
Température minimale moyenne (°C)−1,201,848,411,513,713,710,67,22,40,26,1
Température moyenne (°C)2,23,96,79,213,917,119,919,816,111,76,13,510,9
Température maximale moyenne (°C)5,77,711,514,319,322,62625,821,616,29,86,715,6
Record de froid (°C)−27,1−16,9−16,3−7,9−2,32,14,83,8−1,2−4,9−10,9−20,2−27,1
Record de chaleur (°C)16,520,725,327,531,33738,339,532,528,124,819,539,5
Précipitations (mm)65,46174,385,797,58662,662,4105,5102,283,566,6952,7
Source :Le climat à Saint Geoirs (en °C et mm, moyennes mensuelles 1971/2000 et records depuis 1968)


Hydrographie

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L'hydrographie est aussi diversifié que le relief. La surface desTerres froides est criblée de petits lacs et d'étangs, et le réseau hydrographique est extrêmement ramifié. Tout le nord de la région est drainé par laBourbre et ses affluents. Vers l'ouest coulent laGère, laVarèze, la Collières, la Galaure ; au sud, laFure. Enfin les parties basses, les dépressions glaciaires, quelquefois encore barrées de moraines, retiennent les eaux dans des marécages. Ainsi, toute la zone de contact entre l'Isle-Crémieu et les Terres basses est un vaste marais assaini seulement auXIXe siècle et qui s'étend de Bourgoin àMorestel. Une grande partie de la vallée de la Bourbre, une partie des vallées de la Fure, de la Galaure, de la Gère contiennent aussi des marais. Deux organismes fluviaux puissants, Rhône, Isère, bordent le Viennois au sud, à l'ouest et au nord[A 4].

Toponymie

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Cette région tire son nom de la cité deVienne, établie sur une terrasse dominant leRhône.

Évolution territoriale du Viennois

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Histoire

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Antiquité

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Cité de Vienne durant leHaut-Empire en vert clair, et durant leBas-Empire en vert foncé.

Allobrogie

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Article détaillé :Allobrogie.

Le Viennois est depuis leIIIe siècle av. J.-C. habité par lesAllobroges, où la capitale de ce peuple estVienne. Cependant à partir de-121, l'Allobrogie est intégré dans de la province deGaule transalpine, puisGaule narbonnaise à partir de-70.

Première Cité de Vienne

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Moins d'un siècle plus tard, l'Allobrogie est remplacé par lacité (civitas) de Vienne et progressivement les habitants troquèrent leur nom d'Allobroges contre celui de Viennois : c'est chose faite en74, date à laquelle une inscription parle d'un conflit entre Viennois etCeutrons. On sait qu'en la matière, la doctrine deRome est d'entériner les situations antérieures et de fixer, une bonne fois pour toutes, en les bornant, les limites entre peuples qui, par le passé, ont donné lieu à tant de conflits internes au monde celtique. Or apparemment, tout n'a pu être réglé entre les Viennois et leurs voisins, puisqu'en 74, comme le rappelle une inscription trouvée en1853, au col de la Forclaz-du-Prarion près deSaint-Gervais, sur l'ordre de l'empereurVespasien, le légat propréteur de l'armée deGermanie supérieure, Pinaruis Clemens, a dû intervenir pour fixer la frontière entre Viennois et Ceutrons[E 1]. Les limites de cette premièreCité de Vienne sont dulac Léman au confluent de l'Isère et duDrac : Partant deGenève, dontJules César signale qu'elle est « la dernière ville des Allobroges et la plus voisine desHelvètes » auxquels un pont la joignait, la frontière suivait la rive méridionale du lac Léman jusqu'à la vallée de la Morge, puis la ligne de partage des eaux entre le bassin du Rhône supérieur à l'est et celui de la Dranse à l'ouest. Au sud dumont Buet, plusieurs bornes jalonnent la frontière : aucol de la Forclaz-du-Prarion, aucol de Jaillet, auPetit Croisse Baulet et aucol de l'Avenaz. D'Ugine àGrenoble, la frontière suit le massif du Grand Arc et lachaîne de Belledonne, avant d'atteindre laRomanche au lieu-dit Lavorant, puis de longer cette dernière et leDrac jusqu'à Grenoble. De Grenoble au Rhône : la frontière suivant la rive gauche de l'Isère, en s'éloignant peut-être jusqu'à laBourne au sud, et en incluant de toute façon leRoyans. Du Rhône à Lyon, la frontière remonte le fleuve jusqu'auDoux ardéchois sont elle suit le cours jusqu'à sa source. De là, la frontière se maintient sur la crête des Cévennes parSaint-Bonnet-le-Froid, le col du Tracol, la Pierre des Trois Évêques, le MontPilat entreGivors etLoire-sur-Rhône. De ce point, la frontière suit la rive gauche du fleuve jusqu'à Lyon, en excluant le quartier de laGuillotière, rattaché à la colonie deLugdunum. De Lyon à Genève, la frontière suit le cours du Rhône supérieur. Toutefois, un problème se pose, celui des terres que, selon César, les Allobroges possédaient, de son temps, sur la[E 2] rive droite du fleuve. Cependant d'après d'autres sources, ces terres allobroges, de faible étendue, pourraient se situer entre Genève et le défilé de l'Écluse ou entreBellegarde etCuloz, sans exclure ds têtes de pont, comme àSaint-Vulbas. Par ailleurs il n'est nullement démontré que, sous l'Empire, la cité de Vienne est conservé ces terres d'outre-Rhône, l'épigraphe montrant une nette différence entre les deux rives du fleuve. Enfin cela n'a sans doute pas empêché des particuliers de posséder des propriétés sur la rive droite du Rhône, c'est-à-dire en dehors du territoire de la cité[E 3].

Seconde Cité de Vienne

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À la fin duIIIe siècle, à la suite de la réforme générale de l'administration des provinces romaines, Vienne devient la capitale d'une nouvelle province laViennoise au sein dudiocèse de Vienne et de lapréfecture du prétoire des Gaules. Malgré l'accroissement de sa dignité et de son importance dans les institutions provinciales, Vienne perd une partie de son territoire, au profit de deux de ses agglomérations secondaires,Grenoble etGenève[E 4]. La séparation de la cité grenobloise se fait entre375 et383 (sans doute381, date à laquelle est mentionné le premier évêque grenoblois Domninus, présent auConcile d'Aquilée), par décision de l'empereurGratien ont elle prit le surnom : l'ancienneCularo devient la nouvelleGratianopolis. Le territoire ainsi détaché de la capitale allobroge couvrait l'outre-Drac, leGrésivaudan et pays deChambéry, ainsi que l'Oisans pris auxVoconces, et préfigure le futurdiocèse de Grenoble. Pour Genève, manque de sources précises, il est supposé que la séparation s'est effectué à la même époque (la mention du premier évêque de Genève date de381). Le territoire de la nouvelle cité comprenait essentiellement lesPréalpes (Chablais,Bornes,Bauges) et l'avant-pays genevois et albanais jusqu'au Rhône supérieur. La cité de Vienne, quant à elle est réduite de moitié et perd toute sa partie montagneuse à l'est. Désormais elle se limite à l'avant-pays alpin, à lavallée du Rhône. Les principales agglomérations secondaires sontBourgoin-Jallieu etAoste[E 5]. En tout cas, cette nouvelle cité constitue la première entité territoriale correspondant aux limites du Viennois actuel, elle s'étendait cependant toujours sur la rive droite duRhône jusqu'aux monts duVelay et sur la rive droite duGuiers. Ainsi, à partir de la fin duIIIe siècle, Vienne apparaît comme l'une des grandes villes administratives de laGaule, à égalité avecBordeaux, juste derrièreArles etTrèves. Comme ces deux dernières, mais plus occasionnellement, elle a été résidence impériale. D'une certaine façon, la place qu'avait tenueLyon les siècles précédents, c'est Vienne qui l'occupait maintenant (belle revanche sur l'ancienne métropole des Gaules)[E 5].

Diocèses de Vienne

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Articles détaillés :Diocèse de Vienne (province romaine) etAncien archidiocèse de Vienne.

On sait que vers l'an297, sousDioclétien, l'Empire romain fut divisé endiocèse et en nouvelles provinces, ainsi la Gaule est partagée en quinze provinces formant deux diocèses, le Diocèse des Gaules et leDiocèse de Vienne. Ce terme de diocèse, dont le sens est « centre administratif » n'eut pas d'abord le sens catholique qu'il a eu depuis. Ces quinze provinces romaines sont presque toutes devenues plus tard des provinces « ecclésiastiques » ou « archevêchés ». Dans un document qu'il faut placer entre395 et405, Vienne est appelé « métropole » ou « cité-mère » de la province Viennoise. Ce document fixe à douze le nombre des cités placées sous sa juridiction, celles de Genève,Valence,Die,Viviers,Saint-Paul,Vaison,Vaucluse,Cavaillon,Avignon, Arles etMarseille, « Ce qui fait l'intérêt de ce document, écrivait en1862 Ernest Desjardins (cité pas Ulysse Chevalier en1923, c'est qu'il donne les chefs-lieux de chaque provinces ecclésiastiques avec leurs métropoles, résidences des archevêques, et que les cités sont les diocèses des évêques suffragants, ayant les sièges épiscopaux organisés ainsi dans chacune des anciennes cités romaines. » Mais bientôt après, lePréfet de Prétoire romain qui est à Trèves, est débordé par les barbares et il vient, autour de l'an400, s'établir à Arles. On devine quelle importance fut ainsi donnée à cette ville. C'est l'éclipse de Vienne qui, durant cinquante ans, cesse d'être métropole et archevêché. Vers450, le pape redonne à Vienne la suprématie surValence,Grenoble,Genève etTarentaise.Die lui est rendue vers463 etViviers vers450[17].

Moyen Âge

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Diocèses de Vienne

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Au début du Moyen Âge, Vienne continue d'amplifier son nombre de diocèses suffragants, vers575 c'est au tour deSaint-Jean-de-Maurienne de rejoindre l'archidiocèse viennois. Sion et Aoste ont peut-être appartenu aussi à l'archidiocèse durant deux siècles, car entre794 et811[Note 2]. Le diocèse de Tarentaise devientarchidiocèse avec comme suffragants : Aoste et Sion. Guy de Bourgogne, archevêque de Vienne, devenu pape sous le nom deCalixteII, accorde à ses successeurs la primatie sur sept provinces ecclésiastiques : Vienne,Bourges,Bordeaux,Auch,Narbonne[F 2],Aix etEmbrun. Cette primatie n'est en réalité qu'un titre honorifique[F 3]. La création, en1475, dudiocèse d'Avignon aux dépens d'Arles, achève d'assurer à Vienne sa supériorité sur son ancienne rivale. Les limites des diocèses autour de Vienne, sont à peu près les mêmes que leurs anciennescivitas (cité romaine). Néanmoins dans les régions deVoiron,Tullins,Montalieu-Vercieu, deNovalaise et duVelin, une question se pose sur ce qu'elles sont devenues entre la création de l'évêché et1110, en effet étant donné que les diocèses sont calqués sur les anciennescivitas romaines on peut se demander pourquoi certains territoires ont été transférés à d'autres évêchés. Dans le cas deVoiron et deTullins, Vienne aurait cédé ses paroisses pour venir en aide àGrenoble auVIIe siècle[17].

Pagus de Vienne

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Pagi sous l'époque carolingienne, dans l'actuelle régionRhône-Alpes. On retrouve sur cette carte, lepagus Viennensis (le Viennois).
Lespagi carolingiens en « Bourgogne cisjurane » ou « Bourgogne viennoise » (VIIIe siècle etIXe siècle)

À partir de Charles Martel (quand il unifie lesRoyaumes francs), le Royaume de Bourgogne mérovingien cesse d'apparaître comme une entité géopolitique. Celui-ci divise le Royaume de Bourgogne (maintenant sans roi) en quatre commandements, ayant chacun son gouverneur : Bourgogne d'Arles, Bourgogne cisjurane ou viennoise, Bourgogne franque et Bourgogne alémanique. L'œuvre desCarolingiens, marquée par une forte centralisation, a consisté à mettre en place descomtés bourguignons (oupagi), qui sont des nouvelles circonscriptions administratives, appelées aussipagi, calquées sur les anciennescivitas gallo-romaines. À la tête de ces pagi (ou comtés), un comte, dépendant directement du palais, l'égal de son voisin. Mais la dynastie carolingienne porte en elle les germes de sa destruction, les partages successifs du royaume entre les héritiers détruisent l'unité de la monarchie queCharlemagne et ses aïeux avaient construits. Ainsi, cette réorganisation comtale dans l'ancienregnum Burgundiae dura que pendant la deuxième moitié duVIIIe siècle et le début duIXe siècle. Ainsi, Vienne possédait son propre pagus, lepagus Viennensis (dit, leViennois). Cette nouvelle entité correspondait approximativement aux frontières de la secondeCité de Vienne (datant du Bas-Empire), ce pagus à partir de844, deviendra lecomté de Vienne (ou de Viennois), qui conserve les mêmes frontières que lepagus jusque vers1030 (pseudo-inféodation du comté de Vienne aux comtés deMaurienne et d'Albon.

Comté de Vienne

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Article détaillé :Comté de Vienne.

Un an après letraité de Verdun, en844,Girard de Vienne est nommé comte, régent et tuteur deCharles de Provence. Il est promu au titre de marquis et exerça, sans en porter expressément le titre, les fonctions de duc sur l'éphémèreduché de Lyon. À partir de870, à la suite de la défaite de Girard après lesiège de Vienne[18], Boson reçut le comté du roiCharlesII le Chauve[19]. Le comté de Vienne devient le centre du pouvoir du royaume de Bourgogne et de Provence desBosonides. Après la mort de Boson en887, plusieurs mentions isolées du titre de comte à Vienne apparaissent à différentes reprises dans les sources (Guigues vers 913,Sigbod etTeutbert après 926) sans qu'il soit possible d'identifier précisément les modalités de transmission du titre. Le marquis de ProvenceHugues d'Arles, régent deLouis L'Aveugle, porta le titre de comte avant d'être élu roi d'Italie en926, date à laquelle le roi de FranceRaoul de Bourgogne remit le comté au fils du souverain infirme et héritier évincé du trône de Bourgogne :Charles-Constantin. Dans le contexte troublé de la succession de son père, ce dernier rendit finalement hommage au nouveau souverain de BourgogneConrad le Pacifique. À la mort de Charles-Constantin en962, le titre de comte qui apparait brièvement attaché son fils[20], resta vacant jusqu'au tournant duXIe siècle, conséquence probable de l'affirmation du pouvoir royal et de celui de l'archevêque de Vienne qui érige alors la ville enprincipauté épiscopale[21]. L'effacement de l'autorité royale au sein d'un royaume de Bourgogne sous influence ottonienne[22], émergent autour de l'an mil, d'une part le comté d'Albon desGuigonides (qui apparurent bientôt sous le titre deDauphin de Viennois), et d'autre part le comté de Maurienne (futureSavoie) d'Humbert aux Blanches Mains, parent des Guigonides de Vienne[23]. De cette affirmation nouvelle du pouvoir comtal[24] découla une querelle entre les comtes d'Albon, l'archevêque de Vienne et les comtes de Mâcon sur la question des droits sur la ville de Vienne qui resta sous la suzeraineté de l'archevêque et descomtes de Mâcon. En1263,Jean de Bernin rachète la moitié des droits du comté. Ainsi, les archevêques de Vienne seront jusqu'à la destruction du comté, en1450, lors du Traité de Moras où lecomte-archevêque Jean Gérard de Poitiers accepte de reconnaître le dauphin pour suzerain de la ville, seuls suzerains de Vienne[D 1].

Comté de Sermorens

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Article détaillé :Comté de Sermorens.

Le comté du fait de sa position géographique aux confins du diocèse de Vienne a joui d'une certaine autonomie politique. Il est en 800 cité commearchidiaconé du diocèse de Vienne, et vers 850 comme « pagus ». Il est administré à partir de la « villa » carolingienne « villa salmoringa » où en 858 se tient l'assemblée des Trois Provinces, avec Lyon, Vienne et Arles. Le comté a dû être cédé, à titre temporaire, vers850 par les archevêques de Vienne aux évêques de Grenoble afin d'aider ces derniers à relever leur Église des raids « sarrasins ». Intégré au royaume de Provence puis deBourgogne, il subit comme ses voisins, les comtés de Vienne et de Grenoble, les aléas de l'histoire de cette entité géopolitique. Objet de contestation entre l'archevêque de Vienne, Guy de Bourgogne, et l'évêque de Grenoble, saint Hugues, quant à sa possession. La querelle atteint son paroxysme entre1094 et1107 et le pape est contraint de trancher en 1107 en faisant un partage équitable du territoire. Curieusement ce partage ne se fit pas sur le dénombrement des églises mais sur les « castra » et « mandamenda ». Cette énumération relève vingt-deux châteaux et mandements et chaque partie en reçoit onze. Ce partage scellera la fin du comté de Sermorens. Plus tard cette région, frontière entreDauphiné etSavoie fera l'objet de nombreux conflits, de1150 à1350, entre les comtes de Savoie et les Dauphins de Viennois à travers les guerres delphino-savoyardes[G 1].

Comté d'Albon-Viennois

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Article détaillé :Comté d'Albon-Viennois.

Guigues le Vieux s'implanta solidement dans ses nouveaux domaines et les étendit. C'est sans doute lui qui commença le château dont le donjon carré posé sur une motte artificielle domine toujours le village d'Albon. Très vite, un concours de circonstances favorables allait indiquer au nouveau comte d'Albon les objectifs à poursuivre. L'empereurHenriIII (dans la mouvance duquel se trouvaient, rappelons-le, les domaines de Guigues) lui donna en vers1040 l'investiture duBriançonnais, à cheval sur lesAlpes. Il s'agissait donc de relier les territoires rhodaniens au fief alpin en maîtrisant les régions intermédiaires, et de favoriser la circulation par leMont-Genèvre. CommeHumbert le savoyard, avait reçu de la même main laMaurienne et leMont-Cenis, le parallélisme des deux états se poursuivait, comme s'aiguisait leur concurrence de portier des Alpes[25]. Vers1035, les seigneurs de Vion ont quitté leur domaine d'origine et un simple châtelain a gouverné le territoire en leur nom. Cette absence des propriétaires du fief a permis aux seigneurs voisins d'empiéter régulièrement sur le territoire de celui-ci et cela a entraîné de nombreux litiges, obligeant les comtes à revenir sur place pour les trancher. L'installation enGrésivaudan (l'ancienPagus Gratianopolitanus) fut donc le premier objectif. Le principal obstacle restait lesévêques de Grenoble, notammentSaint-Hugues, titulaire du siège de1080 à1132. La rivalité fut longue, le succès longtemps incertain et bien des étapes en restent obscures, On sait juste que sur un acte du, Guigues figure avec le titre de « prince de la région du Grésivaudan » (il obtint ce titre certainement grâce à l'aide de son cousin, l'évêque Mallen). Toujours est-il queGuiguesIII d'Albon (premier personnage à porter le titre de comte d’Albon dès son avènement en1079), signa en1116 avec Saint Hugues en accord qui stipulait, c'est vrai, un partage d'autorité sur la ville deGrenoble, mais la souveraineté du comte d'Albon fut reconnue sur le Grésivaudan, qui doit s'entendre au sens large, c'est-à-dire non seulement l'actuelIsère moyen, mais aussi les passages qui tendent vers le Briançonnais[25]. AuXIIe siècle, après1142, les comtes d'Albon prirent le titre dedauphins de Viennois et le comté d'Albon prit de nom deDauphiné de Viennois.

Viennois savoyard

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Article détaillé :Viennois savoyard.

Gênés par l'Église dans les deux principales cités du comté d'Albon-Viennois (futurDauphiné de Viennois), Vienne et Grenoble, la famille des Guigues doit aussi prendre garde à une autre dynastie, celle deSavoie qui conduit aussi un projet expansionniste (sur le versant oriental des Alpes). Plus habile, sans doute, peut-être plus énergique, mais aidée en cela par des origines un peu plus prestigieuses que celles des comtes d'Albon, la lignée des savoyards réussira à bâtir un État plus viable que leDauphiné de Viennois. Possédant des biens dès le début duXIe siècle enMaurienne,Bugey etSavoie, se nommantcomtes dès1003, c'est surtout par le mariage, au milieu duXIe siècle d'OthonIer avec la princesseAdélaïde de Suse, que les comtes de Savoie augmentent considérablement leur puissance. Cette union leur ouvre la porte duPiémont et duVal de Suse. Considérée par beaucoup d'historiens comme la dynastie rivale de la famille des Guigues dès leXIe siècle, ces savoyards ne possèdent pourtant pas à cette date, en Viennois, des biens aussi considérables que l'on a bien voulu l'écrire et ce ne sera que plus tard, essentiellement auXIIIe siècle, que, dans une stratégie d'ouverture vers la vallée du Rhône, ils acquerront un nombre important de châteaux et de seigneuries qui, de Vienne jusqu'au Rhône et au Guiers formeront une enclave géante pour les dauphins. Si dès le début duXIe siècleHumbertIer possède des propriétés, le château de Bocsozel et Chatonnay, ce sont très certainement des biens patrimoniaux d'origine privée et non pas dû à lapseudo-inféodation du Viennois à HumbertIer[Note 3],[26]. En d'autres termes, la présence et l’action des savoyards en Viennois est très limitée auxXIe et XIIe siècles. Le nord-Viennois étant occupé par une série de seigneuries féodales d’assez petite taille, ne reconnaissant aucun suzerain. Cependant un à un ils vont se faire vassaliser par les savoyards, ainsi les possessions du comte de Savoie forment en Viennois une longue bande s'étendant de la banlieue de Vienne et de Lyon jusqu'aux portes de Grenoble[26]. Letraité de Paris règle leconflit delphino-savoyard par un échange de territoires. Les Dauphinois cèdent le Faucigny et leurs terres au nord du Rhône ; en échange, les Savoyards cèdent leurs terres du sud du Rhône, comprenant leur bailliage de Viennois et une partie du bailliage de Novalaise, qui disparaissent. Pour les savoyards, c’est l’abandon d’une région riche mais dont tous les revenus passaient entièrement dans sa défense[27]. Hors quelques droits mal cernés, la domination savoyarde aura de peu dépassé un siècle en Viennois.

Le premier château attesté dans la région est celui deBocsozel, documenté avant l’an mil. Jusqu’en1050, il reste le seul, puis les châteaux se multiplient, à la faveur de l’émiettement du pouvoir[G 2]. En1329, on compte les châtellenies suivantes dans le Viennois Savoyard :Châbons,La Côte-Saint-André, Bocsozel,Saint-Jean-de-Bournay,Septème,Saint-Georges-d'Espéranche (siège du bailliage de Viennois),Fallavier et la Vulpillère,Saint-Symphorien, Alzieu etJonage[28],[Note 4]. Les communautés se structurent assez tardivement et relativement moins que dans les terres dauphinoises voisines. Les premiers affranchissements datent de Philippe : Saint-Symphorien-sur-Ozon, Saint-Georges-d’Espéranche, Chatonnay et la Côte-Saint-André. Après1285, on compte Saint-Jean-de-Bournay, Septème, Roche, Heyrieux et Saint-Pierre-de-Chandieu[G 3]. Une présence juive est attestée de manière durable à Saint-Symphorien, de manière plus fugace à Saint-Georges-d’Espéranche, Saint-Jean-de-Bournay et La Côte-Saint-André[G 4]. À cela s'ajoutent les châteaux de la partie iséroise du bailliage de Novalaise, c'est-à-dire, sur la rive gauche du Rhône et de Guiers, comprenant la châtellenie de Voiron.

Archiprêtré de Viennois

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L'archiprêtré de Viennois correspond, d'une part à la partie du Viennois se trouvant au sein du diocèse de Grenoble et d'autre part à la partie grésivaudoise se trouvant sur la rive droite de l'Isère. Il est créé dès leXIe siècle et perdura jusqu'à laRévolution française. Ainsi, le diocèse de Grenoble est divisé en3 archiprêtrés, l'archiprêtré de Grenoble, d'Outre-Drac et de Viennois. L'archiprêtré de Viennois, lui est composé de8 archiprêtrés ruraux : Chartreuse, Crolles, La Buissière, Maylan, Tullins, Vinay, Voiron et Voreppe[F 1].

Bailliages de Viennois-La Tour et de Viennois-Valentinois

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C'est sous le règne deJeanII de Viennois, que le Dauphiné de Viennois est divisé en sept bailliages (Grésivaudan, Viennois-La Tour, Viennois-Valentinois, Embrunais, Gapençais, Briançonnais, Baronnies), soit un peu moins d'un demi-siècle après les savoyards. À la tête de chaque bailliage, il y a un bailli ou un vis-bailli - fonctionnaire à la fois civil et militaire - chargé de l'administration de son district ainsi que de la surveillance des châtelains, tout cela sous l'autorité immédiate du gouverneur qui est le seul représentant permanent du Dauphin. Le Viennois est alors divisé en deux bailliages, celui de Viennois-Valentinois qui deviendra plus tard le bailliage de Saint-Marcellin puis celui de Viennois-La Tour qui deviendra, quant à lui, le bailliage de Vienne. Saint-Marcellin, déjà érigé en commune, est choisi comme chef-lieu de bailliage, celui de Viennois-Valentinois. Or, en1344,HumbertII, après l'échange avec le pape deVisan contre la ville deRomans, a fixé dans cette dernière ville la Cour et juridiction du Bas-Viennois, séant jusqu'ici à Saint-Marcellin ce qui entraîna une rude bataille entre Romans et Saint-Marcellin pour avoir le chef-lieu de bailliage. Le siège est finalement retourné à Saint-Marcellin quelques années plus tard et même confirmé par le chapitre du bailliage en1411. En ce qui concerne le bailliage de Viennois-La Tour, le bailliage est en grande partie composé desTerres de La Tour dont le siège est à Bourgoin[29].

Temps modernes

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Les différents bailliages du Dauphiné sous l'ancien régime.

Bailliage de Viennois

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Le DauphinLouisXI, par une ordonnance de juillet1447, redécoupe le territoire dauphinois en créant en3 nouvelles circonscriptions, soit2 grands bailliages, celui de Viennois et celui des Montagnes ainsi qu'une sénéchaussée, celle du Valentinois[30]. Cette nouvelle organisation territoriale réduit la distance séparant les justiciables de l'autorité centrale. En ce qui attrait au bailliage de Viennois, celui-ci comporte trois sièges, un à Grenoble, un à Bourgoin[Note 5] et un dernier à Saint-Marcellin (correspondant aux anciens bailliages de Grésivaudan, de Viennois-La Tour et de Viennois-Valentinois)[29]. Les bailliages formant le grand bailliage de Viennois apparaîtront jusqu'à la Révolution avec de nouveaux noms. Le bailliage de Viennois-La Tour devient celui de Vienne et le bailliage de Viennois-Valentinois devient celui de Saint-Marcellin. Seul le bailliage de Grésivaudan dont le siège est à Grenoble conserve le même nom (avant et après la réforme de Louis XI).

Diocèses de Vienne pendant la Révolution

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Le diocèse de Vienne compte, à la veille de la Révolution,409 paroisses avec35 églises annexes, répartit sur les20 archiprêtrés du diocèse (Beauvoir-de-Marc,Artas,Communay,Beaurepaire,Saint-Vallier,Moras,Roussillon, Romans, Saint-Marcellin,Bressieux, La Côte Saint-André,Virieu,La Tour-du-Pin, Bourgoin,Crémieu,Saint-Geoire-en-Valdaine,Annonay,Condrieu,Saint-Félicien etBourg-Argental). Le chanoine Lanfrey écrit, à ce propos :

« On comptait 91vicaires résidant auprès descurés et 14 vicaires auxiliaires auprès des curés infirmes. Il existait, en outre, 7 chapitres deprêtres séculiers avec 184chanoines et 21 prêtres habitués ; 3 chapitres de réguliers avec 17 religieux ; 27 prieurés simples en commande ; 14 prieurés deSaint-Ruf et 3 sociétés de prêtres comprenant 10 membres en tout... »

Cependant le diocèse et archidiocèse de Vienne est supprimé par laConstitution civile du clergé en1790 et n'est pas rétabli à la suite duConcordat de 1801. Voici ce qu'a dit un chanoine du diocèse :

« La Révolution n'a pas tenu compte des 18 siècles de tradition et quand en1817, un nouveau Concordat, resté en partie lettre morte, reconstitua l'ancien archidiocèse, cet essai de réparation échoua par le mauvais vouloir d'hommes peu soucieux d'un passé glorieux... Le titre d'« archevêque de Vienne » ne pouvant être uni à un titre inférieur, ce n'est pas à Grenoble, mais à Lyon qu'en fut confiée la garde…[31] »

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Époque contemporaine

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Districts de Vienne, Saint-Marcellin, La Tour-du-Pin, Romans, Grenoble et Valence

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Sur cette « carte de France divisée suivant le plan proposé à l'Assemblée nationale par son comité de constitution le 29 septembre 1789 », les députés viennois avaient dans un premier temps obtenu gain de cause. Un département pour Vienne avait été tracé au nord de l'ancien Dauphiné.

Dans la réorganisation administrative du territoire français, Vienne s'est d'abord flattée de devenir le chef-lieu d'un département. Dès le, le Comité général de Vienne adressait à l'Assemblée constituante un mémoire, où il exposait ses vues et ses désirs. Si le Dauphiné est partagé en trois départements, Grenoble, Vienne etValence, ses trois villes principales, en seront naturellement les chefs-lieux.

« Grenoble formerait donc le chef-lieu d'un département qui comprendrait le Haut-Dauphiné, le ressort actuel de son bailliage et une partie de Saint-Marcellin. Vienne en formerait un second, qui comprendrait le ressort actuel de son bailliage et une partie du bailliage de Saint-Marcellin jusqu'à l'Isère. Valence formerait le troisième, qui comprendrait tout le reste du Bas-Dauphiné jusqu'aux frontières de laProvence. Une division à peu près exacte exigerait que chaque département eût environ quatre cent trente paroisses. »

Les arguments qui militent en faveur de Vienne sont son antiquité et la grandeur de son rôle historique : capitale des Allobroges, elle est devenue, après la conquête des Gaules, cité romaine et ville sénatoriale. Plus tard, au temps des rois de Bourgogne, elle a été reprise la capitale de ses États, et enfin ville impériale. Son siège archiépiscopal est le plus ancien des Gaules[32]. Le, le Comité général prie MM. de Saint-Albin et Chabroud, députés du bailliage de Vienne à l'Assemblée nationale, d'appuyer son mémoire auprès du comité de Constitution. Il ajoute toutefois :

« Dans le cas où il serait décidé qu'il n'y aurait qu'un ou deux départements en Dauphiné et que de cette manière Vienne et son ressort fût enclavé dans le département de Grenoble, son vœu le plus cher et dont elle ne se départira qu'à regret est d'être réunie au département de Lyon, comme le lieu où elle a les plus grandes facilités de correspondre et les plus fortes raisons de se lier par rapport à son commerce. »

Vains espoirs. Le décret du, qui divisait le Dauphiné en trois départements, englobait Vienne dans celui du Dauphiné-nord, à qui bientôt le nom de département de l'Isère. Il était composé de quatre districts : Grenoble, Vienne, Saint-Marcellin et la Tour-du-Pin. Ainsi, le Viennois se retrouve séparé entre les districts de Vienne, de Saint-Marcellin, de La Tour-du-Pin, de Romans, de Grenoble et de Valence[31].

Arrondissements de Vienne, Saint-Marcellin, La Tour-du-Pin, Grenoble et Valence

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Puis avec la création desarrondissements, en1800, le Viennois se retrouve séparé entre les arrondissements deVienne, deSaint-Marcellin, deGrenoble et deValence. Jusqu'à aujourd’hui plusieurs modifications territoriales en défaveur de l'arrondissement de Vienne sont survenus. Tout d'abord, le,Napoléon III proclama le rattachement de quatre communes de l’Isère au département du Rhône :Vénissieux,Bron,Vaulx-en-Velin etVilleurbanne[16]. Ensuite en1967,23 communes sont rattachées au département du Rhône. Pour finir en1971,Colombier-Saugnieu rejoint le département du Rhône.

Notes et références

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Notes

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  1. Jusqu'au début duXXe siècle le Bas-Dauphiné ou l'avant-pays dauphinois était défini comme l'union des régions/pays du Viennois, du Valentinois, du Diois et du Tricastin. Cependant cette vision du Bas-Dauphiné s'est affinée tout au long du siècle, jusqu'à arriver à ce que le Bas-Dauphiné ne soit composé uniquement du Viennois. Alors pour ne pas confondre les deux termes, il vaut mieux utiliser le terme d'avant-pays dauphinois pour distinguer l'union des régions/pays du Viennois, du Valentinois, du Diois et du Tricastin et le Bas-Dauphiné en tant que région naturelle.
  2. L'érection de la province de Tarentaise se place entre794 et811 date à laquelle l'évêque de Tarentaise résidant à Moûtiers figure avec le titre d'archevêque au testament deCharlemagne
  3. mettre une note.
  4. L'organisation est décrite partiellement dans l'ouvrageJules-Joseph Vernier,Étude historique et géographique sur la Savoie, Paris, Le Livre d'Histoire - Res Universis, (réimpr. 1993) (1re éd. 1896), 137 p.(ISBN 978-2-7428-0039-1 et2-7428-0039-5,ISSN 0993-7129),p. 66-67.
  5. À la suite du traité de Moras, incorporant la ville de Vienne au sein du Dauphiné, le siège est transféré de Bourgoin à Vienne.

Références et sources

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Principaux ouvrages utilisés

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  1. p. 2.
  2. p. 3.
  3. p. 6.
  4. a etbp. 7.
  1. p. 568.
  1. p. 143.
  1. abcdef etgp. 115.
  2. abcdefg ethp. 114.
  1. p. 25.
  2. p. 26.
  3. p. 27.
  4. p. 138.
  5. a etbp. 139.
  1. a etbp. 54-55.
  2. p. 7.
  3. p. 8.
  1. p. 250-251.
  2. p. 254-255.
  3. p. 282-284.
  4. p. 350.

Autres sources utilisées

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  1. Cosmographie élémentaire, Divisée en parties astronomique et géographique :« Le Dauphiné est divisé en deux parties : le Bas-Dauphiné et le Haut Dauphiné » (Lire en ligne).
  2. abcd eteAtlas historique des provinces et régions de France, Jean Sellier, page 149.
  3. Le guide des Pays de France, 1999,volno 2, page 568 à 770.
  4. Les grands espaces géographiques, sur le site de la préfecture de l'Isère ([PDF]lire en ligne)
  5. Histoire du Dauphiné depuis les temps les plus reculés jusqu'à nos jours, volno 2, 1855, page 9-10.
  6. Dictionnaire universel de la géographie commerçante, volno 3, page 614.
  7. Dictionnaire universel de la France ancienne et moderne et de la Nouvelle France,, page 15.
  8. Géographie des enfants,, page 43.
  9. Provinces, départements, régions : l'organisation administrative de la France d'hier à demain, 1984, page 207.
  10. Les 17 régions naturelles de l'Isère sur le site de la préfecture de l'Isère ([PDF]lire en ligne).
  11. Le Bas-Dauphiné. Recherches sur la morphologie d’un piedmont alpin ([PDF]lire en ligne).
  12. « Meteociel.fr - Normales et records pour Reventin (38) », surwww.meteociel.fr(consulté le)
  13. Histoire du Diocèse de Belley jusqu'à la révolution de 1789 :[1].
  14. « Châteaux, espace et société en Dauphiné et en Savoie du milieu du XIIIe siècle à la fin du XVe siècle », suruniv-lyon2.fr(consulté le).
  15. « Châteaux, espace et société en Dauphiné et en Savoie du milieu du XIIIe siècle à la fin du XVe siècle », suruniv-lyon2.fr(consulté le).
  16. a etb« DE L'ISERE AU RHONE », surwww.viva-interactif.com(consulté le).
  17. a etbL'indépendant du Viennois du 23 janvier 1993,no 13, page 2.
  18. "Fort de l'appui des archevêquesRémi de Lyon etAdon de Vienne, Charles est venu assiéger Vienne, défendue par Berthe, l'épouse de Girard. Dès la prise de la cité, il laisse le comte et sa femme se retirer à Avignon qui appartenait àLouisII, où ils mourront peu après". P. RICHE, Les Carolingiens, L'Histoire,no 71, oct. 1984,p. 79-80.
  19. "C'est une récompense politique, un "bienfait" pour Boson, ancien fidèle deLothaireII qui s'est soumis parmi les premiers à Charles, suivi à Gondreville par tous les grands de Bourgogne-Provence. Et le "bienfait" est aussi affaire de famille, Charles épousant sur le tard la sœur de Boson, Richilde".Christian Lauranson-RosazFrancia Occidentalis et Francia Media au deuxième âge carolingienLire en ligne
  20. "(...) aucun aristocrate n'avait porté le titre decomes depuis la disparition, vers 980, d'un autre comte Humbert, sans doute le fils du comte Charles-Constantin, lui-même fils de l'empereur Louis l'Aveugle" L. RIPART, « Du royaume aux principautés : Savoie-Dauphiné,Xe-XIe siècles », dans Christian Guilleré, Jean-Marie Poisson, Laurent Ripart, Cyrille Ducourthial (dir.), Le royaume de Bourgogne autour de l’an mil, Chambéry, 2008,p. 247-276.Lire en ligne
  21. "Après avoir supprimé toutes charges comtales, lesRodolphiens avaient en effet confié les pouvoirs publics aux seuls évêques et aux abbés : privé d'honneurs laïques, l'aristocratie n'avait pas eu les moyens de développer un pouvoir autonome, ce qui explique qu'il soit impossible de suivre la moindre famille aristocratique sur plus de deux générations". L. RIPART, op. cit.p. 4.Lire en ligne
  22. "Pour la société rhône-alpine, qui s’était jusque-là organisée autour des institutions monarchiques, cette déliquescence par le haut de la royauté rodolphienne fut lourde de conséquences. Si le roiRodolpheIII parvint à garder jusqu’à la fin de sa vie quelque autorité en Transjurane, il n’en alla en effet pas de même dans le domaine viennois de l’ancien royaume bosonide, où le pouvoir royal s’effondra en l’espace d’une seule génération.(...)au terme des années 1010, la monarchie semble bien n’avoir plus rien conservé des domaines qu’elle possédait dans l’ancien royaume bosonide, où l’intervention royale semble s’être limitée à la concession de rares diplômes de confirmation, le plus souvent rédigés par l’impétrant, que la chancellerie royale expédiait depuis la Bourgogne transjurane". L. RIPART, op. cit,p. 7.
  23. "La place croissante des parentés épiscopales dans la documentation, qui constitue l’un des signes les plus caractéristiques de la période, nous permet de savoir qu’Humbert était issu d’une parentèle aristocratique locale, pour l’essentiel possessionnée dans le sud du diocèse de Vienne : désigné par les historiens sous le nom de « Guigonides », ce groupe de parenté allait bientôt donner naissance au futur lignage princier des Dauphins". L. RIPART, op. cit.,p. 10.
  24. Chez les Guigonides, le processus fut similaire mais plus tardif, puisque la parentèle ne semble avoir pris ou reçu le titre decomes qu’en 1034-1035. L’utilisation de ces nouvelles titulatures comtales constitue une césure d’autant plus importante qu’à l’intérieur de l’ancien domaine du royaume bosonide aucun aristocrate n’avait porté le titre de comes depuis la disparition, vers 980, d’un autre comte Humbert, sans doute fils du comte Charles-Constantin, lui-même fils de l’empereur Louis l’Aveugle. L. RIPART, op. cit.,p. 14.
  25. a etbR.Picavet,R. Bornecque, G.Tosatto, A.Boucharlat, C.Martel, G.Tuaillon, J.-C.Bouvier, J.Serroy, R.Bourgeois, J.Billet, C.Dautrey et H.Arnaud,Dauphiné Drôme, Hautes-Alpes, Isère, 2006.
  26. a etbDauphiné France, Chantal Mazard, page 25.
  27. Alain Kersuzan,Défendre la Bresse et le Bugey : les châteaux savoyards dans la guerre contre le Dauphiné, 1282-1355,vol. 14,Presses universitaires de Lyon,coll. « Collection d'histoire et d'archéologie médiévales »,, 433 p.(ISBN 978-2-7297-0762-0,lire en ligne),p. 92.
  28. JosephDessaix,La Savoie historique, pittoresque, statistique et biographique (réimpr. 1980) (1re éd. 1854-58),p. 289, Dessaix reprend les données de Luigi Cibrario qui recopie un État des châtellenies de 1329.
  29. a etbHistoire de Saint Marcellin en Isère, le bailliage[2].
  30. DICTIONNAIRE GÉOGRAPHIQUE, HISTORIQUE ET POLITIQUE DES GAULES ET DE LA FRANCE. PAR M. EABBÉ EXPILLT, Chanoine-Tréforier en Dignité du Chapitre Royal de Sainte-Marthe de Tarascon, de la Société Royale des Sciences et Belles-Lettres de Nancy, TOME SECOND[3]
  31. a etbL'indépendant du Viennois du 23 janvier 1993,no 13, page 3.
  32. Vienne la Patriote, Pierre Cavardp. 6

Voir aussi

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Articles connexes

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Liens externes

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