
Lavie artificielle est un champ de rechercheinterdisciplinaire alliantinformatique etbiologie, mais avec des applications dans des domaines variés tels que l'économie ou l'archéologie. Son objectif est de créer des systèmes artificiels manifestant le plus possible des caractéristiques fondamentales de la vie, sous la forme deprogrammes informatiques (« branche douce »), derobots autonomes (« branche dure ») ou de systèmesbiochimiques (« branche humide »)[1].
La première manifestation de la vie artificielle date des années 1940. Il s'agit des automates cellulaires créés parJohn von Neumann, décrivant le principe d'autoréplication basée sur un code décrivant la succession des actions à effectuer, celaavant la découverte de l'ADN et des mécanismes génétiques. À la même époque, en 1948,Alan Turing écritIntelligent Machinery où apparaît le concept de machine dotée d'intelligence. En 1970,John Conway propose le premier système artificiel simple qui évolue ensystème complexe organisé. Il s'agit dujeu de la vie, qui se présente sous la forme d'un système d'automates cellulaires en deux dimensions, constitué d'une matrice de cellules vivantes ou mortes. Toutes les cellules sont influencées par leurs huit voisines directes. Quatre règles simples entraînent la modification de l'état de la cellule considérée, en fonction de ses voisines. Ce système évolue jusqu'à trouver des structures stables. La tendance connexionniste, menée parMarvin Minsky dans les années 1980, se rapproche dessciences cognitives, et se base sur desréseaux de neurones ainsi que sur desmachines parallèles. En 1987, la première conférence consacrée à la vie artificielle est organisée parChristopher Langton, élève deArthur Burkes à Princeton, qui avait poursuivi les travaux de von Neumann après la mort de ce dernier.
Il est difficile de donner une définition exacte de la vie artificielle. Plusieurs définitions ont déjà été proposées.
Ainsi, selonChristopher Langton :« La vie artificielle est donc l'étude de systèmes vivants naturels pour en trouver des principes afin de recréer sur des supports artificiels des phénomènes biologiques à partir de rien. »
Ou encore, selonJ.-P. Rennard :« La vie : état de ce qui n'est pas inerte. La vie artificielle : domaine de recherche qui cherche à expliquer la définition précédente. »
Une compilation des meilleures définitions de la vie proposées par des experts en biologie et vie artificielle est l'objet deComment définir la vie chezVuibert. Son premier auteur,Hugues Bersini, fut également coorganisateur de trois conférences européennes de la vie artificielle (ECAL 91, 93 et 2011).
Enfin, on pourrait définir la vie artificielle par les caractéristiques que doivent posséder les systèmes de vie artificielle :« Ces systèmes doivent avoir été créés par l'homme, être autonomes, être en interaction avec leur environnement, faire émerger un ou des comportements. Ils peuvent aussi, mais cela n'est pas nécessaire, se reproduire et être capables de s'adapter. » (J. Doyne Farmer).
J. Doyne Farmer propose même, en 1990, une liste de critères qui permettent de déterminer si un système est vivant ou non :