Cet article est uneébauche concernant lareligion.

Lavie éternelle est perçue par les peuples différemment à travers les époques et lesreligions.
À l'époquenéolithique, les peuples croient à l'existence de l'âme, principe différent ducorps. Ils élèvent des monuments de taille monumentale où ils conservent les corps, matrices de l'âme. La chambre située en dessous desdolmens est fermée par une porte qui possède un trou par lequel pourront sortir lesesprits des corps inhumés.

Isis, en tant qu'épouse d'Osiris, est la déesse associée auxrites funéraires. Après avoir retrouvé treize des quatorze parties du corps de son bien-aimé, assassiné et dépecé parSeth, son frère jaloux, elle lui donna le souffle de la vie éternelle, et lui donna un filsHorus.
Pour pouvoir se réjouir de la vie éternelle, lesÉgyptiens avaient besoin de faire conserver intact leur corps et leur nom. Être privé de l'un ou de l'autre était à leurs yeux le châtiment ultime. Le nom d'Akhénaton fut consciencieusement effacé de partout[pourquoi ?].
Lepalmier est le symbole de la vie éternelle.
Lejudaïsme proclame la pérennité de l’âme ; la Vie éternelle est l'un desfondements des croyances dujudaïsme. Le Monde à venir dit « Olam haBa » est étroitement liée à l'eschatologie et aumessianisme juif.
Il renvoie à deux concepts différents : le monde desâmes (Olam haneshamot עולם הנשמות) où se trouve l'âme de l'homme, séparée de soncorps après lamort et recevant la rétribution pour ses actes effectués dans le monde des vivants[1] (notion développée à l'époque de laMishna et duTalmud), et ce monde-ci (Olam haZé) dit vulgairement « ici-bas », seulement une fois arrivé dans sa plénitude après la venue duMessie, soit à la « Fin des Jours » (gr.eschaton) (notion développée depuis le Talmud jusqu'à nos jours)[2].
Dans le judaïsme, la mort « ne signifie nullement la disparition de l’être qui est contenu tout entier dans l’âme. Elle consacre, au contraire, l’achèvement de sa mission terrestre, et son accession à un monde éternel, lieu de la véritable béatitude », de la Vérité dans la lumière divine[3],[4].
Après la mort, l'âme de l'homme (fait à l'image de Dieu), qui détient donc une étincelle divine et possède un caractère d'éternité, quitte le corps tout en demeurant en relation avec lui tant qu'il n'est pasinhumé : l’âme flotte au-dessus du corps qu’elle contemple, « elle voit et entend tout ce qui se passe autour de son ancienne enveloppe charnelle », ensuite « l’âme procède à des voyages autour du corps pendant les douze premiers mois après le décès jusqu’au début de la décomposition de son ancienne enveloppe charnelle »[5].
Dans les textes juifs, la vie éternelle se ditOlam haBa (littéralement « Monde à venir ») mais aussiGan Eden (Jardin des Délices céleste, autrement dit leParadis),Sheol (Tombe) ouGuehinnom (fr.Géhenne, littéralement la « vallée deHinnom » que lechristianisme traduira plus ou moins par « purgatoire » mais qui ne ressemble pas à l'enfer chrétien).
Selon le judaïsme, lesnon-Juifs (Nations) ont droit au monde futur, donc à la vie éternelle, en fonction de leur observance dessept lois de Noé, sorte de religion universelle de la moralité humaine[6]. Pour lesJuifs dont lesconvertis, ce sont les613 lois de la Torah (et leurs ramifications) ditesmitzvot qui sont prises en compte pour accéder à l'Olam haBa[1]. Ainsi, chaque action de l’homme a des répercussions au-delà de la mort[2]. Néanmoins, « l'Eternel n’envoie jamais d’épreuves que l’Homme ne soit en mesure de surmonter et en conséquence, le monde de l’Au-delà demeure accessible, tant pour les Juifs que pour tous les êtres humains de la Terre »[2].

LeTanakh (Torah,livre des Prophètes,Hagiographes) parle en plusieurs occurrences de gens notables « reposer avec leurs pères », par exemple pourAbraham (Gn 25,8),Ismaël (Gn 25,17),Isaac (Gn 35,29),Jacob (Gn 49,33),Moïse etAaron (Dt 32,50) ouJosias (Js 22,20)[4].
Dans leMidrash Rabba, le recueilGenèse Rabba[7] évoque l'histoire relatée enJob 29:18 de l'oiseau'Hôl ou 'Hal (עוף החול) qui ne mangea pas du fruit défendu et fut promis à l'éternité, selon lesMassorètes[8].
La référence la plus explicite au Monde à venir se trouve dans lelivre de Daniel (Da 12,2) :« Plusieurs de ceux qui dorment dans la poussière de la terre se réveilleront, les uns pour la vie éternelle, et les autres pour l'opprobre, pour la honte éternelle ». » Le Dieu unique, se révèle, se définit exclusivement comme Dieu vivant (El Hây), le Dieu de la vie. À la vie éternelle peut être associée larésurrection des morts(Té’hiyath Hamétim) dont la croyance compte parmi lesprincipes de foi juive[2] et qui, selon le judaïsme, aura lieu à lapériode messianique(Yémoth HaMachia’h), dans le cadre de ce monde-ci (Olam haZé), « puis, après le huitième millénaire, le monde actuel disparaitra et laissera place au monde futur éternellement » (Olam haBa)[9],[10],[11].
D'autres occurrences bibliques ne laissent pas la place au doute :
La résurrection des morts est omniprésente dans laliturgie juive, notamment dans la prière desDix-huit bénédictions. Également dans la prière quotidienne du matin (Sha’harit), tournés versJérusalem, les Juifs louent celui qui restitue l’âme à des corps inanimés (Ha-mahazir neshamot li fegarim métim). Par ailleurs, une légende talmudique enseigne que durant le sommeil nocturne, l'homme est inanimé, comme mort, et au lever, l'Eternel lui rend son âme et redonne vie.
Legrand-rabbin de Paris et juge rabbiniqueMichel Gugenheim explique que « les commandements de la Thora – qui représentent le devoir principal sinon exclusif du peuple Juif et qui constituent la trame même de la vie Juive – sont intimement liés, dans l’écriture, au principe de larétribution. Or, selon la Tradition, l’essentiel de cette récompense n’est destiné qu’à l’âme et n’est accordé qu’après la mort. Si bien que la vie ici-bas ne trouve son couronnement et sa pleine justification que dans la perspective de celle de l’Au-delà »[12].
Les maîtres de laMichna (lesTannaïm) enseignent qu'« Une heure derepentir et de bonnes actions en ce monde-ci(Olam haZé) vaut plus que toute la vie du monde futur(Olam haBa). Et une heure de félicité dans le monde futur vaut plus que toute la vie de ce monde-ci »[13]. D'ailleurs, Le Zohar « dit que sans l’intercession des âmes pures en-haut, notre monde ne pourrait pas subsister ne serait-ce qu’un instant. Notre vie est fortement impactée par le travail de nos ancêtres dans cet autre monde »[4].
Les commentaires de la Michna indiquent également qu'après la résurrection des morts, les hommes vivront « normalement » durant toute la durée de l’époque messianique puis jouiront d’une vie éternelle dans le Monde futur (Olam haBa). SelonMoïse Maïmonide (Rambam),talmudiste qui fait référence, la résurrection des morts nous renverra dans le corps dans lequel nous avons vécu et agi ici-bas puis le monde futur succédera à l’époque messianique et sera peuplé de nos corps qui prendront alors une tout autre dimension, plus spirituelle, s'apparentant à ce que l'on nomme vulgairement les « anges »[11],[14].
Toutes ces notions doivent être abordées avec précaution[15] et leTalmud de Babylone dit même qu'« on ne doit pas enseigner (interpréter) l’œuvre de la Création du Monde en public »[16] et que certains sujets doivent être étudiés (donc enseignés) en un cercle déjà instruit, sérieux et concentré, très restreint[17], afin d'éviter les déformations dans l'interprétation[18] et de gagner en qualité et en authenticité quant à la compréhension véritable de la Sagesse[19],[2].
Ainsi, rabbiMoché ‘Haïm Luzzato (Ram’hal) présente dans sonDaâth Tébounoth un débat sur le sens de la vie humaine lors de son séjour terrestre et son devenir dans l’Au-delà, qui s'engage entre l’âme (de l'Olam haBa) et l’intellect (d'Ici-bas), représentant deuxniveaux de conscience qui dialoguent. Pour l'appréhender, le Ram'hal indique qu'auparavant, il « est nécessaire de comprendre le sens divin de l’Histoire dans la conduite du Monde depuis sa Création et ce, jusqu’à la fin des Temps » (la Direction divine)[20],[2].

LeNouveau Testament fait 43 fois référence à la vie éternelle ; l'auteur qui en fait le plus mention est l'apôtre Jean (17 mentions dans sonévangile, 6 dans sapremière épître).
Parmi ces références, énoncées parJésus :
Dans laTorah, le patriarcheHénoch et le prophèteÉlie montent au ciel sans mourir.
Ce thème de la vie éternelle est un des quatre thèmes ducredo (les trois autres étant laTrinité, l'Église et lepardon des péchés).
Le « credo » (« je crois » en latin) est un texte qui énonce la foi catholique (« catholique » = universel en grec) depuis les origines sous la forme duSymbole des apôtres, puis sous la forme duSymbole du concile de Nicée-Constantinople (an 385).
« Je crois à la vie éternelle » est un article du credo selon la formule originelle duSymbole des apôtres, prolongeant l'article « je crois à la résurrection de la chair », où le terme « chair » désigne l'homme dans sa condition de faiblesse et de mortalité, rachetée par le « Verbe fait chair ».
Le credo selon le symbole de Nicée-Constantinople, professe, lui, la « résurrection des morts ».
Cela signifie que l'état définitif de l'homme ne sera pas seulement l'âme spirituelle séparée du corps, mais que les corps mortels seront appelés à reprendre vie, au dernier jour, incorruptibles[22].
Toutefois la « vie éternelle » commence avant cette résurrection finale des corps : « la vie éternelle est la vie qui commence aussitôt après la mort »[23] pour l'âme immortelle qui est séparée du corps qui, lui, tombe en corruption.
« La vie du monde à venir » désigne le fait de lavie après la mort. Au-delà de cette question de la vie après la mort se pose surtout la question du jugement de chacun et des conditions de cette vie :purgatoire,enfer,paradis.
