Movatterモバイル変換


[0]ホーム

URL:


Aller au contenu
Wikipédial'encyclopédie libre
Rechercher

Victimes de la guerre civile espagnole

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Emplacement géographique desfosses communes ou lieux d'enfouissement de la guerre civile espagnole pour lesquelles on dispose d'information.      
  • Fosse sans intervention.
  • .      
  • Fosse non trouvée.
  • .      
  • Fosse transférée au Valle de los Caídos.
  • .      
  • Fosse exhumée en partie ou en totalité.
  • .      
  • Valle de Cuelgamuros.
  • . Source:Ministère de Justice[1].

    Lesvictimes de laguerre d'Espagne se comptent autant parmi les morts sur les fronts que parmi les morts dans les deux arrière-fronts pendant laguerre civile espagnole. Le nombre total de victimes se situerait entre un maximum de 735 000 à 651 000 estimé par l'historienEnrique Moradiellos en 2016 et un minimum de 380 000, estimé parGabriel Jackson en 1965. En ce qui concerne les morts sur le front il y a une quasi-unanimité parmi les historiens pour les situer entre 200 000 et 150 000, excepté pour Gabriel Jackson qui les réduit à 100 000. Les plus grandes divergences apparaissent dans l'estimation des morts à cause des maladies et des privations causées par la guerre, qui oscillent entre les 346 000 à 380 000 de Moradiellos et les 25 000 deHugh Thomas estimés en 1961.       

    Des études basées sur les évolutions démographiques chiffrent à 540 000 la surmortalité des années de la Guerre Civile et de l'immédiate après-guerre, et à 576 000 la chute de la natalité. L'historien Enrique Moradiellos situe le chiffre de"non nés" à cause de la guerre entre 400 000 et 600 000. «Un chiffre impressionnant qui dépassait les victimes mortes au combat ou de la répression, et qui allait laisser son empreinte dans lapyramide des âges espagnole pendant des années». Si l'on ajoute à ce chiffre le nombre de morts et d'exilés permanents, entre 200 000 et 300 000, on peut considérer laguerre civile espagnole comme «le phénomène le plus négatif» de l'histoire démographique contemporaine de l'Espagne, d'après Moradiellos[2].

    En ce qui concerne les victimes de la répression, elles sont estimées à plus de 150 000 personnes. Parmi celles-ci, on compte environ 50 000 personnes assassinées dans l'arrière-garde de la zone républicaine, et plus de 100 000 dans l'arrière-garde de la zone franquiste, auxquelles il faut ajouter environ 50 000 exécutions au cours de larépression franquiste qui a suivi la Guerre Civile. Ces estimations, en 2009, étaient encore sujettes à révision. Alors que les victimes produites par le parti républicain avaient été bien identifiées, les victimes produites par les franquistes, ayant été ignorées pendant le franquisme, sont plus difficiles à quantifier et identifier aujourd'hui. «Les recherches réalisées jusqu'à maintenant démontrent qu'un pourcentage élevé dedisparus ne figure sur aucun registre».

    En 2012 les historiens Francisco Espinosa et José Luis Ledesma ont publié un tableau synthétique du nombre de victimes de la répression à partir des études provinciales et régionales menées à terme par près de quarante chercheurs, faisant état d'un total de 130 199 victimes de la répression franquiste et 49 272 de la répression républicaine. Espinosa et Ledesma signalaient qu'il y avait 16 provinces (Albacete, Ávila, Burgos, Cadix, Ciudad Real, Cuenca, Guadalajara, Las Palmas, León, Madrid, Murcie, Palencia, Salamanque, Tenerife, Valladolid et Zamora) où l'étude de larépression franquiste était encore incomplète, raison pour laquelle le nombre de victimes causées par le parti insurrectionnel pourrait augmenter à l'avenir[3].

    Victimes sur le front et sur l'arrière-front

    [modifier |modifier le code]
    LesMenhirs pour la Paix, ensemble de sculptures de l'artisteManolo Paz situées sur leCampo da Rata, haut lieu de laguerre d'Espagne, dans la ville deLa Corogne, enGalice.
    Le mémorial duFossar de la Pedrera et le mausolée du présidentLluís Companys, àMontjuïc, deBeth Galí.

    Le régime franquiste a utilisé à profusion la phrase «un million de morts» pour se référer au nombre total de victimes de la guerre civile. D'après l'historien américain Gabriel Jackson, le régime prétendait avec ce chiffre «impressionner le peuple par le coût élevé de la guerre». Une étude démographique réalisée par un médecin de Santander, Jesús Villar Salinas, et publiée en 1942 sous le titreRépercussions démographiques de la dernière guerre civile espagnole réduisait ce chiffre à 800 000 morts, mais le «million de morts» est resté. Le chiffre a été popularisé avec la publication en 1961 du romanUn million de morts deJosé María Gironella, deuxième livraison de sa trilogie réussie sur la guerre civile espagnole qu'il avait commencée en 1953 avecLes cyprès croient en Dieu. Pourtant, Gironella lui-même avertissait dans le prologue que le nombre de morts devait être un peu supérieur à 500 000 mais qu'il avait maintenu le million de morts pour symboliser la dévastation qu'avait produit la guerre.

    L'un des premiers à remettre en question le « million de morts » comme étant exagéré fut l'historien britanniqueHugh Thomas dans son livreLa Guerre Civile Espagnole de 1961, qui a été interdit par la censure franquiste. Dans la deuxième édition, publiée en 1976, il a estimé que le «nombre de morts par toutes les causes, en prenant en compte les morts par malnutrition dans la République, et les fusillés après la guerre, a dû être environ 500 000 ». Il a ajouté à ce chiffre les 300 000 exilés qui ne sont pas revenus, en concluant que «l'on peut dire que l'Espagne a perdu environ 800 000 personnes lors de la guerre civile, parmi lesquelles se trouvait la crème de la nouvelle génération». 

    En ce qui concerne le nombre de morts sur le front, Hugh Thomas estimait qu'il se situait autour de 200 000 (90 000 dans le parti franquiste et 110 000 dans le parti républicain ; soit 10 % des combattants). À ceux-ci il faudrait ajouter les 10 000 victimes des bombardements, ce qui amènerait les morts lors des opérations militaires à 210 000. Quant aux civils morts de faim ou de malnutrition, il les évaluait à 25 000. Enfin, en ce qui concerne les victimes de la répression dans les arrière-gardes, Thomas reprenait en 1976, sans le citer, les chiffres du général franquiste Ramón Salas Larrazábal : 75 000 causées par lecamp républicain et 55 000 par lecamp nationaliste.      

    En 1965, quatre ans après la première édition du livre de Thomas, Gabriel Jackson publiaitLa République espagnole et la guerre civile, interdit également par la censure franquiste. Dans ce livre, il remettait en question à nouveau le «million de morts». Il situait le nombre de morts à environ 580 000, mais il incluait dans ce chiffre les 200 000 « prisonniers “rouges” morts par exécution ou de maladies de 1939 à 1943 », ce qui donnerait, pendant la guerre, le chiffre de 380 000 victimes. Pour Jackson le nombre de morts sur les fronts se serait élevé à environ 100 000, la moitié de l'estimation de Thomas, alors que les morts de maladies ou malnutrition pour Jackson seraient le double de celles estimées par Thomas, environ 50 000. Le point sur lequel les deux historiens s'accordaient était le nombre de victimes des bombardements, environ 10 000. Mais là où la divergence était la plus grande, c'était dans la quantification des morts par la répression à l'arrière-garde : 200 000 causés par les nationalistes (contre 55 000 selon Thomas) et 20 000 par les républicains (contre 75 000 selon Thomas).          

    En 2014Carlos Gil Andrés a publié un petit livre de synthèse sur la guerre civile espagnole qui reprenait les recherches des années précédentes. Dans ce livre le «million de morts» n'était plus mentionné et Gil Andrés estimait le nombre total de victimes à 450 000, auxquelles il faudrait ajouter plus de 200 000 exilés qui ne sont jamais revenus ― des chiffres proches de ceux fournis par Hugh Thomas ―. En ce qui concerne les soldats morts au front, il avertissait qu'on ne connaissait pas leur nombre avec certitude et que certains historiens les évaluaient à environ 200 000 tandis que d'autres ramenaient ce chiffre à 150 000 : 90 000 du parti républicain et 60 000 du parti nationaliste, considérant avec Thomas qu'il y aurait eu plus de morts du côté républicain que du côté nationaliste. En ce qui concerne les victimes des bombardements, il les situait autour de 13 000 (10 000 était le chiffre donné par Thomas et Jackson), mais en différenciant celles causées par l'un ou l'autre camp : 12 000 morts dans la zone républicaine et un peu plus de 1 000 dans la zone insurgée. En ce qui concerne les morts de faim, de maladies et de privations de tout type associées à la guerre, il donnait un chiffre entre 80 000 et 100 000. Enfin, pour quantifier les victimes de la répression il reprenait les chiffres des dernières recherches, qui avaient revu les estimations de Salas Larrazábal reprises par Thomas sans les remettre en question. Les victimes de la répression du camp nationaliste avaient été presque le triple de celles de la répression républicaine : 130 000 contre 50 000.         

    Deux ans plus tard, Enrique Moradiellos publiait une autre petite synthèse sur la guerre civile espagnole. Celle-ci, en revanche, faisait référence au «million de morts» et au livre de Gironella. Un chiffre que Moradiellos qualifiait de «mythique», dépassé par les études ultérieures qui l'avaient considérablement diminué. Pour cet historien, le nombre total de victimes directes se serait élevé à environ 350 000, auquel il faudrait ajouter entre 346 000 et 380 000 victimes des maladies, de la faim et des privations provoquées par la guerre ― un chiffre très supérieur aux 80 000 à 100 000 morts estimés par Gil Andrés, et aux chiffres de Thomas et Jackson, à savoir entre 25 000 et 50 000 ―. Ainsi le nombre total de victimes se situerait entre un minimum de 651 000 et un maximum de 735 000, des chiffres très supérieurs à ceux estimés par Gil Andrés (450 000), Jackson (380 000) ou Thomas (500 000). En ce qui concerne le nombre de victimes des actions de guerre, ce qui comprenait les morts sur le front et les morts par les bombardements, il le situait entre 150 000 et 200 000, point sur lequel il rejoignait Gil Andrés ― et Thomas ―, ainsi que dans son estimation d'un nombre supérieur de morts dans le parti républicain que dans le parti insurgé (les trois cinquièmes du côté républicain et deux cinquièmes du côté nationaliste). En ce qui concerne les victimes de la répression il diminuait le chiffre des morts causés par le parti nationaliste à 100 000 et maintenait les 50 000 du parti républicain.            

    En somme, selon les chiffres apportés par ces quatre historiens, le nombre total de victimes de la guerre civile espagnole se situerait entre un maximum de 735 000 estimé par Enrique Moradiellos et un minimum de 380 000, estimé par Gabriel Jackson. En ce qui concerne les morts sur le front il y a presque unanimité pour les situer entre 200 000 et 150 000, sauf pour Gabriel Jackon qui les réduit à 100 000. Les plus grandes divergences apparaissent dans le nombre de morts à cause des maladies et des privations causées par la guerre, qui oscillent entre les 380 000 de Moradiellos et les 25 000 deHugh Thomas. Là où tous s'accordent, c'est sur le nombre de victimes de la répression, selon les dernières recherches : entre 100 000 et 130 000 causées par leparti nationaliste et 50 000 causées par leparti républicain. Il y a aussi accord pour situer le nombre d'exilés qui ne sont pas revenus entre 200 000 et 300 000.             


    Victimes de la répression de l'arrière-front

    [modifier |modifier le code]

    Dès les premiers jours, dans les deux zones, s'est déclenchée unerépression qui s'est concrétisée par desexécutions sommaires et de nombreuxpaseos("promenades"), euphémisme qu'ont utilisé ceux qui enlevaient de leurs maisons, sous couvert de la nuit le plus souvent, ceux qu'ils considéraient comme ennemis et les emmenaient pour les fusiller, généralement au bord desfossés. Cette situation de terreur s'est concentrée sur les premiers mois du conflit et répondait à un objectif commun, l'élimination physique de l'adversaire.

    La détérioration de la justice a été commune dans les deux zones. Aussi bien les tribunaux militaires que lesTribunaux Populaires étaient composés pour la plupart par des personnes étrangères à la magistrature. Dans le camp nationaliste, un seul membre sur cinq des tribunaux militaires devait être juriste, les jugements duraient quelques minutes et parfois les accusés étaient jugés en groupe. Ceux qui ne s'étaient pas ralliés à l'insurrection et ils étaient restés loyaux à la République étaient jugés pourrébellion militaire. Dans la zone républicaine, lesTribunaux Populaires, créés le 14 août 1936, étaient formés par trois fonctionnaires judiciaires et un jury de quatorze membres appartenant à différentes organisations du Front Populaire. À cestribunaux populaires, plus tard, viendraient s'ajouter les tribunaux d'urgence qui restreignaient encore plus les garanties du procès.

    Les parlementaires ont été un groupe spécialement puni par les deux camps. Parmi eux, un sur cinq a été assassiné. Les nationalistes ont exécuté environ quarante députés duFront Populaire, et dans la zone républicaine ont été exécutés vingt-cinq membres de la coalition de droites.

    Différences entre la répression dans les zones républicaines etnationalistes

    [modifier |modifier le code]

    Dans lecamp insurgé (nationaliste) ce sont les militaires eux-mêmes, ainsi que les milicesphalangistes etcarlistes, qui ont conduit larépression, avec la bénédiction et à l'instigation du commandement militaire. Dans le camprépublicain, une fois le conflit commencé, le gouvernement et les autres institutions publiques ont perdu le contrôle des événements, unerévolution s'enclenche, en favorisant la création de forces parallèles et de tribunaux qui ont exercé la répression. La répression a continué, bien qu'à un degré moindre, jusqu'à la fin du conflit et a été ensuite prolongée par la répression exercée par le franquisme dans l'après-guerre[4].

    Dans ce sensJulio Aróstegui a souligné que le mécanisme qui a impulsé les violences d'un côté et de l'autre a été différent. «Les exécutions et assassinats commis en zone insurgée obéissaient à des décisions prises par les commandements militaires ou par leurs alliés civils — carlistes, royalistes, traditionalistes, catholiques, fascistes — qui considéraient la mort de leurs ennemis comme une fin en soi. Les assassinats et les exécutions dans la zone loyale ont été, au contraire, un effet de la disparition de l'État, de l'effondrement de ses normes. Lorsque la guerre a éclaté, les victimes de la répression qui a eu lieu dans la République l'ont été généralement en marge de toute loi, de façon explosive, le produit de forces que l'État républicain ne contrôlait pas et qui étaient manifestement le résultat d'une éruption d'une haine de classe de la part des populations traditionnellement infériorisées dans le domaine social et économique, haine exacerbée du fait même de la rébellion».

    Javier Rodrigo a remarqué que les violences des deux zones n'ont pas été égales, ni comparables, ni proportionnelles, mais qu'il s'est agi d'une violence «asymétrique». En premier lieu, parce que le parti nationaliste a causé plus de victimes que leparti républicain, non seulement en termes absolus mais aussi en pourcentage du territoire contrôlé (65 % de la population était en zone républicaine et 35 % dans la zone rebelle). Deuxièmement, parce que dans le camp nationaliste le passage de la terreur «chaude» à la «froide» répression régulée et institutionnalisée a été plus tardif. La terreur «chaude» franquiste dessacas, despaseos et des assassinats extrajudiciaires a perduré dans tous les territoires qu'ils ont occupés jusqu'à la fin de la guerre. Une autre différence fut que, tandis que dans la zone insurgée personne n'a élevé la voix pour dénoncer la violence,dans la zone républicaine des politiciens de premier plan, à commencer par le président de la RépubliqueManuel Azaña lui-même, qui dans un discours a demandé «paix, pitié et pardon», condamnèrent la violence et la répression exercée par leur propre camp.

    « Les élans aveugles qui ont déchaîné sur l'Espagne tant d'horreurs furent la haine et la peur. Une haine distillée, lentement, pendant des années dans le coeur des dépossédés. Une haine des orgueilleux, peu disposés à supporter l'insolence des humbles. Une haine des idéologies opposées, une espèce de haine théologique, par laquelle on prétendait justifier l'intolérance et le fanatisme. Une partie du pays haïssait l'autre et la craignait. Peur d'être dévoré par ennemi à l'affût: le soulèvement militaire et la guerre furent, officiellement, préventifs pour couper le chemin à une révolution communiste. Les atrocités suscitées par la guerre dans toute l'Espagne furent la vengeance monstrueuse de la haine et de l'effroi. L'humiliation d'avoir eu peur et le désir de ne plus l'avoir attisaient la furie. »

    — Manuel Azaña.[5]

    De son côté le socialisteIndalecio Prieto disait: «N'imitez pas cette conduite, je vous en prie, je vous en supplie. Face à la cruauté de l'autre, votre pitié; face aux excès de l'ennemi, votre bienveillance généreuse». De même, il y eut des voix dans la presse de la zone républicaine qui firent entendre leur malaise devant la violence déchaînée, comme celle du journalisteJulián Zugazagoitia, qui écrivait:

    « Pour juger ceux qui ont commis des délits, nous disposons de la loi. Tant que nous en disposerons, nous devons la respecter. Avec elle, tout est licite; sans elle, rien ne l'est. »

    — [6],[7]

    Dans la zone insurgée, une fois annulée laliberté de presse, la répression a été passée sous silence et aucune voix ne s'est élevée pour condamner la violence exercée par son propre camp. Une exception a été l'évêque dePampeluneMarcelino Olaechea, qui a cependant justifié la cause des rebelles dans la guerre et les conseils de guerre qu'ils appliquaient à ceux qui étaient loyaux à la République. Le 11 novembre 1936 il a rendu publique une homélie intitulée «Pas une goutte de plus de sang de vengeance»: «Plus de sang! Pas plus de sang que celui que Dieu veut qui soit versé, intercesseur, sur les champs de bataille, pour sauver notre Patrie. Pas plus de sang que celui décrété par les Tribunaux de Justice, sereine, longuement pensée, scrupuleusement discutée». «Nous ne pouvons pas être comme nos frères de l'autre camp: ces frères aveugles, qui haïssent, qui ne connaissent pas de pardon», a-t-il ajouté.

    La répression dans la zone insurgée

    [modifier |modifier le code]
    Fosse Commune àEstépar,province de Burgos, avec 26 victimes du camp républicain. L'exhumation a eu lieu aux mois de juillet et août 2014.

    La zone rebelle a été militarisée dès les premiers jours du conflit. Lespartis politiques y ont été interdits, seuls ont été maintenus légaux laPhalange et leCarlisme qui ont eu une activité plus militaire que civile. Cette militarisation a atteint la magistrature: les juges devaient faire preuve de sympathie à l'égard des rebelles. Les premiers à subir la répression furent les autorités civiles. Soumis à des simulacres de jugement qui duraient moins de cinq minutes, pour la plupart, ils furent condamnés à la peine de mort et, presque immédiatement, fusillés. Furent candidats à subir la répression tous ceux qui, ne pouvant démontrer de sympathie envers les insurgés, occupaient des charges publiques lors du soulèvement. À la suite d'une grève générale déclarée en réponse au soulèvement, les syndicalistes qui se sont impliqués ont été fusillés, sans jugement. Francs-maçons, socialistes, communistes, anarchistes, syndicalistes et républicains étaient condamnés à mort par le simple fait de l'être. Cette répression a été menée à terme principalement par l'armée, bien qu'y aient aussi participé les milices de la Phalange et les Carlistes.

    La répression enNavarre, où le soulèvement a triomphé le premier jour pratiquement sans affrontements, a été significative. Legénéral Mola, le 19 juillet, a donné des instructions explicites: "Il est nécessaire de propager une atmosphère de terreur. Nous devons créer une impression de domination [...]. Quiconque est ouvertement ou secrètement défenseur du Front Populaire doit être fusillé".

    Fut également remarquable la terreur exercée en Andalousie parQueipo de Llano, qui se vantait à la radio des exploits répressifs qu'il commettait.Málaga,Grenade (Exécutions dans le cimetière de Grenade) etCordoue ont été les provinces andalouses les plus punies. Cette dernière a été doublement punie, d'abord par le Front Populaire et ensuite de la part des nationalistes. Lemassacre de la route Málaga-Almería qui a eu lieu le 8 février 1937, lors de l'entrée à Málaga des troupes franquistes, a causé la mort de plusieurs milliers de personnes qui tentaient de fuir la ville.

    AValladolid, une dénommée "patrouille de l'aube", groupe de phalangistes dirigés parOnésimo Redondo, co-fondateur desJONS, fusillait une quarantaine de personnes chaque jour. Là, comme dans d'autres villes de la zone rebelle, les prisonniers étaient enlevés la nuit dans des camions pour être fusillés dans la banlieue de la ville sans le moindre simulacre d'un jugement. Le général Mola enverrait un communiqué demandant que ces exécutions se fassent dans des lieux plus discrets et que les morts soient enterrés, ce qui jusqu'alors ne se faisait pas.

    La prise de Badajoz a donné lieu à ungrand massacre perpétré par les forces maures qui ont pris la ville, sous le commandement dugénéral Yagüe. Les estimations les plus courantes donnent entre 2000 et 4000 personnes qui furent exécutées, certaines pour le simple fait d'avoir des bleus aux bras, signe d'avoir tenu un fusil.

    Répression dans la zone républicaine

    [modifier |modifier le code]

    Lecoup d'Etat de juillet 1936 et larévolution sociale qui l'a suivi dans la zone qui est restée dans la République ont provoqué l'effondrement de l'État et de ses appareils coercitifs ― l'armée a été dissoute et les corps policiers ont subi une profonde mutation ―. Ils ont été remplacés par une multitude de «micro-pouvoirs» exercés par des comités et des milices ouvrières et aussi par des restes de quelques unités policières et d'organismes officiels. Ces «micro-pouvoirs» ont exercé les fonctions normalement dévolues aux appareils policiers et judiciaires de l'État et ont été les acteurs de l'intense violence politique qui s'est déchaînée spécialement dans les premiers mois de la guerre contre les «de droite» et «factieux» de l'arrière-garde républicaine ― un groupe particulièrement pourchassé a été celui des religieux ―. Ceux qui étaient arrêtés par ces organismes para-policiers et para-judiciaires ont été souvent l'objet de mauvais traitements et de tortures, bien que «toutes semblent être davantage le fruit de l'improvisation que d'un usage récurrent et prémédité». Les centres de détention qui étaient utilisés étaient généralement dénommés «tchékas», bien qu'on ait récemment fait remarquer qu'il faudrait éviter l'usage de ce terme, étant donné qu'ils n'avaient pas grand-chose à voir avec latchéka originaire bolchevique. Dans les prisons les détenus pour des motifs politiques ― les «de droite» ― ont été l'objet de mauvais traitements, de vexations et de travaux forcés, spécialement lorsque ceux qui étaient chargés de leur garde étaient des miliciens et non des fonctionnaires[8].

    Comme l'a soulignéHugh Thomas, «la révolution a débuté par une vague d'assassinats, de destructions et de pillages». Dans les grandes villes, les milices des différents partis et organisations ouvrières se sont mis à sortir enpromenades toute personne qu'elles identifiaient comme ennemi potentiel. Les prêtres et les moines ont été ceux qui ont le plus subi leurs colères, avec le déchaînement de lapersécution religieuse, donnant lieu à l'assassinat de 6866 ecclésiastiques sur tout le territoire espagnol. L'un des exemples les plus marquants de la brutalité révolutionnaire exercée contre le clergé a eu lieu dans le diocèse deBarbastro, où ont été assassinés 123 des 140 prêtres, soit 88 % de ses membres[9].

    Les trois premiers mois de la guerre ont vu la plus forte terreur dans les grandes villes de la zone républicaine. «Les passions révolutionnaires étaient à leur zénith et l'autorité du Gouvernement à son nadir».Madrid est devenu un territoire occupé par un labyrinthe de milices qui, à l'abri de la nuit, enlevaient de leurs maisons ceux qui étaient arbitrairement dénoncés comme collaborant avec les rebelles; parfois, la preuve consistait à avoir écouté radio Séville ou avoir allumé les phares de la voiture, soi-disant pour orienter les avions des insurgés. Pendant ces premiers mois, les ambassades se sont remplies de réfugiés.

    A Madrid, pendant le mois de novembre de 1936, ont eu lieu dessacas massives de prisonniers que l'on estimait, avec la proximité du front, devoir être déplacés. La plupart de ces prisonniers ne sont pas arrivé à leur destination; entre 2000 et 5000 d'entre eux ont étéfusillés dans les communes de Paracuellos et Torrejón de Ardoz.

    ABarcelone la situation a été très similaire à celle de Madrid; s'y sont ajoutés de fréquents affrontements entre les diverses milices; principalement celles de l'UGT qui se confrontaient à celles de laCNT, et les communistes duPSUC s'affrontaient avec les trotskistes duPOUM.

    Dans le contexte du processus de reconstruction de l'État républicain qui a eu lieu tout au long de la guerre, les gouvernements ont essayé de contrôler l'activité para-policière et para-judiciaire des «micro-pouvoirs» surgis de la révolution. Pour cela ils ont créé de nouveaux organismes dans lesquels les encadrer, tels le DEDIDE (Département Spécial d'Information de l'État), les Milices de Surveillance de l'Arrière-garde et plus tard le SIM (Service d'Information Militaire), qui a agi avec une relative impunité comme une véritable police politique à partir de sa création en août 1937. Lespréventoriums du SIM des rues Vallmajor et Saragosse de Barcelone ont été spécialement sinistres; ils comportaient des «cellules psychotechniques» dans lesquelles on soumettait les détenus à diverses méthodes de torture basées sur des principes «scientifiques», comme les «cellules-armoire», où les prisonniers demeuraient assis dans une position inconfortable sous la lumière d'un projecteur et soumis au son d'une sonnette, les «cellules hallucinantes» ou «la cloche» qui provoquait une sensation d'étouffement. Les tentatives des gouvernements républicains d'en finir avec ces pratiques n'ont pas eu de succès.

    La répression en chiffres dans les deux zones

    [modifier |modifier le code]
    Victimes par répression
    SourceChiffreDans la zone rebelleDans la zone républicaine
    Paul Preston[10]199 272 morts150 00049 272
    Francisco Espinosa et José Luis Ledesma[3]179 472 morts130199 49272 

    La répression en chiffres dans la zone rebelle

    [modifier |modifier le code]

    Quantifier le nombre de victimes de la répression dans la zone franquiste a jusqu'à présent été un problème. Pendant le franquisme, celui-ci a essayé d'imposer le silence sur cette répression et, en tout cas, d'en minimiser la dimension. Traditionnellement, les études plus ou moins documentées sur ces victimes, ont été menées par des historiens proches du franquisme et en se basant sur les données fournies par lefranquisme lui-même. Les registres utilisés par ces historiens (Institut National de Statistique et Registres d'État-civil, principalement) se sont avérés non fiables, ne reflétant que la moitié, voire le tiers, des morts.

    À partir de 2008, ce problème a commencé à être surmonté. Peu à peu des études sont apparues qui, au moyen de travaux sur le terrain et de consultation d'archives, ont dévoilé la véritable portée de la répression. Ces travaux avancent lentement, en partie à cause des difficultés intrinsèques de cette tâche et, en partie, en raison de la résistance des Gouvernements Militaires dénoncée par les chercheurs et des difficultés d'accès à certaines archives. En 2008, les études couvraient à peine la moitié du territoire espagnol. La Loi surla Récupération de la mémoire Historique peut contribuer à donner une impulsion à ces travaux et obtenir une meilleure connaissance de ces faits.

    Avec les données disponibles en 2009, le nombre de victimes mortelles dans l'arrière-garde des nationalistes peut se chiffrer à 100 000 (ce qui n'inclut pas les exécutions et morts du franquisme après la guerre); ces victimes sont, principalement, des syndicalistes, intellectuels, politiques républicains et nationalistes (la communauté des enseignants a fait l'objet d'une dure répression) et la population en général accusée de collaborer avec la République ou de n'offrir aucune résistance à celle-ci. 

    Il peut être intéressant de connaître les chiffres qui circulaient jusqu'à 2009, approximations qui révèlent les difficultés auxquelles ont été confrontés les historiens faute de registres fiables (ces études ne distinguaient pas les victimes produites pendant la guerre et celles produites par la répression franquiste ultérieure). Les historiens, en 2002, chiffraient déjà le nombre de victimes à 150 000. Les associations de la mémoire historique ont évalué ce nombre à 130 000 et certains historiens l'estiment plus élevé. L'historien britanniquePaul Preston a calculé 180 000 victimes et l'historienSantos Juliá conclut à un chiffre minimal de 90 000 pour les 36 provinces qu'il a étudié.Eduardo Guzmán, en étudiant spécialement la répression de l'après-guerre, donne le chiffre de 200 000 morts[11].

    En 2008, le juge de l'Audience NationaleBaltasar Garzón a sollicité auprès des Mairies et d'autres organismes une liste des disparus pendant la Guerre et l'après-guerre. La liste, qui a été fournie le 22 septembre 2008, comprenait 143 353 noms, bien que ses auteurs eux-mêmes préviennent qu'il manque beaucoup de noms et, en même temps, que de nombreux noms pourraient être inclus en double et même en triple (ce qui fut fait en fournissant le matériel pour éviter des soupçons). La liste présente la distribution géographique suivante (selon les actuelles communautés autonomes):Galice (7000),Asturies (6000),Cantabrie (2535),Pays Basque (1900),Navarre (3920),La Rioja (2070),Catalogne (3338),Baléares (1486),Aragon (9538),Castille-La Manche (8851),Castille-et-Léon (14660),Estrémadure (9486),Madrid (3424),Andalousie (42131),Valence (29034),Murcie (1000),Canaries (2211),Ceuta etMelilla (768)[12].

    En 2012 les historiens Francisco Espinosa et José Luis Ledesma ont publié un tableau synthétique du nombre de victimes de la répression à partir des études provinciales et régionales menées à terme par près de quarante chercheurs avançant un total de 130.199 victimes de la répression franquiste (et 49.272 de la répression républicaine). Espinosa et Ledesma signalaient qu'il y avait 16 provinces (Albacete, Ávila, Burgos, Cadix, Ciudad Real, Cuenca, Guadalajara, Les Paumes, León, Madrid, Murcie, Palencia, Salamanque, Tenerife, Valladolid et Zamora) où l'étude de larépression franquiste était encore incomplète, par conséquent le nombre de victimes causées par le camp rebelle pourrait augmenter à l'avenir[3].

    La répression en chiffres dans la zone républicaine

    [modifier |modifier le code]
    Valle de los Caídos.
    "Piété", oeuvre d'Eduardo Carretero inspirée de laPieta du Vatican, deMichel-Ange. Monument inauguré en 2011 dans le patio San José du cimetière deGrenade, en mémoire des victimes de la guerre civile espagnole.

    Contrairement à ce qui s'est passé avec les victimes dans la zone nationaliste, on peut considérer que les victimes dans la zone républicaine sont bien identifiées et sur leur nombre il existe moins de controverses. À la fin de la Guerre Civile, le franquisme a entrepris une étude exhaustive dont les résultats ont été consignés dans un document intituléCausa General. L'étude rassemble les conséquences de la dénommée "terreur rouge" depuis février 1936 jusqu'à la fin du conflit. Il s'agit d'une étude minutieuse réalisée commune par commune et qui occupe plus de 1 500 dossiers, aujourd'hui conservés dans les Archives Historiques Nationales. Selon le constat de laCausa General, le nombre de victimes de la répression républicaine serait de 85 940, bien qu'une étude de la documentation conservée dans les Archives Historiques Nationales réduise le chiffre à 38 563. Ramón Salas a publié une étude selon laquelle ce nombre s'élèverait à plus de 70 000 ; mais dans cette étude des duplications ont été découvertes. Les estimations actuelles calculent que le nombre de ces victimes n'a pas dû dépasser 50 000[13] [14].

    Les victimes dans cette zone ont été, principalement, des religieux, des propriétaires terriens, des chefs d'entreprise et des politiques de droite, et ces victimes se sont concentrées principalement dans les premiers mois du conflit, produit de nombreuxpaseos qui, à moindre échelle, continuèrent à se produire jusqu'à la fin de la guerre.

    Bilan selon les dernières recherches

    [modifier |modifier le code]

    En 2012 les historiens Francisco Espinosa et José Luis Ledesma ont publié un tableau synthétique du nombre de morts victimes de la répression judiciaire et extrajudiciaire dans l'arrière-garde des deux camps pendant la guerre civile (et l'immédiate après-guerre dans les zones occupées par l'armée franquiste à la fin du conflit: Madrid, Valence, Castille-La Manche, Murcie et quelques zones d'Andalousie). Les données du tableau provenaient des études provinciales et régionales — dont la source fondamentale étaient les décès notés dans les registres de l'état-civil — menées à bien pendant les deux dernières décennies duXXe siècle et la première duXXIe siècle par eux-mêmes et par près de quarante autres chercheurs (parmi lesquels Jesús Vicente Aguirre, Francisco Alía Miranda, Julián Casanova, Francisco Etxeberria, Carmen González Martínez, Francisco Moreno Gómez,Juan Sisinio Pérez Garzón etAlberto Reig Tapia).

    VICTIMES DE LA REPRESSION FRANQUISTE ET DE LA REPRESSION REPUBLICAINE

    PAR COMMUNAUTES AUTONOMES ACTUELLES

    (d'après les études réalisées province par province)[3]

    Répression franquisteRépression républicaine
    Andalousie47 3998367
    Aragon85233901
    Asturies59522000
    Baléares2300323
    Canaries2600-
    Cantabrie25351283
    Castille-La Manche10 3587524
    Castille-et-León14 660575
    Catalogne36888352
    Ceuta-Melilla-Protectorat du Maroc768-
    Estrémadure10 5941567
    Galice4265-
    Madrid32048815
    Murcie1251740
    Navarre3280-
    Pays Basque1900945
    La Rioja2000-
    Communauté valencienne49224880
    TOTAL130 19949 272

    Répression dans l'après-guerre

    [modifier |modifier le code]

    « Le régime était arrivé au pouvoir comme résultat d'une violente propagande qui, spécialement dans les premières années, se basa sur une contrainte extrême, afin de maintenir sous contrôle les ennemis déclarés. […] Le nombre excessif d'exécutions politiques de la part des deux camps dans les premiers mois du conflit, qui a atteint des dizaines de milliers de victimes dans chaque zone, a connu une plus grande modération en 1937. […] La fin de la Guerre Civile n'a pas mis fin à la répression, mais a au contraire facilité une systématisation plus efficace de celle-ci. »

    — Stanley G. Payne, La Época de Franco.[15]

    Une fois la guerre finie, avec le triomphe des insurgés, les vainqueurs ont entamé une autre étape de répression dont la finalité était d'effrayer tous ceux qui ne s'identifiaient pas au nouveau régime. En février 1939 a été promulguée la Loi de Responsabilités Politiques, selon laquelle, non seulement ceux qui avaient collaboré avec le gouvernement légal de la République pouvaient être condamnés, mais aussi ceux qui auraient soi-disant fait preuve d'une “passivité grave”. Entre autres arbitraires, avoir appartenu à une loge maçonne, obsession personnelle de Franco, suffisait pour être accusé. Sur le territoire espagnol ont surgi de nombreux camps de concentration où étaient entassés les détenus, dans des conditions extrêmement dures, soumis à des mauvais traitements et des morts arbitraires. La premièrerépression a été exercée par les milices phalangistes qui se présentaient dans ces camps et emmenaient ceux qu'ils destinaient au "paseo". Avant la fin de la guerre le camp de concentration de Castuera fonctionnait déjà; il avait été bâti une fois tombée aux mains de l'armée franquiste la région deLa Serena. Dans lecamp de concentration d'Albatera, furent internés de nombreux républicains qui n'avaient pas pu s'exiler depuis Alicante dans les derniers moments du conflit. Fin 1940, ces camps avaient déjà été démantelés pour la plupart et les prisonniers avaient été transférés à différentes prisons où les conditions n'étaient pas tellement meilleures. Cependant, lescamps de concentration continuèrent à exister jusqu'en 1947, année où fut fermé le dernier, lecamp de concentration de Miranda de Ebro.

    La première épuration a concerné le système judiciaire; le franquisme a accordé une attention particulière à ce que les tribunaux fussent composés par des éléments proches. Ils étaient composés principalement de militaires, le défenseur était également un militaire à qui on ne demandait aucune formation juridique et il était subordonné au président du tribunal, lui aussi militaire. Ces tribunaux se sont chargés de juger ceux qui, comme dans un monde à l'envers, étaient accusés de promouvoir ou soutenir l'insurrection. Les jugements duraient de brèves minutes, parfois étaient jugés des groupes de soixante personnes, qui pouvaient ou non être écoutées. Un autre secteur spécialement puni a été celui de l'enseignement. La répression initiée avec la révolte militaire fut poursuivie. «Outre les assassinats, avec ou sans cause, pendant le processus d'épuration ont été sanctionnés environ seize mille enseignants, soit près de 25 % du corps. Presque 10 % ont été expulsés de l'exercice de la profession».

    En 1939, le nombre de détenus en attente de jugement dépassait 270 000. Ramón Salas, dans les années 1970, donnait le chiffre de 30 000 exécutions dictées par ces tribunaux. Actuellement on estime à environ 50 000 les personnes qui ont été exécutées (bien que, même aujourd'hui, ce chiffre puisse être considéré provisoire). À ce chiffre il faudrait ajouter toutes les morts qui ont eu lieu dans les prisons à la suite des conditions ignobles dans lesquelles essayaient de survivre les prisonniers. «Dans la prison Modèle de Valence ont été concentrés jusqu'à 15 000 prisonniers dans certains mois de 1939 et 1940, alors que la capacité prévue de cette enceinte bâtie en 1907 était de 528 personnes». Par exemple, on sait qu'à Albacete, où il y a eu un millier d'exécutions, 300 personnes sont mortes dans la prison . Les données sur les victimes qui sont mortes exécutées ou dans les prisons franquistes s'obtiennent par extrapolation du nombre restreint de données dont disposent les chercheurs, car le franquisme s'est soucié de ce que beaucoup de ces crimes ne figurent pas dans des registres officiels et les données existantes, encore aujourd'hui, sont d'accès difficile[16],[17]

    Population recluse après la Guerre Civile Espagnole

    (au 31 décembre de chaque année)
    1939270 719 
    1940233 373 
    1941159 392 
    1942124 423 
    194374 095 
    194454 072 
    194543 812 
    194636 379 
    194738 139 
    194837 451 
    194936 127 
    195030 610 

    Au printemps 1940, parmi les plus de 250 000 reclus, seuls 103 000 l'étaient après sentence judiciaire. En 1941, au deuxième anniversaire de la fin de la guerre, a été promulguée une amnistie qui a touché les condamnés à des peines inférieures à douze ans et le 17 décembre 1943 une autre amnistie a aussi remis en liberté provisoire ceux dont les condamnations étaient inférieures à vingt ans. Un décret a été pris qui réduisait les condamnations d'un tiers pour la réalisation de travaux “volontaires” dans la reconstruction du pays. La principale oeuvre réalisée par ces bataillons de reclus a été la construction du Valle de los Caídos, basilique qui a hébergé la tombe de Franco, dont le projet a été annoncé le 1er avril 1940.  

    Les Tribunaux et les procès n'ont pas seulement servi à une finalité répressive mais ont aussi eu la mission d'effrayer la population. A titre d'exemple, le cas connu d'Albacete, où les tribunaux militaires ont jugé 34 000 personnes, ce qui représentait 9 % de la population passés par ces tribunaux. 

    Une autre forme de répression fut administrative et économique. Lefranquisme, dans sa rage de combattre "l'ennemi intérieur", a épuré tous les organismes officiels (lesinstituteurs etprofesseurs d'université étantsuspects, un soin particulier a été apporté à l'épuration dans l'enseignement) et l'économie s'est développée en avantageant lesadeptes du Régime, en excluant tout suspect de désaffection. Dans tous les villes et villages, l'autorité civile et religieuse, cette dernière étant incarnée par lecuré, émettaient des rapports qui, lorsqu'ils étaient négatifs, comportaient des sanctions de tout type. Des sanctions furent imposées non seulement aux condamnés mais aussi à des familles complètes et certaines régions et provinces ont été punies pour être demeurées fidèles à laRépublique ou être considérées degauche. La répression n'a pas seulement touché ceux qui s'étaient opposé au Régime mais a été étendue à ceux qui furent considérésdivergents. «Les progrès dans la compréhension de la répression comme phénomène de plus large portée que les exécutions et les assassinats rendent de plus en plus intelligible la nouvelle réalité sociale qui s'est configurée autour du régime»[18].

    Le régime s'est consacré spécialement à la répression de la femme du parti vaincu. «Les sanctions qui s'abattaient sur les "femmes rouges" avaient un impact sur l'image de la femme», on leur rasait la tête, on leur distribuait de l'huile de ricin pour provoquer la conséquente raillerie pour ses effets, ou on les obligeait à balayer les églises et les maisons desseñoritos ("fils à papa")[19],[20].

    « Les familles des condamnés rouges devaient supporter le stigmate des vaincus. Les femmes rouges et les épouses de rouges étaient la même chose. On pouvait les violer, confisquer leurs biens. Il fallait les surveiller, les rééduquer et les purifier, avec de l'huile de ricin si nécessaire, pour faire sortir les démons de leur corps. Comme porteuses de fautes qu'elles étaient, commente Michael Richards, on leur rasait la tête, une image quotidienne des années quarante, pour que les vainqueurs désignent encore plus la "tondue". »

    — Julián Casanova.[21]

    Réfugiés et exilés

    [modifier |modifier le code]
    L'exil espagnol dans le Centre CulturelPalais de la Monnaie, àSantiago du Chili.

    Les premiers mois du conflit ont provoqué des déplacements de population principalement dans les régions frontalières avec la France, qui se sentaient menacées par l'action des deux camps et spécialement, de nombreuses personnes affectées par la violence pendant la révolution sociale et l'action des milices. L'aspect provisoire et le caractère minoritaire de ces premiers réfugiés a laissé la place ensuite à des formes plus permanentes et massives qui ont affecté majoritairement la population des zones de contrôle "républicain", à mesure que progressaient les zones sous l'autorité des forces franquistes, pour générer, au terme du conflit, une situation d'exil ou de non retour de centaines de milliers de personnes.

    Les déplacements massifs se sont produits à la suite de la bataille du Nord, période pendant laquelle près de 200 000 personnes ont traversé la frontière vers la France, parmi lesquelles 165 000 sont rentrées enEspagne pour se réincorporer à la zone républicaine. Dès lors la France allait accueillir un afflux d'exilés jusqu'à ce que dans les derniers moments de la guerre, avec la chute de laCatalogne, se produise le grand flot au cours duquel sont passées enFrance encore 350 000 personnes. Dans les jours suivant la cessation des hostilités et la fin du conflit, environ 15 000 personnes ont appareillé depuisAlicante, la plupart pour le nord de l'Afrique et l'Union Soviétique. Au total on calcule que ce furent environ 450 000 personnes qui demeuraientexilées au printemps 1939, aussitôt après la fin de la Guerre Civile; la quasi-totalité, 430 000, l'étant en France, confinées, pour la plupart, dans descamps de concentration habilités pour les accueillir.      

    La France n'avait pas prévu le grand nombre d'espagnols qui allaient passer la frontière, n'a pas consacré de moyens suffisants pour les accueillir et les camps de concentration sont devenus des lieux inhabitables où les exilés s'entassaient dans des conditions de vie terribles. La France a négocié avecFrancisco Franco pour qu'il accepte le retour des exilés qui voudraient rentrer et, fin 1939, le nombre de réfugiés encore dans les camps s'est réduit à 140 000, 42 000 autres se répartissant dans d'autres pays. L'Union Soviétique, l'Argentine,Cuba,Saint-Domingue et spécialement leChili, grâce aux efforts dePablo Neruda (alors ambassadeur àParis) et leMexique, qui arriverait à accueillir environ 22 000réfugiés, ont été les principaux pays d'accueil.   

    Les camps en France n'ont été démantelés que courant 1940. Les réfugiés se sont incorporés à laLégion étrangère et aux compagnies de travail destinées aux travailleurs étrangers.

    Avec l'occupation allemande de la France, les exilés espagnols ont subi une nouvelle répression. Des dirigeants du Front Populaire ont été réclamés par Franco et livrés à la police franquiste; cela a été le cas du Président de la Généralité de CatalogneCompanys, et dePeiró etZugazagoitia qui ont ensuite été exécutés. 13 000 Espagnols ont été envoyés dans des camps de concentration en Allemagne, lecamp de concentration de Mauthausen étant leur destination principale, mais aussi à d'autres, telsSachsenhausen-Oranienburg où a été envoyéLargo Caballero. Des 13 000 Espagnols envoyés vers des camps de concentration nazis seuls 2 000 ont réussi à survivre, 85 % d'entre eux ayant péri, un pourcentage de morts supérieur à celui de n'importe quelle autre nationalité. Entre 30 000 et 40 000 Espagnols ont été envoyés à des camps de travail en Allemagne.    

    Avec le début de laSeconde Guerre Mondiale, la plupart des réfugiés qui étaient toujours en France ont intégré des unités militaires pour combattre l'Allemagne et environ 10 000 réfugiés, principalement communistes, ont rejoint laRésistance où ils ont joué un rôle important dans la lutte contre l'occupation allemande. Les combattants espagnols ont libéré une grande partie du sud de la France. L'une des premières unités à entrer à Paris à la Libération regroupait des exilés espagnols et les bataillonsGuernica etLiberté ont participé à la libération de positions dans la zone de l'Atlantique. Le nombre d'exilés espagnols morts lors de la Seconde Guerre Mondiale approche 25 000. À la fin de la Seconde Guerre Mondiale, les exilés espagnols en France ont acquis un statut légal, qu'ils n'avaient pas auparavant, qui leur a permis de demeurer dans le pays. Il faut souligner aussi la communauté d'exilés au Mexique. 

    L'exil républicain permanent est estimé à 200 000 personnes, composé principalement de combattants du Front Populaire, de fonctionnaires, de professionnels et d'intellectuels. Dans certains domaines comme la poésie, les sciences ou la pensée, ceux qui ont émigré représentaient une partie importante de la culture espagnole, et en conséquence la société espagnole s'est vue mutilée par la disparition de ces personnes. 

    Le problème de la reconnaissance pour les victimes

    [modifier |modifier le code]

    « Les blessures de la Guerre Civile ne seront définitivement guéries que lorsque les deux camps accepteront la vérité de ce qui s'est passé dans leurs arrière-gardes respectives pendant le conflit franquiste. »

    — Ian Gibson.[22]

    Lefranquisme, dès le début, s'est préoccupé de donner la reconnaissance due aux victimes de la répression dans la zone républicaine. Ces victimes ont été identifiées et leurs corps exhumés pour leur donner une sépulture digne.

    Au contraire, les victimes de la répression franquiste ont été, dans le meilleur des cas, ignorées, lorsqu'elles ne furent pas dénigrées. Beaucoup de de ces victimes se trouvent enterrées dans des fosses communes dispersées dans tout le pays; leurs morts, dans de nombreux cas ne figurent même pas dans les registres de l'état-civil. Une fois passé le franquisme et instaurée ladémocratie, à cause des particularités de laTransition, plusieurs décennies ont dû passer avant qu'affleure dans l'opinion publique la revendication de leur mémoire.

    À la fin des années 90, plus de quinze ans après l'instauration de la démocratie sans qu'aucune institution publique se fût soucié de promouvoir une recherche générale sur ces victimes, des parents de victimes ont commencé à revendiquer de façon organisée la localisation et l'exhumation des corps de leurs proches pour leur fournir une sépulture digne. Ces efforts se sont vus accompagnés par le travail d'historiens intéressés à obtenir la connaissance de la véritable grandeur, et les autres extrêmes, de la tragédie. Ces familles, regroupées dans l'Association pour la Récupération de la Mémoire Historique, depuis l'an 2000 ont promu l'ouverture des fosses communes et en septembre 2008 le nombre de corps exhumés était de 2.317[23].

    Entre mars et avril 2001, la Commission Civique d'Alicante a commémoré le 70e anniversaire de laSeconde République et le 62e de la fin de laGuerre Civile avec la deviseRécupérer la mémoire historique, ses promoteurs faisant remarquer que "si un peuple oublie son histoire il ne comprend pas le présent ni ne peut se préparer un futur"[24].

    Le 22 juin 2006 a été approuvé à la Chambre des députés, avec la seule opposition duParti Populaire (PP), que l'année 2006 soit déclarée année de la mémoire historique. Le 28 juin de cette année-là, le Gouvernement deRodríguez Zapatero a présenté le projet de laLoi de Mémoire Historique de l'Espagne afin de reconnaître, d'élargir les droits et d'établir des mesures en faveur de ceux qui ont subi la persécution ou la violence pendant la guerre civile et la dictature. Le PP s'est opposé à ce projet en alléguant que "de nombreuses initiatives en faveur des victimes de la Guerre Civile et la dictature" avaient déjà été adoptées et que le PSOE, avec la proposition de cette loi, se trahissait lui-même en brisant la "réconciliation" qui avait fait l'objet d'un pacte durant la Transition, en l'accusant d'"hypocrisie", "en déguisant en initiative de concorde ce qui n'est qu'un pas vers le processus de rupture du pacte de cohabitation".Esquerra Republicana de Catalunya etIzquierda Unida ont présenté d'autres projets alternatifs, le considérant insuffisant. LaChambre des députés a approuvé la loi le 31 octobre 2007[25],[26],[27].

    Le développement de la loi de la Mémoire Historique n'a été qu'une timide avancée dans le thème qu'il se propose. Il y a des réalités qui sont éclairantes: à l'automne 2008, laGénéralité de la Catalogne avait un budget supérieur, destiné à la recherche de ces faits et à rendre leur dignité aux victimes jetées dans des fosses communes, que leGouvernement de la nation; et tandis que certainescommunautés autonomes collaborent avec elle (Andalousie,Asturies,Aragon,...), d'autres, celles gouvernées par le PP, n'ont pas destiné de fonds ni entamé de recherches[23].

    Le 28 août 2008, pour décider s'il était compétent dans la plainte présentée par quatre associations pour la Récupération de la Mémoire Historique (les associations deCatalogne,Valence,Aragon,Puenteareas), le juge de l'Audience NationaleBaltasar Garzón a réclamé de l'information au Gouvernement, à la Conférence Épiscopale et à plusieurs mairies afin d'élaborer un recensement des fusillés, disparus et enterrés dans des fosses communes à partir du 17 juillet 1936. Les associations et plusieurs particuliers demandaient que soit tiré au clair le lieu où se trouvaient des centaines de fusillés et disparus aux mains du camp franquiste à partir ducoup d'État franquiste[28].

    LaConférence Épiscopale a refusé d'accéder à la demande, en se déclarant incompétente devant la requête du juge. Le Ministère de la Défense a répondu au juge qu'il n'avait pas de documentation sur le nombre de victimes, l'Armée de Terre étant la seule des trois armées qui a répondu que, dans ses archives, elle pourrait disposer de quelque information sur des cas ponctuels. Le 23 septembre 2008, l'Association pour la Récupération de la Mémoire Historique a envoyé au Juge Garzón la liste de 143.353 disparus victimes de la répression franquiste[29],[30] [31].

    Cette initiative du juge Garzón pour rechercher le lieu où se trouvaient ces victimes et les circonstances de leur mort s'est heurtée à des obstacles de différent type. Bien que quelques mairies et institutions aient montré leur disposition à collaborer, à la fin de non-recevoir de la Conférence Épiscopale et la rareté des données qui se trouvent dans les archives militaires s'ajoutent les réticences de mairies gouvernées par le PP et le boycott de certaines d'entre elles, comme celle d'Almería. Le PP a accueilli l'initiative en se jetant sur le juge Garzón, en l'accusant de "perdre le nord" et en qualifiant l'initiative de "folie", "erreur gravissime" et "grotesque"[32],[33],[34].

    La presse internationale a qualifié l'initiative de "fait historique".The New York Times,The Guardian,The Daily Telegraph,Clarín,Le Monde... se sont fait l'écho de l'initiative[35].

    Le 7 novembre 2008, l'Audience Nationale, à la demande du Procureur de l'État, après un débat tendu, suspendait l'ouverture des fosses et les exhumations sollicitées par le Juge Garzón. Le 18 novembre, le juge Garzón se dessaisit de la cause contre le ‘franquisme’, la considérant éteinte à la suite du constat de décès des accusés. Dans l'acte, il a renvoyé les recherches des disparus aux tribunaux territoriaux où se trouvent situées les fosses[36],[37].

    « Qu'une recherche soit difficile ne veut pas dire qu'elle soit impossible, et encore moins générale. Générale et systématique fut l'action criminelle déployée, et maintenant il s'agit de délimiter les aspects concrets et particuliers qui peuvent faire l'objet de recherche et, pour cela, les différents groupes de victimes ont été indiqués et identifiés et pour cela il s'agit d'évaluer au mieux leur nombre et pour cela la Justice doit agir, dans chacune des juridictions compétentes. »

    — Acte du juge Garzón du 18/11/2008

    En septembre 2009 le groupe du Parti Socialiste Ouvrier Espagnol à la Chambre des députés, en proposition de loi, a appelé le gouvernement à identifier les restes des républicains enterrés auValle de los Caídos. En leur temps, ces restes ont été exhumés et déplacés sans le consentement ni la connaissance de leurs proches qui, dans certains cas, continuèrent à les pleurer là où ils avaient d'abord été enterrés. Le groupe socialiste a demandé la reconnaissance envers ces victimes et a rappelé la responsabilité de l'État dès lors que ces victimes étaient enterrées dans un sol Patrimoine de l'État. La même proposition de loi a appelé le gouvernement à se mettre en contact avec les proches des victimes dans un délai de six mois, à leur communiquer le lieu où se trouvaient actuellement leurs restes et à leur permettre de décider de la destination finale de ces restes. La proposition, à l'initiative d'ICV-IU-ERC et de Nafarroa Bai, a été approuvée le 30 du même mois de novembre avec l'opposition du seul PP qui a considéré que "la proposition ne tient pas compte de la Loi de Protection des Données ni des compétences de la Communauté Autonome de Madrid."[38],[39]

    Voir aussi

    [modifier |modifier le code]

    Références

    [modifier |modifier le code]
    (es) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en espagnol intitulé« Víctimas de la guerra civil española »(voir la liste des auteurs).
    1. « Información sobre el mapa de fosas », Ministerio de Justicia(consulté le)
    2. « X Congreso de la AEHE, Galicia 2005 »[archive du 20 de marzo de 2007]
    3. abc etdPaulPreston,El holocausto español. Odio y exterminio en la guerra civil y después, novena,,22-24(ISBN 978-84-8306-852-6,lire en ligne), « Prologue » :

      « Le nombre de rebelles assassinés ou exécutés par les républicains est connu avec une relative précision. Le chiffre le plus récent et fiable, fourni par le spécialiste le plus renommé en la matière, José Luis Ledesma Vera, se monte à 49 272 victimes. Toutefois l'incertitude au sujet de l'importance des assassinats dans le Madrid républicain pourrait augmenter ce chiffre. À l'heure actuelle, le nombre le plus digne de foi, bien que provisoire, de morts aux mains de militaires rebelles et de leurs partisans est de 130 199. Cependant il est peu probable que le nombre des victimes n'atteigne pas 150 000, et cela peut être plus. »

    4. « Francisco Espinosa soutient qu'il existait des plans très explicites et cite en exemple les "Directives pour le Maroc" du 24 juin 1936, dont le plan d'exécution, oeuvre du général Juan Yagüe, fut reproduit dans les instructions du 30 juin, qui avancent ce qui allait se produire au Maroc espagnol à partir du soulèvement. Le même auteur attire l'attention sur le fait que les partis en guerre ne prennent pas en compte le procédé répressif appliqué systématiquement par les militaires dans les premiers temps du conflit, mais cependant la stratégie de la terreur correspond bien avec les dispositions des "instructions Réservées" de Mola »

      — Manuel Álvaro Dueñas, 2009, p. 64.

    5. Tussel 1999. Cap.La represión en la retaguardia.
    6. JuliánZugazagoitia Mendieta, « Un imperativo moral indeclinable »,El Socialista,no 8223,‎,p. 1(lire en ligne[PDF])
    7. (es) FélixSantos, « Tribuna | La tragedia de un periodista razonable »,El País,‎(ISSN 1134-6582,lire en ligne, consulté le)
    8. Jiménez Herrera, « ¿Hubo checas en el Madrid de la Guerra Civil? Estudio comparado de la policía política soviética y los comités revolucionarios españoles (verano-otoño 1936) »,HISPANIA NOVA,no 17,‎(lire en ligne)
    9. (es) « La Iglesia custodia en Valladolid los nombres de 1157 "caídos" leoneses »,Diario de Leon,‎(lire en ligne)
    10. PaulPreston,El holocausto español. Odio y exterminio en la guerra civil y después, novena,,22-24(ISBN 978-84-8306-852-6,lire en ligne) :

      « el numero de rebeldes asesinados o ejecutados por los republicanos se conoce con relativa precisión. La cifra más reciente y fiable, proporcionada por el especialista más destacado en la materia, José Luis Ledesma Vera, asciende a 49.272 víctimas. No obstante la incertidumbre acerca del alcance de los asesinatos en el Madrid republicano podría aumentar esa cifra...Hoy por hoy, la cifra más fidedigna, aunque provisional, de muertes a manos de los militares rebeldes y sus partidarios es de 130.199. Sin embargo, es poco probable que las víctimas ascendieran a menos de 150.000, y bien pudieron ser más. »

    11. « Eduardo de Guzmán. La represión franquista. Tiempo de Historia »[archive du 4 de diciembre de 2008](consulté le)
    12. « El juez Baltasar Garzón solicita una lista de desaparecidos »
    13. Causa General Instruida por el Ministerio Fiscal sobre la dominación roja en España(lire en ligne)
    14. Francisco Espinosa, « Juicio a la barbarie »,El Pais,‎(lire en ligne)
    15. p. 108.
    16. « Des milliers de familles se retrouvèrent sans travail, avec le chef de famille en prison ou fusillé. [...] Les sources officielles elles-mêmes les évaluent à "plus d'un million et demi de personnes affectées, plus ou moins directement et de quelconque manière, par ce qui fut nommé le problème pénitentiaire espagnol. »

      — Mirta Núñez Díaz-Balart, 2009, p. 177.

    17. « Les données complètes ou partielles, disponibles sur trente-trois provinces, indiquent qu'il y eut plus de 35 000 exécutions, déjà comptabilisées, pendant l'après-guerre. Il est vrai que parmi ces provinces apparaissent déjà la plupart de celles qui restèrent en zone républicaine pendant presque toute la guerre, mais il manque encore des données fiables sur Vizcaya, Asturies, Badajoz, Tolède, Cantabrie/Santander et Madrid. Il faudrait ajouter des centaines de cas de morts violentes dues à des assassinats arbitraires, non enregistrées par ordre militaire, spécialement au printemps 1939, et les milliers de morts en prison. D'après les données disponibles pour treize provinces, 4663 prisonniers moururent de faim et d'épidémies dans l'après-guerre. La conclusion, en l'attente de nouvelles recherches, semble claire: au moins 50 000 personnes avaient été exécutées dans la décennie qui a suivi la guerre, sans compter les milliers de morts causées par la faim et les maladies dans les différents centres pénitentiaires. »

      — Julián Casanova, 2002, p. 20.

    18. « L'église a accepté que les curés participent au procédé des juridictions spéciales de Responsabilités Politiques et de Répression de la Maçonnerie et du Communisme, alors qu'il était obligatoire dans les deux cas que leur rapport sur l'inculpé soit intégré à l'instruction du dossier. Les autorités ecclésiastiques allèrent jusqu'à pousser les curés à accomplir ce devoir avec diligence. »

      — Manuel Álvaro Dueñas, 2009, p. 74,

    19. « La doctrine des insurgés partait d'une supposée maladie morale, voire génétique, de la part des femmes "rouges", comme l'exposait de manière explicite Antonio Vallejo Nájera, qui serait le premier dirigeant des Services Psychiatriques de l'armée franquiste et, après la victoire, professeur de l'UCM et membre de l'Académie Royale de l'Histoire, avec tous les honneurs. »

      — Mirta Núñez Díaz-Balart, 2009, pp. 135-136.

    20. « Le débat sur les chiffres des femmes emprisonnées, entre les évaluations de José Sabín et Richard Vinyes, donne le chiffre le plus élevé à 50.400 pour toute l'Espagne pendant les années 1940-1942. Toutefois, il joue un plus grand rôle dans "l'autre répression": la stratégie de la violence moins normalisée mais tout aussi intense en lieu et temps, exercée sur la base de contraintes morales, la violence occulte, menaces et intimidation. La stratégie avait pour fin le silence et l'isolement pour les survivantes. »

      — Mirta Núñez Díaz-Balart, 2009, p. 139.

    21. Julián Casanova, 2002, p. 27.
    22. « ANTONIO ELORZA, El País, 01/11/2008. »
    23. a etb« Juicio a la barbarie, Luis Gómez y Natalia Junquera, El País - Domingo - 14/09/2008. »
    24. « Alicante organiza unos actos para recordar el final de la Guerra Civil. El País, 09/03/2001. »
    25. (es)« Proyecto de ley por la que se reconocen y amplian derechos y se establecen medidas en favor de quienes padecieron persecucion o violencia durante la guerra civil y la dictadura »,(archivé surInternet Archive).
    26. « El PP pide retirar la Ley de Memoria Histórica porque 'torpedea la línea' de la Transición. El Mundo 14/12/2006. »
    27. « El País, 1/11/2007,La ley de memoria se aprueba entre aplausos de invitados antifranquistas »
    28. « Garzón da instrucciones para elaborar un censo de desaparecidos del franquismo. El País, 01/09/2008. »
    29. « La Conferencia Episcopal se declara incompetente para cumplir la orden del juez Garzón. El País, 13/09/2008. »
    30. « Defensa pide datos a sus tribunales para Garzón. El País, 25/09/2008. »
    31. « Garzón es el único ciudadano de este país que ahora tiene un listado de desaparecidos. El País, 23/09/2008. »
    32. « Las exhumaciones tropiezan con los alcaldes de Almería y Córdoba. El País, 01/11/2008. »
    33. « El PP acusa a Garzón de "perder el norte". El País, 17/10/2008. »
    34. « El PP arremete contra el juez Garzón por investigar crímenes de la Guerra Civil. El Mundo, 17/10/2008. »
    35. « La prensa internacional califica el auto de "histórico". El País, 18/10/2008. »
    36. « La Audiencia suspende la apertura de fosas tras un tenso debate en la Sala Penal. El País, 08/11/2008. »
    37. « Garzón se inhibe en la causa que investiga el franquismo en favor de los juzgados territoriales. El País, M. ALTOZANO / J. YOLDI / AGENCIAS - Madrid - 18/11/2008. »
    38. « DiarioEl País, N. Junquera,El PSOE apoya realizar un censo con los cuerpos enterrados en el Valle de los Caídos, 30/10/2009. »
    39. « A. Díez, N. Junquera,El Gobierno elaborará un censo de los republicanos enterrados en el Valle de los Caídos, El País, 30/09/2009 »

    Bibliographie

    [modifier |modifier le code]
    • (es)JulioAróstegui,La Guerra Civil. La ruptura democrática,, Madrid, Historia 16,(ISBN 84-7679-320-0)
    • Berzal De la Rose, Enrique; Rodríguez González, Javier (eds.)Mort et répression dans l'enseignement de Castille-et-Léon. León, Fondation 27 mars de 2010.(ISBN 978-84-614-5323-8)
    • Julián Casanova, Francisco Espinosa, Conxita Mir, Francisco Brun Gómez, Mourir, tuer, sobrevivir.La violence dans la dictature de Franco, Éditorial Critique (édition de poche), 2002,(ISBN 84-8432-506-7)
    • (es)FranciscoEspinosa et José LuisLedesma,En el combate por la historia. La República, la guerra civil, el franquismo, Barcelone, Pasado y Presente,, 495-496 p.(ISBN 978-84-939143-9-4), « La violencia y sus mitos »
    • (es)Carlos Gil Andrés,Españoles en guerra. La guerra civil en 39 episodios, Barcelone, Ariel,(ISBN 978-84-344-1742-7)
    • Eduardo Guzmán,Après le 1 avril 1939, S.B.H.À.C
    • GabrielJackson,La República Española y la Guerra Civil, 1931-1939, Barcelona, Crítica,(ISBN 84-7423-006-3)
    • Juliá, Santos; Casanova, Julián et autrui. (1999),Victimes de la Guerre Civile.
    • (es)Enrique Moradellos,Historia mínima de la Guerra Civil española, Madrid, Mexico, Turner/El Colegio de México,(ISBN 978-84-16714-02-05[à vérifier :ISBN invalide])
    • Mirta Núñez Díaz-Balart, Manuel Álvaro Propriétaires, Francisco Espinosa Maestre, José María García Márquez,La grande répression.Les ans de plombe du franquisme, FLEUR DU VENT ÉDITIONS, 2009,(ISBN 978-84-96495-37-1)
    • Daniel Oviedo Silva,La tortura en la España contemporánea, Madrid, Los Libros de la Catarata,, 85-130 p.(ISBN 978-84-1352-077-3), « Violencia masiva y tortura en la guerra civil »
    • Payne, Stanley G.,L'Époque de Franco, Cap.: Gouvernement et Opposition (1936-1969), Éditoriale Espasa Calpe, 2007, Madrid,(ISBN 978-84-670-2627-6)
    • (es)Paul Preston,El holocausto español. Odio y exterminio en la Guerra Civil y después, Barcelone, Debate,(ISBN 978-84-8306-852-6,lire en ligne)
    • Rodríguez González, Javier; Berzal de la Rose, Enrique, González de la Peña, Mª de la Mer; Sierra, Carlos de la; Delgado Cruz, Severino; Pablo Loup, Carlos de; Revilla Marié, Javier:Des Urnes au Paredón, Fondation 27 mars, 2012, León.(ISBN 84-616-1998-6)
    • Rodríguez González, Javier; Berzal de la Rose, Enrique; Pablo Loup, Carlos de; Sierra Gómez, Carlos de la; Delgado Cruz, Severiano; Vega Sombre, Santiago; Revilla Marié, Javier (2011).Prisons et Campos de Concentration à Castille-et-Léon. León: Fondation 27 mars.(ISBN 978-84-615-5410-2).
    • (es)Javier Rodrigo,Hasta la raíz. Violencia durante la guerra civil y la dictadura franquista, Madrid, Alianza Editorial,(ISBN 978-84-206-4893-4)
    • (es)Hugh Thomas (Edición Debolsillo),La Guerra Civil española, Barcelone, Grijalbo,(ISBN 978-84-9908-087-1)
    • Tussel, Javier. (1999),Histoire de l'Espagne duXXe siècles XX. #Ii. La crise des ans trente: République et Guerre Civile, Éditorial Taurus.
    • Tussel, Javier. (1999),Histoire de l'Espagne duXXe siècles XX. #Iii. La dictature de Franco, Éditorial Taurus.
    • Santiago Vega Sombría (Prologue deFrancisco Espinosa Maestre),La política del miedo. El papel de la represión en el franquismo, Barcelone, Crítica,(ISBN 978-84-9892-204-2)

    Liens externes

    [modifier |modifier le code]

    Sur les autres projets Wikimedia :

    v ·m
    Protagonistes
    Républicains
    Nationalistes
    Interventions étrangères
    Repères historiques
    Conflit militaire
    1936
    1937
    1938
    1939
    Articles connexes
    Lieux de mémoire
    v ·m
    Mouvements armés et guérilla
    Sur l'ensemble du territoireGuérilla anti-franquiste ·Maquis espagnol ·Groupe Ponzán ·Union nationale espagnole ·Invasion du Val d'Aran ·Front espagnol de libération nationale ·Agrupación guerrillera de Levante y Aragón ·Front révolutionnaire antifasciste et patriote ·Groupes de résistance antifasciste du premier octobre -Guérillero espagnol
    Nationalistes périphériquesFront Nacional de Catalunya ·Exèrcit Popular Català ·ETA politico-militaire ·Euskadi ta Askatasuna
    Mouvements politiques clandestins et coalitions
    Partis politiquesPCE ·PSUC ·PSOE ·PNV ·Équipe chrétienne-démocrate de l'État espagnol ·Union républicaine · Fédération nationale des Catalans (FNC) · Mouvement socialiste de Catalogne (MSC) ·Parti communiste d'Espagne (reconstitué)
    CoalitionsJunta Democrática de España ·Junta Española de Liberación ·Union nationale espagnole ·Confédération des forces monarchiques ·Conseil national du Pays basque ·Alliance nationale des forces démocratiques ·Alliance démocratique espagnole ·Action républicaine démocratique espagnole
    Mouvements ouvriers et syndicauxUGT ·CCOO ·Eusko Langileen Alkartasuna ·Hermandad Obrera de Acción Católica ·CNT ·FIJL ·Grèves de 1962-1963 en Espagne · Mouvement libertaire espagnol (MLE) ·FAI ·Union syndicale ouvrière ·Union des femmes espagnoles ·Jeunesses socialistes unifiées
    Opposition culturelle, intellectuelle et religieuseÒmnium Cultural ·Tácito ·Concubinage de Munich ·Radio España Independiente ·Radio París ·Événements du Palais de la Musique ·Pablo Picasso
    Exil et gouvernements en exilExil républicain espagnol ·Gouvernement de la République espagnole en exil ·Gouvernement en exil de José Giral ·Gouvernement en exil de Rodolfo Llopis ·Gobierno Provisional del País Vasco · Rôle du Mexique · Soutien soviétique et international ·Conseil national du Pays basque ·Diaspora espagnole en France -Retirada -Stanbrook
    Figures majeures de l’oppositionJuan de Borbón y Battenberg ·Salvador de Madariaga ·Rodolfo Llopis ·Fernando Álvarez de Miranda ·Joaquín Satrústegui ·Íñigo Cavero ·José María Gil-Robles y Quiñones ·Nicolás Sartorius ·Dolores Ibárruri ·Santiago Carrillo ·Octavi Alberola ·Antonio García-Trevijano ·Indalecio Prieto ·José María de Areilza ·Ignacio Fernández de Castro·Julio Álvarez del Vayo·Josep Irla ·Josep Tarradellas ·Jordi Pujol ·José Antonio Aguirre·Amado Granell ·Claudio Sánchez-Albornoz ·Diego Martínez Barrio ·José Giral ·Felipe González ·Antonio Fontán ·Luis Jiménez de Asúa -Federica Montseny -Lluís Companys
    Concepts et contextesRéconciliation nationale (Espagne) (es) ·Transition démocratique espagnole ·Répression sous Franco -Terreur blanche -Dictature franquiste en Catalogne
    v ·m
    Histoire
    Contexte
    Événements civils et
    politiques par années
    1975
    1976
    1977
    1978
    1979
    1980
    1981
    1982
    Mémoire
    Ce document provient de « https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Victimes_de_la_guerre_civile_espagnole&oldid=230516060 ».
    Catégories :
    Catégories cachées :

    [8]ページ先頭

    ©2009-2025 Movatter.jp