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Via ferrata

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Progression avec une double longe sur un câble, sur une via ferrata deSavoie Grand Revard.

Unevia ferrata (de l'italien « voie ferrée »[1]) est un itinéraire aménagé dans une paroi rocheuse, équipé avec des éléments métalliques spécifiques (câbles,échelles, rampes, barreaux,tyroliennes,ponts de singe, ponts himalayens, ponts tibétains, etc.) destinés à faciliter la progression. La sécurité est optimale grâce à uneligne de vie (main courante) qui permet l'auto-assurage des pratiquants grâce à l'utilisation delonges doubles et symétriques (longes en Y). L'utilisation de longes doubles pour évoluer sur des agrès fixes (cordes et/ou câbles) est une pratique établie, développée et perfectionnée par desspéléologues (désormais asymétriques dans leur pratique spécifique, pour plus de technicité).

Lavia ferrata est également la pratique sportive sur ce type d'itinéraire, une activité intermédiaire entre larandonnée pédestre, lesparcours acrobatiques en hauteur (PAH) et l'escalade. Les pratiquants de cette activité sont appelés les ferratistes.

Lavia cordata (voie encordée), appelée aussivia corda, constitue une entrée similaire dans le monde de la verticalité : c'est également un parcours acrobatique en hauteur, mélange d'escalade, de randonnée et devia ferrata. Les passages techniques sont munis d'aide à la progression (barreaux, échelles, etc.) et d'ancrages fixes facilitant l'assurage d'uneprogression encordée, ce qui la distingue de la via ferrata.

Si un parcours souterrain est aménagé façon via ferrata, on parle alors devia souterrata.

Historique

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Via ferrata sur le rocher Saint-Julien àBuis-les-Baronnies (Drôme).

La premièrevia ferrata à vocation touristique est créée parFriedrich Simony auHoher Dachstein dans lesPréalpes autrichiennes en 1843[2],[3]. Après avoir réalisé l'ascension du sommet duHoher Dachstein, il décide d'équiper la voie[3]. Des cordes, des échelles, des clous métalliques et des échelons tordus ont été fixés sur la paroi[4].

Cette via ferrata est achevée le[3] et Friedrich Simony en réalise la première ascension le[3]. Elle sera suivie par plusieurs réalisations : En 1869, une corde est tendue entre les sommets duGrossglockner et en 1873 des équipements fixes sont installées sur le sommet de laZugspitze. Dans lesPyrénées, certains passages de la voie d'accès auPic du Midi d’Ossau reçoivent des chaînes en 1880[4].

En 1903, c'est l'arête ouest de laMarmolada, plus haut sommet desDolomites, à 3 343 mètres d'altitude qui est équipée ; c'est l'un des itinéraires les plus fréquentés aujourd'hui desvia ferrata dans les Dolomites. L’Eggersteig, permettant d'accéder auEllmauer Tor (en), est équipé la même année.

S'inspirant des techniques autrichiennes, l'armée italienne développe cette activité dès le début duXXe siècle en équipant certains passages escarpés des Dolomites avec des mains courantes et des échelons pour permettre aux troupes alpines de traverser ces passages avec du matériel lourd[5]. Ces installations se multiplient au sein de nombreux massifs montagneux européens à partir desannées 1950 jusqu'au milieu desannées 1980 où apparaissent les premiers itinéraires de basse altitude, ludiques et accessibles au grand public[2].

La premièrevia ferrata française date de 1988[6] (la via ferrata de la Grande Falaise, Freissinières)[7]. Dans lesannées 1990 la pratique s'est largement popularisée enFrance et enSuisse. En particulier, certainesstations de sports d'hiver en quête de nouveaux débouchés ensaison estivale[2] ont développé letourisme sportif en créant des parcours privilégiant les passages surplombants et facilitant les franchissements de parois raides, demandant auparavant une technicité avancée en escalade.

Lesvia cordata empruntent des itinéraires vertigineux comme pour lesvia ferrata mais l'équipement des falaises est plus sommaire : il n'y a pas de ligne de vie permanente, mais uniquement desbroches scellées ou des gougeons à expansion. Des cordes sont posées par le premier decordée ou la progression se fait en corde tendue, comme pour lescourses en montagne. On y pratique aussi de ladescente en rappel. Il faut progresser par cordée de deux grimpeurs minimum, le plus expérimenté évoluant en tête afin de placer la corde dans lesbroches (dégaines,mousquetons, queues de cochon, etc.). Des marches et barreaux sont scellés aux passages les plus délicats et l'itinéraire peut également être équipé deponts de singe,tyroliennes...

D'autresparcours acrobatiques en hauteur (PAH) comme lesparcours d'aventure en forêt (PAF) dits « accrobranches » adoptent la même technique d'assurage que lesvia ferrata : ligne de vie sur laquelle le pratiquant s'assure à l'aide delonges doubles (en Y).

Niveaux de difficulté

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Lesvia ferrata[a] sont cotées en France et en Suisse par niveau de difficulté : F (facile), PD (peu difficile), AD (assez difficile), D (difficile), TD (très difficile), ED (extrêmement difficile). Ces notations sont parfois suivies d'un + ou d'un - (ex: F + ou TD -) pour préciser la difficulté.

Les voies F et PD peuvent être pratiquées par les enfants, même jeunes, équipés d'un matériel d'assurage spécifique. Les voies TD et ED ne sont jamais très techniques, mais demandent par contre une bonne résistance à l'effort et une certaine force.

En Autriche, en Allemagne, elles sont cotées : A (facile), A/B, B (peu difficile), B/C, C (assez difficile), C/D (difficile), D, D/E (très difficile), E (extrêmement difficile).

Lavia ferrata est accessible à toute personne en bonnecondition physique et non sujette au vertige.

Comparaison[8]
FranceSchallHüslerdescription
FAK1facile
PDBK2 (K3)peu difficile
ADCK3assez difficile
DC (D)K4difficile
TDDK5très difficile
EDEK6extrèmement difficile

Matériel

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Tout pratiquant ne peut s'engager dans la voie qu'avec un matériel indispensable :

Une longe en Y de via ferrata
Une longe en Y de via ferrata équipée d'un absorbeur à déchirement
  • unbaudrier (ou harnais de sécurité) ;
  • unelonge double de via ferrata, spécifique à l'activité car équipée d'un système d'absorption de chocs et de deux mousquetons detype K prévus pour deschutes de facteur supérieur à 2, qui permet d'amortir une chute éventuelle ;
  • un casque, permettant de se protéger la tête des chocs, chutes de pierres et d'objets emportés par les ferratistes.

Il est également préférable d'emporter comme dans toute activité de montagne :

  • unecorde dynamique et desdégaines (mousquetons) pour une éventuelle progression encordée ;
  • deschaussures appropriées, semi-rigides à talon, permettant une position confortable debout sur les barreaux ;
  • desgants, à la fois pour protéger les mains et améliorer la préhension ;
  • une « longe courte » supplémentaire pour s'accrocher à un barreau ou à un point d'ancrage en cas de fatigue ;
  • unsac à dos avec des vivres, de l'eau (qui peut être dans unegourde) et des vêtements de pluie.

Pratique

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Généralement, au début de chaquevia ferrata française, un panneau est implanté, comportant des explications sur la pratique et sur la voie (durée, niveau de difficulté, itinéraire d'approche et de retour...).

Muni de l'équipement décrit plus haut, le pratiquant s'accroche au câble à l'aide des deuxmousquetons de salonge de via ferrata. Ce câble débute et se termine par 2 ancrages (amarrage irréprochable). Il peut parcourir l'ensemble de la voie et il est alors entrecoupé de points intermédiaires. Arrivé à un point intermédiaire, le pratiquant passe un mousqueton après l'autre de telle façon qu'il soit toujours connecté au câble par l'un d'entre deux. Il convient de laisser au moins deux points d'ancrage entre chaque pratiquant afin de ne pas déséquilibrer ou entrainer l'autre dans sa chute éventuelle.

Les longes étant souvent prévues pour des personnes dont le poids est compris entre 45 kg et 100 kg, les utilisateurs hors de ces plages de poids doivent êtreencordés, soit encorde tendue, soit entirant des longueurs via des techniques d'assurage dynamique. Les débutants et ceux qui le souhaitent peuvent être aussiencordés pour plus de sécurité.

Risques

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Si lavia ferrata facilite l'accès au plus grand nombre à des parcours à forte verticalité, le relatif sentiment de sécurité suscité par un équipement solide et régulier ne doit pas faire oublier les risques inhérents à toute activité en hauteur. Le ferratiste doit impérativement maîtriser les techniques de progression avec longe absorbeur et être capable de vérifier la qualité des ancrages et l'état des câbles. Ces compétences peuvent s'acquérir auprès d'une personne expérimentée ou d'un professionnel[6].

Chute

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Bien qu'elle reste rare, la chute envia ferrata peut être très violente et aggravée par la présence des échelles et des mains courantes métalliques. Ce type d'accident est souvent la cause de blessures graves comme desfractures desmembres inférieurs, dubassin ou desvertèbres.

Météo

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La majorité desvia ferrata étant implantée en zone demontagne sujette auxorages violents, il convient de se renseigner sur lesprévisions météorologiques avant toute sortie. Les éléments métalliques de lavia ferrata sont d'excellents conducteurs d'électricité et peuvent s'avérer très glissants en cas de pluie.

Répartition

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Article détaillé :Liste de via ferrata.

On trouve desvia ferrata dans beaucoup de pays. Elles sont apparues enItalie et enAutriche. De ces pays, la pratique s'est répandue dans les Alpes, où elles sont plus d'un millier, dont plus de 500 en Autriche, et depuis les Alpes dans le monde entier. Actuellement, on en trouve, par exemple, auPérou ou enChine.

Notes et références

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Notes

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  1. Ledictionnaire Larousse donnevias ferratas comme pluriel devia ferrata, mais généralement le mot reste invariable ou employé avec son écriture italienne :vie ferrate.

Références

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  1. dictionnaire Larousse
  2. ab etc« Historique », surlaviaferrata.net(consulté le).
  3. abc etd(de)Hoher Dachstein Randkluft und Schulter sur outdooractive.com
  4. a etb« Histoire de la Via ferrata », surMontagne Secu - Sécurité montagne - Recherche avalanche - Prévention - Sauvetage - Neige - DVA - Grimpe(consulté le).
  5. « Un peu d'histoire », surviaferrata-fr.net(consulté le).
  6. a etbRanc,Via ferrata françaises : 166 parcours, Alpes, Jura, Vosges, Languedoc, Massif Central, Cévennes..., Challes-les-eaux, Editions GAP,, 288 p.(ISBN 978-2-7417-0627-4)
  7. (de) Dany Vehslage et Thorsten Vehslage,25 Klettersteige in Europa mit besonderem Charakter,,3e éd. (1re éd. 2020), 120 p.(ISBN 978-3-7562-0415-1,présentation en ligne),p. 117.
  8. (de) Dany Vehslage et Thorsten Vehslage,25 Klettersteige in Europa mit besonderem Charakter,,3e éd. (1re éd. 2020), 120 p.(ISBN 978-3-7562-0415-1,présentation en ligne),p. 114.

Voir aussi

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Articles connexes

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v ·m
Tous ces types de voie peuvent posséder desodonymes, sauf ceux suivis d'un astérisque.
Trafic rapide
Trafic moyen
Trafic lent
Inaccessible au trafic motorisé
Intersections
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Autres
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