L'Iton, autre affluent de l'Eure et donc sous-affluent de la Seine, remplit les fossés de la ville de Verneuil-sur-Avre. Lors de la fondation de la ville,Henri Ier Beauclerc fait détourner une partie de cette rivière pour alimenter la nouvelle ville en eau grâce à un bras forcé partant du Becquet à Bourth. À l'époque, Verneuil est située sur le territoire du duché de Normandie et l'Avre, qui coule à proximité, marque la frontière avec le territoire du royaume de France, zone ennemie.
Sous l'Ancien Régime, la ville s'appelaitVerneuil-au-Perche ou simplementVerneuil. Elle est devenue commune et chef-lieu de canton sous le nom deVerneuil, nom encore fréquemment employé dans le langage courant. L'actuelle dénominationVerneuil-sur-Avre semble s'être mise en place au milieu duXIXe siècle : la formeVerneuil-sur-l'Avre est attestée en 1835[1] ;Verneuil-sur-Avre est attestée sous ce nom en 1857[Note 1] ; la formeVerneuil est la plus couramment utilisée, notamment dans les ouvrages de référence[2] ; la forme actuelle a été officialisée à une date inconnue.
L'origine du nom de Verneuil remonte àverno signifiant « aulne » suivi dusuffixegaulois-ialo signifiant « champ, clairière » ; la forme primitive serait donc*Vernoialos, « la clairière des aulnes »[3].
Dans le cadre de la reconquête de la Normandie par Philippe Auguste, la ville fait sa reddition, après celle de Rouen intervenue le, et celle d'Arques[8].
Le quartier Saint-Martin, situé au sud de l'Avre, dépendait des seigneurs duThymerais. Ce face-à-face a donné lieu à de nombreuses confrontations entre les deux partis :
Cénotaphe de Frotté parDavid d'Angers dans l'église de la Madeleine à Verneuil-sur-Avre.
Verneuil est chef-lieu dedistrict de 1790 à 1801. L'église de la Madeleine est transformée en temple de la Raison (il en subsiste quelques traces sur la façade, à droite du porche, et la statue de la déesse est conservée à la mairie). En 1844,Gauville est rattachée à Verneuil.
Le chef ChouanFrotté y est fait prisonnier et fusillé alors qu'ayant accepté les conditions de Bonaparte et bénéficiant d'un sauf-conduit, il était en négociation avec legénéral Guidal.
Durant laSeconde Guerre mondiale, laWehrmacht y installe un camp de prisonniers militaires, dit camp de l'École des Roches. Un grand nombre de soldats français victimes de la débâcle de 1940 y transitent avant d'être transférés dans des camps notamment autrichiens. 2 000 soldats canadiens capturés le lors de l'opération Jubilee (tentative de débarquement à Dieppe) y sont également détenus, du au, avant d'être transférés en Allemagne.
Dans la nuit du au, l'un des504 avions de laRoyal Air Force partis bombarder Milan, leHalifax JD125 code KN-A du 77th Squadron, est abattu par le chasseurFocke-Wulf 190 piloté par l'Allemand Detlef Grossfuss du2./JG2. Aucun des sept membres de l'équipage (six Britanniques et un Canadien) n'y survit. Seuls six corps sont retrouvés, ceux des sergents Griffiths, Gray et Bacon, les trois autres (parmi lesquels le pilote Clinch, les aviateurs Hoyne, Gallantree ou le Canadien Donald Dufton) n'ayant pu être identifiés, ce qui explique la présence de six stèles dont trois anonymes au cimetière communal.
Le, cinqFFI du réseau « Quand Même », (André Chasles, Jacques et Bernard Girard, Jean Pothin et Marius Bazille) sont fusillés par les Allemands en compagnie du parachutiste commando canadien Hector Sylvestre qui avait rallié laRésistance. Celui-ci appartenait à la compagnie A du1er bataillon parachutiste canadien (3e brigade parachutée,6e division aéroportée). Cinq jours plus tard, le, la ville de Verneuil est libérée par les Américains de la28e division d'infanterie et de la2e division blindée. Les corps des six suppliciés reposent toujours au cimetière communal où ils ont été transportés après la Libération, un rond-point porte le nom de Donald Dufton et une rue celui d'Hector Sylvestre.
Le, Verneuil-sur-Avre et Francheville fusionnent pour former la commune de Verneuil d'Avre et d'Iton.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers lesrecensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir du, lespopulations légales des communes sont publiées annuellement dans le cadre d'un recensement qui repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[14]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[15],[Note 2].
En 2014, la commune comptait 6 680 habitants, en évolution de +4,85 % par rapport à 2009 (Eure : +2,66 %,France horsMayotte : +2,49 %).
La population de la commune est relativement âgée. Le taux de personnes d'un âge supérieur à 60 ans (26,6 %) est en effet supérieur au taux national (21,6 %) et au taux départemental (19,8 %). À l'instar des répartitions nationale et départementale, la population féminine de la commune est supérieure à la population masculine. Le taux (54 %) est supérieur de plus de deux points au taux national (51,6 %).
En 2007, la répartition de la population de la commune par tranches d'âge est la suivante :
46 % d’hommes (0 à 14 ans = 16,8 %, 15 à 29 ans = 20,4 %, 30 à 44 ans = 20,7 %, 45 à 59 ans = 19,3 %, plus de 60 ans = 22,8 %) ;
54 % de femmes (0 à 14 ans = 16,2 %, 15 à 29 ans = 17,8 %, 30 à 44 ans = 17,6 %, 45 à 59 ans = 18,5 %, plus de 60 ans = 29,9 %).
Pyramide des âges à Verneuil-sur-Avre en 2007 en pourcentage[18]
Hommes
Classe d’âge
Femmes
0,5
90 ans ou +
2,0
8,6
75 à 89 ans
12,0
13,7
60 à 74 ans
15,9
19,3
45 à 59 ans
18,5
20,7
30 à 44 ans
17,6
20,4
15 à 29 ans
17,8
16,8
0 à 14 ans
16,2
Pyramide des âges du département de l'Eure en 2007 en pourcentage[19]
Maurice Augustin Storez (1875-1959), architecte qui restaura de nombreuses maisons à Verneuil, y est mort.
Maurice de Vlaminck (1876-1958), peintre, établi pendant plus de cinquante ans àRueil-la-Gadelière près de Verneuil, a beaucoup peint les villages et paysages des environs. Le collège de Verneuil porte son nom.
Jérôme Carcopino (1881-1970), historien, secrétaire d'État à l'Éducation nationale et à la Jeunesse de 1941 à 1942, dans le gouvernement de Vichy, y est né.
Serge Rigault (1930-1999), tennisman français et chasseur, y est inhumé.
Jean-Paul Sevilla (1934-), pianiste concertiste, professeur honoraire à l'Université d'Ottawa, Canada, y demeure[20].
↑VoirCongrès archéologique de France, par la Société française d'archéologie, volume 23, Derache, Paris, 1857 : Verneuil-sur-Avre figure en titre page 161 (« Séances tenues à Verneuil-sur-Avre ») et à la table des matières page 390 ; dans le reste de l'ouvrage, c'est la formeVerneuil qui est utilisée