Son économie repose aujourd'hui essentiellement sur l'agriculture et le tourisme. Le Vermont est notamment le principal producteur desirop d'érable des États-Unis. Il compte également plus de cinquanteparcs d'État, dont laforêt nationale de Green Mountain (zone protégée), et mène de nombreuses actions de préservation de l'environnement. En outre, le Vermont est considéré comme l'un des États les plusprogressistes du pays. LeParti républicain a longtemps dominé la vie politique interne (de1850 auxannées 1970), mais l'urbanisation et l'immigration en provenance deNew York ou deBoston ont propagé des idées plus libérales. Il est aujourd'hui un soutien indéfectible duParti démocrate. En2011, legouverneurPeter Shumlin valide la loi d'assurance soins de santé universelle : le Vermont devient le premierÉtat desÉtats-Unis à jeter les bases d'un régime universel des soins de santé[3].
En 1609, le colonisateur françaisSamuel de Champlain prend possession des terres autour de ce qui est maintenant lelac Champlain. Selon la tradition, il donne le nomVerd Mont,comme on peut lire dans les Oeuvres Complètes de Champlain[réf. souhaitée].
Quant aux Britanniques, ils s’établirent dans le sud de l’État. En 1724,Brattleboro (ouFort Dummer) devint la première colonie du Vermont, mais deux autres colonies britanniques, le New Hampshire et New York, en revendiquaient la juridiction. Leur rivalité s’intensifia après l’éviction des Français au terme dutraité de Paris de 1763. La colonisation s’accéléra avec l’afflux de colons venus duConnecticut, duRhode Island et duMassachusetts. En1770, laprovince de New York se mit à entreprendre des procédures d’expulsion à l’encontre des concessions accordées par laprovince du New Hampshire.
En1764, le Parlement britannique déclare que la frontière entre les provinces de New York et de New Hampshire est le fleuveConnecticut. Cette décision a pour effet que de nombreux colons des terres situées sur les« grants », se retrouvent dans la colonie de New York, où leurs concessions n’ont pas été reconnues. En1765, les arpenteurs new-yorkais envahissent la région et dressent un nouveau cadastre, exigeant que les colons venus du New Hampshire paient des droits pour légaliser leur propriété sur les terres qu’ils occupent. En1767, les colons adressent une pétition au roi pour être exemptés des droits en question. Le roi décrète que New York doit cesser d’émettre de nouveaux titres et ne pas harceler les colons. En1769, New York défie le roi et envoie de nouveaux arpenteurs. Les colons se révoltent : en1770, une soixantaine d’entre eux prennent leurs fusils et chassent les arpenteurs de la ferme d’un certain James Breakenbridge. La cause doit être entendue en Cour Suprême de New York àAlbany et les colons élisent un comité de défense appelé « the Bennington Nine » présidé parEthan Allen, 32 ans, ex-forgeron et chasseur.
La Cour de New York refuse de reconnaître la validité des documents émis par le New Hampshire attestant les titres de propriété des colons (la cour est présidée par Robert Livingston qui possède des titres new-yorkais…). Les colons n’ont aucune chance devant un tribunal aussi biaisé et, par conséquent, perdent leur cause. Allen se rend àBennington (principal village des « Grants ») et organise environ 200 hommes en une milice : « TheGreen Mountain Boys ». Les New-yorkais les appellent« The Bennington Mob ».
En1771, les arpenteurs new-yorkais sont de retour et se font repousser sans ménagement par les « Green Mountain Boys ». Lorsque des colons britanniques envoyés par les spéculateurs new-yorkais tentent de s’établir sur des terres déjà prises, ils sont également repoussés.
Le gouverneur de New York déclare Ethan Allen et ses hommes « Hors-la-loi » et offre une prime pour leur capture. Ethan Allen réplique en offrant une prime pour la capture des officiels new-yorkais. En une série d’escarmouches des colons de New York ou du New Jersey sont expulsés par lesGreen Mountain Boys. En1775, un colon est tué par un shérif new-yorkais ; mais simultanément, toute la Nouvelle-Angleterre se lève contre la Couronne britannique, et connaît ses premiers affrontements lors desbatailles de Lexington et Concord : c'est le début de laguerre d'indépendance des États-Unis ; or l’agitation révolutionnaire qui a gagné les treize colonies depuis la fin de laguerre de Sept Ans affecte aussi les colons de l’arrière-pays.
Quoique les colons desGrants considèrent que leur ennemi, c’est d'abord New York, ils sont au fond favorables à la cause duCongrès, et s’emparent en deFort Ticonderoga, place britannique : cette victoire expulse en fait les forces loyalistes de leur territoire. Ainsi les colons évitent que les forces du Congrès interviennent.
En1777, une convention se tient àWestminster et nomme un gouvernement, tout en proclamant l’indépendance de la république du « New Connecticut ». Une nouvelle convention en juillet baptise le nouvel État « Vermont » en raison de son paysage : de nombreuses montagnes couvertes d'arbres aux feuilles persistantes.
En 1778 ont lieu les premières élections. Thomas Chittenden est élu président. En fait, les frères Allen (Ethan,Ira, Heman) contrôlent le gouvernement. Un autre frère Allen, Levi, est un Loyaliste (Nom donné aux Américains partisans de la Couronne britannique durant la guerre d'indépendance).
L’État de New York refuse de reconnaître le Vermont. La nouvelle république tente de louvoyer mais doit subir quelques incursions d’Indiens alliés aux Britanniques et quelques rébellions de colons new-yorkais « pro-américains ». En1779, le Vermont expulse des colons du New Hampshire. Ceux-ci créent un gouvernement parallèle. La même année, les Britanniques font des offres de paix au Vermont, tentant de le détacher de toute alliance avec les États-Unis. Chittenden écrit au Congrès que le Vermont était« at liberty to accept terms of cessation of hostilities with Great Britain without the approbation of any other man or body of men. » En fait, c’est Ethan Allen et son frère Ira qui négocient avec les Britanniques qui lui promettent le statut de « province séparée » et le libre-échange garanti avec la Province deQuébec (nom donné à l'ancienneNouvelle-France jusqu'en 1791), ainsi que sa propre armée et la reconnaissance des titres de propriétés des colons en échange d'un appui à la cause britannique. Allen ne veut pas s’engager. Parallèlement, Chittenden offre une alliance plus étroite du Connecticut, de New York et du Vermont contre une invasion britannique ! Ceci, en échange d’un abandon par New York de ses prétentions sur le territoire vermontois.
En1781, les Britanniques tentent de reprendre Ticonderoga, une escarmouche a lieu avec les Green Mountain Boys et un sergent britannique est tué. Cela fait avorter les négociations… Les Vermontois penchent du côté américain. Finalement, letraité de Paris, en1783, considère le Vermont comme faisant partie du territoire américain que les Britanniques doivent évacuer.
Un mouvement se dessine en faveur de l’adhésion aux États-Unis malgré l'opposition du clan Allen. En1789, une commission mixte « New-York/Vermont » règle la question des frontières (Le Vermont paie 30 000 $ et New York abandonne ses revendications). En1791, le Vermont entre dans l’Union. Il est le premier État à s'ajouter aux 13 États fondateurs. Il devint alors le14e État de l'Union.
Le Vermont comporte de nombreux reliefs montagneux verdoyants dont la végétation est composée defeuillus et deconifères. L'État est par ailleurs couvert à 77 % par des forêts.
À l'automne, les montagnes Vertes se couvrent de coloris rouge, orange, et or.
Les printemps sont pluvieux, les débuts d'été sont souvent agréables mais le mois d'août est parfois très chaud. Les automnes sont très colorés grâce auxérables.
Ces comtés contiennent au total 255 subdivisions, dont 237towns, 9cities, 5zones non incorporées et 4gores. Chaque comté dispose de sonsiège, appeléshire town dans le Vermont. Comme dans le reste de la Nouvelle-Angleterre, ces comtés fonctionnent surtout comme des districts judiciaires, et les attributions qu'ils possèdent dans les autres états sont majoritairement accordées auxtowns et auxcities. Tous les services gérés par les comtés sont directement financés par l'État du Vermont.
LaNew England town est l'unité élémentaire de gouvernement local dans le Vermont, comme dans les autres États de laNouvelle-Angleterre. Elle ressemble en partie auxcivil townships présents dans d'autres États, mais est une zone incorporée, disposant d'attributions que l'on trouve, ailleurs, dans les municipalités de typecity. Le Vermont compte 237 towns. La town est dirigée par unboard of selectmen ouTown Council en ce qui concerne l’exécutif (mais seulement en tant que corps administratif ne pouvant s'opposer aux décisions dutown meeting), et untown meeting pour le législatif.
Certainestowns du Vermont ne sont plus (elles sont alorsdisincorporated) ou n'ont pas été incorporées (elles sont alorsunorganized), après décision de la Législature, en raison d'un nombre insuffisant d'habitants ; leurs affaires sont gérées par un superviseur désigné par l'État. Ce sont lestowns d'Averill(en),Ferdinand(en),Glastenbury(en) (anciennement incorporée),Lewis(en), etSomerset (anciennement incorporée).
Lescities du Vermont sont d'anciensvillages qui se sont désolidarisés de leurstowns pour acquérir leur autonomie. Elles diffèrent destowns par leur forme de gouvernement : un maire gère l'exécutif, et un conseil municipal (parfois appeléboard of aldermen) le législatif.
Lesvillages sont des localités situées à l'intérieur d'unetown incorporée ; ils peuvent être, ou ne pas être, incorporés. Dans le cas où il est incorporé, levillage est une municipalité, subordonnée à latown dont elle dépend, fournissant certains services (eau potable, police et pompiers, ramassage des déchets, éclairage des rues, entretien des cimetières, surveillance des normes des bâtiments), les autres relevant des autorités de latown. Lesvillages incorporés du Vermont sont administrativement similaires auxvillages de l'État de New York ; c'est le seul État deNouvelle-Angleterre à avoir desvillages incorporés. En2005, le Vermont comptait 37villages incorporés ; il y en avait plus du double autrefois : c'est dû au fait que la plupart desvillages ont, dans la seconde moitié duXXe siècle, cédé leurs attributions à leurstowns respectives, ne conservant qu'une existence nominale.
Le terme de« village » est parfois utilisé dans l'État pour décrire un hameau ou un quartier distinct dans unetown ou unecity ; ce peut être un centre-ville du même nom que l'entité dans laquelle il se situe (comme dans la quasi-totalité destowns), d'un nom connexe, ou à part. Latown of Brownington, par exemple, comprend les« villages » nommés Evansville, Brownington, et Brownington Center. Toutefois ces « villages » ne sont pas des municipalités incorporées, même si latown peut les reconnaître (par exemple avec des panneaux indicateurs).
Unvillage du Vermont a la possibilité de devenir unecity : dans ce cas, il est distingué de latown qui le comprenait et devient une municipalité clairement séparée. La plupart descities du Vermont sont d'anciensvillages plutôt que d'anciennestowns, d'où le fait qu'elles sont bien plus petites qu'unetown en superficie. Cette situation explique l'existence decities et detowns adjacentes partageant le même nom ; dans tous les cas, lacity était à l'origine la localité-centre de latown, avant de s'incorporer.
Ungore, dans le nord de laNouvelle-Angleterre, est une zone non incorporée, située dans un comté, qui ne fait pas partie d'unetown ; s'il est habité, il peut disposer d'attributions administratives limitées. Le Vermont compte 4gores ; parmi eux, un seul est habité (12 habitants).
En 2010, 73,7 % des Vermontois résidaient dans une zone à caractère urbain, dont 33,8 % dans une aire métropolitaine et 40,0 % dans une aire micropolitaine.
Avec 643 077 habitants en 2020, le Vermont était le49e État le plus peuplé des États-Unis. Sa population comptait pour 0,19 % de la population du pays. Le centre démographique de l'État était localisé dans l'ouest du comté deWashington dans la ville deWarren[10].
Entre 2010 et 2013, l'accroissement de la population (+ 885) était le résultat d'une part d'unsolde naturel positif (+ 2 567) avec un excédent des naissances (19 609) sur les décès (17 042), et d'autre part d'unsolde migratoire négatif (- 1 506) avec un excédent des flux migratoires internationaux (+ 1 474) et un déficit des flux migratoires intérieurs (- 2 980)[17].
Selon des estimations de 2013, 94,8 % des Vermontois étaient nés dans unÉtat fédéré, dont 50,5 % dans l'État du Vermont et 44,3 % dans un autre État (32,3 % dans leNord-Est, 4,6 % dans leSud, 4,2 % dans leMidwest, 3,2 % dans l'Ouest), 0,9 % étaient nés dans unterritoire non incorporé ou à l'étranger avec au moins un parent américain et 4,3 % étaient nés à l'étranger de parents étrangers (29,7 % en Europe, 28,5 % en Asie, 21,6 % en Amérique du Nord, 11,0 % en Amérique latine, 8,7 % en Afrique, 0,5 % en Océanie). Parmi ces derniers, 58,9 % étaient naturalisés américain et 41,1 % étaient étrangers[18],[19].
Le Vermont possède en outre le plus bas taux de crimes commis par habitant de tous les États-Unis.
Les Métis se décomposaient entre ceux revendiquant deux races (1,62 %), principalement blanche et amérindienne (0,72 %), et ceux revendiquant trois races ou plus (0,10 %).
Les non-hispaniques représentaient 98,53 % de la population avec 94,32 % de Blancs, 1,56 % de Métis, 1,26 % d'Asiatiques, 0,95 % de Noirs, 0,32 % d'Amérindiens, 0,02 % d'Océaniens et 0,09 % de personnes n'entrant dans aucune de ces catégories, tandis que lesHispaniques comptaient pour 1,47 % de la population[16].
Historique récent de la composition ethno-raciale du Vermont (en %)[20],[16]
1940
1950
1960
1970
1980
1990
2000
2010
Blancs
99,88
99,85
99,80
99,60
99,08
98,64
96,78
95,29
———Non hispaniques
98,52
98,12
96,16
94,32
Asiatiques (et Océaniens jusqu'en 1990)
0,01
0,01
0,04
0,10
0,26
0,57
0,86
1,27
———Non hispaniques
0,85
1,26
Noirs
0,11
0,12
0,13
0,17
0,22
0,35
0,50
1,00
———Non hispaniques
0,48
0,95
Autres
0,00
0,02
0,03
0,13
0,44
0,44
1,86
2,44
———Non hispaniques
1,61
2,00
Hispaniques (toutes races confondues)
0,65
0,65
0,90
1,47
En 2013, leBureau du recensement des États-Unis estime la part des non hispaniques à 98,5 %, dont 94,0 % de Blancs, 1,9 % de Métis, 1,2 % d'Asiatiques et 1,1 % de Noirs, et celle desHispaniques à 1,5 %[21].
L'État abrite la41e communautéjuive des États-Unis. Selon le North American Jewish Data Bank, l'État comptait 5 285Juifs en 2013 (1 855 en 1971), soit 0,8 % de la population. Ils se concentraient principalement dans les agglomérations de Burlington-South Burlington (2 500), Bennington (825) et Barre (550)[23].
LesHispaniques étaient principalement originaires duMexique (27,5 %), dePorto Rico (24,6 %), d'Espagne (7,6 %), deCuba (5,5 %), de laColombie (3,6 %) et de laRépublique dominicaine (3,1 %)[24]. Composée à 65,9 % de Blancs, 10,4 % de Métis, 3,6 % de Noirs, 2,0 % d'Amérindiens, 0,8 % d'Asiatiques, 0,2 % d'Océaniens et 17,0 % de personnes n'entrant dans aucune de ces catégories, la population hispanique représentait 12,5 % des Océaniens, 8,9 % des Métis, 8,3 % des Amérindiens, 5,3 % des Noirs, 1,0 % des Blancs, 0,9 % des Asiatiques et 74,5 % des personnes n'entrant dans aucune de ces catégories.
Les Métis se décomposaient entre ceux revendiquant deux races (94,3 %), principalement blanche et amérindienne (42,2 %), blanche et noire (21,9 %), blanche et asiatique (19,6 %) et blanche et autre (5,1 %), et ceux revendiquant trois races ou plus (5,7 %)[26].
Selon l'institut de sondageThe Gallup Organization, en 2015, 22 % des habitants du Vermont se considèrent comme « très religieux » (40 % au niveau national), 23 % comme « modérément religieux » (29 % au niveau national) et 56 % comme « non religieux » (31 % au niveau national)[28].
Le Vermont est un des États considérés comme les plus progressistes des États-Unis. Le Vermont fut l'un des quatre États américains constitués en tant que nation indépendante. Après avoir aboli l'esclavage dès1777[35],[36], il fut le premier État, durant larévolution américaine, à instaurer lesuffrage universel masculin blanc, sans condition de revenu, alors que les 13 États constitués adoptaient lesuffrage censitaire[37].
En1856, les électeurs du Vermont accordent 77 % de leurs suffrages àJohn Charles Frémont, premier candidat du jeuneParti républicain. De1856 à1960, les électeurs de l'État voteront systématiquement pour les candidats républicains, y compris lors del'élection présidentielle de 1912 où le présidentWilliam Howard Taft (37,13 %) est concurrencé par un républicain dissident, le populaire et progressisteTheodore Roosevelt (35,22 %). Lors del'élection présidentielle de 1936, le Vermont est le seul État, avec leMaine voisin, où les électeurs portent la majorité de leurs suffrages sur le candidat républicain,Alf Landon (56,39 %), qui se présentait contreFranklin Delano Roosevelt[38]. Il demeure avec le Maine le seul état à n'avoir jamais accordé ses grands électeurs à Franklin Roosevelt.
Ce n'est qu'en1964 que les électeurs de l'État votent pour la première fois pour un candidat issu du parti démocrate, en l'occurrenceLyndon B. Johnson contre le républicainBarry Goldwater. Cette alternance reste cependant isolée car dès1968, le républicainRichard Nixon supplante le démocrateHubert Humphrey (52,75 % contre 23,50 %) avant d'être plébiscité 4 ans plus tard.
En 1976, le candidatGérald Ford emporte l'État d'unecourte majorité, avec 102 085 suffrages contre 81 044 pour son adversaireJimmy Carter, vainqueur du scrutin au niveau national.
En1988,George H. W. Bush est le dernier républicain à remporter les suffrages des électeurs du Vermont. En1992, mettant un terme à une série de victoires républicaines quasi-ininterrompue de 136 ans,Bill Clinton devient le deuxième démocrate à remporter le Vermont. Avec 46,11 % des voix, il devance le président sortant Bush (30,42 %) et l'indépendantRoss Perot (22,78 %).
En2000,2004,2008 et2012, les électeurs de l'État ont plébiscité les démocratesAl Gore,John Kerry etBarack Obama, qui reçurent respectivement 50,6 %, 58,9 % et 67 %[39] du vote populaire dans cet État. Le Vermont fut par ailleurs le seul État américain où ne se rendit pas le présidentGeorge W. Bush durant ses mandats. Lesénat local ainsi que plusieurs villes ont voté des résolutions pour appeler à sonimpeachment[40],[41]. Il fut d'ailleurs le premier candidat républicain à entrer à laMaison-Blanche sans avoir remporté le Vermont.
LeParti républicain a longtemps dominé la vie politique interne du Vermont de1854, année de la fondation du parti jusqu'auxannées 1970. L'État était jusque-là essentiellement rural et les villes peu importantes ou négligées. L'urbanisation et l'immigration en provenance d'autres États américains, entamées dans les années 1960, modifièrent profondément le profil politique des électeurs de l'État. Les nouveaux résidents en provenance deNew York ou deBoston propagèrent des idées plus libérales ou progressistes. Parallèlement, en vertu d'une décision de la Cour suprême, les circonscriptions électorales furent rééquilibrées au profit des zones urbaines alors sous-représentées politiquement[42]. En conséquence, le petit Parti démocrate du Vermont commença à se développer et à engranger des succès électoraux, surtout après la victoire de Johnson dans l'État à l'élection présidentielle de 1964. Parallèlement, unParti progressiste du Vermont, situé très à gauche de l'échiquier politique mais comparable aux partis sociaux-démocrates scandinaves, émergea et obtint des représentants au Parlement local à partir desannées 1980 (sur un total de 150, 4 élus en 2002, 6 en 2004 et 2006). L'indépendantBernie Sanders se réclame du socialisme et est rattaché aux démocrates du Sénat. Il fut maire deBurlington et, en 2015, il se présente à l'investiture lors des élections primaires pour la présidence.
Du point de vue géographique, les villes deBennington,Burlington etBrattleboro sont considérées comme les principaux bastions démocrates de l'État. Les régions les plus favorables aux républicains sont généralement lecomté de Rutland, la région deBarre, une partie des banlieues nord de Burlington et leNortheast Kingdom[43].
Le Vermont est le premier État américain à avoir légalisé lesunions civiles homosexuelles par voie législative[44] à la suite d'une décision de la Cour suprême du Vermont qui, en 1999, avait enjoint à l'État du Vermont d'accorder le droit au mariage ou des droits équivalents aux coupleshomosexuels. Lalégislature du Vermont autorisa desunions civiles garantissant aux homosexuels presque tous les droits et les privilèges accordés aux couples traditionnels dans le cadre du mariage. Le, il devint le quatrième État américain à légaliser le mariage des coupleshomosexuels[45], en dépit du veto du gouverneur de l'État,Jim Douglas.
Le Vermont est également un desÉtats des États-Unis à ne pas appliquer lapeine de mort. Le, le gouverneurPeter Shumlin signe un projet de loi visant à établir une couverture d'assurance-maladie universelle pour tous les résidents du Vermont[46]. Le Vermont devient ainsi le premier État américain à jeter les bases d'un régime universel des soins de santé[47].
Les habitants du Vermont élisent tous les deux ans un gouverneur et un lieutenant-gouverneur. L'actuel gouverneur du Vermont est le républicainPhillip Scott. Il a succédé en au démocratePeter Shumlin, élu en 2010. Le lieutenant-gouverneur de l'État est David Zuckerman, il devient en 2016 le premier membre duParti progressiste du Vermont à remporter une élection à l'échelle de l'État.Trois des quatre autres principaux postes élus de l'Exécutif sont détenus par des démocrates.[réf. nécessaire]
Lalégislature du Vermont est composée d'uneassemblée générale divisée en deux chambres parlementaires: unechambre des représentants et unsénat. Tous les mandats des élus locaux du Vermont sont d'une durée de deux ans. Ladémocratie participative y est très développée : lesTown Meeting Day (assemblée générale des citoyens du Vermont) permettent de débattre des questions politiques.
Cette section est trop longue. Elle pourrait gagner à être raccourcie ou répartie en plusieurs sous-sections. Il est également possible que sa longueur crée un déséquilibre dans l'article, au point d'en compromettre laneutralité en accordant à un aspect du sujetune importance disproportionnée.
Il existe également un mouvement proposant l'indépendance du Vermont ou son rattachement au Canada pour en devenir la onzième province[49]. Un ouvrage deThomas Naylor, professeur d'économie à la retraite de l'Université de Duke et consultant pour le compte de la Russie au moment de l’éclatement de l'URSS[44], intituléGreen Mountain Manifesto, et sous-titréWhy and How Tiny Vermont Might Help Save America From Itself by Seceding from the Union a récemment été publié en soutien à l'avènement de la Deuxième République du Vermont (la première datant de 1777-1791). Il y écrit notamment ceci : « My own favorite fantasy would be for Vermont to join Maine, New Hampshire and the four Atlantic provinces of Canada to create a new nation I would call New Acadia (Novacadia)[50]. » (Mon rêve serait que le Vermont se joigne au Maine, au New Hampshire et aux quatre provinces maritimes du Canada afin de former une nation nouvelle que je proposerais d'appeler « Nouvelle Acadie »). Le mouvement séparatiste qu'il dirige s'appelleSecond Vermont Republic[51], il a été accusé d'être lié à des organisations racistes(en)néo-confédérées(en), comme laLeague of the South[52]. Selon Naylor, 8 % des citoyens du Vermont souhaitent que leur État quitte l'Union[44].
Le Vermont a toujours eu une politique fortement marquée dans les domaines de laprotection de l'environnement, les services sociaux et l'urbanisation.
Le Vermont est à la pointe des États américains en matière de protection de l'environnement. L'État a créé récemment l'Efficiency Vermont, (EVT), un organisme chargé de promouvoir les réductions de consommation d'électricité chez les particuliers comme dans les entreprises. Il applique strictement la normeEnergy Star. Une agence des ressources naturelles (Agency of Natural Resources) se préoccupe aussi de la qualité de vie dans le Vermont. De nombreux bâtiments et maisons ont reçu le labelEnergy Star dans cette région.
L'économie du Vermont repose sur l'agriculture et sur les industries agro-alimentaires. L'agriculture contribue à 2,6 milliards de dollars à l'économie locale[53]. La ferme laitière moyenne au Vermont produit 1,3 million de livres de lait annuellement en 2008[54]. Ce lait est transformée en divers produits : beurre, fromage, crème glacée et chocolat. Une quantité importante de ces produits est livrée sur le marché de Boston.
Le Vermont est également le principal producteur desirop d'érable des États-Unis. Environ 2 000 producteurs de produits de l'érable sont établis dans l'État en 2010[55].
Le tourisme est une industrie importante. En 2005, il y aurait eu 13,4 millions de voyageurs dans l’État du Vermont et les dépenses de ses voyageurs seraient approximativement de 1,57 milliard de dollars[60].
La vocation touristique du Vermont est assurée par les paysages et les activités de plein air sur lelac Champlain et dans lesmontagnes. Celles-ci attirent de nombreux citadins de lamégalopole voisine, leBosWash.
La bibliothèque Carnegie Fletcher à Burlington conserve le Registre national des lieux patrimoniaux.
Les tout débuts du tourisme au Vermont étaient les premiers hôtels de villégiature qui se sont développés autour de sources minérales. Ces hôtels promettaient la guérison d'une variété de maladies dans une atmosphère de détente et de relaxation. Dès 1781, Clarendon Ressorts ouvre ses eaux médicinales au public, et au cours des décennies suivantes un nombre important d'hôtels de villégiature sont établis autour de grandes «sources-miracle». L'arrivée du chemin de fer stimule l'essor des hôtels de village. Vers la même époque, les premiers sentiers sont construits dans les montagnes Vertes, menant à des « maisons sommet » construites pour accueillir les visiteurs en quête d'air frais et vues imprenables (la plus célèbre étant l'hôtel Mont-Mansfield àStowe, ouvert de 1863 à 1957).
Le Green Mountain Club est créé en 1910 pour développer un réseau de sentiers le long de la crête principale des Montagnes vertes. Pendant les années de laGrande Dépression, leCivilian Conservation Corps construit des abris rustiques et ouvre des sentiers. Dans les années 1950, la popularité croissante du camping va commencer à éclipser les hôtels de villégiature. L'arrivée de l'automobile contribue au tourisme de masse où les vacanciers ne dépendent plus de la voie ferrée et peuvent s'aventurer dans l'arrière-pays du Vermont à la recherche de terrains de camping isolés. Les cabines (petits motels typiquement nord-américains) sont construites en nombre croissant dans de nombreux villages. Selon le recensement de 2000, près de 15 pour cent de toutes les unités de logement dans le Vermont étaient vacantes et classées« pour une utilisation saisonnière, récréative ou occasionnelle »[61]. Ceci serait le deuxième pourcentage plus élevé des États-Unis, après l'État du Maine.
Dans plusieurs villages du Vermont, des maisons de vacances appartenant à des résidents de Boston et de New York constituent le gros des habitations. Selon une estimation, à partir de 2009, 84 pour cent de toutes les maisons deLudlow, étaient détenues par des non-résidents du Vermont[62]. Fait inusité, Montpelier est la seule capitale d'un État américain à ne pas avoir de restaurantMcDonald's[44].
Aujourd'hui à chaque hiver, des milliers de touristes fréquentent les nombreuses stations de ski du Vermont comme Burke Mountain Ski Area, Bolton Valley,Stowe, Smugglers Notch, Killington Ski Resort, Mad River Glen, Sugarbush, Stratton,Jay Peak, Okemo, Suicide Six,Mount Snow et Bromley. Ces centres de ski ont reçu 4 125 082 visites durant l'hiver 2009–2010[63].