LeVeda (ou lesvédas[a]) est un ensemble de textes qui, selon la tradition, ont été révélés (par l'audition,Shruti) aux sages indiens nommésRishi. Cette « connaissance révélée » a ététransmise oralement debrahmane à brahmane au sein duvédisme, dubrahmanisme, et de l'hindouisme jusqu'à nos jours sur une période indéterminée.
L'origine dans le temps des textes védiques est une question qui est l'objet de débats tant en Inde que parmi les indianistes européens. Pour les auteurs européens, les premiers textes de la tradition védique auraient été composés à partir duXVe siècle av. J.-C., Des auteurs indiens proposent une datation plus ancienne basée sur l'assèchement de la rivière principale, laSarasvatî, asséchée en 1900 av J-C. Pour marquer l'unité du Veda qui se manifeste en une multiplicité de textes, la tradition hindoue nomme « Triple Veda » l'ensemble des trois premiers recueils de textes : un recueil de poèmes (stances) forme leRig-Veda, un recueil de chants rituels leSama-Veda, une collection de formules sacrificielles leYajur-Veda. Une famille de brahmanes nomméeAtharva donne son nom à l'Atharva-aṅgiras, livre demagie blanche et noire, qui est accepté comme constituant du « Quadruple-Veda », sous le nom deAtharva-Veda, après une longue période decontroverses.
Le passage du védisme au brahmanisme commence avec la rédaction desBrāhmaṇa, spéculations rituelles en prose. Et la transition du brahmanisme à l'hindouisme s'accompagne de la rédaction desĀraṇyaka puis desUpaniṣad. La compilation de ces textes est attribuée au sageVyāsa, et les parties les plus récentes des écritures du Veda dateraient duVe siècle av. J.-C.[1]. Ce corpus littéraire, un des plus anciens que l'on connaisse, est la base de lalittérature indienne. Ces textes, qui traitent durituel et dephilosophie, contiennent des passages qu'étudieront l'astrologie et l'astronomie, pour tenter de dater ces textes.« La tradition du chant védique » a été proclamée en 2003 puis inscrite en 2008 par l'UNESCO sur laliste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité[2].
Le mot « Veda » (invariable) est latranslittération en français dusanskrit वेद (devanagari), qui signifie « vision » ou « connaissance »[3]. Dans les textes en français on trouve aussi la forme « véda » (pluriel « védas »)[a].
Le thème nominal indo-aryenveda-, passé tel quel ensanskrit (वेद) ajoute une voyelle thématique-a à la racineVID- transformée enVED- par alternance vocalique:VID- > VED- > veda-[8].
PourJean Varenne, lelexèmeVID- donne deux thèmes verbaux différenciés mais de sens complémentaires :VID- > VED- > VET- > vetti (il sait) etVID- > VIND- > vindati (il trouve :hij vindt en néerlandais,he finds en anglais,er/sie findet en allemand)[9].
Lasémantique du nomveda- s'étend donc du sens de « découverte, révélation » qui correspond à l'expérience des premiers sages védiques qui entendirent le son primordial manifesté par le Veda originel, jusqu'au sens de « science,savoir » donné aujourd'hui par l'hindouisme à ce mot.Louis Renou étend ainsi la traduction du motveda- : « connaissance, science, notamment science sacrée, textes sacrés, Saintes Écritures, Veda au nombre de quatre ou de trois »[10].
Veda est un mot hérité du vieil-indien[11] passé ensuite dans la langue sanscrite, qui peut se traduire par « vision » ou « connaissance »[12]. En tant que concept de la culture indienne archaïque, leVeda est une puissance agissante fondamentale qui se manifeste dans l'intuition cognitive de l'ordre cosmique par des hommes inspirés[13]. On y trouve certaines tendances aumonisme[14]. Ils ne conçoivent donc aucune séparation au sein d'un mondeunitaire, mondecyclique car sans commencement et sans fin, mondedynamique car ils perçoivent les phénomènes naturels et mentaux comme des manifestations de forces cachéesnumineuses[15]. En cohérence avec cette mentalité, les indiens de tous les temps considèrent aussi leVeda comme unique, dynamique et incréé.
La coopération duVeda aux cycles cosmiques permet à laculture indienne d'y accrocher les phases de son évolution. LeVeda est considéré, dès l'origine, comme manifestation des régularités de l'ordre cosmique dans l'écoute attentive des sages primordiaux (laShruti desRishi). Cette « écoute » marque la naissance duvédisme, pour lequel le rituel duyajña[16] est le « nombril » de la manifestation duVeda, centrée sur lavedi, une excavation superficielle recouverte d'herbebarhis[17]. LeVeda reste toujours cette force agissante singulière qui manifeste le fondement dynamique de l'univers.
Après les SagesRishi primordiaux, le védisme, le brahmanisme, puis l'hindouisme considèrent tous l'unicité et la perpétuité duVeda, manifesté dans l'expression de leurs vœux (vrata) qui fleurissent dans une multitude de « poèmes » (rig) transmisoralement en recueils (saṃhitā), car seule la récitation consciente et correcte et à haute voix prend valeur deVeda. « Le mortel qui par le feu sacré, par l'invocation, par leVeda, par l'offrande, par les rites pieux, honoreAgni, obtient des coursiers rapides et vainqueurs, et une gloire éclatante »[18] ainsi chanteSobhari, fils deKaṇva.
L'origine dans le temps des textes védiques est une question qui est l'objet de débats tant en Inde que parmi les indianistes européens. La principale difficulté est l'inconnue de la longueur d'une tradition orale qui a précédé la fixation par l'écriture. Pour certains auteurs européens, les premiers textes de la tradition védique sont composés à partir duXVe siècle av. J.-C.[1],[19] et sont progressivement réunis en collections nomméesSaṃhitā.
Pour des auteurs indiens commeLokamanya Bâl Gangadhar Tilak, l'origine remonte beaucoup plus loin. Celui-ci, dans son livreOrion ou Recherches sur l'Antiquité des Vedas écrit en 1893 s'efforce, à l'aide d'observations astronomiques tirées desVeda-saṃhitā, de démontrer, pour certains des « hymnes », une datation reculant d'au moins quatre mille ans, voire davantage[20].
LesRishi (ṛ ṣi enIAST, ऋषि endevanāgarī) sont les sages primordiaux mythiques qui écoutent, et entendent leṛ ta[26], rythme du cosmos manifesté dans le cours régulier des étoiles (ṛ kṣa) et la succession régulière des saisons (ṛ tu).
L'écoute perpétuelle (Shruti) de l'ordre éternel (ṛ ta) permet auxRishi[27] de connaître (Veda) cet ordre et de trouver (Veda) les moyens de l'exprimer en strophes (ṛ cā) rythmées, bien mesurées, qui se transmettent régulièrement de bouche à oreille jusqu'aux indiens d'aujourd'hui[28] et les dépassent, éternellement transmises aux générations hindouistes à venir car, « Aryas pères d'une heureuse lignée, puissions-nous chanter longtemps encore dans le sacrifice »[29].
Le motShruti (écrit श्रुति endevanāgarī et transcritśruti enIAST) est construit sur la racine sanscriteŚRU- qui signifie « écouter, entendre, apprendre »[30]. L'adjonction d'un suffixe-ti permet de construire un nom féminin signalant une action,śruti est littéralement une « audition » qui manifeste une « révélation »[31]. LaShruti révèle leVeda, l'écoute mène à la découverte et au savoir[32]. CetteShruti est le fruit d'une cognition intuitive de la vérité éternelle[33] par des sages inspirés nommésRishi (ṛṣi).La littérature indienne classique comprend deux catégories de textes, les textes « sacrés » qu'elle rattache à laShruti, écoute des manifestations duVeda, et les œuvres profanes nées de l'inventivité humaine, transmises par laSmriti, la mémorisation.
Aujourd'hui encore ils ne sont transmis qu'oralement[34] par une technique mnémonique unique, mot par mot, syllabe par syllabe, une technique plus fiable encore que la retranscription, qui tourne vite au téléphone arabe. Les premiers traducteurs européens du Triple Veda le considèrent comme un ouvrage de poésie lyrique, et nomment « hymnes » les stances duRig-Veda[35]. Pour la culture indienne, ces textes fondamentaux intègrent le Veda, « connaissance » absolue, qui s'exprime par le son primordial de l'univers révélé auxRishi, et le murmure produit par son activité modulé dans l'expression orale du contenu littéraire desSaṃhitā.
La multiplicité desVeda-saṃhitā et des textes « sacrés » qui s'intègrent ensuite progressivement auVeda incite certains érudits à nommer « les vedas » les différentesSaṃhitā et les textes subséquents qui s'y rattachent, tels lesBrahmana, lesAranyaka, lesUpanishad.
Prise au sens large, la mémorisation (Smriti) de textes « profanes » inclut différentes collections deSutra, des textes explicatifs de techniques védiques également écrits sous la forme desutra, des traités légaux ditsDharmashastra, des textes éthiques ditsNitishastra, et des textes épiques tels leMahābhārata et leRamayana[36].
Les trois premières collections, dont l'ensemble se nomme Triple-Veda pour bien souligner l'unité duVeda[37], sont les stances védiques duRig-Veda, les chants védiques duSama-Veda, et les formules védiques sacrificielles duYajur-Veda.
LesSaṃhitā (devanagarī : संहिता) du Triple Veda sont :
LaRigveda-saṃhitā (devanāgarī : ऋग्वेद) contient des hymnes pour féliciter et appeler lesdevas. LeRig-Veda est le recueil de base dont sont dérivés les autresVeda-samhitas. Il comporte 1028 hymnes répartis en 10462 stances, le premier étant dédié àAgni, protecteur duRig-Veda. Ils constituent un trésor poétique source d'inspiration de prières ou de récitations liturgiques.
LaSāmaveda-saṃhitā consiste principalement en stances tirées duRig-Veda et adaptées à la récitation chantée. C'est un cantique avec des notations musicales et des indications de mélodies.
LaYajurveda-saṃhitā regroupe des formules en vers et en prose mêlés, directement affectés au culte et disposés dans l'ordre où elles sont utilisées lors des cérémonies de la liturgie.
Le premier texte à intégrer leVeda après les troisSaṃhitā nommé Triple-Veda est l'Atharvaveda-saṃhitā, recueil de textes utiles aupurohita- (protecteur, homme-médecin) mais non utilisés au cours du rituel desyajñâ (sacrifices védiques).
LaAtharvaveda-saṃhitā contient des charmes magiques de longue vie, contre la maladie, la possession démoniaque, pour gagner l'amour d'autrui ou la richesse.
Beaucoup plus tard, ce quatrième recueil, l'Atharva-Veda (de « Atharva », nom d'une famille de prêtres) fut progressivement accepté comme intégrante du Quadruple-Veda.
LesVeda-samhitas permettent de connaître les bases de la culture desAryens. Ils font référence aux ennemis des Aryens comme étant les Dâsas (démons) ou Daysus (barbares, bandits, brigands), que certains indianistes décrivent comme noirs de peau (peut-être lesDravidiens)[38]. Cependant, aucun hymne ne le mentionne. Les Aryens constituent des monarchies tribales dirigées par le raja (râja), terme apparenté au latin « rex ». Il partage sa souveraineté avec deux conseils de tribu, lasabhâ et lasamiti, qui participent à son élection. Il est assisté par un général (senâni) et un grand prêtre officiant (purohita) qui, par des sacrifices, assure la prospérité de la tribu et sa victoire à la guerre.
Dès l’âge védique se constituent les quatre grandes divisions de la société aryenne (varna) : les brahmanes (prêtres), leskshatriya (guerriers), lesvaishya (paysans) et lesshudra (serfs). La famille constitue la cellule de base de la société, le village est fréquemment décrit comme le regroupement d’une lignée plutôt que comme un regroupement territorial.
La religion védique est une religion sociale et non individuelle[39]. À l’âge de sept ans, le jeune garçon, élevé jusque-là par les femmes dans legynécée[40], reçoit l’initiation (upanayana) et doit ensuite commencer à apprendre ses devoirs religieux. Un maître lui enseigne des rites en lui faisant répéter des formules, tout en relatant les mythes qui les expliquent. À dix-sept ans, alors qu’il maîtrise le savoir religieux (Veda), il se marie. Les filles ne sont pas exclues de l’initiation, du moins dans la plus haute antiquité, car « à l'époque védique, [la femme] a, à tout égard, été tenue pour l'égale de l'homme. Au même titre que lui, elle était investie ducordon sacré ; comme [l'homme], elle recevait l'enseignement spirituel (plusieursUpanishad ont été composées par des femmes)[41]. »
La religion domestique comporte un certain nombre de rites obligatoires comme l’agnihotra, sacrifice quotidien qui consiste en une libation de lait fraîchement trait avant le lever du soleil, puis le soir. Un groupe important de rites, réservé à une élite d’initiés, s’organise autour de la consommation d’un breuvage sacré, leSoma (obtenu à partir d'une plante, encore indéfinie aujourd'hui dont les effets sont décrits dans RV IX. 113 et RV X 119).
Après une période d'écoute (laShruti desRishis), suivie d'une période de découverte de la puissance cosmique fondamentale manifestée dans le rituel védique (première forme duVeda), naît une période d'intelligence spéculative qui mène les brahmanes à réfléchir sur l'importance d'un pouvoir affermissant fondamental (lebrahman)[42].
Par leurs interprétations dubrahman, les brahmanes tentent d'expliquer les spécificités rituelles duyajña, le sacrifice védique, manifestées dans les stances (Rik) proclamées par l'officianthotṛ, dans les mélodies (Sama) chantées par l'officiantudgātṛ, et dans les formules variées (Yajus) utilisées par l'officiantadhvaryu. Le fruit de leurs recherches est consigné dans un ensemble d'écrits nommésBrāhmana (ब्राह्मण), dont l'écriture s'étale entre leXe et leVIIe siècle avant l'ère courante.
Ce sont des commentaires en prose du Triple-Veda. Ceux relatifs à laRigveda-samhita sont lesAitareya-brahmana etKausitaki-brahmana. Ceux qui concernent laSamaveda-samhita sont lesPañcavimsha-brahmana etJaiminiya-brahmana. Ceux qui s'attachent à commenter laYajurveda-samhita sont lesTaittiriya-brahmana etShatapatha-brahmana, et certaines parties en prose de laYajurveda-samhita, initiatrices de ce nouveau mode de pensée de l'Inde ancienne.
Plusieurs branches (shakha) de brahmanes distinctes conservent desVeda-samhita et lesBrahmana qui leur sont relatives comme un trésor de famille. Ces branches (shakha) se nommentAitareya,Kausitaki,Jaiminiya,Taittiriya. LesShatapatha-brahmana connaissent deux recensions, celle de lashakha desKanviya et celle desMandhyandina.
Le contenu desBrahmana présente des explications et des étymologies préscientifiques, des combinaisons numériques, diverses classifications entrecoupées de mythes et fables anciennes, qui tentent de justifier tous les détails du rituel védique[43].
La littérature du brahmanisme complète ensuite lesBrahmana par des recueils desūtra. La tradition indienne considère ces textes comme produits de la mémorisation humaine (Smriti) et non comme émanations de l'écoute du Veda (Shruti) exception faite desShrautasûtra.
LesShrautasûtra et particulièrement lesLatyayana-shrautasûtra contiennent les plus ancienssûtra de cette tradition, destinés à guider les officiants dans l'exécution la plus juste des modalités du rite védique.
LesGrihyasûtra commentent l'activité dupurohita, guérisseur durâja père de famille[44],[45]. Cessūtra ne concernent donc pas le rituel du sacrificeyajña. Des recensions remarquables degrihyasûtra sont celles des lignées brahmaniquesApastambiya,Ashvalayana,Baudhayana(en),Gobhila,Hiranyakesi,Paraskara, etShankhayana[46].
LesKausika-sûtra intègrent l'Atharvaveda-samhita et contiennent deux catégories d'explications, celles relatives au rituel domestique (Grihya) et celles relatives aux rites magiques[47].
L'hindouisme conçoit peu à peu lesdevas comme des personnes, qu'il n'hésite pas à représenter par l'iconographie auparavant inconnue, et culmine dans labhakti.Différents textes s'ajoutent ensuite au premier corpus de textes védiques,lesĀranyaka etlesUpanishad qui marquent la transition du védisme à l'hindouisme, et sont considérés par chaque nouvelle couche culturelle comme intégrant le Veda, unique et éternel.
LesĀranyaka (आरण्यक), contiennent les explications ésotériques et mystiques desmantra.
Le ritualisme cesse progressivement d'être le seul souci des brahmanes, il semble ne pas satisfaire leur psychisme en quête d'explications philosophiques plus profondes. Certains d'entre eux se retirent dans les forêts pour méditer. Et pour écrire dans les « textes de la forêt » (Aranyaka) un savoir ésotérique considéré dangereux pour les tenants du rituel védique traditionnel. Ces écrits forment la transition entre le brahmanisme et l'hindouisme ancien.
LesUpanishad (उपनिषद्), contiennent des textes philosophiques et métaphysiques traitant de la nature et du rapport de l'âme (atman) à l'esprit suprêmeBrahman. Le canonMuktika recense 108 Upanishads dont la composition s'étale de -800 à 1300 de notre ère. On distingue traditionnellement douzeUpanishads majeures ou principales et quatre-vingt-seize Upanishads mineures réparties en six catégories[48].
ChaqueVeda-samhita s'élargit progressivement en divers livres de loi et manuels rituels qui dépendent de lui : leDharmashastras,Grihyasutras, etc., mais la plupart des érudits ne les considèrent pas comme partie intégrante de la littérature issue de laShruti ou deVeda en prose. Ils rattachent ces textes à la mémorisation (Smriti) de sciences humaines « profanes ».
Le védisme utilise un ensemble de notions exprimées par des mots que l'hindouisme recevra en héritage, qu'il « remplira » de conceptions nouvelles et inconnues des anciensarya.
Le védisme ne connait d'autres auteurs auxVedas que les septrishi traditionnels. L'hindouisme attribue la rédaction des textes anciens àVyâsa (le compilateur) à qui l'on assigne aussi la rédaction de l'épopéeMahâbhârata[49],
Pour le védisme, ledeva est littéralement l'action brillante, lumineuse, d'un des pouvoirs imprévisibles durita (DIV signifie illuminer comme le jour, mais aussi jouer aux dés, etdeva est l'action deDIV). Les puissances agissantes sont grammaticalement nommées au masculin ou au féminin, mais ne sont pas des « déesses » commeJunon ouVénus chez les Romains.
Dans le védisme, lebrahman est cette énergie durita dont la fonction est de fonder l'ordre, de le fixer, et non une personne ou une chose. L'hindouisme intègre son incarnationBrahmâ au sein d'unetrimûrti (Brahmâ,Vishnou,Shiva).
Dans le védisme, lesdévas constituent une véritable société.Agni était le prêtre actuel.Mitra symbolise l’alliance entre les hommes et les demi-dieux, etVaruna, le châtiment que méritent ceux qui la rompent. Ils sont assistés d’Aryaman et deBhaga. Mitra garde la lumière, Varuna préside à la nuit.Indra détient la fonction guerrière. D’après le Ṛgveda, il y a 33 dieux, mais ce nombre est incomplet[50]. Ce chiffre, symbolique, de 33 se retrouve dans la Bṛhadāraṇyaka Upaniṣad (3, 9, 1) : « Le nombre des dieux est celui mentionné par les Écritures. Leur nombre est trois cent trois et trois mille trois. »[51]. Dans l’hindouisme tardif, il est représenté par le nombre de 33 crores (330 000 000)[52].
Ces différences ne sont pas des oppositions mais le résultat d'une lente évolution des mentalités en Inde. Védisme, brahmanisme et hindouisme considèrent tous que le Veda est unique et éternel, mais que ses manifestations au cours du cycle cosmique prend un nombre infini de nuances.
Cette section est vide, insuffisamment détaillée ou incomplète.Votre aide est la bienvenue !Comment faire ?
En 1966, laCour suprême de l'Inde a décrété le cadre de la foi hindoue en sept points. Le premier point part de « l’acceptation respectueuse des Vedas en tant que plus Haute Autorité sur les sujets religieux et philosophiques et l’acceptation respectueuse des Vedas par les penseurs et philosophes hindous comme base unique de la philosophie hindoue »[53],[54]. Cependant, l'UNESCO constate que si le Veda joue toujours un rôle important en Inde, seules treize branches védiques sur les mille jadis existantes sont toujours présentes[55].
↑A. Z. Caland,Altindisches Zauberritual, Amsterdam 1900.
↑Maurice Blondel, dans leVocabulaire technique et critique de la philosophie de André Lalande, page 171, dit : « Connaître etconnaissance diffèrent surtout decroire etcroyance en ce que ces derniers termes impliquent que le motif de l'adhésion ne réside pas dans la clarté directe et intrinsèque de l'objet considéré ».
↑Jan Gonda,op. cit., page 172, « Les cérémonies avaient lieu soit dans la maison de celui qui prenait l'initiative du sacrifice, soit sur un terrain avoisinant, où celui-ci (au sud du feu âhavanîya), sa femme et le prêtre brahmane prenaient place; le lit sacrificiel (vedi), morceau du champ légèrement creusé et recouvert ensuite d'herbe à sacrifices (barhis), se trouvait au milieu. »
↑Michel Angot,L'inde, Éd. PUF-Clio (collection « Culture guides »), 2012, voir le début de la section « Les religions védiques (entre c. 1500 et c. 500 AEC) ».(ISBN9782130576273).
↑L'origine polaire de la tradition Vedique. Lokamanya Bâl Gangadhar Tilak . Traduction française aux éditions Archè, 1991.
↑Jan Gonda,opus citatum, page 58: « Çraddhâ, qui selon ÇB 12, 8, 2, 4 est une forme de consécration (Dîksâ) et parfois (cf. Rk 10, 151) reçoit un culte comme une déesse, est même appelée Première-née de Rta, soit première et plus importante manifestation de la structure harmonique de l'univers (TB 3,12, 3, 2) ».
↑la mentalité desRishi n'a pas encore inventé les notions deDeus, ou d'Esprit, ou detranscendance, car leur penséemoniste ne crée aucune division dans leur monde (pas même celle descastes, invention ultérieure elle aussi).
↑Jan Gonda,op. cit., page 19: « Ce « savoir », qui, d'après la tradition indienne, est éternel, n'a été que formulé par la divinité et « contemplé » aux origines par des sages inspirés (Rsi's), est né pour la majeure partie dans des familles de chanteurs brahmanes, à partir de la croyance populaire et a été transmis dans les « écoles » des brahmanes, les détenteurs de la science sacerdotale et ésotérique, pendant très longtemps sous la seule forme orale. ».
↑Jean Varenne,op. cit., page 38, traduitśruti par révélation.
↑Jean Varenne,op. cit., page 127 : le thème nominal indo-aryenveda, passé tel quel en sanskrit, ajoute unevoyelle thématique-a à la racineVID transformée enVED par alternance vocalique :VID > VED > veda. LelexèmeVID donne aussi deux thèmes verbaux différenciés mais de sens complémentaires :VID > VED > VET > vetti (il sait) etVID > VIND> vindati (il trouve :hij vindt ennéerlandais,he finds enanglais.Veda peut se traduire « savoir » ou « trouvaille » (on nommera « trouvères » certains poètes du Moyen Âge) ou « découverte ».
↑Jan Gonda,op. cit., page 132 : « Les Çrautasûtras déclarent reposer sur la Çruti (c'est-à-dire l'« Audition » de la vérité éternelle par des sages inspirés des premiers temps) ».
↑Alexandre Langlois,Rig-Veda ou Livre des hymnes, éditions Jean Maisonneuve, Paris 1872.
↑James S. Bare, articleSmriti dansThe Perennial Dictionary of World Religions (Abingdon), page 696.
↑manifesté au travers d'une multitude de traditions et de textes véhiculés successivement par lesrishi, lesarya (aR-ya né duR., de l'ordre), les brahmanes, les hindous médiévaux, puis ceux de l'èreinternet.
↑Margaret et James Stutley,A dictionary of Hinduism - its mythology, folklore and development, 1500 BC - AD 1500, Routledge & Kegan Paul London and Henley, 1977(ISBN0-7102-0587-2).
↑Le plus beau fleuron de la discrimination, Viveka-Cûdâ-Mani, par Sri Sankarâcârya, d'après la traduction anglaise du Swâmi Mâdhavânanda, par Marcel Sauton, Adrien Maisonneuve éditeur, p.2
↑James Helfer, de l'Université Wesleyan (États-Unis), dansThe Perennial Dictionary of World Religions (Abingdon), pages 117 et 118.
↑Jan Gonda,Inleiding tot het Indische Denken, Antwerpen 1948.
Alexandre Langlois,Rig-Véda ou Livre des hymnes, 646 pages, Maisonneuve et Cie, 1872, réédité par la Librairie d'Amérique et d'Orient Jean Maisonneuve, Paris 1984,(ISBN2-7200-1029-4)
Sarah Combe :Un et multiple. Dieux et Déesses, mythes, croyances et rites de l'Hindouisme., 2012, Éd.Dervy,(ISBN978-2844549556)
Kireet Joshi :Introduction au Véda, 2010, Éd. Press,(ISBN8187373180).
Monographies :
Lokamanya Bâl Gangâdhar Tilak,Orion ou Recherches sur l'Antiquité des Védas (original écrit en 1893), 240 pages, Éditions Archè, Milan 1989, distributeur français : Les Belles Lettres.
Gerhard J. Bellinger,Knaurs Grosser Religions Führer, 1986, traduction française préfacée parPierre Chaunu sous le titreEncyclopédie des religions, 804 pages, Librairie Générale Française, Paris 2000, Le Livre de Poche,(ISBN2-253-13111-3)
Jan Gonda,Die Religionen Indiens, Band 1: Veda und älterer Hinduismus, 1960, traduction françaiseVédisme et hindouisme ancien. Traduit de l'allemand par L. Jospin, 432 pages, Payot, Paris 1962, ISBN (épuisé en français)