Au cours de l’Exode du peuple hébreu depuis l’Égypte vers laterre promise, pendant l’ascension dumont Sinaï parMoïse pour recevoir lesTables de la Loi, lesHébreux, nouvellement libérés du joug dePharaon, pressentAaron de leur montrer un dieu qui puisse les guider[1].
Aaron commande alors au peuple hébreu de briser les boucles d'oreilles en or des femmes et des enfants, afin qu'il puisse fondre unveau qu'ils désignent et adorent comme dieu[2], à l’imitation du taureauApis qui était adoré enÉgypte.
Lorsque Moïse descend du mont Sinaï et qu’il voit les Hébreux adorer une idole, ce qui est interdit par leDeuxième Commandement, il est pris d’une colère si grande qu’il fracasse les Tables de la Loi sur un rocher.
Dieu ordonne alors à Moïse de tuer tous ces mécréants, et Moïse transmet cet ordre à ceux qui, parmi son peuple, lui sont restés fidèles[3].
Le roi fondateur duroyaume d'Israël,JéroboamIer, après leschisme politique qu'il a provoqué, fait ériger àDan etBéthel, aux deux extrémités de son nouveau royaume, des veaux d'or en tant que symboles de Dieu.
Craignant que son peuple se réunisse auroyaume de Juda,Jéroboam organise un nouveausacerdoce et enjoint à la population de ne plus aller au culte autemple de Salomon, mais plutôt de se convertir à l'idolâtrie et d'apporter des offrandes aux sanctuaires qu'il vient d'ériger, renforçant ainsi l'indépendance politique duroyaume d’Israël vis-à-vis deJérusalem, du Temple et des prêtres. Cette politique est ensuite suivie par presque tous lesrois d’Israël.
Il y a trois récits de l'épisode du veau d'or du livre de l'Exode : le premier se trouve à lasourate 2, versets 91 et 92, le second à lasourate 7, versets 148 à 152, et le troisième à lasourate 20, versets 86 à 97.
Jacqueline Chabbi juge ces récits« passablement contradictoires », défendant la thèse de la Thora uniquement, où celui de la sourate 20 (mecquoise) innocente les « fils d'Israël », peuple de Moïse, et introduit un personnage énigmatique, celui duSamaritain (al-Sâmiri), qui les pousse à construire le veau. Celui de la sourate 7 est en« contextemédinois, à un moment où manifestement la polémique deMahomet avec lestribus juives de l'oasis a déjà éclaté et atteint une grande virulence. La narration est beaucoup plus en phase que la première avec le déroulé de l'action du récit biblique. […] Cette fois en effet, les fils d'Israël ne sont pas innocentés, mais directement mis en cause[4]. »
L'apparente contradiction peut cependant être levée en considérant le verset 153 de lasourate 7 :
"Ceux qui ont fait de mauvaises actions et qui ensuite se sont repentis et ont cru... ton Seigneur, après cela est sûrement Pardonneur et Miséricordieux."
Selon le biblisteThomas Römer, l'histoire du veau d'or, couramment interprétée comme une condamnation dupaganisme et dupolythéisme, est en réalité un récit qui condamne les représentations du dieuYHWH dans une perspectiveaniconiste. En effet le veau représente ici YHWH sous une forme de taureau tel qu'il a pu être vénéré en Israël à la manière deBaal enOugarit et non une autre divinité[5].
L'artiste anglaisDamien Hirst a réalisé une sculpture nomméeThe Golden Calf ; celle-ci fut vendue aux enchères pour 10,3 millions de livres sterling en 2008[6].
Mooby the Golden Calf est un personnage de fiction duView Askewniverse, un univers de fiction créé parKevin Smith et représenté dans des films, séries et bande dessinées. C'est un personnage allégorique dénonçantMcDonald's,Mickey Mouse etDisney en général[6].
DansPeer Gynt, drame poétique du NorvégienHenrik Ibsen, le héros fait directement allusion au veau d'or, pour exprimer comment ses compagnons de voyage l'idolâtrent sans raison valable. « J'avais besoin d'amis pour former un chœur de danseurs autour de mon autel au veau d'or[7]... »
Golden Calf est une chanson issue de l'albumThe Study on Falling d'Asaf Avidan.