Vayera (וירא –Héb. "Et Il apparut",premier mot de la parasha) est la quatrièmesection hebdomadaire du cycle annuel delecture de la Torah selon lejudaïsme. Elle se compose deGenèse18:1–22:24. LesJuifs de laDiaspora le lisent le quatrièmeShabbat suivantSim'hat Torah, généralement en octobre ou en novembre.
Dieu apparaît àAbraham, fraîchement circoncis. Il accueille trois hommes, en réalité trois anges, dont l'un pour lui annoncer la naissance de son filsIsaac et deux pour détruire les villes voisines deSodome etGomorrhe. Abraham plaide en faveur des deux villes, obtenant qu'elles soient sauvées s'il s'y trouve dix justes. Cependant, seulLoth accueille les visiteurs avec hospitalité, ce qui lui vaut l'hostilité de la foule. Les anges sauvent Loth et ses deux filles tandis qu'un déluge de feu et de soufre s'abat sur les villes. Loth se réfugie à Tsoar puis dans une caverne, où ses filles ne rencontrant pas d'homme, le saoûlent et s'accouplent à lui. De ces relations incestueuses naîtrontMoab etAmmon.
Abraham s'installe chezAbimelekh roi des Philistins, où Sarah est convoitée une fois de plus par le potentat local. C'est là que naît Isaac.Sarah obtient d'Abraham le renvoi deHagar et son filsIsmaël, qui manquent de mourir dans le désert, mais Dieu leur dévoile une source d'eau. Ismaël s'installe dans ledésert de Paran.
Dieu éprouve Abraham en lui demandant de Lui présenter Isaac. Abraham s'exécute, mais au moment où il alié Isaac sur l'autel et s'apprête à le sacrifier, un ange l'arrête.
On annonce à Abraham la naissance deRivka[1].
La lecture de la parasha à lasynagogue le chabbat est traditionnellement divisée en sept sections, pour lesquelles un membre différent de la congrégation est appelé à lire. La première lecture, lerishon, échoit traditionnellement à uncohen, la seconde, appeléesheni, à unlevi, les suivantes à unisraël (ni cohen ni levi). La septième section comporte une sous-section, lemaftir, qui est lu par la personne qui lira ensuite lahaftara.
Les sections de la parashat Vayera sont:
Visite de l’Eternel àAvraham assis devant sa tente lorsque trois hommes se présentent devant lui. Hospitalité d’Avraham. L’Annonce faite àSarah. Sarah en rit en raison de son âge et de celui de son mari.
Avraham informé de la destruction de Sodome et‘Amora, Il essaye d’en dissuader l’Éternel en invoquant son sens de la justice. Peut-être des justes se trouvent–ils dans la ville !
Les deux anges arrivent à Sodome. Hospitalité de Loth. Les hommes deSodome réclament les hôtes deLoth. Les anges annoncent la destruction de Sodome et pressent Loth et sa famille de fuir la ville
Sodome et 'Amora sont détruites. Lafemme de Loth est changée en statue de sel. Les filles de Loth réfugiées avec leur père à Tsoar, se croient seules au monde et s’unissent à leur père pour perpétuer la race humaine. Sarah enlevée parAvimélekh. Avraham s’excuse d’avoir dissimulé la vérité pour sauver sa vie. Naissance d’Ytshaq. Il est circoncis à l’âge de huit jours.
Sarah fait renvoyer Hagar qui s’installe dans le désert de Beer Cheva. Bénédiction donnée par l’ange à Ismaël
Alliance entre Avraham et Avimélekh à la suite des puits creusés par Avraham et dont s’étaient emparés les serviteurs d’Avimélekh. Origine du nom de la ville deBeer-Sheva
Aqédat Ytshaq. Ligature d’Ytshaq. Avraham reçoit l’ordre de sacrifier son fils. En fait la formulation de l’ordre reçu par Avraham est ambigüe, car l’Eternel lui dit « Veh’aléhou le’olah » qui peut signifier « fais le monter » ou « offre le en holocauste ». Avraham triomphe de l’épreuve en conservant toute sa foi en l’Eternel et devient ainsi source de bénédictions pour toutes les nations.
Naissance deRivka bat Betouel (future épouse deYtshaq)
Une lecture publique de la parasha fut instaurée parEzra le Scribe le lundi et le jeudi[2] à lasynagogue. Cette lecture, sensiblement plus courte, ne comprend que trois sections, la première réservée aucohen, la seconde aulevi, la troisième à unisraël
Unmaqam est un système demodes musicaux utilisé dans lamusique arabe mélodique classique. Lesjuifs originaires des pays orientaux (Afrique du Nord,Syrie) s'en sont inspirés, et adaptent la mélodie de la liturgie du Shabbat en fonction du contenu de la parasha de cette semaine. Ils emploient 10maqam différents, possédant chacun son usage propre.
Le maqam utilisé lors du sabbath au cours duquel on lit la parashatLekh Lekha est le Maqam Rahawi Nawah, symbolisant une fin, ici celle de Sodome[4].
LaMishna enseigne qu'Abraham a subi dix épreuves (dont plusieurs dans cette parasha), et les soutint toutes. (Avot 5:3.)
LaTosefta enseigne que Dieu récompensa mesure pour mesure les bonnes actions d'Abraham, particulièrement son hospitalité (dansGn 18,2–16) avec des bénéfices pour les descendants d'Abraham, les Israélites (Tosefta Sota 4:1–6.)
Rabbi Eliezer enseigne que Loth ne vivait à Sodome que sur base de sa fortune, mais le Rabbi déduit deGn 19,22 que Loth quitta Sodome les mains vides avec les anges qui lui dirent “C'est [bien] assez que tu t'échappes avec ta vie.” Le Sage conclut que l'expérience de Loth prouve l'aphorisme (énoncé dans la Mishna deSanhédrin 10:5) que la propriété du méchant, qu'elle soit à l'intérieur ou à l'extérieur de la ville, sera perdue (Tosefta Sanhedrin 14:4.)
Rabbi Meïr enseigne que, bien queGn 9,11 stipule clairement que Dieu ne noierait plus jamais le monde avec l'eau,Gn 19,24 démontrait que Dieu pouvait amener un déluge de feu et de soufre, comme Il le fit surSodome etGomorrhe (ToseftaTaanit 2:13.)
La Mishna déduit de l'exemple d'Abimelech et Abraham dansGn 20,7 que bien que l'offenseur paye une compensation à la victime, l'offense n'est pas pardonnée jusqu'à ce que l'offenseur demande pardon à la victime. Et la Mishna déduit de l'exemple d'Abraham priant pour Abimelech dansGn 20,17 qu'en de telles circonstances, la victime serait mal élevée de ne pas pardonner à l'offenseur (Mishna Baba Kamma 8:7.)
La Tosefta va plus loin, déduisant deGn 20,17 que même si l'offenseur ne cherche pas le pardon de la victime, la victime doit néanmoins chercher grâce pour l'offenseur (Tosefta Baba Kamma 9:29.)
Dans laGuémara, Raba dérive deGn 20,17 et21:1–2 l'enseignement que si l'on a un besoin, mais qu'on prie pour une personne ayant le même besoin, alors Dieu répondra d'abord au besoin de celui qui prie. Raba note qu'Abraham a prié Dieu de guérir Abimelech et sa maison de l'infertilité (Gn 20,17), et qu'immédiatement après, Dieu Se rappela de Sarah, qui conçut (Gn 21,1–2). (Talmud BavliBaba Kamma 92a.)
LaTorah comporte, selon la tradition rabbinique,613 prescriptions. Différents sages ont tenté d'en établir un relevé dans le texte biblique.
Selon deux de ces computs les plus célèbres, leSefer Hamitzvot et leSefer HaHinoukh, la parashat Vayera ne comporte aucuncommandement.
Lahaftara est une portion des livres desNeviim ("Les Prophètes") qui est lue publiquement à la synagogue après la lecture de la Torah. Elle présente généralement un lien thématique avec la parasha qui l'a précédée.
Lahaftara pour la parashat Vayera est:
La parasha et la haftara de 2 Rois relatent toutes deux le don divin de fils à des femmes (vénérables) sans enfants. Le représentant de Dieu (un ange dans la parasha, le prophèteÉlisée dans la haftara) rend visite à une femme sans enfant, dont le foyer accueille le visiteur avec force hospitalité (;); l'âge de l'époux éveille un doute quant à la capacité du couple à procréer (Gn 18,12; 4,14); Le représentant de Dieu annonce qu'un enfant viendra lors d'une saison déterminée dans l'année à venir (Gn 18,10; 4,16); la femme conçoit et porte un enfant ainsi que le représentant de Dieu l'a annoncé (; 4,17); la mort menace l'enfant promis (;); et le représentant de Dieu intervient pour sauver l'enfant promis (;).
La haftara d'Isaïe élabore sur le déluge de feu et de soufre qui témoignent de la colère de Dieu.
La parashat Vayera contient laparashat HaAkeda (épisode dit de la ligature d'Isaac), et joue un rôle important dans la liturgie deRosh Hashana: lors de la lecture publique de la Torah du premier jour de Rosh Hashana, on lit laparasha de la conception deSarah[5] ( 21) à laquelleon adjoint la lecture de la conception deHannah (I Samuel 1:1-2:10), à la suite de l'exégèse deRabbi Eliezer, qui rapporte une analogie entre lepakad (« [Dieu] visita [Sarah] ») deGn 21,1 et leki-fakad (« Comme [Dieu] avait visité [Hannah] ») de 2,21, ces visites étant dans les deux cas suivies de la conception chez une femme autrement stérile; Rabbi Eliezer lie en outre ces passages au jour du Nouvel An juif par une analogie entrevayizkereha (« et [Dieu] Se souvint d'elle » - 1,19–20) etzikaron ([jour de] souvenir [de la sonnerie] --Lv 23,24)[6]
Le second jour de Rosh Hashana, on lit la parashat HaAkeda ( 22)[5], qui se conclut par la mort d'un bélier, raison pour laquelle les cornes de bélier sont utilisées commechofar[7]. L'épisode est de plus situé par unmidrash[8], à Rosh Hashana.
Cette parasha est citée ou discutée dans les sources suivantes :