Ve siècle – VIIIe siècle
Statut | Territoire des Vascons |
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Langue(s) | Aquitain (proto-basque),Latin médiéval |
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LaVasconie, en latinVasconia (parfois écritWasconia[1]), est le pays desVascons (en latinVascones), peuple dont le nom signale une parenté avec les actuels Basques, mentionné dès leIer siècle notamment parPline l'Ancien, vivant de part et d'autre des Pyrénées, d'une part dans le sud-ouest de la Gaule, au sud de la Garonne (région appeléeAquitaine[2] parJules César), et dans le nord de l'Hispanie, au sud ducol de Roncevaux et dans la haute vallée de l'Èbre (actuelleNavarre).
À l'époque desrois francsmérovingiens (481-751), la Vasconie de Gaule (Vasconia citerior) devient vers 600 unduché dont les ducs, presque toujours d'origine vasconne, disposent d'une grande autonomie, amoindrie à l'époquecarolingienne (751-843), lorsque le duché de Vasconie devient une dépendance plus ou moins docile duroyaume d'Aquitaine. Ce duché est un avatar de la province romaine deNovempopulanie (devenue aussi l'archidiocèse d'Auch) : le nom deduché de Vasconie se substitue en626 à celui deNovempopulanie[3],[4]. Le duché de Vasconie persiste jusqu'auXIe siècle, sous les Mérovingiens, les Carolingiens, puis lesCapétiens.
En ce qui concerne la Vasconie d'Hispanie (Vasconia ulterior)[5],[6] , dont le centre urbain principal est laville épiscopale dePampelune, elle est longtemps l'enjeu de conflits entre les puissances voisines (Wisigoths,Francs,Omeyyades), devenant au début duIXe siècle leroyaume de Pampelune, origine duroyaume de Navarre.
Le mot latinVascones (probablement prononcé waskonès) est, comme le mot français « Basques », lié à la racinebasque bien connue :euska-, qu'on trouve notamment dansEuskadi (« le Pays basque ») et dansEuskal Herria (« le peuple basque »).
Noter qu'en français,Vascones a donné non seulement « Basques », mais aussi « Gascons ».
La première mention se trouve dans laGéographie (Livre III, 4.9) deStrabon (vers -63/23), qui se réfère à un ouvrage dePosidonios d'Apamée (-135/-51). Strabon parle desOuaskoonooï et duOuaskoonoon ethnos, qu'il associe aux localités deCalahorra/Calagurris (La Rioja), Pampelune/Pompaelo (Navarre) etOiartzun/Olasso (Guipuscoa)[7], cette dernière située non loin dePasaia.
Dans le domaine latin, le motVascones est attesté auIer siècle chez Pline l'Ancien (23-79) etJuvénal[8] (55-130). Pline l'Ancien parle notamment dusaltus Vasconum[9], le motsaltus désignant un pays non cultivé (trilogie :ager, silva, saltus).
Le mot grec « Baskonia » apparaît pour la première fois sur la carte dePtolémée (100-168). Dans saGéographie[10], Ptolémée parle à deux reprises des Vascons, citant Olasso et son promontoire, ainsi que les noms de quinze places fortes de l'intérieur, dont certaines sont mentionnées par Pline comme faisant partie duconventus deSaragosse/Caesaraugusta, dans la province deTarraconaise.
Le motVasconia est plus récent en latin. On le trouve chezPaulin de Nole (353-431), originaire deBordeaux/Burdigala[11]. LesVascones sont notamment le sujet d'un échange épistolaire entre Paulin etAusone (310-395), lui aussi de Bordeaux. Ausone les considère comme des barbares (ils ne parlent pas le latin) et des sauvages (ils vivent dans unsaltus)[12].
Les Basques sont connus après lachute de l'Empire romain d'Occident (476) sous l'appellation deBaskones (gentilité de Basque, « basko »)[pas clair]. C'est la première appellation connue relative au peuple basque[13].
Le chroniqueur francGrégoire de Tours parle en587 de la « Wasconia ». Grâce à ses écrits, on sait que ce territoire subit sa troisième grande invasion, après celles desRomains et desWisigoths, celle desFrancs.LesVascons vont subir de grandes attaques et à grande échelle cette fois-ci. La pression militaire exercée par les Francs est telle que toutes les tribusproto-basques ouaquitaines vont s'unir et créer une première unité politique sous le nom de « duché de Vasconie ».[réf. nécessaire]
AuVIIe siècle, lecosmographe dit « Anonyme de Ravenne » inclut dans sa carte le motBaskonia. Il distingue deux zones,Guasconia ouVasconum patria (« patrie des Vascons ») au nord des Pyrénées etSpanoguasconia (« Gascogne hispanique »), division qui correspond à celle des provinces romaines. Dans son livreGeografica, il écrit : « Les anciens Aquitains appelaient leur patrie « Baskonia » (Guasconia). De même, proche de la Baskonia, se situait la patrie « Hispanobaskonia » (« Spanoguasconiam »).
Le manuscrit le plus ancien de ce texte date duXIIIe siècle. C'est la plus ancienne attestation du mot Gascogne (Gasconia) « g ». On utilisera par la suite davantage « Gasconia ou Gascogne » en référence à la Baskonia Citérieure, qui va évoluer en créant sa propre langue, legascon (deSaint-Sever à laGaronne)[13].
Sur une carte duXIe siècle située dans l'abbaye de Saint-Sever, réalisée parStephanius Garsia de Mauléon, les motsAquitania etWaskonia » sont bien délimitées comme territoires séparés, sans division entre la Vasconie citérieure Vasconie ultérieure.
Le blason de la ville deSaint-Sever, fondée à la fin duXe siècle, porte la devise :Caput Vasconiae (« Tête de Gascogne[14] » ou « Cap de Gascogne[15] »), attestée depuis le Moyen Âge. Cette petite ville dudépartement des Landes, située à quelques kilomètres au sud du chef-lieu,Mont-de-Marsan, sur l'Adour,est située à la limite entre la Vasconie citérieure et la Vasconie Ultérieure[pas clair][13].
Dans l'Empire romain à partir du règne d'Auguste, laVasconia n'est le fondement d'aucune province. La partie sud relève de la province deTarraconaise (chef-lieu :Tarragone), qui s'étend de la Méditerranée à l'Atlantique ; la partie nord de la province d'Aquitaine (chef-lieu :Bordeaux), qui s'étend jusqu'à la Loire.
Vers 300, les réformes deDioclétien aboutissent à l'augmentation du nombre de provinces. L'Aquitaine est divisée en trois, dont laNovempopulanie (Aquitaine troisième), située (avec quelques exceptions) au sud de la Garonne. Son premier chef-lieu estEauze. La Tarraconaise est aussi divisée.
Lorsque le christianisme est autorisé dans l'Empire romain, auIVe siècle, un évêque est installé dans chaque chef-lieu de cité[16] et un archevêque dans chaque chef-lieu de province. Au nord des Pyrénées, des évêques sont mentionnés dès l'époque romaine dans les villes suivantes :
Au sud des Pyrénées, unévêque est attesté historiquement à Pampelune seulement à partir de la fin duVIe siècle, à l'époque duroyaume wisigoth.
Les limites sont fluctuantes selon les circonstances historiques : au nord des Pyrénées, la frontière est sur l'axeAire-Lescar à la fin duVIe siècle, mais va au-delà de la Garonne auVIIIe siècle.
Au sud des Pyrénées, elle passe de l'axeVitoria-Olite auxVIe et VIIe siècles jusqu'àSaragosse[17]
AuVe siècle, les territoires vascons de Gaule sont intégrés dans leroyaume wisigoth deToulouse, qui s'établit en 418 enNarbonnaise et s'empare progressivement de toute l'Aquitaine romaine. En 507, les Wisigoths sont vaincus par les Francs deClovis et refoulés en Hispanie.
Vers 600 est créé leduché de Vasconie, d'abord conçu comme une marche militaire pour contrôler des territoires rebelles.
Les conciles deSaragosse (592), de Barcelone (599), d'Egara (616), prouvent que la Vasconie soumise aux rois wisigoths ne s'étendit jamais d'une manière permanente au-delà du territoire de l'évêché deCalahorra, et en pays euskarien,Olite est l'extrême limite en 621 de leur domination[4].
Dès 610-612,Gundomar, roiwisigoth d'Hispanie et deSeptimanie et successeur deWittéric, « ravagea les Vascons au cours d'une expédition »[17].
En 824 est créé leroyaume de Pampelune, origine duroyaume de Navarre.