La vallée entre la montagne de Sumiou et la montagne de Lure est drainée par le Ravin du Grand Vallon, qui devient le Riou Sec en franchissant la montagne de Sumiou, puis la Biaïsse[2]. Celle-ci draine toute la vallée de Valbelle[5],[2].
Elle reçoit le Ressouvau (en rive droite), puis le ravin de Bonnet et le Riou Brun (rive gauche). Une partie de son cours est déviée pour alimenter un canal d’irrigation (rive gauche)[2].
Arbre enracinés directement dans une faille du rocher, sur le versant nord de la montagne de Sumiou (site de la chapelle Saint-Pons).Parcelle replantée.
La commune est desservie par laroute départementaleRD 53, qui part au nord de la départementaleRD 946, ancienneroute nationale 546. Elle franchit le Pas de la Graille depuis 1949 et rejoint au sud la station de Lure. Elle devient ensuite laRD 113[2],[4].
Aucune des 200 communes du département n'est en zone de risque sismique nul. Lecanton de Noyers-sur-Jabron auquel appartient Valbelle est en zone 1a (sismicité très faible mais non négligeable) selon la classification déterministe de 1991, basée sur lesséismes historiques[8], et en zone 3 (risque modéré) selon la classification probabiliste EC8 de 2011[9]. La commune de Valbelle est également exposée à quatre autres risques naturels[9] :
La commune de Valbelle n’est exposée à aucun des risques d’origine technologique recensés par la préfecture[10] et aucunplan de prévention des risques naturels prévisibles (PPR) n’existe pour la commune[10] ; leDicrim n’existe pas non plus[11].
Le nom du village, tel qu’il apparaît la première fois en1204 (de Vallebella), vient de l’occitan, désignant une belle, ou grande vallée[12]. L’ancien nom du village apparaît en1419 dans les textes (Turris Beoncii)[13]. Pour le changement de nom, voir la sectionHistoire.
De nombreux toponymes de Valbelle font référence au relief montagneux : on a ainsi le Bois de la Coste ; Serre Chardan (le serre étant une crête)[14]. En occitan de Lure, le casset est un petit éboulis : sur l’ubac de Lure, un ravin prend son nom du Petit Casset qui le domine[15]. Le Frache du Pin est une zone calcaire constellée de trous, l’érosion ayant causé des effondrements[15]. La source du Gravas fait référence à une zone recouverte par les graviers arrachés à la montagne par les eaux pluviales, phénomène d’érosion facilité par la déforestation intense[15].
L’eau a également façonné le paysage : le lieu-dit l’Iscle est aujourd’hui en bordure du Jabron. Il désigne à l’origine une île instable formée dans le cours des rivières au lit tressé et au régimetorrentiel. Le ravin de Font de Laba tire son nom d’une source (font)[15], on a aussi la source Reihe.
La Rouyère sur le flanc sud de la montagne de Sumiou fait référence auxchênes blancs qui y poussent, le Bois de la Fayée sur l’adret de Lure à lahêtraie naturelle[15].
L’élevageovin a occasionné de nombreux toponymes : le Jas (labergerie) tout simplement, mais aussi le Jas de Richaud, le Jas des Bailles. La bergerie la Graille est la bergerie de lacorneille (voir aussi le col nommé le Pas de la Graille, au-dessus de cette bergerie). Les clos (Clos de Moune, le Clos des Vaches) sont des champs épierrés, et dont les pierres ont servi à la construction d’une clôture enpierre sèche[15]. Le Moulin Bas, la Tuilière (terme provençal pourtuilerie, qui atteste une création antérieure à 1700) sont d’autres traces de l’activité de transformation humaine, comme le ravin des Charbonniers rappelle l’activité descharbonniers, nombreux auXIXe siècle et au début duXXe siècle[16].
Au, Valbelle est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à7 niveaux définie par l'Insee en 2022[27].Elle est située hors unité urbaine[28]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Sisteron, dont elle est une commune de la couronne[Note 2],[28]. Cette aire, qui regroupe 21 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[29],[30].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de labase de donnéeseuropéenne d’occupationbiophysique des solsCorine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (89 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (89,1 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (61,1 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (25,7 %), zones agricoles hétérogènes (11 %), espaces ouverts, sans ou avec peu de végétation (2,2 %)[31].
L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : lacarte de Cassini (XVIIIe siècle), lacarte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Carte de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).
À Valbelle, l’agriculture se concentre sur le fond de vallée et le bas des versants. Les ruptures de pente sont abandonnées à la forêt, ainsi que les pentes les plus fortes.
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Dans l’Antiquité, le territoire de la commune fait partie de celui desSogiontiques (Sogiontii), qui peuplent lamontagne de Lure, en étant fédérés auxVoconces. Après la Conquête (en125-), ils sont rattachés avec eux à laprovince romaine deNarbonnaise. AuIIe siècle, ce peuple est détaché des Voconces et forme unecivitas distincte, avec pour capitaleSegustero (Sisteron)[34]. À l’époque gallo-romaine, un atelier de potiers était actif sur la commune[35].
Alors que le Sud-Est de la Gaule était une terreburgonde, le roi desOstrogothsThéodoric le Grand fait la conquête de la région entre laDurance, leRhône et l’Isère en510. La commune dépend donc brièvement à nouveau de l’Italie, jusqu’en526. En effet, pour se réconcilier avec le roi burgondeGondemar III, la régente ostrogotheAmalasonthe lui rend ce territoire[36].
La communauté médiévale de Quinson[38] (signalée en 1274), était établie sur la crête de Chapage, au nord-est du cirque de Valbelle[7]. Elle comptait 11feux au dénombrement de1315, mais est fortement dépeuplée par la crise duXIVe siècle (Peste noire etguerre de Cent Ans). Inhabitée en1371[5], elle est annexée par celle de la Tour de Bevons auXVe siècle[13].
Deux autres fiefs se trouvaient sur l’actuel territoire de la commune de Valbelle : la Cheylanne[5],[7], et le fief de Saint-Pons (cité en 1207)[5].
Au Moyen Âge, les églises des communautés de la Tour et de Quinson dépendaient de la collégiale deCruis, qui percevait les revenus attachés à ces églises[39],[40]. Comme toutes les communautés de la vallée du Jabron, celle de la Tour de Bevons (renommée ensuite Valbelle) avait leprivilège de ne pas payer laqueste aux comtes de Provence (puis à leurs successeurs, les rois de France) jusqu'à la Révolution[41].
Les nouveaux seigneurs de la Tour de Bevons, lesValbelle, acheteurs du fief en1680[5] et qui tirent leur nom de leur seigneurie dans l’actuelVar, obtiennent son changement de nom en1687[13],[42],[43]. Les Valbelle conservent le fief jusqu’à la Révolution[13],[7].
Depuis le Moyen Âge, l’itinéraire dit chemin de Frère Jean était très fréquenté. Il franchit toujours Lure au Pas de la Graille, et rejointNoyers-sur-Jabron par le Pas des Portes. Il reste jusqu’à la fin duXIXe siècle le principal point de passage pour la moitié est de la montagne. Mais les cols utilisés pour relier Valbelle au versant sud de la montagne de Lure étaient surtout le Pas de Jean Richaud et le Pas de la Croix[4].
Plaque commémorative des morts de la Première Guerre mondiale.
Lecoup d'État du 2 décembre 1851 commis parLouis-Napoléon Bonaparte contre laDeuxième République provoque un soulèvement armé dans les Basses-Alpes, en défense de la Constitution. Après l’échec de l’insurrection, une sévère répression poursuit ceux qui se sont levés pour défendre la République : 7 habitants de Valbelle sont traduits devant la commission mixte, la peine la plus courante étant ladéportation enAlgérie[44].
En 1863, Valbelle est la seule commune de la vallée du Jabron à ne compter aucune école[45]. Ce n’est qu’avec leslois Jules Ferry qu’elle construit son école[46].
L’électrification du village se fait en1935 par raccordement au réseau national, les écarts et hameaux étant reliés plus tard[47].
Jusqu’au milieu duXXe siècle, lavigne était cultivée à Valbelle. Plusieurs dizaines d’hectares produisaient unvin destiné à l’autoconsommation et à la vente sur les marchés locaux,Sisteron constituant le principal débouché. Cette culture est aujourd’hui abandonnée[48].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers lesrecensements de la population effectués dans la commune depuis 1765. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[56]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[57].
La commune ne dispose pas d'établissement public ou libéral de santé. Le Centre Hospitalier le plus proche est celui de Sisteron. L'association La Vallée sans Portes assure le transport des personnes ayant besoin d'une consultation vers l'hôpital deSisteron[61].
Vue partielle du cirque de Valbelle.Chapelle rupestre Saint-Pons
La tour Vieille, tour qui donnait son nom au fief avant 1687 est actuellement en ruines. Située sur l’éperon qui contrôle le resserrement de celle de la Biaisse, par lequel on accède à la vallée de Valbelle, elle domine également la vallée du Jabron. Les ruines datent duXIIIe siècle[63]. Elle est abandonnée depuis leXVIe siècle[5].
La chapelle Saint-Pons est difficile d’accès : on doit emprunter, après une ascension assez raide, un petit escalier et un pont[65]. Le site où elle est établie est à la fois étonnant et féérique, selon Guy Barruol[66]. Elle est établie sur une étroite terrasse, adossée à un escarpement vertigineux. Sonabside, au belappareil petit et régulier, ainsi que lechevet sont de la fin duXIe siècle. Lanef, appuyée au rocher, date d’une reconstruction des années 1830-1840. Au total, la chapelle fait 10 mètres de long pour 5 de large ; un pèlerinage à saint Pons s’y rendait autrefois[65]. Elle a été restaurée dans lesannées 2000[66].
À proximité immédiate, on trouve letrou de Saint-Pons auquel une légende est attachée.
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
↑Irène Magnaudeixet alii,Pays de Haute-Provence : de Lure au Luberon. Manosque, pays de Forcalquier, de la montagne de Lure au Luberon, guide de découverte par les chemins, ADRI/Les Alpes de Lumière, 1999,(ISBN2-906924-25-3),(ISBN2-906162-47-7),p. 101.
↑a etbMinistère de l’Écologie, du développement durable, des transports et du logement,Notice communale sur la base de données Gaspar, mise à jour le 27 mai 2011, consultée le 2 septembre 2012.
↑abcde etfGuy Barruol, Claude Martel, Jean-Yves Royer, « Glossaire lié à la topographie et à la toponymie de Lure »,in Barruol, Réparaz, Royer,op. cit.,p. 229.
↑a etbDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale »,Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography,no 501,(DOI10.4000/cybergeo.23155,lire en ligne, consulté le)
↑abc etdDaniel Thiery, « Valbelle »,Aux origines des églises et chapelles rurales des Alpes-de-Haute-Provence, publié le 23 décembre 2011, mis à jour le 24 décembre 2011, consulté le 2 septembre 2012.
↑Centre de conservation du livre, « notice de Valbelle »,Guide des ressources documentaires en Provence-Alpes-Côte d’Azur, consulté le 28 janvier 2010.