Le point le plus septentrional est laCima Vanscúro, près des confins autrichiens, tandis que laPunta di Goro, dans ledelta du Pô, est le point le plus méridional de la région.
Du point de vue morphologique, la Vénétie peut être divisée en plusieurs zones :
Pendant l'Antiquité, la Venétie fut une des onze régions de l'Italie romaine (Regio X Venetia et Histria) d'après le découpage administratif de la péninsule prévu parAuguste en l'an 7.
Après la fin de l'Empire d'Occident, la Vénétie passa sous l'autorité de l'Empire d'Orient, avant d'acquérir une indépendancede facto.
Par la suite, le territoire régional appartint pendant des siècles à larépublique de Venise.
En 1797, après environ un millénaire d'indépendance, la république fut conquise parNapoléon Bonaparte au terme de lacampagne d'Italie et cédée à l’Autriche avec letraité de Campo-Formio. Après la défaite autrichienne d’Austerlitz et letraité de Presbourg, la Vénétie devint partie du Royaume napoléonien d’Italie (1805). Elle fut rendue à l’empire d'Autriche en 1815. En conséquence de la troisième guerre d'indépendance italienne, grâce à la victoire des alliés prussiens contre l’Autriche (Bataille de Sadowa, 1866), la Vénétie (avec le Frioul) fut cédée par l'Autriche à l'empereur Napoléon III qui la rétrocéda à son tour à l'Italie.
La Vénétie fut le théâtre de plusieurs batailles pendant laPremière Guerre mondiale. Labataille de Vittorio Veneto scella la victoire italienne contre l’Autriche-Hongrie. L’armistice fut signé àVilla Giusti, près dePadoue. Elle fut amputée de sa partie orientale en 1945 avec la création d'une nouvelle région, le Frioul-Vénétie Julienne, afin de donner un « arrière-pays » à la ville de Trieste à la suite de l'annexion de l'Istrie par la Yougoslavie de Tito.
Jusqu’au début des années 1970, la Vénétie, région pauvre et agraire, fut une terre d’émigration massive. Entre 1870 et 1970, plus de 3 millions de Vénètes abandonnèrent leur patrie pour chercher une meilleure qualité de vie, émigrant surtout vers l’Amérique du Sud et après la Seconde Guerre mondiale aussi vers les pays les plus développés de l’Europe. Beaucoup d’entre eux émigrèrent vers d'autres régions d’Italie (Marais Pontins, les centres industriels du nord-ouest,Milan,Turin etGênes).
À partir des années 1970, grâce à l’industrialisation massive, la Vénétie se transforma en terre d’immigration, au début de l’Italie du Sud, depuis les années 1990 surtout de l’étranger. En 2018 plus de 10 % de la population régionale est étrangère.
Outre l’italien, la majorité de la population parlevénitien. Il y a des minorités linguistiquesladines dans la province de Belluno etfrioulanes dans la zone dePortogruaro. La région ne jouit pas d’un statut spécial d’autonomie, contrairement à ses voisins duTrentin-Haut-Adige et duFrioul-Vénétie Julienne. C’est pourquoi beaucoup de communes limitrophes de ces territoires ont organisé des référendums visant le rattachement aux régions autonomes avec statut spécial, lesquelles disposent d'un régime fiscal privilégié.
Région traditionnellementconservatrice et plutôt religieuse, la Vénétie a été pendant une quarantaine d'années un bastion de laDémocratie chrétienne. Depuis la disparition de celle-ci, la région a été gouvernée par des coalitions decentre-droite. L'actuel président de la région est Luca Zaia, au pouvoir depuis 2010. Au niveau municipal, en revanche, certaines de ses villes majeures sont gouvernées par des coalitions decentre-gauche (Padoue,Belluno,Bassano del Grappa,Feltre).
En raison du passé de Venise, les tendancesautonomistes sont très prononcées. LaLigue du Nord - Ligue Vénitienne (Lega Nord-Liga Veneta), est très populaire. D'autres petits partis comme laLigue Vénétie République (Liga Veneta Repubblica), Projet nord-est (Progetto Nordest) etIndépendance vénète (Indipendenza Veneta) sont implantés en Vénétie, pour laquelle ils réclament l'autonomie, voire l'indépendance.
La Vénétie est aujourd'hui une des régions les plus riches d’Italie, ayant su se transformer de région agraire en région industrielle.
Pourtant l’agriculture joue un rôle important dans l’économie régionale. La Vénétie est une importante région viticole :Soave,Valpolicella,Amarone della Valpolicella etProsecco sont les vins les plus connus.
Leradicchio est un autre produit typique de l’agriculture vénète.
L’industrie est caractérisée par des petites et moyennes entreprises. Dans la ville métropolitaine de Venise, il y a des raffineries de pétrole, des chantiers navals et des usines chimiques (Marghera). Noale, dans la même province, est le siège du constructeur des motocyclettesAprilia. Trévise, celui du constructeur de petit électro-ménager De'Longhi. À Porto Tolle (province de Rovigo) se trouve la plus grande centrale thermoélectrique d’Italie. L’industrie textile et de la mode est très forte dans la région : Marzotto,Benetton,Geox,Lotto,Diesel, Calzedonia y ont leur quartier général.Luxottica, le plus grand producteur mondial de lunettes, a son siège à Agordo, dans la province de Belluno.
Le tourisme est une ressource fondamentale pour l’économie de la Vénétie, qui est la première région touristique italienne, avec 60 millions d’arrivées en 2007. Venise et les autres chefs-lieux de province, ainsi que les localités plus petites,Cortina d’Ampezzo et d'autres stations de sports d'hiver et d'été dans lesDolomites, la station thermale d’Abano Terme,Peschiera etMalcesine au bord dulac de Garde, les plages adriatiques de Rosolina Mare, Sottomarina, Lido di Venezia, Lido di Jesolo, Eraclea Mare, Caorle et Bibione, et les villas dePalladio attirent des millions de visiteurs.
En comparaison avec leproduit intérieur brut par habitant de l’Union européenne, la Vénétie dépasse la moyenne de 21,5 % (Vénétie : 121,5, UE : 23 500), avec 28 700 €[3]. En termes de produit régional brut, la Vénétie est la troisième région italienne, après laLombardie et leLatium, avec 135 milliards d’euros. Le taux de chômage est de 4,2 %.