Pays de plaines légèrement ondulées entrecoupées de rangées de collines souvent escarpées et de bas plateaux où s'écoulent des rivières dans de larges vallées, c'est un "petit" État en Amérique du Sud par sa superficie terrestre de 176 215 km2 — dont 1 199 km2 de lacs artificiels sur leRío Negro[10] —.
En 2020, la population du pays est estimée à 3 530 912 habitants[13]. Sacapitale,Montevideo, avec près de 1 800 000 habitants, est la plus grandeville du pays regroupant plus de la moitié de la population de l'Uruguay avec sonaire métropolitaine[14]. Cependant, quelques villes commeSalto,Paysandú,Maldonado etRivera, certes beaucoup moins importantes que la capitale, exercent leur influence urbaine dans leur propre région.
Le mode de vie en Uruguay est principalement européen, en raison des importantes vagues migratoires de ressortissantsespagnols,italiens etfrançais qui ont afflué dans le pays à partir du XIXᵉ siècle[15]. En conséquence, plus de 80% de la population uruguayenne estd’origine européenne[16]. L'Uruguay était considéré, dans les années 1950, comme la « Suisse de l'Amérique » par les Européens[17]. C'est l'un des deux pays les plus développés d'Amérique latine, ainsi que l'un de ceux qui ont lePIB par habitant et la qualité de vie les plus élevés[18].
Avec l'Argentine, le Brésil et leParaguay, l’Uruguay est un des quatremembresfondateurs duMarché commun du Sud (Mercosur) dont le siège permanent du Secrétariat administratif (SAM) est à Montevideo[19]. C’est le pays qui occupe la première place au monde en termes de contribution de soldats aux forces de maintien de la paix desNations unies, avec une présence dans dixmissions[20].
Le nom Uruguay vient duguarani. Bien que sa signification ne soit pas très claire,Félix de Azara affirme que ce nom désigne un petitoiseau nomméel urú qui vit sur les rives du fleuveUruguay (qui signifie lui-même-alors « rivière du pays de l'urú » (río del país del urú). Néanmoins, l'un des accompagnateurs d'Azara donne une autre version en disant que le mot Uruguay se divise en deux parties :uruguá signifiant « escargot », et leï signifiantrivière, la traduction serait donc « rivière des escargots » (río de los caracoles). Enfin, le poèteJuan Zorrilla de San Martín interprète le mot d'une troisième façon, comme le « fleuve des oiseaux peints » (río de los pájaros pintados).
L'étymologie est discutée. Uruguay serait composé deuruguá (« escargot »), eti (« eau ») et signifierait « fleuve des escargots »[29] ; ou composé deurú (« oiseau »),gua (« lieu, pays »), etî (« eau ») et signifierait « fleuve du pays des oiseaux »[29] ; ou composé deuruá,uruguá (« escargot »), etî (« eau ») et signifierait « fleuve en forme d'escargot »[29] ; ou composé deîrú (« accompagnant »),î (« eau »), etgua-á (« perroquet ») et signifierait « compagnon du fleuve des perroquets »[29] ; ou composé deyurú (« bouche »), etîguaá (« fleuve ») et signifierait « embouchure »[29] ; ou composé deî (« eau ») ;rirú (« lit, débit »), etaí (« laid ») et signifierait « débit faible ou misérable du fleuve »[29].
Lapréhistoire des peuples indigènes est grandement compliquée, comme un peu partout en Amérique, par les effets dramatiques du contact avec les colonisateurs européens. Une étude de paléogénétique publiée en 2021 portant sur un site archéologique de l'est de l'Uruguay datant de 2 000 ans avant le présent montre « un lien surprenant » avec des individus anciens duPanama et de l'est du Brésil, mais pas avec les Amazoniens modernes. Ce résultat semble indiquer l'existence d'une route migratoire distincte vers l'Amérique du Sud qui peut avoir eu lieu le long de la côte atlantique. Ces anciens spécimens ont le plus d'affinité génétique avec deux populations amérindiennes actuelles, lesSuruí et lesKaritiana[30].
À la suite de trahisons et de multiples disputes entre les dirigeants locaux, les victoires initiales se transformèrent en défaites, et Artigas — suivi de dizaines de milliers de personnes — dut se réfugier en dehors de la Banda Oriental, puis s'exiler auParaguay, d'où il ne revint jamais.
Le contrôle du territoire uruguayen fit l'objet d'un conflit entre les deux États naissants de l'Argentine et duBrésil : ce dernier finit par annexer la région en 1821 et la baptisa« Provincia Cisplatina ». Mais le, le groupe nationalisteTrente-trois Orientaux (lesTreinta y Tres Orientales enespagnol) conduit parJuan Antonio Lavalleja débarqua sur la plage deLa Agraciada et commença la guerre d'indépendance contre le Brésil. Cette guerre se termina le par leTraité de Montevideo. La première constitution de l'Uruguay fut signée le.
Le pays était, avant les Européens, peuplé par desGuaranis et desCharrúas ; ces derniers étaient le groupement le plus nombreux et le plus organisé. Jugés inassimilables, leurannihilation fut décidée peu après la déclaration d'indépendance du pays de 1830, dont l'épisode le plus connu est le massacre des Salsipuedes (en) en 1831.
De son indépendance jusqu’en 1904, l'Uruguay est déchiré par des guerres civiles quasi permanentes entre deux partis, leParti national, représentant les intérêts des propriétaires terriens, et leParti colorado, représentant la bourgeoisie urbaine de Montevideo[31].
Entre 1839 et 1851, l'Uruguay connut une guerre civile nommée « Grande Guerre » durant laquelle lesColorados, partisans deFructuoso Rivera, et lesBlancos, partisans deManuel Oribe, appuyés par l'Argentine s'affrontèrent, avec l'appui de volontaires étrangers dont la Ligue italienne commandée parGaribaldi. Les Colorados finirent par l'emporter. À la fin du siècle, le pays participa à laguerre de la Triple-Alliance contre leParaguay.
L'Uruguay bénéficie à partir des années 1870 d'une importante croissance économique due aux exportations de viande et de laine. Les plaines y sont très favorables à l’élevage, et la demande européenne ne cesse de croître. Entre 1875 et 1913, le PIB a été multiplié par cinq. Mais cette richesse reste très largement captée par les oligarques ruraux, laissant les paysans et la naissante classe ouvrière dans la pauvreté[31].
LecaudilloblancoAparicio Saravia(en), le dernier à avoir pris les armes contre le gouvernement (ici, en 1903, lors du pacte de Nico Pérez).
De 1903 à 1920, l'Uruguay connut une période de prospérité sous la présidence deJosé Batlle y Ordóñez. Celui-ci nationalise les raffineries, les grandes industries et les banques, favorise le développement industriel, et proclame la séparation de l’Église et de l’État[32]. Un État social très avancé pour l’époque est bâti : journée de 8 heures, système de retraite à 60 ans après trente ans de service (néanmoins les travailleurs agricoles n'en bénéficient pas), et petites aides sociales pour les travailleurs licenciés et les femmes élevant des enfants. L’État investit aussi beaucoup dans la santé, l’éducation et les infrastructures et favorise la distribution de crédits vers les petites entreprises. Ces réformes sont financées par une plus forte taxation des profits à l’exportation et par des droits de douane élevés, ainsi que par la nationalisation de certains secteurs de l'économie[31]. L'ère Batlle donna son nom au « batllisme(es) ».
L'Uruguay fut ensuite touché par lacrise de 1929, ce qui provoqua le coup d'État, en 1933, deGabriel Terra. En 1942, le Parti colorado revient au pouvoir sous la houlette du neveu de José Batlle,Luis Batlle. Celui-ci approfondit encore la législation sociale. Les retraites sont accordées aux travailleurs ruraux en 1943 et des allocations familiales sont distribuées en 1950, puis une assurance santé est mise en place. Des « conseils salariaux » pour fixer le niveau des salaires sont établis en 1943. Les nationalisations des compagnies britanniques sont achevées en 1948[31]. En parallèle, le pays développe une stratégie fondée sur l’industrialisation par substitution des importations. Pour favoriser l’industrialisation, les droits de douane à l’importation sont relevés et l’investissement public est soutenu. L'Uruguay connait ainsi, jusqu'à la fin des années 1950, une période de prospérité qui lui vaut d'etre parfois qualifiée en Europe de « Suisse de l’Amérique latine » En 1952, unConseil national du gouvernement (direction collégiale de l'exécutif) est mis en place[31].
En 1958, leParti national remporte les élections et applique à l’économie du pays les requêtes desÉtats-Unis et duFonds monétaire international. La fin de la politique protectionniste est suivie d'une sévère crise économique qui ruine une grande partie des classes moyennes et réduit drastiquement le salaire réel des travailleurs[32]. En 1973, le PIB par habitant de l'Uruguay est encore inférieur à son niveau de 1955, alors qu'il a sensiblement augmenté dans les autres pays de la région[31]. Le Conseil national du gouvernement est renversé, et en, le vice-présidentJorge Pacheco Areco accède à la présidence, sonprédécesseur étant mort quelques mois après avoir pris ses fonctions. L'inflation, qui dépasse les 100 % annuels, est ramenée par Pacheco à 20 %, qui établit un contrôle strict et pointilleux des salaires et des prix. Par ailleurs, pour faire face aux mouvements social et syndical, Pacheco interdit plusieurs partis de gauche et promulgue des mesures de sécurité, lesmedidas prontas de seguridad(es) à partir de, l'Uruguay étant alors influencé par lesévénements de mai-juin 1968 parisiens. Sans cesse renouvelées avec l'accord du Parlement, ces mesures se transforment enétat d'exception durable, avec l'application de la censure et des détentions sans inculpation, tandis qu'une guérilla urbaine, lesTupamaros, commence à apparaître avec laprise de Pando d'. Ses premières actions consistent surtout à braquer des banques, parfois pour redistribuer leur butin dans les quartiers pauvres de la capitale, ce qui leur a valu le titre de guérilla « Robin des bois » et la sympathie d’une partie de la population. D’autant que leurs actions ne font pratiquement pas de victimes. En réponse, le gouvernement applique une répression de plus en plus dure avec le soutien de Washington qui envoie des conseillers, comme Dan Mitrione, pour organiser la répression. Latorture commence à se généraliser contre les prisonniers politiques[31].
En, les élections sont remportées de justesse, dans un contexte de fraudes importantes, par le dauphin de Pacheco,Juan María Bordaberry. Celui-ci démantèle l'appareil de contrôle de l'économie mis en place par Pacheco, au risque de faire remonter l'inflation à un taux annuel de 100 %. La montée en puissance de l'armée se poursuit, tandis que l'« état de guerre interne » est voté après l'assassinat, par lesTupamaros, du sous-secrétaire d'État à l'Intérieur, Armando Costa y Lara, qui dirigeait lesescadrons de la mort. En, après l'échec d'une tentative de reprise en main de l'armée par Bordaberry, celle-ci lui impose lepacte de Boiso Lanza(es), qui établit un Conseil de sécurité nationale, l'armée partageant, de fait, le pouvoir avec lui. Le processus débouche finalement sur lecoup d'État du 27 juin 1973, Bordaberry restant en place mais sous étroite surveillance de l'armée.
Ladictature militaire dissout les partis politiques et suspend la Constitution, et emprisonne environ un habitant sur 450. Participant à l'opération Condor dès avant sa création officielle en 1975, les escadrons de la mort pourchassent les opposants, y compris hors des frontières (notamment enArgentine, où sont assassinés, en, les parlementairesMichelini etHéctor Gutiérrez Ruiz, ainsi qu'uncouple d'ex-Tupamaros et un communiste). L’économie est fortement libéralisée par le régime militaire. Les promesses d'améliorations économiques ne sont pas tenues en raison de la crise mondiale provoquée par lepremier choc pétrolier en 1973[34]. Le ministre de l'économie et des finances Alejandro Végh Villegas essaye d'améliorer l'économie en promouvant le secteur financier et les investissements étrangers. La dépense sociale est réduite et de nombreuses entreprises d'État sont privatisées. Cependant, l'économie ne s'améliore pas et se détériore après 1980, le PIB chute de 20% et le chômage monte à 17%. L'État intervient en essayant de renflouer les entreprises et les banques défaillantes. L'échec d'amélioration économique par le régime a fragilisé sa position[35]. Les médias sont censurés ou interdits, le mouvement syndical est détruit et des tonnes de livres brûlées après l'interdiction d'ouvrages de certains écrivains. Les personnes fichées comme opposées au régime sont exclues de la fonction publique et de l'enseignement[32].
L'échec de la dictature, consacré par le refus massif de la population lors duplébiscite de 1980 sur la réforme constitutionnelle visant à entériner la dictature, conduit à unetransition démocratique qui n'aboutit qu'avec lesélections générales de 1984(en) et la libération des prisonniers politiques en1985. L'armée continua toutefois à surveiller étroitement la scène politique jusqu'aux années 2000, tandis que les gouvernements civils élus,blanco (Luis Alberto Lacalle, 1990-1995) etcolorado (Julio María Sanguinetti, 1985-1990 et 1995-2000), mettaient en place une politiquelibérale, bientôt inspirée du « consensus de Washington ». L'une des principales réalisations de la période qui suivit fut le rapprochement de l'Uruguay avec ses voisins pour former leMercosur. Ces échanges ont amené l'espoir pour le pays d'un retour à la prospérité dans un futur proche, déçu par la crise bancaire de 2002 provoquée par lacrise argentine.
Sur le plan économique, legouvernement libéral deBatlle (2000-2005) engage des négociations avec lesÉtats-Unis concernant la création de la « Zone de libre-échange des Amériques » (ZLEA). La période a marqué le point culminant d'un processus qui visait à une réorientation néolibérale de l’économie du pays : désindustrialisation, pression sur les salaires, essor du travail informel, etc. La situation sociale se détériore considérablement sous sa présidence et près du tiers de la population plonge dans la pauvreté entre 1999 et 2005[36].
Célébration du bicentenaire du pays en 2011. L'image montre500 étudiants à Montevideo de19 écoles de partout à travers le pays lors de la fête.
Lesélections générales de 2004 marquèrent, pour la première fois, la victoire de la gauche, leFront large remportant massivement celles-ci, conduisant son candidat présidentiel, le socialisteTabaré Vázquez, à assumer la présidence (2005-2010). Formant ungouvernement avec une majorité de socialistes, mais incluant d'ex-Tupamaros, réunis au sein duMouvement de participation populaire (MPP), dontJosé Mujica etEduardo Bonomi, Vázquez parvient à faire baisser de façon importante la dette, tout en augmentant les salaires minimums et en faisant baisser le chômage et la pauvreté. L'Uruguay connaît alors des taux de croissance à 10 %, qui baissent subitement en 2009, sous l'influence de lacrise mondiale.
Lesélections générales de 2009 sont à nouveau gagnées par le Front large, qui remporte une majorité absolue dans les deux chambres. LeMPP se confirme comme la force politique la plus importante, l'ex-TupamaraLucía Topolansky étant la sénatrice élue avec le plus de voix. Son mari,José Mujica, est élu président.
Lesélections générales uruguayennes de 2019 ont lieu les et afin d'élire simultanément le président et le vice-président ainsi que les99 membres de la chambre des représentants et les30 membres du Sénat de l'Uruguay. Un référendum constitutionnel sur un ensemble de mesures sécuritaires est organisé simultanément.
Le président sortant Tabaré Vázquez n'est pas candidat à sa réélection, en accord avec la constitution qui ne permet pas les mandats présidentiels consécutifs.
Le candidat du gouvernement sortant Daniel Martínez arrive en tête du premier tour, mais ne parvient pas à réunir la majorité absolue dès celui ci. Un ballotage organisé un mois plus tard l'oppose par conséquent au candidat du Parti national Luis Alberto Lacalle Pou, jugé favori du scrutin du fait des probables reports de voix de l'opposition. Ce dernier l'emporte finalement par une courte majorité de 50,79 % des voix.
Le Palais Législatif (Palacio Legislativo) est le parlement uruguayen.Parlement du Mercosur, à Montevideo.
La Constitution, qui s'inspire de celle desÉtats-Unis, a été adoptée le. Laley de lemas, modifiée par la réforme constitutionnelle de 1997, régit le système électoral, en mélangeant vote majoritaire pour la présidentielle, représentation proportionnelle pour l'élection des parlementaires, et « double vote simultané », ces différentes élections ayant lieu le même jour. Toutefois, depuis 1997, des élections primaires sont obligatoires au sein des partis, qui ne peuvent plus présenter plusieurs candidats à la présidence.
L'Uruguay est l'un des pays constituant le Mercosur, avec l'Argentine, leBrésil, leParaguay et leVenezuela. Sur le plan intérieur, le gouvernement tente d'enrayer la montée du taux d'inflation, de réduire le chômage et le taux de pauvreté, de stabiliser la dette extérieure et de combattre la délinquance croissante liée au trafic de drogue.
L'Uruguay est un des trois pays sud-américains à avoir disposé d'un parti politique pour la populationafrodescendiente (d'ascendanceafricaine).
Cette section est vide, insuffisamment détaillée ou incomplète.Votre aide est la bienvenue !Comment faire ?
L'Uruguay est le premier pays à reconnaître officiellement le génocide arménien, le.
En, l'Uruguay devient le premier pays au monde àlégaliser la production et la vente decannabis[37],[38]. La même année, lemariage et l'adoption sont ouverts aux couples de même sexe. Il s'agit également du seul pays d'Amérique du Sud permettant l'avortement sur demande.
L'Uruguay est dans les années 2020 fortement touchée par la criminalité. Les ports uruguayens sont utilisés par les narcotrafiquants latinos-américains pour exporter lacocaïne vers l'Europe[39]. Face à l’augmentation du volume du trafic, les organisations criminelles cachent le produit, surtout dans de grandes propriétés rurales, avant de l’exporter. En contrepartie, les criminels locaux en gardent une partie qu’ils revendent à des petits trafiquants, surtout dans les quartiers défavorisés deMontevideo, contribuant à une hausse de la violence[39]. Avec 11,2 homicides pour 100 000 habitants, l’Uruguay présente en 2024 untaux d’homicides presque deux fois supérieur à la moyenne mondiale. Le pays affiche également letaux d’incarcération le plus élevé d’Amérique du Sud[40]. Les politiques des gouvernements successifs face à la criminalité ont été critiquées par certains sociologues, qui estiment qu'elles reposent uniquement sur le travail policier et l'incarcération sans tenir compte des approches scientifiques de la violence, et ont montré leur manque d'efficacité. La réinsertion des détenus condamnés à de courtes peines de prison pose un problème : ceux-ci se retrouvent livrés à eux-mêmes à leur sortie de prison, et beaucoup retombent dans la délinquance[40].
L'Uruguay est divisé en 19 départements (Espagnol :departamentos, singulier -departamento) dirigés par un intendant (intendente municipal) qui est élu pour5 ans au suffrage universel direct. Les édiles de l'Assemblée départementale(Junta Departamental) ont un pouvoir législatif au niveau du département.
Les premiers départements sont formés dès 1816 et le plus jeune date de 1885, c'est celui de Flores.
L'Uruguay se présente avant tout comme un pays de transition géomorphologique entre l'Argentine, au sud-ouest, et leBrésil au nord-est.
Il forme en effet une continuité géographique de laPampa argentine par ses paysages de plaines doucement ondulées. Ce relief de quasipénéplaine se relève légèrement au contact des alignements de collines, appelés localement les"cuchillas", annonçant les hautes collines duPlateau brésilien. Parmi ces rangées de collines souvent escarpées mais de moyenne élévation figurent notamment laCuchilla de Haedo et laCuchilla Grande où, dans cette dernière, se trouvent les principaux points culminants de l'Uruguay.
De plus, le relief de l'Uruguay, souvent considéré comme un prolongement de laPampa, s'apparente plutôt à un vasteécotone, oscillant entre prairies tempérées et forêts subtropicales[41].
Un dense réseau fluvial structure le pays, consistant en la présence de nombreuxbassins hydrographiques dépendant tous dubassin de la Plata. Dans ce dernier est inclus le vaste bassin hydrographique duRío Uruguay.
Seul, le bassin de laLagune Merín qui est à cheval sur leBrésil et l'Uruguay n'appartient pas au réseau hydrographique de la Plata.
Quant aubassin versant duRío Negro, celui-ci relève du vaste bassin du río Uruguay mais se caractérise par son unité géographique exceptionnelle du fait que tout son réseau hydrographique est constitué exclusivement de l'intérieur du pays uruguayen. Ses eaux sont grossies par deux affluents, l'un sur sa rive droite, lerío Tacuarembó, et l'autre sur sa rive gauche, lerío Yí.
Cependant, d'autres grandes rivières, toutes des affluents de rive gauche du fleuve Uruguay comme laQueguay Grande, l'Arapey Grande ou encore laDaymán, disposent de bassins secondaires certes moins étendus mais également internes au pays, généralement confinés à l'intérieur d'un ou deux départements uruguayens.
Par ailleurs, plusieurs lagons sont répartis le long de la côte Atlantique, notamment dans la partie méridionale du pays, le plus important étant laLagune Merín.
L'Uruguay traverse durant l'été 2023 la crise hydrique la plus grave de son histoire après quatre années desécheresse, sous l’effet combiné de l’épisode naturelLa Niña et dudérèglement climatique. La vétusté des canalisations transportant l’eau potable est au cœur de ce qui est aussi une crise d’infrastructure ; selon des estimations, 50 % de l’eau se perd avant d’arriver dans les foyers. Pour faire durer les réserves d'eau potable du pays, le gouvernement a décidé de doubler le taux de salinité autorisé, ce qui affecte peut être dangereux pour les personnes à risque. Dans un communiqué, un groupe d’experts de l’ONU évoque « le problème sous-jacent [qu’]est la surexploitation de l’eau, en particulier par certaines industries du pays », et critique les décisions prises par l’exécutif. Ce dernier « a demandé à la population d’acheter de l’eau en bouteille », suscitant « un risque de privatisation de l’eau », poursuit le communiqué, qui intime au gouvernement d’accorder la priorité à la consommation humaine[42],[43].
L'Uruguay est le seul payssud-américain qui se trouve complètement dans la zone tempérée. L'absence d'importants systèmes orographiques contribue à ce que les variations de températures, de précipitations et d'autres paramètres climatologiques soient faibles.
Le littoral uruguayen relève duclimat océanique, avec une certaine amplitude, du fait du courant chaud duBrésil, qui augmente la température des côtes de l'Atlantique à partir de janvier jusqu'au début mai ; et du courant froid desîles Malouines refroidissant leurs eaux de juin à septembre. L'effet des deux courants détermine une température moyenne de la mer au niveau superficiel (Punta del Este) entre8°C et23°C selon l'époque de l'année.
L'économie de l'Uruguay demeure encore orientée vers l'agriculture et notamment vers l'élevage, le pays disposant de vastes prairies qui prolongent laPampa humide de l'Argentine voisine. L'industrie, principalementagroalimentaire, est surtout tournée vers l'exportation de ses productions tandis que letourisme, qui se développe rapidement, est devenu la première source de devises étrangères pour le pays.
Les groupes de papierStora Enso etArauco ont annoncé, en, qu'ils achèteraient la firmeespagnoleEnsō[44], ce qui ferait de cettecoentreprise[45] la plus grande propriétaire terrienne d'Uruguay[46], avec130 000 hectares de terres, soit près de la moitié du total des propriétés terriennes de Stora Enso[47].
Le pays a été plongé dans une longue crise économique depuis les années 1960, et a eu beaucoup de difficultés à s'en relever. La principale tâche des gouvernements successifs a donc été logiquement d'effacer peu à peu ladette extérieure de 12,75 milliards de dollars et de rétablir l'équilibre de certains indicateurs économiques tels que labalance commerciale.
La crise a été accentuée par l'effondrement de l'économie argentine dès1999, l'Argentine étant son principal partenaire économique.
Au début des années 1990, le tourisme devient une activité économique qui gagne en importance avec la modernisation des infrastructures hôtelières notamment. Cette nouvelle industrie constitue dès lors une source importante de revenus pour l'État uruguayen.
En 1991, le pays connaît une multiplication desgrèves pour obtenir des compensations de salaires destinées à compenser l'inflation et pour s'opposer auxprivatisations souhaitées par le gouvernement deLuis Alberto Lacalle. Une grève générale est déclenchée en 1992, et la politique de privatisation est très largement désavouée par referendum (71,6 % contre la privatisation des télécommunications). En 1994 et 1995, l'Uruguay fait face à des difficultés économiques causées par la libéralisation ducommerce extérieur, qui a accentué ledéficit commercial. La Compagnie du gaz de Montevideo et la compagnie aérienne Pluma sont confiées au secteur privé, mais le rythme des privatisations ralentit à partir de 1996. En 2002, après quatre années consécutives derécession, la baisse sensible du niveau de vie des classes populaires provoque des émeutes. En 2004, le programme de réajustement libéral défendu par leFMI et le gouvernement est contesté par plus de 64 % des votants lors d'un référendum[48].
Entre 1999 et 2002, la crise économique menace de provoquer l’effondrement du système financier et oblige l’État à intervenir pour sauver les banques. Plus de 40 % de la population vit dans la pauvreté[49]. Puis l'économie commence à croître en 2003, et continue sa croissance jusqu'en 2020, malgré l'apparition de la pandémie de covid-19[50],[51].
Ce développement économique serait notamment dû à la stabilité politique de l'Uruguay, au faible niveau de la corruption, au développement des relations commerciales avec la Chine[49]. L'Uruguay revoit son système fiscal, diminuant les taxes sur la consommation et augmentant l’impôt sur le revenu, désormais parmi les plus élevés d'Amérique latine (mais restant modeste en comparaison des pays de l’OCDE)[52]. Un système d’État-providence se construit et la part des dépenses sociales dans le total des dépenses publiques passe de 60,9 % à 75,5 % entre 2005 et 2015[36]. Le nombre de personnes bénéficiant d'une couverture maladie passe de 700 000 à 2,5 millions entre 2004 et 2019 et le taux de pauvreté tombe de 40 % à 8 %[53]. Le taux de chômage passe de 17 % en 2002 à 8 % en 2016 et les inégalités tendent à décroître[54]. Cependant, le déficit et la dette publique sont élevés[55].
Le nombre de syndiqués a quadruplé depuis 2003, passant de 110 000 à plus de 400 000 en 2015 pour une population active de 1,5 million de personnes. D'après laConfédération syndicale internationale, l'Uruguay est devenu le pays le plus avancé d’Amérique en matière de respect « des droits fondamentaux du travail, en particulier la liberté syndicale, le droit à la négociation collective et le droit de grève »[36]. Cette forte syndicalisation a eu notamment pour effet de réduire les inégalités socio-économiques[54].
L'Uruguay s'est beaucoup investi dans la nouvelle économie du tourisme, à partir des années 1980, et accueille chaque année des touristes de plus en plus nombreux dont principalement lesArgentins, lesAméricains et lesBrésiliens. LesEuropéens, encore très marginaux au siècle dernier, forment un groupe de plus en plus important de touristes et font dorénavant de l'Uruguay une destination touristique.Montevideo,Punta del Este etSalto sont devenus les trois premiers centres touristiques du pays et sont renommés internationalement[57]. En 2019, l'Uruguay a accueilli 3 millions de touristes, soit presque autant d'habitants que le pays[58]. Le tourisme est devenu la principale source de devises en Uruguay. Avec 2 340 millions US$ soit 3,8 % du PIB national en 2019, il génère plus de devises que les activités traditionnelles destinées à l'exportation du pays. L'Uruguay est le premier pays de l'Amérique du Sud en nombre de touristes par rapport à sa population[58].
Répartition des habitants d'origine européenne par section de recensement en 2011
La population de l'Uruguay est essentiellement concentrée sur le littoral. Lors du recensement de 2011, elle s'établit à 3 285 877 personnes. La population est essentiellement urbaine (90,7 %) et vit dans les 20 plus grandes villes du pays, principalement àMontevideo (1,4 million d'habitants). À cause d'un faibletaux de natalité n'atteignant que 14,44 ‰, de l'espérance de vie élevée (75,92 ans) et de l'émigration (0,32 émigrant pour 1 000 habitants), la population du pays vieillit assez vite. Par ailleurs, la croissance de la population n'est que de 0,51 %.L'Uruguay est un pays d'immigration et d'émigration. 550 000 Uruguayens vivent à l'étranger[59].
Proportion d'Uruguayens d'ascendance africaine par section de recensement en 2011Les descendants d'Européens représentaient 86,77 % de la population lors du recensement de 2011. Environ 8 % des Uruguayens sontmétis, d'une ascendance à la fois européenne etamérindienne. Les personnes d'origineamérindienne (principalement desGuaranis et desCharrúas) soit 223 964 citoyens, représentent 6,4 % des habitans. Les personnes d'origineafricaine représentent 4,56 % des habitants. Ces deux dernières décennies, environ 500 000 Uruguayens ont émigré vers le Brésil, l'Argentine, l'Espagne ou encore lesÉtats-Unis d'Amérique.
Religions : lareligion catholique représente 42 % de la population. Lesprotestants sont environ 15 % de la population et autres 5-6 %, mais quasi 37 % de la population estathée,agnostique ou croyant sans religion[61]. En Uruguay, il y a une petite minorité qui pratique les religions africaines comme l'Umbanda. La petite communautéjuive, environ 10 000 personnes, est principalement constituée d’immigrants.
En ce qui concerne les langues, l'espagnol est quasiment l'unique langue parlée. Leportugais est beaucoup parlé en seconde langue, surtout le long de la frontière avec le Brésil. L'anglais est enseigné à l'université, et est la langue utilisée pour le tourisme. L'italien est parlé par de nombreuses personnes, en majorité des descendants d'Italiens.
Lefootball occupe une place très importante dans lavie sportive uruguayenne : la « Céleste », l’équipe nationale, a remporté l’épreuve des Jeux olympiques 1924 et 1928. Le pays a organisé et remporté la premièreCoupe du monde en 1930. Il a également gagné laCoupe du monde 1950. Au niveau continental, entre 1916 et 1942, la Céleste participe à 16 des 17 premierschampionnats sud-américains, en gagne 8 et termine en finale de 4 autres éditions. En tout, l’équipe nationale a remporté15 fois laCopa América. L’Uruguay a ainsi dominé le football international en particulier dans l’entre-deux-guerres et la Céleste figure encore parmi les meilleures équipes au monde (16e auclassement mondial en décembre 2022)[69].
Les sports équestres hérités desgauchos (« bouviers ») jouent aussi un rôle essentiel. Dans une moindre mesure, l’Uruguay fait bonne figure dans d’autres sports collectifs que le football, lerugby et lebasket-ball sont également pratiqués, l'équipe nationale masculine de rugby a déjà participé à 3 phases finales deCoupe du monde et l’équipe nationale masculine de basket-ball à 7Coupes du monde dont5 fois consécutivement à partir des années 1950 et surtout deux médailles de bronze aux Jeux olympiques en 1952 et 1956.
Aux Jeux olympiques, les deux seuls titres ont été remportés en football, la dernière médaille d’or date donc de 1928 et seuls 2 médailles d’argent et 6 de bronze viennent compléter le tableau depuis la première apparition de l’Uruguay aux Jeux en 1924 : 2 médailles de bronze en basket-ball, 4 médailles (1 d’argent et 3 de bronze) enaviron, 1 médaille de bronze enboxe anglaise et seule médaille depuis 1956, 1 d’argent encyclisme sur piste en 2000 en Sydney. Les dix médailles ont été remportées par des hommes aux Jeux d’été, l’Uruguay est toujours en attente de sa première médaille féminine ou de sa première aux Jeux d’hiver.
↑abcdef etgRomaric Godin, « Uruguay 1973, la mort d’une démocratie sociale »,Mediapart.fr,(lire en ligne).
↑ab etcMaurice Lemoine,Les Enfants cachés du général Pinochet. Précis de coups d’État modernes et autres tentatives de déstabilisation, Don Quichotte,,p. 69-72.
↑a etbAnne-Dominique Correa, « Comment le trafic de cocaïne a transformé l’Uruguay »,Le Monde.fr,(lire en ligne)
↑a etb« Élections en Uruguay: la gauche bien partie pour revenir au pouvoir »,RFI,(lire en ligne)
↑Laurent Simon, « La « nature » contre le territoire : les contradictions de la politique des aires protégées en Uruguay »,Cahiers des Amériques Latines,nos 54-55,,p. 89-103(ISSN2268-4247,lire en ligne).
↑« Climat. La sécheresse provoque une crise d’eau potable en Uruguay »,Courrier international,(lire en ligne)
↑« L’Uruguay, en pleine sécheresse, fait boire de l’eau salée à sa population »,Le Monde,(lire en ligne)
Dario AsenjoArce,L'Uruguay ou le rêve d'un extrême-occident : mémoires et histoire du malencontre indien (thèse de doctorat en anthropologie), Université de la Sorbonne nouvelle - Paris III,(lire en ligne).