L'université de Padoue est une des plus anciennes universités du monde. Elle a été fondée le par des professeurs et des étudiants ayant fui l’université de Bologne, du fait de l’atteinte aux libertés universitaires et aux privilèges qui avaient pourtant été garantis aux enseignants et à leurs élèves. L'université de Padoue fut créée en réponse à un besoin, induit par des conditions sociales et culturelles spécifiques, contrairement à la plupart des universités qui doivent leur fondation à une charte avec le pape.
Introduite en 1472 par Bartolomeo Valdizocco, l'imprimerie produit très tôt un nombre important de manuels et livres savants, concurrençantVenise. En 1481, une société d'imprimeurs fut montée au sein de l'université, composée de Valdizocco,Pierre Maufer, Ercole da Busca, Antonio da Strada, Bonino Bonini, Antonio Pocheparole,Giovanni de Gregori etAndrea Torresano, supervisés sur le plan éditorial par le docteur en droit Zaccaria Zaccaroti[1],[2].
L'université s'installe en 1493 dans lePalazzo Bo, ce qui lui donnera son surnom de « il Bô »[3].
À l’origine, les enseignements étaient limités audroit et à lathéologie, mais ils furent bientôt élargis à la médecine, la philosophie, l’astronomie et la rhétorique.À partir de 1399, il y eut deux universités :
Les études et la vie à l’intérieur de l’université étaient organisées en nations, qui étaient le reflet d’origines géographiques ou ethniques. Les différentes nations formaient elles-mêmes deux groupes : les Citramontains (c'est-à-dire les Italiens) et les Ultramontains (c’est-à-dire les autres).
Comme àBologne, c'était au départ les étudiants eux-mêmes qui votaient les statuts de l'université, élisaient le recteur au sein même du corps étudiant, et choisissaient les professeurs et les cours.
Les enseignants étaient rémunérés grâce à des collectes de fonds.
Pendant cette période, Padoue apporta une grande contribution à la révolution scientifique naissante. C'est l'époque du développement de la pensée philosophique, des études de lamédecine et de l'anatomie et des grandes découvertes enastronomie,physique etmathématiques, notamment au moment oùGalilée est enseignant à l'université (de1592 à1610).
L’année1678 connaît de plus l’une des plus grandes fiertés de l’université de Padoue. C’est cette année-là en effet qu’Elena Lucrezia Piscopia obtint son diplôme de philosophie, devenant ainsi la première femme du monde diplômée d'une université.
Pourtant, elle ne constitue déjà plus un aussi grand pôle qu'auparavant.
Toutefois, même après l'effondrement de la république de Venise (1797) et son rattachement au royaume d'Italie (1866), avec les limitations de la liberté de pensée et la réduction des ressources financières qui en résultèrent, Padoue garda une grande importance dans la vie intellectuelle de la région.
Le passé glorieux de l'université de Padoue est plus qu'un objet de nostalgie ; il légitime la place non négligeable que l'université d'aujourd'hui occupe dans la communauté intellectuelle internationale. Avec ses innombrables parutions, conférences et congrès, elle joue encore un rôle important dans l'érudition et la recherche scientifique, à la fois au niveau européen et mondial.