L'université Grenoble-Alpes (UGA)[a] est ungrand établissement d'enseignement supérieur français, le principal de lamétropole grenobloise. Créée en 1339, l'université deGrenoble disparaît à trois reprises au cours de l'histoire ; dans sa forme actuelle, elle est issue de la fusion des trois universités entre lesquelles elle avait été divisée après (Grenoble-I,Grenoble-II etGrenoble-III)[2], et de l'intégration partielle de l'Institut polytechnique de Grenoble, de l'école nationale supérieure d'architecture et de l'Institut d'études politiques.
L'université Grenoble-Alpes est labellisée en par un jury international au titre de l'Initiative d'excellence (IDEX)[3] puis désignée le par le Ministère de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation pour accueillir l'un des quatre Instituts interdisciplinaires d'intelligence artificielle en France[4], portant l'acronyme de MIAI (multidisciplinary institute in artificial intelligence)[5].
Grâce à sondomaine universitaire, le journalTimes Higher Education la classe en 2018 au huitième rang des plus belles universités en Europe[6]. La même année, elle devient l'université française la plus citée dans leclassement de Shanghai[7],[8].Plus récemment, en 2024, elle se situe, au niveau mondial, entre la 101ème et la 150ème place dans le classement de Shanghai, portant essentiellement sur les activités de recherche, à la 294ème place dans le classement QS World University rancking et, pour l'édition 2025 de Times Higher Education, entre la 351ème et la 400ème place, ces deux derniers classements reposant sur des critères élargis.
L'existence d'un enseignement supérieur à Grenoble est bien antérieure à la création de l'université, car plusieurs décennies avant sa création, alors que Grenoble s'appelle encoreGratianopolis, un certain Jacques Borgarel s'intitule professeur de droit (professor legum) en 1277, titre repris par la suite en 1282 par Bérenger Chevalier et, en 1322, par Nicolas Constant. L'enseignement du droit à Grenoble se poursuit puisqu'en 1333,Amblard de Beaumont,protonotaire dudauphinHumbert II, prend la qualité deprofessor juris civilis[9]. Cet enseignement permet de créer, quatre ans plus tard, leconseil delphinal, cour de justice à vocation judiciaire et militaire duDauphiné de Viennois.
L'université de Grenoble est créée le par le dauphinHumbert II, qui obtient unebulle pontificale du papeBenoît XII, lors d'un séjour à Avignon. Dans un document traduit du latin par l'historienNicolas Chorier, on apprend« que la ville de Grenoble aura toujours une université où l'on enseignera droit civil, droit canon, médecine et arts » (en latin :ut in ea essent perpetuó generalia studia in utriusque juris, médicinæ, et artium facultatibus, etc)[10]. Humbert II, influencé par sa vie à la cour deNaples, prend diverses dispositions dans des lettres du[b], promettant et jurant sur l'Évangile une protection vigilante aux étudiants, de la nourriture et un abri sans frais, pour au moins une centaine d'entre eux[11]. On installe alors l'université dans une maison de la rue Neuve appartenant à Jean Chaunais. Le premier recteur est Amédée Alleman, également prieur aumonastère Saint-Laurent[12]. L'enseignement du droit canonique et du droit civil est assuré par des membres duConseil delphinal. Le dernier recteur connu est Bernard de Croysllis en 1346, également archidiacre deBesalú.
L'absence de documents les années suivantes laisse supposer que l'université de Grenoble a disparu, probablement vers l'année 1349 : période de crise économique pour leDauphiné de Viennois dont le dauphin, ruiné par une croisade enPalestine et confronté à une épidémie de peste, est contraint de vendre sa principauté auroyaume de France. L'acte est signé le, les diplomates chargés du protocole ménagent les susceptibilités en lui donnant le nom de transport du Dauphiné.
Il faut attendre un siècle pour avoir un enseignement universitaire dans la nouvelleprovince du Dauphiné. Mais c'est àValence qu'une université est créée le[13] par le dauphin Louis, futurLouis XI, et confirmée le durant son règne, privilégiant la position géographique de la ville sur un axe commercial très fréquenté. Cependant on ne peut priver la ville de Grenoble de son université sans porter atteinte au contrat du transport du Dauphiné, dont une clause précise que tous les privilèges existants avant 1349 sont conservés. Pourtant, Grenoble renonce à faire valoir son droit par lequel elle pouvait réunir cette université valentinoise à Grenoble[14]. L'université de Valence va alors attirer les meilleurs étudiants de laprovince du Dauphiné, malgré la présence duParlement du Dauphiné à Grenoble. Deux siècles plus tard, en 1672, l'historienNicolas Chorier fera une remarque énigmatique dans sonHistoire générale du Dauphiné, laissant penser que l'université de Grenoble est encore en activité sous le règne de Louis XI (1461-1483). Il mentionne en effet que la province du Dauphiné compte deux universités[15],[16]. Plus tard, des tentatives de réouverture à Grenoble se solderont par des échecs, mais d'autres trouveront une issue plus positive.
Premier sceau connu de l'université de Grenoble auXVIe siècle.
Certains étudiants de l'université deviennent célèbres commeCorneille de Blockland nommé docteur en médecine le[19], mais dont l'œuvre musicale et les prédictions entrent dans l'histoire. L'université possède de grands jurisconsultes comme Antoine Govéa[20], premier professeur en 1558, mais semble condamnée à fermer, lorsque le roiCharles IX ordonne par lettres patentes du mois d', le rattachement de l'université à celle de Valence. Alors que la guerre entre protestants et catholiques bat son plein en Dauphiné, une bataille juridique s'engage dans laquelle les avocats grenoblois, chargés de défendre la ville de Valence, refusent de le faire devant le Parlement du Dauphiné. Les Valentinois sont ainsi contraints de s'adresser au Conseil royal à Paris. Deux professeurs valentinois y rencontrent le premier consul de Grenoble, Ennemond Bectoz de Valbonnais, qui s'efforce de répondre par de savantes manœuvres à leurs habiles attaques. Finalement après d'interminables requêtes, l'arrêt définitif du Conseil royal est prononcé en faveur de Valence le[21].
Dans un Dauphiné ravagé par les guerres de Religion, la présence à Grenoble deCatherine de Médicis du au, venue[22] dans le but d'apaiser ces conflits, est l'occasion de lui réclamer le rétablissement de l'université. Demande qui restera sans effet. Les étudiants en droit grenoblois vont devoir continuer à se rendre à Valence. La prise de Grenoble parLesdiguières en marque la fin des hostilités religieuses et entraîne la construction d'une citadelle à l'emplacement du couvent des Cordeliers, site de l'ancienne université. Le pouvoir de la dynastie des Lesdiguières ne semble pas avoir joué en faveur du rétablissement d'une université à Grenoble. Diverses tentatives de rétablissement de la part du Premier président et du procureur-général duParlement du dauphiné en 1732 et 1765 auprès du roi restent vaines. L'hôpital de Grenoble et l'intendant du Dauphiné, Christophe Pajot de Marcheval, vont cependant jouer un rôle essentiel dans l'ouverture en 1771 d'une petite école de chirurgie, nécessaire à une ville de garnison comme Grenoble. Accueillie par les Pères de la charité, l'école enseigne la médecine, la chirurgie, l'anatomie, la pharmacie pratique et la botanique dans un cursus de trois années, qui passera ensuite à quatre ans. Parmi les premiers élèves boursiers figure un étudiant de vingt-sept ans, marié et admis par dérogation malgré son âge,Dominique Villars[23]. Mais bientôt laRévolution, née à Grenoble lors de laJournée des Tuiles, condamne la Faculté des arts et la Faculté de théologie de Valence à disparaître en 1790, suivies par la Faculté de médecine en 1791 et enfin la Faculté de droit en 1792, les universités étant jugées corporatistes et conservatrices[24].
C'est le, sur la voie qui le mène d'Ulm àAusterlitz, queNapoléonIer signe à son quartier général deBraunau-sur-Inn, le décret qui organise l'École de droit de Grenoble, marquant ainsi le retour de l'enseignement supérieur à Grenoble[25]. Le suivant, l'audience solennelle de la Cour d'appel de Grenoble se déroule dans lePalais de justice pour recevoir le serment des premiers membres de la nouvelle École de Droit. Le, l'École ouvre ses portes à ses premiers élèves ; son premier doyen estJean-Paul Didier. Les effectifs de cette première année raccourcie se montent à 160 élèves. Le, c'est l'École de médecine, de chirurgie et de pharmacie qui ouvre ses portes par décret impérial mais qui sera remplacée en 1823 par une École secondaire de médecine[26].
Palais de l'université sur la place de Verdun, ancien siège des facultés grenobloises.
Le, le décret impérial deNapoléonIer créé l'université impériale et précise que Grenoble sera le siège d'une Faculté des Lettres et d'une Faculté des Sciences. Les premiers cours de la Faculté des Lettres se déroulent le dans l'hôtel de Saint-Maurice[27] de la rue Neuve avec comme doyen Jean-Gaspard Dubois-Fontanelle. Parmi les premiers professeurs de la Faculté des lettres, se trouventJean-François Champollion, professeur-adjoint d'histoire et son frèreJacques-Joseph Champollion, professeur de littérature grecque[28]. C'est ce dernier qui prononcera l'éloge funèbre du doyen Dubois-Fontanelle à sa mort le à l'âge de 74 ans. Le professeur de philosophie, M. Jamet, était mort avant l'ouverture de la faculté des lettres[29]. La rentrée de la faculté des lettres a eu lieu le avec les cours d'histoire, de littérature française, de littérature latine, de littérature grecque et de philosophie. Supprimée par ordonnance royale deLouis XVIII le, cette Faculté des Lettres est rétablie en 1847[30],[d]. En 1811,Joseph Fourier, mathématicien et préfet de l'Isère, installe la Faculté des Sciences de Grenoble. Son doyen est Chabert, professeur de mathématiques appliquées. La faculté sera confortée en 1823 par l'École secondaire de médecine puis en 1841 par l’École préparatoire de médecine et de pharmacie.
Mais le souvenir de l'entrée triomphale de Napoléon à Grenoble en 1815 de son retour d'exil et surtout la conspiration deJean-Paul Didier en 1816 en faveur duduc de Reichstadt provoque une certaine méfiance deLouis XVIII envers la ville. Ce dernier, revenu au pouvoir après la déroute napoléonienne, ferme l'université de droit le à la suite de la rumeur de sa mort le qui entraîne quelques agitations dans la ville et un état de siège. Malade et affaibli, les dernières années de sa vie, Louis XVIII meurt le. Aussitôt, une même ordonnance de son successeurCharles X ordonne le rétablissement de l'université de droit dès le[31]. En France, l'année 1841 marque la création des Écoles préparatoire de médecine et de pharmacie dont le statut est communal selon l'ordonnance du. Celle de Grenoble, est créée après bien d'autres villes commeAmiens,Caen,Poitiers ou encoreRennes par une ordonnance du sous la municipalité d'Honoré-Hugues Berriat[32], et vient remplacer l'École secondaire de médecine mise en place en 1823.
Cours d'électricité de Paul Janet.
En 1879, le palais de l'université de Grenoble, implanté place de la Constitution (futureplace de Verdun) est ouvert aux étudiants. Il sera inauguré par le présidentFélix Faure le à l'occasion de sa venue à Grenoble pour l'inauguration de l'extension du palais de justice et de laFontaine des trois ordres. L'édifice regroupe alors environ 500 étudiants en droit et Grenoble devient le siège d'uneacadémie regroupant les facultés de Droit, Lettres et Sciences, totalement indépendantes les unes des autres et placées sous la tutelle directe d'un recteur. Les effectifs en droit montent rapidement après laGuerre franco-allemande de 1870 à 1 086 étudiants lors de l'année 1872-1873 puis redescendent lentement et se stabilisent pendant plusieurs décennies dans une fourchette de 500 à 600 étudiants.
La réussite deMarcel Deprez dans son transport d'électricité en 1883 entre Grenoble etJarrie est un tournant décisif pour l'industrie régionale. Des spécialistes et en particulierPaul Janet, auteur d'un cours du soir d'électricité industrielle en, sont conscients de la nécessité de créer à Grenoble un enseignement capable de former les ingénieurs dont l'industrie a besoin. En même temps, se constitue une « société pour le développement de l'enseignement technique », groupe de notables menés par l'industrielAristide Bergès et le président de la Chambre de Commerce et d'Industrie,Casimir Brenier. Ils se mobilisent pour obtenir la permanence du cours d'électricité à l'université et lancent une souscription dansLe Petit Dauphinois[33]. Les autorités locales, dont le maireStéphane Jay, se laisseront convaincre et ouvriront en 1900 l'Institut électrotechnique rattaché à la faculté des sciences[34]. Mais il faudra attendre encore dix ans avant que la première pierre d'un bâtiment consacré à la science ne soit posée pour recevoir cette institution. À la même époque, la municipalité d'Auguste Gaché lance en 1894 la construction d'un nouveau bâtiment pour l'École préparatoire de médecine et de pharmacie. L'édifice est inauguré par son successeur,Félix Poulat, en dans la rue Lesdiguières[35], et le directeur de l'établissement est le docteurArthur Bordier.
En 1896, lematheysin et critique d'art, Marcel Reymond, fonde l'actuel Comité de Patronage des Étudiants Étrangers rattaché à la Faculté des Lettres, qui deviendra leCentre universitaire d'études françaises (CUEF) de Grenoble. Il y dispensera notamment des cours d'histoire de l'art, mais l'essentiel est l'enseignement du français à des familles et des salariés émigrés établis et travaillant à Grenoble[36].
En 1898, démarrent les premiers cours de vacances du Comité de patronage et l'on assiste, dans la foulée, à la mise en place de l'Institut de phonétique (1904) parThéodore Rosset. En 1907, la faculté des lettres soutientJulien Luchaire, professeur de langue et littérature italienne, qui a créé l'Institut français de Florence premier de tous les Instituts français du monde entier, qu'il dirige jusqu'en 1918. Elle assure aussi la « tutelle » des Instituts français de Naples etRome. En 1907, l'Institut de géographie alpine est fondé parRaoul Blanchard, géographe français spécialisé dans l'étude desAlpes et de la géographie duQuébec. Il s'installe dans les locaux de l'ancien Évêché. En 1912, un institut commercial de l'université est créé[38]. En 1937, la Maison des étudiants et son élégante façade ornée de bas reliefs du sculpteurAuguste Davin ouvre ses portes sur la toute récente place Pasteur[39].
Avec le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, des scientifiques et universitaires français viennent se réfugier à Grenoble, encore en zone libre. Parmi ceux-ci,viennent rejoindre Louis Néel,Louis Weil, son assistant à Strasbourg, puis Noël Felici et rejoints en 1943 parFélix Bertaut[40], trouvent alors à l'institut Fourier et à l'Institut d'électrotechnique, un espace de travail. Cette période de guerre et d'occupation voit les universitaires grenoblois s'investir dans laRésistance, protégeant des hommes destinés auService du travail obligatoire en les transformant en étudiants[41]. Mais laSaint-Barthélemy grenobloise en touche tragiquement le personnel universitaire avec l'assassinat du professeurJean Bistési, suivi quelques semaines plus tard de ceux deRené Gosse, doyen de l'université des sciences jusqu'en, et de son fils Jean[42].René Gosse, doyen de la faculté des sciences et directeur de l' Institut polytechnique avait été déchu en 1940 de ses fonctions par le gouvernement de Vichy qui leur substitue respectivement Maurice Gignoux et Félix Esclangon. René Gosse sera, à titre posthume, rendu à ces fonctions à la Libération.
En 1945,Jean Kuntzmann, maître de conférence débutant, arrive à Grenoble. Deux ans plus tard, il met en place à la Faculté des sciences un enseignement de « mathématiques appliquées » à l'usage des ingénieurs. Cette formation, presque unique en France, est le point de départ du développement des « mathématiques appliquées », du « calcul numérique » et plus tard de l'informatique en France[43],[44],[45],[46]. En 1947, l'association des amis de l'université de Grenoble est créée et deviendra en 2001 l'alliance Université-Entreprise de Grenoble. Présidée par l'industriel Paul-Louis Merlin, elle favorise les liens féconds unissant l'université, l'industrie et les grands organismes de recherche qui s'implanteront à Grenoble dès l'année 1955 (CEA puisCNRS notamment). L'illustration est faite par l'acte constitutif duCentre d'études nucléaires le qui précise que le directeur est assisté, dans le cadre de la direction scientifique du centre, d'une commission composée de six représentants du Commissariat à l'énergie atomique et de six universitaires proposés par le recteur de l'université de Grenoble[47]. Ce Centre doit sa création à Louis Néel, auquel est également dû la création, en 1953, dans le cadre de l'Institut polytechnique de Grenoble, d'une formation d'ingénieur en Génie atomique.
La Bastille de Grenoble, avec, au centre, les deux anciens bâtiments universitaires du Rabot et la résidence étudiante du même nom à gauche.
Le, le permis de construire d'une nouvelle bibliothèque universitaire est validé sur le boulevard Maréchal-Lyautey par la ville, et celle-ci est mise en service le. Cependant, en, l'université se sent déjà trop à l’étroit dans ses nombreux locaux du centre-ville et lance un projet immobilier sur les flancs dela Bastille, au Rabot.Léon Moret, doyen de l'université des sciences et directeur du laboratoire de géologie, ainsi que Paul Veyret, directeur de l'Institut de géographie alpine, entreprennent les transferts de l'institut Dolomieu et de l'Institut de géographie alpine, ainsi que l'aménagement d'une résidence universitaire dans l'ancienne caserne militaire duXIXe siècle située non loin. L'ensemble est opérationnel à la fin de l'année 1961, mais l'inauguration se déroule en[48].
Grâce à l'action du docteur Jean Roget, l'École de médecine devient en 1962 la faculté mixte de médecine et de pharmacie de Grenoble[50] et s'installe logiquement en 1967 àLa Tronche près des hôpitaux civil et militaire dans le vastedomaine de la Merci[51]. La bibliothèque de la faculté de médecine ouvre ses portes le dans ce campus santé qui voit encore s'édifier trois autres immeubles[52]. Ses alentours verront s'implanter dans les décennies suivantes plusieurs centres de recherche liés au monde médical constituant uncampus santé de premier plan.
Jusqu'en 1960, les effectifs de l'université augmentent en accord avec les capacités d'accueil des établissements disséminés au sein de l'agglomération grenobloise : 3 950 étudiants en 1946, 4 378 étudiants en 1955 et 7 740 étudiants en 1960. Mais pour les physiciens, et notammentLouis Weil, créateur du Centre de recherches sur les très basses températures sur le site ducentre d'études nucléaires et professeur à l'université des sciences, la nécessité de trouver un vaste site pour le développement de l'université devient un impératif.
Regroupement des facultés sur le domaine universitaire
La décision d'ouvrir un campus hors la ville est annoncée le par le recteur Robert Trehin et le conseil de l'université donne son accord le suivant. Le, afin d'accueillir un nombre croissant d'étudiants et de disposer de constructions modernes favorables au développement des laboratoires de recherche, la première pierre ducampus à l'américaine est posée en présence du ministreLucien Paye. Cette première pierre toute symbolique est destinée au bâtiment de l'Institut des mathématiques appliquées, mais se pose en réalité à l'extrémité de la rue Barnave afin d'éviter aux officiels d'avoir à marcher dans la boue des champs. Elle disparaît très vite par la construction de la rue des Résidences sur son emplacement. Ledomaine universitaire, dénomination locale, se développe alors sur une zone de cultures maraîchères de186 hectares située à 213 mètres d'altitude, à cheval sur les communes deSaint-Martin-d'Hères et deGières[53], ce qui est inédit en France. Cependant, deux activités ne se délocalisent pas sur ce site, celles de la médecine et de la pharmacie qui rejoignent à partir de 1967 le domaine de la Merci àLa Tronche. De 1960 à 1971, le sursaut démographique des « trente glorieuses » porte le nombre d'étudiants à 25 000 et ouvre la porte à l'après « Place de Verdun ».
Un IBM 7040 de 1963.
Louis Weil prend une part essentielle à la création de ce campus. Acteur local de la collaboration entre recherche et industrie, aux côtés de Louis Néel, il est élu doyen de la faculté des sciences en 1961[54]. Souhaitant associer le plus possible l'industrie locale des travaux publics à cet immense chantier, il parvient à convaincre l'administration centrale de faire travailler des architectes de la région puisque des treize réalisations faites durant son mandat, sept le sont par des architectes locaux. La mise en service du bâtiment de l'Institut des mathématiques appliquées a lieu en, et se voit équiper pour l'occasion d'un ordinateur de deuxième génération, l'IBM 7044[55]. Louis Bolliet, élève deJean Kuntzmann est le premier chercheur à l'utiliser[56].
Dès les premières années, les résidences d'étudiants sont construites grâce à une avance de la sociétéMerlin Gerin gérée par l'Alliance universitaire de Grenoble. Les chantiers se suivent, la bibliothèque Droit-Lettres comportant 500 places assises est ouverte en 1966[57] et celle des Sciences en 1967 sur une surface de 13 218 m2 compte 2 100 places assises[58], libérant ainsi les locaux de labibliothèque universitaire du boulevard Maréchal Lyautey. L'architecture de la place centrale du domaine est confiée àOlivier-Clément Cacoub, lauréat du premier grand prix de Rome en 1953, qui conçoit à la fois la bibliothèque des sciences, le bâtiment administratif de la faculté des sciences et un grand amphithéâtre[59]. L'accessibilité du campus est assurée par 10 000 places de parking et les transports en commun mettront plusieurs années avant de desservir efficacement le site.
En, alors que Grenoble est visée par une série d'attentats à la bombe de la part de groupes gauchistes[60], la ville voit son domaine universitaire devenir le lieu d'affrontements entre étudiantsmaoïstes et forces de l'ordre[61]. L'année suivante, une opération commando fait deux blessés par balle le, entraînant de graves incidents entre étudiants gauchistes et Sud-vietnamiens, provoquant l'arrêt des cours sur le campus jusqu'au[62],[63]. L'année 1972 est marquée par la création desPresses universitaires de Grenoble par des universitaires grenoblois avec la volonté de mettre en place une maison d’édition à part entière ayant son autonomie éditoriale et son propre réseau de diffusion pour faciliter la commercialisation et une meilleure visibilité de leur catalogue, souvent scientifique.
En 1970, l'université de Grenoble se fractionne pour donner d'un côté l'INPG (Grenoble INP), qui était précédemment un Institut d'Université, et de l'autre, prenant respectivement la suite des facultés, les trois universités,Grenoble I qui portera par la suite le nom deJoseph Fourier,Grenoble II qui prendra le nom dePierre Mendès France etGrenoble III qui rendra hommage àStendhal. Grenoble-III n'est pas l'exacte réplique de l'ex-faculté des lettres et sciences humaines puisque la seconde branche (sociologie, psychologie, histoire…) rejoint Grenoble-II tandis que la filière de géographie dépend de Grenoble-I.
En 1452, Louis,9e dauphin de France et futurLouis XI, créé l'université de Valence qui comportaient quatre facultés : théologie, droit, médecine et arts. L'université de Valence ferme ses portes sous laRévolution en 1792. Il faudra cependant attendre les années 1970 pour qu'il soit, à nouveau, offert la possibilité de suivre des études supérieures à Valence. Ce redémarrage est appuyé par les collectivités locales.
À ce titre, l'année 1971 est marquée par la création de la faculté libre de droit. En 1973, le premier département de l'IUT Gestion des entreprises et administrations (GEA), rattaché à l'IUT B Grenoble 2, ouvre ses portes. En 1983, la faculté libre de droit est intégrée à l'université des sciences sociales de Grenoble. Le centre de Valence de l'université Stendhal ouvre ses portes avec la création d'un DEUG de « Lettres Modernes » et c'est au tour de l'université Joseph-Fourier d'inaugurer son antenne valentinoise en 1990, avec la mise en place du DEUG sciences, structures et matière.
En 1991, le site de Valence est désigné « Pôle de développement universitaire » par le Comité interministériel d'aménagement du territoire (CIAT) et prend véritablement son essor en 1994 avec la création de l'Agence de développement universitaire Drôme-Ardèche (GIP opérateur d'État, réunissant universités grenobloises et collectivités locales).
En France à la findes années quatre-vingt,Lionel Jospin, alors ministre de l'éducation nationale, lance le plan « Université 2000 » (période 1991-1998) pour assurer la démocratisation de l'accès à l'université, pour mieux faire face à la forte croissance annuelle des étudiants et pour participer à l'aménagement du territoire par un rééquilibrage des équipements universitaires dans l'hexagone. Une étude de larevue de géographie alpine montre qu'en 1990, Grenoble, dixième agglomération de France, possède 41 206 étudiants[64].
À Grenoble, les élus locaux, en lien avec le monde universitaire, souhaitent développer l'université dans la ville, dans l'objectif de mieux rééquilibrer la répartition des différents sites de l'université grenobloise et ainsi renforcer les liens entre le « monde universitaire » et la « Cité ». Ainsi, deux nouveaux sites universitaires sont inaugurés au cœur de projets urbains d'envergure avec l'implantation en 1996, de l'Institut de la communication et des médias au cœur du nouveau centre-ville d'Échirolles, puis en 2001, avec la Cité des territoires qui regroupe dans le quartierVigny Musset à Grenoble, l'Institut d'urbanisme de Grenoble (IUG), l'Institut de géographie alpine (IGA) et la plate-forme Multimédias. Avec la proximité de l'École nationale supérieure d'architecture de Grenoble, la Cité des territoires est l'un des pôles les plus importants de France en sciences territoriales, géographie, urbanisme, aménagement et architecture. De son côté, ledomaine universitaire àSaint-Martin-d'Hères bénéficie de l'arrivée de la ligne C du tramway en, puis l'année suivante de celle de la ligne D.
Le, l'opération campus est lancée sur lepolygone scientifique, concrétisant le premier partenariat public privé de rénovation des universités duPlan campus et dont le but est d'installer leGreEn-ER sur la presqu'île[66]. GreEn-ER regroupe des formations d'ingénieurs portées par l'université Grenoble-Alpes,Grenoble INP etGrenoble École de management ouvre ses portes en[67].
En 2014, un jardin botanique portant le nom deDominique Villars ouvre dans le parc des facultés de médecine et pharmacie àLa Tronche. Il regroupe en divers bacs desplantes médicinales selon leurs propriétés thérapeutiques[68]. En, les instituts de géographie alpine et d'urbanisme de Grenoble fusionnent pour devenir l'Institut d'urbanisme et de géographie alpine comptant alors 800 étudiants[69].
Dès 2006, l'ensemble universitaire grenoblois s'inscrit dans une démarche de constitution d'un pôle de recherche et d'enseignement supérieur (PRES). Le est fondé pardécret le PRES « université de Grenoble »[70], qui remplace le GIP Grenoble universités. Le site grenoblois est lauréat du Plan campus en 2008, mais pas des initiatives d'excellence (IDEX) en 2011.
En 2013, les trois universités grenobloises (Grenoble-I,Grenoble-II,Grenoble-III) souhaitent établir une université unique. Le décret de fusion est signé le[71], pour une fusion effective le. Le PRES est quant à lui remplacé par la « Communauté Université Grenoble-Alpes », créée le[72], sous la forme juridique d’unétablissement public à caractère scientifique, culturel et professionnel. Elle comprend, en plus de ses six membres fondateurs (les universités de Grenoble 1, 2 et 3, Grenoble INP, le CNRS et l'Inria), quatre établissements associés (université de Savoie-Mont-Blanc, l'IEPG - Institut d'études politiques de Grenoble, l'ENSAG - École nationale supérieure d'architecture de Grenoble et leCEA Grenoble).
En, le projet « IDEX Université Grenoble-Alpes : université de l'innovation » obtient la labellisationInitiative d'excellence du PIA 2[73]. Si la ComUE en est le porteur, les partenaires sont l'université Grenoble-Alpes, Grenoble INP, Sciences Po Grenoble, ENSAG, CNRS, Inria, CEA, Irstéa, Inserm et le CHU Grenoble-Alpes. La COMUE obtient la troisième plus grosse dotation lui permettant de bénéficier de 25 millions d'euros d'intérêts par an pendant quatre ans[74].
En, le tribunal administratif de Grenoble annule les statuts du service des langues de l'université, rédigés enécriture inclusive en dépit d'une circulaire de 2017 enjoignant à l'administration et aux services de l'État à ne pas faire usage dans leurs communications officielles de cette graphie[77].
Le, l'université Grenoble-Alpes est érigée engrand établissement[78],[79],[80]. Le Yassine Lakhnech, déjà président de l'Université avant ce changement de statut juridique, est élu président du grand établissement pour un mandat de quatre ans[81], mais l'élection des conseils centraux, et donc du président, est annulée par le tribunal administratif pour vice de sincérité[82],[83]. Jean-Christophe Camart est alors nommé administrateur provisoire afin, entre autres, d'organiser de nouvelles élections des conseils centraux[84],[85]. Celles-ci ont lieu en avril, à la suite desquelles Yassine Lakhnech est réélu président du grand établissement le par le nouveau conseil d'administration[86],[87].
L'université Grenoble-Alpes est unétablissement public à caractère scientifique, culturel et professionnel. Un(e) président(e) se trouve à la tête du grand établissement et est assisté de vice-président(e)s. L'établissement est par ailleurs doté d'un conseil d’administration et d'un conseil académique, lui même formé d'une condition de la recherche, d'une commission de la formation et de la vie universitaire, et d'une commission de la vie étudiante[1].
La création de l'université Grenoble-Alpes coïncide avec le lancement d'une nouvelle offre de formation[88] proposée à partir de, qui couvre l'ensemble des domaines disciplinaires (DUT,PACES,licences,licences professionnelles,masters…) des trois anciennes universités :
En 2018, l'UGA installée dans cette même tranche apparaît dans 35 disciplines du classement de Shanghai, devenant l'université française la plus citée globalement, dont 11 fois parmi les cinquante premières universités[7]. Son meilleur classement étant sa10e place mondiale en géographie[92].
En 2019, ce même classement de Shanghai porte l'UGA dans la tranche 101-150 des universités mondiales[93], une première qui ne reste cependant que technique puisque avant la fusion des trois universités en, l'université Joseph-Fourier se situait déjà régulièrement dans cette tranche du classement[94].
Au classement mondial 2022 de Shanghai[97] où figurent 2 814 universités, Grenoble se maintient entre les rangs 101 et 150, sans véritable changement par rapport aux années précédentes, y compris par rapport aux années où seule l'université Joseph Fourier figurait dans ce peloton, mais où l'on retrouvait également plus loin l'Institut national polytechnique, regroupé avec l'université Joseph Fourier au sein de l'UGA.
Le classement par discipline académique permet ainsi de discerner les points forts de l'Université de Grenoble, qui se situent dans les domaines des sciences naturelles, des sciences de l'ingénieur et des sciences médicales, confortant la position de Grenoble comme l'une des capitales européennes des sciences et des technologies, mais avec des activités dans le domaine des sciences humaines et sociales de moindre visibilité.
En sciences médicales, Grenoble dispose également d'une réelle visibilité internationale, en clinique, dans l'intervalle 51-75, en pharmacie, dans l'intervalle 76-100, en santé publique comme en technologie médicale, ou elle figure dans l'intervalle 201-300.
En sciences de la vie, Grenoble, moins présent, apparaît néanmoins dans le secteur agricole, au sein du peloton 151-200, et en biologie générale comme en biologie humaine où elle se situe dans l'intervalle 201-300.
En sciences sociales, sur 13 items, Grenoble n'apparaît que pour 4 : statistiques (151-200), psychologie (201-300), management (301-400) et économie (401-500).
On notera que le secteur des Lettres n'est pas pris en considération dans le classement de Shangaï[98].
UFR de chimie et de biologie : Elle propose des formations dans les domaines de la biologie, de la chimie, du génie des procédés. Elle est aussi en lien avec des centres de recherches grenoblois[102] ;
UFR informatique, mathématiques, mathématiques appliquées de Grenoble, ou « IM2AG » : elle regroupe trois disciplines qui sont : les mathématiques, l'informatique et les mathématiques appliquées[103] ;
UFR physique, ingénierie, terre, environnement, mécanique (PhITEM): Cette UFR regroupe cinq disciplines : l'électronique, énergie électrique-automatique, la physique, le génie civil et les sciences de la Terre et de l'Univers[104].
École universitaire de technologie, qui regroupe :
Institut universitaire de technologie 1 de Grenoble, réparti sur trois sites :Grenoble campus, Grenoble Gambetta et Grenoble Claude-Bernard ;
Institut universitaire de technologie 2 de Grenoble, sis dans d'anciens bâtiments de la faculté des sciences, place Doyen Gosse et place de Verdun ;
Institut universitaire de technologie de Valence.
Santé, sport, humanités et société :
UFR arts et sciences humaines ; ou « ARSH ». Ce bâtiment intègre un centre de ressources qui contribue à l'accès de la documentation des étudiants, professeurs et chercheurs[105]. On y étudie la Philosophie, l'Histoire, l'Histoire de l'Art et l'Archéologie, la Musicologie et les Sciences Humaines Appliquées (formation pluridisciplinaire unique en France). Ce bâtiment est également composé de trois laboratoires ;
UFR langues étrangères : Cette UFR regroupe l'enseignement et la recherche dans les langues étrangères appliquées et en Langues, Littératures et Civilisations étrangères et régionales. On y étudie huit langues telles que l'anglais, le chinois, l'arabe, l'allemand, le japonais, l'espagnol, le russe et l'italien[106] ;
UFR langage, lettres, arts du spectacle, information et communication : Aussi appelé « LLASIC », cette UFR propose des enseignements et de la recherche dans plusieurs domaines tels que Lettres ; Journalisme ; Arts du Spectacle ; Sciences du Langage et Français Langue Étrangère ; Informatique Intégrée en Langues, Lettres et langage ; ainsi que Sciences de l'Information et de la Communication[107] ;
UFR sciences de l'Homme et de la société : (SHS) On y retrouve quatre départements de formation : Psychologie, Sociologie; Mathématiques et Informatique Appliqués aux Sciences Humaines et Sociales; et Sciences de l'éducation. Elle est aussi composée de trois laboratoires de recherche[108] ;
UFR sciences et techniques des activités physiques et sportives (STAPS) : Cette UFR propose de la recherche sur les thèmes de la motricité humaine ou d'homme en mouvement; des formations continues et initiales pour l'enseignement, l'intervention, les activités physiques adaptées et de la santé, du tourisme et des loisirs sportifs et de la recherche. Elle est aussi ouverte aux citoyens souhaitant améliorer la gestion de sa vie physique[109] ;
UFR Faculté de Pharmacie : Cette UFR forme les futurs pharmaciens et professionnels de la santé[110].
Les composantes élémentaires non regroupées au sein de composantes académiques[111]
Avec 3 000 enseignants chercheurs, 14laboratoires d’excellence, 19équipements d’excellence et 270 familles de brevets déposés, Grenoble compte parmi les écosystèmes de recherche les plus intenses de France[112]. La recherche est organisée en six pôles regroupant les 80 laboratoires[113] et structures de l'université Grenoble-Alpes :
Mathématiques, Sciences et Technologies de l'Information et de la Communication ;
Physique, Ingénierie et Matériaux ;
Physique des particules, Astrophysique, Géosciences, Environnement et écologie ;
Chimie, Biologie et Santé ;
Sciences Juridiques, Politiques, Economiques et du Territoire, Sociologie et Gestion ;
Arts, Lettres, Langues, Sciences Humaines, Cognitives et Sociales.
La stratégie établie de longue date pour développer des plateformes mutualisées de recherche et de technologie, ouvertes au transfert technologique et culturel, est combinée aux infrastructures européennes et internationales de la ville (ESRF,ILL,LEBM,IRAM,LNCMI) ou nationale comme l'IBS. Ces plateformes permettent de construire des collaborations internationales stratégiques ou plus locales commeNanoBio, pôle d'innovation en micro et nanotechnologies appliqué aux sciences du vivant ou le centre biomédicalClinatec.
Ainsi en, l'ancienne université Joseph-Fourier en collaboration avec l'Institut polytechnique de Grenoble a mis en place un centre spatial universitaire àSaint-Martin-d'Hères permettant aux étudiants de s’impliquer dans la construction de microsatellites[115],[116]. Ce centre organise des conférences avec la venue de scientifiques de renom comme le où vingt ans après son vol dans l'espace à bord de la navetteColumbia au cours de la missionSTS-78,Jean-Jacques Favier, scientifique duCEA Grenoble et docteur de l'université de Grenoble, est invité dans le cadre de la semaine du spatial miniaturisé[117],[118]. Afin de créer une source d'inspiration à de nouvelles technologies spatiales, la sociétéAir Liquide Advanced Technologies et la fondation « Université Grenoble-Alpes » signent le, une convention de mécénat au profit de ce centre spatial[119],[120]. D'autres mécènes soutiennent le centre commeSofradir,Teledyne-E2v, Nicomatic ouGorgy Timing[121].
En 2016, l'UGA est chargée du projet Green (GREnoble Excellence in Neurodegeneration), l’un des sept centres français d’excellence dans le domaine des maladies neurodégénératives, et qui vise l’étude de quatre maladies principales, Alzheimer, Huntington, Parkinson et la sclérose en plaques[122],[123].
En, la fondation « Université Grenoble-Alpes » organise une expédition en Norvège afin de valider au sol la maquette d'un instrument d'observation desaurores polaires prévu pour être lancé dans l'espace en 2020[124]. Pressenti dans un premier temps pour être envoyé par une fusée Soyouz[121], le micro satellite de moins de trois kilos baptisé AMICal Sat est mis sur orbite le par une fuséeVega depuis lecentre spatial guyanais[125],[126]. Le premier cliché d'une longue série est reçu le[127]. Par la suite, trois autres satellites sont en cours de préparation : ATISE, également chargé d'étudier les aurores boréales, NanoCarb, spécialisé dans l'observation des gaz à effet de serre, et NanoBob, le satellite de la communication quantique[128].
Le, unefondation sous une forme associative est créée autour de l'université sous le nom « Fondation Université Grenoble Alpes »[131]. Elle est administrée par un conseil d'administration composé de 26 membres et présidé par Patrick Lévy[132], et vise à s'investir dans des projets ambitieux, à inventer des coopérations demécénat et à soutenir deschaires universitaires.
À partir de la rentrée 2015, la fondation « Université Grenoble-Alpes » épaulée par unfinancement participatif donne la possibilité à des étudiantsréfugiés de la guerre civile syrienne de suivre des cours pour apprendre le français et poursuivre leurs études[133].
Deux projets soutenus par la fondation ressortent : la FondationIce Memory visant la préservation des carottes de glace recueillies dans les glaciers de montagne et la construction par des étudiants denano-satellites de surveillance environnementale AMICal Sat (2019) et ThingSat (2022)[134],[135],[136].
L'université propose un service commun de documentation qui regroupe un réseau de plusieursbibliothèques universitaires (BU)[137] et une forte ressource documentaire implantée dans de nombreuses composantes :
BU Joseph-Fourier (anciennement BU Sciences, renommée le[138] ) (collections en sciences, techniques, sports, et qui accueille, depuis la fusion avec BU Professorat éducation de Grenoble en 2022, des collections en sciences de l'éducation, professorat et jeunesse) àSaint-Martin d’Hères,
BU de Médecine-pharmacie (collections de santé) àLa Tronche,
BU Droit et Lettres (collections de droit, économie gestion, langue et littératures, sciences humaines, sciences sociales et arts) àSaint-Martin-d'Hères,
BU Professorat éducation (collections spécialisées en éducation, pédagogie et didactique des disciplines) implantée àValence,Chambéry etBonneville.
Ce service commun appartient au réseau de bibliothèques universitaires du service inter établissement de la documentation (SID) de l'université Grenoble-Alpes et de Grenoble INP. Une bibliothèque universitaire « lettres et langues, droit, IUT » est également implantée àValence, intégrée au sein de la médiathèque publique et universitaire (MPU) communale[139].
Depuis le, la bibliothèque Droit et Lettres bénéficie du service de consultation de l'Inathèque[140].
Service inter-universitaire des activités physiques et sportives (SIUAPS) ;
Service informatique mutualisé du site universitaire (SIMSU) ;
Service inter-établissement de la documentation (SID) Université Grenoble-Alpes et Grenoble-INP : BU Sciences, BU Droit Lettres, BU Médecine et Pharmacie, BU Professorat Éducation de l'académie de Grenoble et l'ensemble des bibliothèques des composantes et laboratoires de recherche adossées au réseau ;
MEDIAT, Centre régional de formation aux métiers des bibliothèques ;
Cellule inter-universitaire de gestion des retraites ;
Centre de santé.
Campus et pavillons de l'université Grenoble-Alpes
L'université possède la plupart de ses bâtiments sur ledomaine universitaire de Grenoble, situé à cheval sur les communes deSaint-Martin d'Hères et deGières. Certaines structures sont implantées dans la ville de Grenoble : Campus Vigny-Musset (Cité des Territoires), Place de Verdun (IUT2),Presqu'île, Grenoble Gare (IUT 2 et IUT1), Gambetta (IUT 1). Elle est également implantée à Échirolles (ICM) ou encore à La Tronche, à proximité ducentre hospitalier universitaire Grenoble-Alpes.
Elle possède aussi un certain nombre d'antennes
àValence dans laDrôme (Pôle universitaire Latour-Maubourg et site Briffaut)
àVienne, avec le département Gestion des Entreprises et des Administrations de l'IUT2
enArdèche méridionale (le Cermosem - Plateforme du développement territorial au Domaine Olivier de Serres au Pradel - commune de Mirabel),
enHaute-Savoie avec l'École de physique des Houches (qui organise chaque année de janvier à octobre des sessions de formation en physique à l'intention des doctorants et des chercheurs)
Avec leplan Campus lancé en 2008 par le gouvernement Fillon, d'autres édifices voient le jour sur le domaine universitaire comme le pôle d'innovation des logiciels et des systèmes intelligents (PILSI)[141], aujourd'hui bâtiment IMAG, ouvert en sur une surface de 15 240 m2. D'autres projets immobiliers liés à ceplan Campus voient le jour comme l'ouverture en 2019 de l'institut de formation des professionnels de santé ou d'un bâtiment pour la Faculté de droit[142],[143].
La vie étudiante de l'université est riche via les différentes associations chargées de l'animation estudiantine, associations par discipline, par centre d’intérêt, à but spécifique (musique, chant, danse, étudiants de nationalité étrangère...). De plus, l'université a mis en place de nombreux dispositifs pour soutenir les étudiants dans leurs projets : sportifs et artistes de haut niveau, étudiants en difficulté académique, étudiants parents d'enfants en bas âge ou étudiants salariés. Le dispositif sportif de haut niveau est l'un des meilleurs en France[144] et permet à de nombreux étudiants de vivre pleinement leurs ambitions sportives et professionnelles à travers un accompagnement pédagogique, sportif, social, médical et paramédical, commeMarie Dorin-Habert qui obtient deux médailles auxJeux olympiques d'hiver de 2010 àVancouver ouMaurice Manificat médaillé de bronze etPierre Vaultier médaillé d'or en 2014 auxJeux olympiques d'hiver de 2014 àSotchi. Lors desJeux olympiques d'hiver de 2018 àPyeongchang, six des quinze médaillés français sont issus des établissements universitaires grenoblois incitant la ministre des sportsLaura Flessel à en faire un exemple[145].
En effet, l'université propose des dispositifs d'aménagement pour les sportifs qui se traduisent par des facilités d'inscriptions dans certains groupes de cours, ou encore des sessions spéciales d'examen. Lorsque les contraintes sont trop fortes et bien spécifiques, l'UGA a développé le dispositif Inter'Val[146], destiné principalement aux skieurs de haut niveau, mais désormais ouvert aux autres sports d'hiver. Il est réservé aux sportifs atteignant le plus haut niveau (coupes et championnats d'Europe et du monde, jeux olympiques) inscrits sur liste ministérielle et leur permet une scolarité asynchrone, en partie à distance.
L'université possède un club omnisports, leGrenoble Université Club fondé en 1922 au sein duquel plusieurs clubs de sport cohabitent dont celui consacré au ski alpin et nordique au tennis au rugby à l'athlétisme au badminton ou à la plongée sous marine. L'université dispose également duGrenoble Volley Université Club disputant ses matchs au gymnase Malherbe.
De nombreuses associations étudiantes sont présentes à l'université Grenoble-Alpes[147] et dans ses composantes. Elles constituent un élément essentiel du dynamisme universitaire en animant une vie étudiante riche et variée tout au long de l’année. La vie associative de l'université Grenoble-Alpes reflète la diversité des centres d'intérêt et des préoccupations de ses étudiants par la présence d'associations culturelles, sportives, citoyennes, internationales, solidaires, d'associations de filière, ainsi que d'associations représentatives (syndicats).
L'université de Grenoble dispose depuis 2002 d'un orchestre appeléOrchestre des Campus de Grenoble, ouvert à tous les étudiants et personnels des établissements d’enseignement supérieur de l’agglomération grenobloise. Dans un même registre musical, l'université possède depuis 1946 lechœur universitaire de Grenoble. Le domaine universitaire de Saint-Martin-d'Hères dispose de trois salles de spectacles, l'Amphidice[148], l'Aquarium et l'Aparté[149], un lieu multiculturel nommé EVE — espace vie étudiante —, et trois espaces d'exposition et de conférences : bibliothèque universitaire des sciences ; bibliothèque universitaire « droit-lettres » ; la Véranda.Le campus est doté d'une radio associative,Radio Campus Grenoble, faite par les étudiants, et qui propose une programmation musicale éclectique, favorisant les musiques que l'on ne rencontre pas sur les grandes radios. Elle traite également l'information locale, nationale et internationale tout en apportant un soin particulier aux actualités la vie culturelle et associative grenobloise.
Afin de relier le patrimoine de la ville avec ses étudiants, lemusée de Grenoble organise depuis 2004 la nocturne des étudiants en mars en collaboration avec l'université de Grenoble et l'association « Un tramway nommé culture ». Chaque année, l'animation s'articule autour de plusieurs projets artistiques proposés par des étudiants le temps d'une soirée[150]. Avec 2 800 visiteurs durant l'édition 2014, l'animation est devenue un rendez-vous de la vie étudiante grenobloise[151]. Par ailleurs, toujours sur un plan culturel, le domaine universitaire est relié aumusée de la Révolution française de Vizille grâce à la ligne de bus23.
En 2023, la presse relate que des groupuscules d’extrême gauche ont empêché une conférence organisée par le syndicat étudiant l’Union nationale inter-universitaire (UNI) et intimident les militants de droite. SelonLe Figaro, les militants de l’UNI sont régulièrement agressés[153]. En juillet 2022, trois étudiants étaient jugés pour violences en réunion par le tribunal correctionnel pour l'agression d'étudiants de l'UNI en avril de la même année[154].
↑L'historienValbonnais rapporte en entier ces lettres dans son Histoire du Dauphiné publiée en 1721.
↑Ce couvent des Cordeliers était situé à l'emplacement duMusée de Grenoble où l'on peut voir quelques vestiges du couvent au sous-sol du parking.
↑La chaire de philosophie a été occupée à partir de la recréation de la faculté des lettres, en 1847, par Germain Anne Patru, jusqu'à sa retraite en 1871, puis parClaude-Charles Charaux jusqu'en 1896.