L'avenue des Sciences, quartier du Moulon à Orsay et Gif-sur-Yvette, sur le plateau de Saclay, avec à gauche le bâtiment Henri Moissan (Pharmacie, Biologie, Chimie), à droite la gareUniversité Paris-Saclay de la ligne 18 du métro parisien en construction, et en fond, le "Learning Center" Lumen.
En 2003, paraît le premierclassement de Shanghaï, qui se fixe pour objectif de classer les meilleurs établissements d’enseignement supérieur du monde. La France ne compte que deux universités parmi les cent premières de ce classement, et la première n’arrive qu’à la65e place[6].
Très critiqué, le classement de Shanghaï n’avantage pas les institutions d’enseignement supérieur et de recherche françaises, car ses critères favorisent les grandes structures produisant beaucoup de recherche. Or en France, le paysage académique est morcelé entre desgrandes écoles de petite taille, des universitésfragmentées et spécialisées à la suite des événements demai 68 et desorganismes de recherche qui, comme leur nom l’indique, concentrent l’essentiel de la recherche française mais ne délivrent pas de diplôme universitaire, et ne sont donc pas éligibles au classement.
Forts de ce constat et dans un contexte de mondialisation de l’enseignement supérieur qui accentue la compétition entre les acteurs[7], les gouvernements français successifs financent et encouragent unerestructuration des institutions avec l’objectif affiché de faire émerger des pôles « d’excellence » ayant une visibilité mondiale.
Parallèlement et antérieurement à cela, leplateau de Saclay a vu s’installer untissu académique et industriel dès l’immédiat après-guerre. L’université Paris-Saclay est l’un des deux pôles issus de la restructuration de ce tissu[8].
Au début desannées 2010, le FCS Campus Paris-Saclay rivalise avec l’université Stanford et leMassachusetts Institute of Technology (MIT) en nombre depublications scientifiques, et les dépasse en nombre de chercheurs : en 2009, Stanford en compte 1 900, le MIT 4 500 et Paris-Saclay 9 200[15]. En 2020, année d’achèvement prévisionnelle du projet, leur nombre devrait atteindre 12 000[15].
Confronté aux désaccords entre ses membres (entre écoles et universités, ou entre leurs ministères de tutelle[19]), le projet végète comme le constate laCour des comptes dans son rapport du[20], pointant notamment un manque de logements et de moyens de transport, ainsi qu’un manque de vision stratégique[21], et ce malgré cinq milliards d’euros prévus (engagés ou envisagés)[22].
L’université Paris-Sud propose alors en avril 2017 sa fusion dans l’université Paris-Saclay, et l’intégration des écoles au futur établissement en tant qu’établissements-composantes[23].
Sous ce périmètre restreint, un nouvel établissement public expérimental (EPE) « université Paris-Saclay » est créé le[1]. La ComUE et l’université Paris-Sud disparaissent le au profit de l’EPE[27].
2020 - aujourd’hui : établissement public expérimental
L’université Paris-Saclay est dirigée par un président élu par le conseil d’administration. Le conseil d’administration comprend36 administrateurs, représentant les établissements membres, le personnel, les étudiants, les collectivités territoriales et le monde socio-économique. Le conseil académique, composé de141 membres, exerce un rôle délibératif et consultatif[1].
À la suite des élections universitaires de, une liste concurrente à celle de la présidence sortante obtient une majorité relative. Par la suite, aucun accord n'est trouvé sur la nomination des personnalités extérieures pour siéger au conseil d'administration de l'université, empêchant la constitution de celui-ci, et l'élection d'une présidence. Une administration provisoire, dirigée par Camille Galap, est mise en place par le rectorat d'Île-de-France pour obtenir un accord sur ces nominations entre les différentes listes[40]. Il démissionne le 23 mai 2024 et est remplacé par Philippe Raimbault afin de se porter lui-même candidat à la présidence, qu'il remporte le 11 juin 2024[41].
Contrainte simultanément par l’histoire de l’enseignement supérieur et de la recherche en France et par un modèle anglo-américain disposant d’une meilleure visibilité internationale[note 2],[42], l’université Paris-Saclay a opté pour uneorganisation matricielle[43], dans laquelle des opérateurs agissent sur des structures internes.
Ces opérateurs proviennent d’horizons très divers : internes, issus de l’université Paris-Sud ; ou externes comme les grandes écoles et organismes de recherche, de statut public ou privé.
Les opérateurs de l’université Paris-Saclay sont les composantes, établissement-composantes, universités membres associés ou organismes nationaux de recherche et organismes de recherche partenaires qui participent à la gouvernance de ses structures internes, contribuent à leurs missions et leur attribuent des moyens[1].
L'OSUPS (Observatoire des Sciences de l'Univers de l'Université Paris Sud) a été créé en 2001. Devenu Observatoire des Sciences de l'Univers de l'université Paris-Saclay en 2020, il est actuellement composé de trois laboratoires :IAS,GEOPS etAIM. Il s'inscrit dans le réseau desOSU de l'INSU.
Les activités de formation et recherche de l’université sont réparties au sein de nouvelles structures internes, établies selon des principes d’autonomie et de subsidiarité[1].
Créée en 2019, l’école universitaire de premier cycle Paris-Saclay a accueilli ses premiers étudiants en[46]. L’école gère l’ensemble des formations du premier cycle de l’université :licences,licences professionnelles,DUT,DEUST,BUT ainsi que des années préparatoires avant d’autres études scientifiques ou médicales[47].
Seule exception, l’école ne gère pas les licences double-diplômes (une licence adossée à un diplôme universitaire[48]), plus sélectives[49]. Selon Frédéric Baudin et Yves Lévi, enseignants-chercheurs à l'université Paris-Saclay, il y a ainsi une distinction entre les licences délivrées par l’école universitaire de premier cycle Paris-Saclay et celles réellement estampilléesuniversité Paris-Saclay[50].
Les « écoles graduées » (traduction proposée degraduate school) sont des structures internes portant les diplômes de niveaux masters et doctorat, ainsi que la recherche sur un périmètre disciplinaire, thématique ou une mission[1].
Chaque école graduée rassemble un ou plusieurs opérateurs, qui apportent des moyens humains et financiers à la structure. L’un de ces opérateurs est nommé coordinateur de l’école : par exemple l’école dephysique est coordonnée par lafaculté des sciences d’Orsay[44], tandis que celle dessciences de l’ingénierie et des systèmes est coordonnée parCentraleSupélec[51],[43].
Si le fonctionnement initial est matriciel (chaque opérateur participe à plusieurs écoles ; chaque école reçoit la participation de plusieurs opérateurs), l’état final devrait voir la responsabilité juridique du personnel et les budgets correspondants transférés au coordinateur. Il y aura alors équivalence entre les structures politiques et les périmètres scientifiques. Ces convergences pourraient être visibles dès 2025 pour certaines écoles[43].
L’Institut des sciences de la lumière est une structure interne de l’université Paris-Saclay élaborant et mettant en œuvre une stratégie de recherche en synergie avec des écoles graduées[1].
En 2023, l’université Paris-Saclay est classée à la 15e place mondiale dans leclassement de Shanghai et passe au 2e rang mondial dans le domaine desmathématiques et au 3e rang mondial dans le domaine de laphysique.
Le Lumen est la bibliothèque universitaire des composantes du plateau. Elle regroupe les ressources documentaires deCentraleSupélec, de l'ENS Paris-Saclay ainsi que d'autres composantes universitaires présentes sur le plateau, notamment les anciennes collections de laFaculté de pharmacie. Elle offre à la communauté universitaire[65] :
Le Lumen, inauguré en 2023
Des millions de livres aux domaines très variés ;
Des espaces collaboratifs ;
Plus de 1 000 places assises ;
Un studio d'enregistrement ;
Une matériauthèque.
Le bâtiment a été conçu par l'agence Beaudouin en association avec MGMArchitectos[66].
Les associations étudiantes sont de plusieurs types :
disciplinaires, avec des associations de tutorat enPACES, corporations en médecine et pharmacie, et les associations de filières des différents Master ou école d’ingénieursPolytech Paris-Saclay ;
culturelles comme des associations d’éloquence, de secourisme, jeux de rôle et imaginaire, musique, jeux vidéo, etc. ;
Certaines composantes ont une vie étudiante facilitée du fait des locaux laissés à leur disposition, comme la MaPS (Maison des étudiants de Paris-Saclay), lieu autogéré par les étudiants et les associations qui y résident[67].
L’université Paris-Saclay bénéficie duPlan campus ou Opération campus lancée en 2008 par le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche. Elle fait partie des quatre dossiers qui ont été retenus[82], sur les vingt dossiers de la deuxième vague qui ont été déposés[83].
Ce projet bénéficie de fonds issus du « Grand emprunt 2010 », et peut être rattaché auGrand Paris dans la mesure où il contribue au développement ducluster technologiqueParis-Saclay, dont il constitue l’un des trois piliers.
↑Le pôleParis-Saclay regroupe la majeure partie des bâtiments de l’université ; néanmoins et pour des raisons historiques, de nombreuses autres communes abritent des sites de ceregroupement universitaire. Voir au cas par cas pour chacune des structures.
↑Les universités dePrinceton et deCambridge ont notamment servi d’inspiration.
↑L’Usine Nouvelle, « "L’Université Paris-Saclay devrait être la première d’Europe", les ambitions de Sylvie Retailleau - L’Usine Campus »,usinenouvelle.com,(lire en ligne, consulté le).