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Union des républiques socialistes soviétiques

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(Redirigé depuisUnion soviétique)
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Pour les articles homonymes, voirUSSR etCCCP.

Page d’aide sur l’homonymie

Ne doit pas être confondu avecRépublique socialiste fédérative soviétique de Russie ouRussie.

 – 26décembre1991
(68 ans, 11 mois et 26 jours)

Drapeau
Drapeau de l'URSS.
Blason
Emblème de l'URSS.
Deviseenrusse : Пролетарии всех стран, соединяйтесь! (Proletarii vsiekh stran, soïedinyaïtes' !, « Prolétaires de tous pays, unissez-vous ! »)
Hymne

enrusse : Интернационал (Internatsional, « L'Internationale »), de 1922 à 1944

enrusse : Госуда́рственный гимн Сове́тского Сою́за (Gosudárstvennyy gimn Sovétskogo Soyúza, « Hymne d'État de l'Union soviétique »), de 1944 à 1991
Description de cette image, également commentée ci-après
Localisation de l'URSS pendant laGuerre froide.
Informations générales
StatutFédération derépubliques soviétiques(1922–1991).
État communiste àparti unique(1922–1990).
Régime semi-présidentiel(1990–1991).
CapitaleMoscou
Langue(s)De jure celles des quinze Républiques fédérées,de facto lerusse comme langue usuelle de l'État (langue officiellede jure en 1990 et 1991[N 1]).
ReligionAucune, l'athéisme d'État étant ladoctrine officielle dumarxisme-léninisme.
MonnaieRouble soviétique
Fuseau horaireUTC+2 à+12
Domaine internet.su
Indicatif téléphonique+7
Démographie
Population (1991)293 047 571 hab.
Densité (1991)13,1 hab./km2
GentiléSoviétique
Superficie
Superficie (1990)22 402 200 km2
Histoire et événements
Révolution d'Octobre
1917–1923Guerre civile russe
Traité de Brest-Litovsk
Proclamation de l'Union soviétique
Mort deLénine
Reconnaissance internationale
Pacte germano-soviétique
1941–1945Grande Guerre patriotique
1947–1991Guerre froide
Mort deStaline
octobre 1962Crise de Cuba
1979–1989Invasion de l'Afghanistan
Catastrophe nucléaire de Tchernobyl
1989–1990Chute des régimes communistes d'Europe de l'Est etréunification allemande
Dislocation de l'URSS
Secrétaire général du Parti
19171922Vladimir Lénine
19221953Joseph Staline
19531964Nikita Khrouchtchev
19641982Léonid Brejnev
19821984Iouri Andropov
19841985Konstantin Tchernenko
19851991Mikhaïl Gorbatchev
Chef de l'État
19221938 (1er)Mikhaïl Kalinine
19881991 (der)Mikhaïl Gorbatchev
Chef de gouvernement
19221924 (1er)Vladimir Lénine
1991 (der)Ivan Silaïev
Soviet suprême
Chambre hauteSoviet des nationalités
Chambre basseSoviet de l'Union

Entités précédentes :

Entités suivantes :

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L'Union des républiques socialistes soviétiques[1], abrégé enURSS[N 2],[2] ouUnion soviétique (enrusse :Союз Советских Социалистических Республик,СССРécouter ; transcription :Soïouz Sovietskikh Sotsialistitcheskikh Riespoublik,SSSR ;litt. « Union des républiques socialistesdes conseils »), est un ancienÉtat fédéraltranscontinental àrégime marxiste-léniniste, sous la direction duParti communiste de l'Union soviétique. Elle a été créée le par leTraité relatif à la formation de l'Union des républiques socialistes soviétiques etdissoute le.

État le plus vaste du monde dès le milieu duXXe siècle, l'URSS occupait un sixième des terres émergées et s'étendait sur onzefuseaux horaires, de lamer Baltique et de lamer Noire à l'océan Pacifique, soit toute la partie nord-est de l'Eurasie. C'était la majeure partie du territoire de l'ancienEmpire russe, moins laPologne et laFinlande indépendantes depuis laguerre civile russe de 1918 à 1921, et augmentée des gains territoriaux de lapériode stalinienne enEurope orientale et enExtrême-Orient entre 1939 et 1945.

Le territoire de l'URSS évolue donc dans le temps, surtout durant et à l'issue de laSeconde Guerre mondiale. L'Union était composée derépubliques fédérées (dont le nombre varie également selon les époques) qui sont devenues indépendantes lors desa dislocation — tout en restant, pour la plupart, liées au sein dediverses entités — ainsi que d'un certain nombre derépubliques et régions autonomes.

La formation de l'URSS fut l'une des conséquences de larévolution russe de1917. Larévolution de Février mit fin aurègne des tsars dontNicolas II fut le dernier représentant, et instaura laRépublique russe qui fut renversée le par lesbolcheviks lors de larévolution d'Octobre[N 3]. L'un des moteurs de la création de l'URSS fut la volonté deVladimir Lénine d'appliquer sadoctrine fédéraliste en transformant la Russie unitaire en une union derépubliques formées selon le principe des territoiresethniques jouissant d'un certain degré d'autonomie culturelle locale. Sa conception s'opposait initialement à celle du nationalisme soviétique deJoseph Staline, qui voulait créer une seulerépublique socialiste fédérative soviétique de Russie. Toutefois, Staline revint ultérieurement sur ses positions et, dans lesannées 1925-1939, procéda lui-même à la création de plusieurs républiques fédérées (dans leCaucase, enCarélie et enAsie centrale)[3].

L'URSS était gouvernée par leParti communiste de l'Union soviétique (PCUS) et tout particulièrement par son bureau exécutif : lePolitburo. Tous les appareils (législatif, exécutif ou judiciaire), ainsi que la presse et la société civile dans son ensemble, étaient directement soumis à l'autorité de ceparti unique et de sapolice politique (successivementTchéka,Guépéou,NKVD,MGB,KGB…), rendant factice l'autonomie constitutionnelle des républiques fédérées et autres entités autonomes, ainsi que celle dessoviets et de leur hiérarchie dont leSoviet suprême et de ses deux composantes, leSoviet de l'Union (un député pour 300 000 habitants) et leSoviet des nationalités (25 députés pour chaquerépublique soviétique fédérée, 11 pour chaquerépublique autonome, cinq pour chaqueoblast autonome et un pour chaqueokroug ouraïon autonome). Le caractère "socialiste" du régime en URSS a été questionné par d'autres courantsmarxistes dissidents, par exemple lesconseillistes ou encore lestrotskystes ont été en opposition vis-à-vis du régimemarxiste-léniniste de l'Union soviétique, lescommunistes de conseils (conseillistes) considérant par exemple que le régime soviétique était une dictature exploitant leprolétariat sous un système économique de « capitalisme d'État », et non une économie socialiste et démocratique[4],[5].

Ces pratiques[6], analysées dès 1970 parAndreï Amalrik comme une impasse politique, sociale et économique, produisant une perte d'espoir et de légitimité[7], incitèrent le gouvernement soviétique, présidé à partir de 1985 parMikhaïl Gorbatchev, à réformer le système par une politique deglasnost (« transparence ») et deperestroïka (« restructuration »). Malgré unréférendum organisé en mars 1991 au cours duquel 77,85 % des électeurs se prononcèrent en faveur de la préservation de l'Union soviétique, uncoup d'État en août 1991 précipita la chute du pays. LaCommunauté des États indépendants (CEI) est créée le et quelques jours plus tard, le 25 décembre, Gorbatchev démissionne de son poste deprésident de l'URSS[8].

Lafédération de Russie est l'État continuateur de l'Union soviétique et a notamment hérité de son siège de membre permanent auConseil de sécurité des Nations unies.

Appellation

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Article détaillé :République des conseils.

Le mot « soviet » est la transcription du mot russeсовет qui signifie « conseil », aussi bien au sens de l'avis donné à quelqu'un, que d'une assemblée de personnes.

Un certain nombre d'organisations dans l'histoire russe ont été dénommées « Conseil » (Совет), comme, dans l'Empire russe, le Conseil d'État, qui fonctionna de 1810 à 1917 et qui devint le Conseil des ministres après larévolution russe de 1905. Dans les langues locales de plusieurs républiques, le mot signifiant « des conseils » fut ultérieurement abandonné au profit du mot russe « soviet » (signe *).

Les noms de l'Union soviétique sont donc les suivants dans les langues de ses quinze républiques constitutives :

  1. Russe :Союз Советских Социалистических Республик,Soyouz Sovetskikh Sotsialisticheskikh Respublik ;
  2. Ukrainien :Союз Радянських Соціалістичних Республік,Soyouz Radyans'kykh Socialistychnykh Respublik ;
  3. Biélorusse :Саюз Савецкіх Сацыялістычных Рэспублік,Sajuz Savieckich Sacyjalistyčnych Respublik * ;
  4. Estonien :Nõukogude Sotsialistlike Vabariikide Liit ;
  5. Letton :Padomju Sociālistisko Republiku Savienība ;
  6. Lituanien :Tarybų Socialistinių Respublikų Sąjunga ;
  7. Moldave : Униуня Републичилор советиче Сочиалисте,Uniunea Republicilor Sovietice Socialiste * ;
  8. Arménien :Խորհրդային Սոցիալիստական Հանրապետությունների Միություն,Xorhrdayin Soc̕ialistakan Hanrapetowt̕yownneri Miowt̕yown ;
  9. Géorgien :სოციალისტური რესპუბლიკების კავშირი,Sabch'ota sotsialist'uri resp'ublik'ebis k'avshiri * ;
  10. Azéri :Совет Сосиалист Республикалары Иттифагы,Sovet Sosialist Respublikaları İttifaqı * ;
  11. Turkmène :Совет Социалистик Республикалары Союзы,Sovet Sosialistik Respublikalary Soýuzy * ;
  12. Ouzbek :Совет Социалистик Республикалари Иттифоқи,Sovet Sotsialistik Respublikalari Ittifoqi * ;
  13. Tadjik :Иттиҳоди Ҷумҳуриҳои Шӯравии Сосиалистӣ,Ittihodi Chumhurihoi Shūravii Sosialistī * ;
  14. Kazakh :Кеңестік Социалистік Республикалар Одағы,Keńestik Sotsıalıstik Respublıkalar Odaǵy ;
  15. Kirghize :Советтик Социалисттик Республикалар Союзу,Sovettik Socialisttik Respublikalar Soyuzu *.

En raison de la longueur de son nom, l'État est couramment appelé « Union soviétique »Советский Союз,Sovietski Soyouz ou « URSS »СССР,SSSR. Sa « langue de communication interethnique » (язык межнационального общения) était lerusse, langue de l'État, et l'alphabet cyrillique était employé pour la plupart des langues de l'Union, de sorte que les médiasoccidentaux etaméricains prirent l'habitude de l'appeler improprement « Russie » (et ses citoyens « Russes ») parabus de langage, puisque la Russie n'était que l'une des républiques constitutives (et lesRusses, l'une des« nationalités » comptabilisées en URSS).

Géographie

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Article détaillé :Géographie de l'Union soviétique.

Héritant de la plus grande partie du territoire de l'ancienEmpire russe, l'URSS a été le pays le plus étendu du monde (22 402 200 km2), avec un peuplement des plus variés, comptant plus de cent « nationalités » (ethnies) recensées, une soixantaine de langues et cinq religions. La population totale était estimée à288 millions en 1990 (ditepeuple soviétique). Aujourd'hui laRussie — ayant succédé à l'URSS — demeure toujours le pays le plus étendu du monde, toujours très divers culturellement, et administrant des centaines de minorités non-russes. Elle a conservé lesfrontièresde jure de larépublique socialiste fédérative soviétique de Russie telles qu'elles étaient en 1945, à une seule exception près : l'archipel d'îles fluviales de l'Amour, à l'Ouest deKhabarovsk, partagé avec laChine en 1991[N 4]. Toutefois, des territoires contrôlésde facto par la Russie dans trois des anciennes républiques soviétiques s'y sont ajoutés depuis 1991[N 5].

Division territoriale

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Article détaillé :Subdivisions territoriales de l'Union soviétique.
Article connexe :Occupations militaires par l'Union soviétique.

Avant la constitution en 1922 de l'Union des républiques socialistes soviétiques, desrépubliques socialistes soviétiques ont existéde facto, mais sans formerde jure une unique fédération, et sans avoir encore obtenu lareconnaissance diplomatique de la communauté internationale. Pendant l'« affaire géorgienne »,Vladimir Ilitch Lénine appela lesÉtats-nations issus de la dislocation de laRépublique russe à rejoindre la nouvelleRussie soviétique pour former une union plus grande, qu'il envisagea d'appeler « Union des républiques soviétiques d'Europe et d'Asie » (enrusse :Союз Советских Республик Европы и Азии,Soïouz Sovietskikh Riespoublik Evropy i Azii).Staline pour sa part proposa le nom d'« Union des républiques socialistes soviétiques » en 1922, mais il ne fut officiellement adopté qu'en [1924], sous cette forme, bien que jusqu'en 1936 la dénomination des diverses composantes fut celle de « soviétique socialiste » (et non « socialiste soviétique »).

Subdivisions territoriales entre 1918 et 1922

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Entre une douzaine et une quinzaine derépubliques socialistes soviétiques se sont succédé sur les territoires de la premièrerépublique russe qu'elles ont remplacée après larévolution d'Octobre : leurs intitulés et leur organisation ont varié, certaines se divisant, d'autres se réunissant ; plusieurs n'étaient que des proclamations ne contrôlant pas de territoire :

Organisation territoriale entre 1922 et 1941

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Entre 1922 et 1940, les républiques soviétiques sont cette fois membresde jure de l'Union, elle-même pourvue d'une constitution et internationalement reconnue[9] à partir dutraité de Rapallo[10] ; elles se sont ainsi constituées :

Carte de l'Union soviétique en 1922 (la RSFS de Russie est indiquée en rouge).
Carte de l'Union soviétique en 1937.
Républiques socialistes soviétiques
République soviétiqueDate de créationÉtat indépendant actuel
République socialiste soviétique d'ArménieDrapeau de l'ArménieArménie
République socialiste soviétique d'AzerbaïdjanDrapeau de l'AzerbaïdjanAzerbaïdjan
République socialiste soviétique de BiélorussieDrapeau de la BiélorussieBiélorussie
République soviétique socialiste de Boukhara (dissoute le)Drapeau de l'OuzbékistanOuzbékistan
Drapeau du TadjikistanTadjikistan
Drapeau du TurkménistanTurkménistan
République socialiste soviétique carélo-finnoiseDétachée de la RSFS de Russie et agrandie d'une partie de laCarélie finnoiseprise à la Finlande, elle fut réintégrée en à la RSFS de Russie en tant queRSSA de CarélieDrapeau de la RussieRussie
République socialiste soviétique d'EstonieDrapeau de l'EstonieEstonie
République socialiste soviétique de GéorgieDrapeau de la GéorgieGéorgie
République socialiste soviétique kazakheDrapeau du KazakhstanKazakhstan
République soviétique socialiste du Khorezm(dissoute le)Drapeau du KazakhstanKazakhstan
Drapeau de l'OuzbékistanOuzbékistan
Drapeau du TurkménistanTurkménistan
République socialiste soviétique kirghizeDrapeau du KirghizistanKirghizistan
République socialiste soviétique de LettonieDrapeau de la LettonieLettonie
République socialiste soviétique de LituanieDrapeau de la LituanieLituanie
République socialiste soviétique moldaveDrapeau de la MoldavieMoldavie
République socialiste soviétique d'OuzbékistanDrapeau de l'OuzbékistanOuzbékistan
République socialiste fédérative soviétique de RussieDrapeau de la RussieRussie
République socialiste soviétique du TadjikistanDrapeau du TadjikistanTadjikistan
République socialiste fédérative soviétique de Transcaucasie(dissoute le)Drapeau de l'ArménieArménie
Drapeau de l'AzerbaïdjanAzerbaïdjan
Drapeau de la GéorgieGéorgie
République socialiste soviétique du TurkménistanDrapeau du TurkménistanTurkménistan
République socialiste soviétique d'UkraineDrapeau de l'UkraineUkraine

À ces républiques membres de l'Union, s'ajoutaient deuxÉtats-satellites, soviétiquesde facto mais indépendantsde jure qui furent les deux premierspays communistes après l'URSS et avant la constitution du « bloc de l'Est » :

Républiques socialistes indépendantes
République socialiste sous influence soviétiqueDate de créationÉtats successeurs actuels
République populaire touvaineDrapeau de la RussieRussie (Ouest)
Drapeau de la MongolieMongolie (Est)
République populaire mongoleDrapeau de la MongolieMongolie

Organisation territoriale entre 1939 et 1941

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Grâce à la mise en application dupacte germano-soviétique (en 1939 et en 1940), le territoire de l'Union soviétique s'agrandit sans combats de 388 892 km2 auxdépens des pays baltes (166 583 km2), dela Pologne (172 171 km2) et dela Roumanie (50 138 km2), avançant la frontière soviétique vers l'Ouest de 300 km en moyenne, agrandissant les républiques socialistes soviétiques de Biélorussie et d'Ukraine, et intégrant quatre nouvelles républiques : l'Estonie, la Lettonie, la Lituanie et la Moldavie.

Organisation territoriale entre 1941 et 1954

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En 1941, l'offensive allemande contre l'URSS remet pour quatre ans en question l'organisation territoriale de 1939 : les occupants mettent en place leur propre administration avec les « Commissariats duReich » des « Pays de l'Est » regroupant les pays baltes et la Biélorussie, et « d'Ukraine », auxquels s'ajoutent à l'Est une vaste zone sousadministration militaire directe enRussie occidentale, et au Sud une petitezone d'occupation roumaine enPodolie. Ces structures disparaissent en 1944 à mesure que les contre-offensives de l'Armée rouge permettent au gouvernement soviétique de reprendre le contrôle de ces territoires. L'organisation de 1939-1940 est alors rétablie jusqu'en 1954 lorsque certains changements sont opérés : par exemple, laRépublique socialiste soviétique carélo-finnoise est réintégrée à celle de Russie, qui de son côté cède laCrimée à larépublique socialiste soviétique d'Ukraine.

Organisation territoriale entre 1954 et 1991

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Entre 1954 et 1991, l'Union soviétique compta quinze républiques socialistes soviétiques (RSS) :

Républiques socialistes soviétiques
République soviétiqueDate de créationÉtat indépendant actuel
1République socialiste soviétique d'ArménieDrapeau de l'ArménieArménie
2République socialiste soviétique d'AzerbaïdjanDrapeau de l'AzerbaïdjanAzerbaïdjan (de jure)
etArtsakh (de facto dans leHaut-Karabagh)
3République socialiste soviétique de BiélorussieDrapeau de la BiélorussieBiélorussie
4République socialiste soviétique d'EstonieDrapeau de l'EstonieEstonie
5République socialiste soviétique de GéorgieDrapeau de la GéorgieGéorgie (de jure)
etDrapeau de l'AbkhazieAbkhazie,
Alanie (États non reconnus internationalement, de facto dans ces deux anciennesrépubliques autonomes)
6République socialiste soviétique kazakheDrapeau du KazakhstanKazakhstan
7République socialiste soviétique kirghizeDrapeau du KirghizistanKirghizistan
8République socialiste soviétique de LettonieDrapeau de la LettonieLettonie
9République socialiste soviétique de LituanieDrapeau de la LituanieLituanie
10République socialiste soviétique moldaveDrapeau de la MoldavieMoldavie (de jure)
etDrapeau de la TransnistrieTransnistrie (État non reconnu internationalement, de facto le long duDniestr)
11République socialiste fédérative soviétique de RussieDrapeau de la RussieRussie
12République socialiste soviétique du TadjikistanDrapeau du TadjikistanTadjikistan
13République socialiste soviétique du TurkménistanDrapeau du TurkménistanTurkménistan
14République socialiste soviétique d'UkraineDrapeau de l'UkraineUkraine (de jure)
etDrapeau de la RussieRussie (de facto pour laCrimée, les républiques populaires deDonetsk etLougansk ainsi que les oblasts deKherson etZaporijjia)
15République socialiste soviétique d'OuzbékistanDrapeau de l'OuzbékistanOuzbékistan

Chaque république fédérée était organisée en « régions » (oblasts) à leur tour divisées en « arrondissements » (rayons), sauf les cinq petites RSS d'Estonie, Lettonie, Lituanie, Moldavie et Arménie qui étaient directement divisées enrayons. La RSFS de Russie disposait, en plus, de « confins » (kraïs). Certains des oblasts et des kraïs comptaient des districts ou des arrondissements autonomes. Certaines républiques fédérées (Russie, Géorgie, Azerbaïdjan, Ouzbékistan et Tadjikistan) avaient aussi dans leur structure desrépubliques autonomes. Les républiques musulmanes d'Asie centrale étaient des créations artificielles de Staline, qui ont été découpées sans tenir compte des réalités géographiques ou ethniques[11].

Une partie de la communauté internationale considérait les troisrépubliques baltes commeannexées illégalement par l’Union soviétique.

Entités territoriales post-soviétiques

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Communauté des États indépendants (1991) et ses réformes

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Article détaillé :Communauté des États indépendants.

LaCommunauté des États indépendants (CEI), créée le, est une entité intergouvernementale composée de dix anciennes républiques soviétiques. Conformément à ses instruments constitutifs, les accords deMinsk et d'Alma-Ata, la CEI est dépourvue de personnalité juridique internationale. Pour cette raison, la communauté des anciennes républiques soviétiques n'est pas une organisation internationale. Ses membres sont l'Arménie, l'Azerbaïdjan, laBiélorussie, leKazakhstan, leKirghizistan, laMoldavie, l'Ouzbékistan, laRussie, leTadjikistan et leTurkménistan qui dispose du statut d'état associé. LaGéorgie quitta la communauté à la suite desévénements en Ossétie du Sud de 2008 et l'Ukraine met fin à sa participation à la CEI en 2018.

Articles détaillés :Communauté économique eurasiatique etOrganisation du traité de sécurité collective.

Au début desannées 2000, les réformes de laCEI contribuent à créer l'Organisation du traité de sécurité collective (OTSC) et laCommunauté économique eurasiatique (Eurasec).

Union économique eurasiatique

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Article détaillé :Union économique eurasiatique.

L'Union économique eurasiatique (ou Union économique eurasienne) est une organisation supranationale fondée sur le modèle de l'Union européenne et dutraité de Maastricht de1992. Elle est effective depuis le. Englobant une union douanière et économique, elle intègreactuellement[C'est-à-dire ?] laRussie, laBiélorussie, leKazakhstan, l'Arménie, leKirghizistan et pourrait s'étendre auTadjikistan. Proche du projet de l'Union des républiques souveraines imaginé parGorbatchev en 1991, bon nombre d'observateurs, en particulier les États-Unis, mettent en garde la Russie face à une refondation de l'Union soviétique sous une nouvelle forme[13].

Union de l'État fédéral de la Russie et de la Biélorussie (1996)

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Article détaillé :Union de la Russie et de la Biélorussie.

L'Union de la Russie et de la Biélorussie est une union politico-économique de typeconfédéral entre les deux pays slaves (Russie etBiélorussie). LaSerbie, l'Abkhazie, et l'Ossétie du Sud y ont un rôle d'observateur. C'est une des unions post-soviétiques les plus avancées.

États partiellement reconnus ou non reconnus

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Si lafédération de Russie est lecontinuateur de l'Union soviétique et si l'indépendance des quatorze autres anciennes républiques socialistes soviétiques a été reconnue internationalement, plusieurs autres états issus de ladislocation de l'URSS n'ont pas été reconnus par la communauté internationale (ou seulement partiellement). Deux d'entre eux, situés en Russie, ont été remis par celle-ci dansle rang de ses républiques fédérales : il s'agit duTatarstan et de laTchétchénie. Quatre autres, situés hors de Russie, ont en revanche étésoutenus par celle-ci et, pour deux d'entre eux (signe *), officiellement reconnus par elle[14] : l'Abkhazie*, leHaut-Karabagh, l'Ossétie du Sud-Alanie* et laTransnistrie. En outre, laRépublique de Crimée, larépublique populaire de Donetsk, larépublique populaire de Lougansk, l’oblast de Kherson et l’oblast de Zaporijjia, qui selon le droit international font partie de l’Ukraine, ont été annexés par la fédération de Russie.

Histoire

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Article connexe :Chronologie de l'Union des républiques socialistes soviétiques.

Origines de l'Union soviétique : révolution russe et guerre civile (1917-1921)

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Articles détaillés :Révolution russe,Révolution d'Octobre,Guerre civile russe etTerreur rouge.
Discours de Lénine.
Localisation de l'URSS en1922.

Prémices

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Dès leXIXe siècle, laRussie tsariste connaît une agitation révolutionnaire qui s'aggrave après unerévolution réprimée en 1905 et la défaite russe lors de laguerre russo-japonaise. Le mécontentement populaire culminedébut 1917 à la suite des pénuries causées par laPremière Guerre mondiale et aboutit à la chute du gouvernement impérial et à l'abdication deNicolas II en lors de larévolution de Février.

Le nouveau gouvernement de coalitiondémocrate de la nouvellerépublique russe veut respecter, vis-à-vis desAlliés, l'engagement de la Russie dans la guerre. Mais cet effort est largement refusé par une armée et un pays exsangues : le gouvernement d'Alexandre Kerenski perd ses appuis dans la population et la classe ouvrière tandis qu'àl'été 1917, un vaste soulèvement paysan spontané procède de lui-même au partage des terres. De leur côté, les forcesréactionnaires, regroupées autour du généralLavr Kornilov, tentent vainement un coup d'État (« affaire Kornilov »). L'État perd progressivement son autorité sur le pays et l'armée se débande.

Révolution de 1917

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Article détaillé :Guerre soviéto-ukrainienne.
Lénine etIakov Sverdlov, 1918

LeParti bolchevique, parti révolutionnairemarxiste mené parVladimir Ilitch Lénine, devient progressivement majoritaire parmi lessocialistes dans les conseils politiques ouvriers et paysans dits « soviets ». Le (selon l'ancien calendrier julien) ou le, il renverse le gouvernement provisoire par uncoup d'État dit « révolution d'Octobre ». Le slogan de la révolution qui emporte l'adhésion des masses populaires est simple et percutant :« Usines aux ouvriers, terres aux paysans, paix aux peuples ! », ce qui signifienationalisations etarmistice.

Ainsi, la jeune république bolchevique décide de se sortir de laPremière Guerre mondiale en concluant une paix séparée avec l'Empire allemand, qui afacilité le voyage de Lénine de la Suisse vers la Russie. Un armistice signé en aboutit autraité de Brest-Litovsk en par lequel la Russie laisse l'Empire allemand occuper et exploiter 3,6 % de son territoire, 26 % de sa population, 32 % de sa production agricole, 23 % de sa production industrielle et 75 % de ses réserves de charbon. Le territoire occupé comprend l'Ukraine, laBiélorussie, lespays baltes et laPologne que, de toute manière, les bolchéviks ne contrôlaient pas, mais qu'ils récupéreront après la défaite allemande de, au terme de laguerre civile russe, sauf les pays baltes, la Pologne et laBessarabie (Moldavie) que l'URSS occupera en 1940, sans guerre, grâce aupacte germano-soviétique.

L'État soviétique supprime (nationalise) la propriété privée industrielle ou immobilière, les commerces et les banques. À la place, une propriété d'État est instaurée sur la quasi-totalité des moyens de production, sauf agricoles. Le marché libre disparaît et l'État acquiert le monopole du commerce intérieur et extérieur, du logement, des transports, de la distribution d'eau et d'énergie. Cette tendance aucapitalisme d'État est néanmoins critiquée par des communistes commeNikolaï Ossinski.

Lénine annule également les engagements russes sur lesemprunts obligataires qui avaient été contractés par le gouvernement tsariste dans le but d'industrialiser le pays, développer les voies ferrées et financer la guerre.

La délégation soviétique, avecLéon Trotski, est accueillie par des officiers allemands àBrest-Litovsk, photo de presse, 8 janvier 1918.

La jeuneRSFS de Russie créée par laConstitution de 1918 fonctionne selon un principe fédéral, dont le principe de gouvernance est le « centralisme démocratique », une définitionde jure de ce qui estde facto unedictature duparti unique au nom de la« dictature du prolétariat »[N 6]. Le pouvoir législatif est théoriquement exercé par le « congrès panrusse des Soviets », lequel mandate le « Comité exécutif central panrusse », tant en matière législative qu'exécutive. Il appartient ainsi au Comité exécutif de contrôler le « Conseil des commissaires du peuple », lequel, avec Lénine à sa tête, a la charge de gouverner la RSFS de Russie. Cette apparence de démocratie ne résiste pas à une analyse plus poussée : noyauté et contrôlé totalement par les bolcheviks, le congrès des Soviets, son Comité exécutif et donc le Conseil des commissaires du peuple, sont aux mains de Lénine et de ses camarades, et en particulier duPolitburo duPCUS.

Ensuite, le pouvoir d'État devient bien plus arbitraire en raison de laguerre civile, combinée à l'intervention ouverte des États occidentaux, qui fait rage jusqu'en 1921.

« Communisme de guerre » (1918-1921)

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Article détaillé :Guerre soviéto-polonaise.

Pour faire face aux forces d'opposition pendant laguerre civile russe, soutenues par divers pays étrangers (Allemagne,Angleterre,France,Japon,États-Unis), le gouvernement bolchévik décrète le« communisme de guerre », dont les mesures essentielles sont :

  • dissolution dès sa première séance de l'Assemblée constituante élue au suffrage universel () ; les bolcheviks, majoritaires dans les villes, y sont minoritaires (25 % des voix) en raison du vote des campagnes en faveur duParti socialiste révolutionnaire (60 % des voix)[15] ;
  • interdiction de l'entreprise privée ;
  • nationalisation des industries et du commerce ;
  • production planifiée de manière centralisée par le gouvernement ;
  • rationnement et centralisation de la distribution de nourriture ;
  • réquisition de la production agricole au-delà du minimum vital pour les paysans ;
  • travail obligatoire des paysans ;
  • travaux forcés des détenus (dont les opposants au gouvernement) ;
  • stricte discipline pour les travailleurs (les grévistes peuvent être fusillés) ;
  • censure de la presse et de la radio, qui tombent dans les mains duparti bolchevik ;
  • création, en, d'unepolice politique et de tribunaux d'exception, chargés d'arrêter, juger et condamner par des« méthodes expéditives » les« ennemis du régime » qualifiés de« poux » et d'« agents capitalistes » : laTchéka — connue ensuite sous différents noms :GPU,MVD,NKVD (Narodnyi Komissariat Vnutrennih Del), et finalementKGB en 1953 —. Elle est aussi chargée de la traque des dissidents, de leur expulsion du Parti et de leur condamnation pour« activités contre-révolutionnaires ». Sont ciblés lessocialistes révolutionnaires, lesanarchistes, lesmencheviks, lessocialistes-révolutionnaires de gauche, lessionistes, lesbundistes, lespacifistes, les démocrates, les libéraux duParti constitutionnel démocratique, et, bien sûr, les « Blancs » (partisans de la monarchie) ;
  • création de l'Armée rouge le : ses soldats sont recrutés d'abord sur la base du volontariat, puis parconscription ;
  • création en à Moscou de laIIIe Internationale (ouKomintern), officiellement pour être l'instrument de la« révolution mondiale » ; les partis communistes étrangers doivent se soumettre aux vingt-et-une conditions d'adhésion, écrites en ; les révolutions de 1919 enAllemagne et enHongrie, ainsi que les grèves dans la plupart des pays européens laissent les bolcheviks espérer que lagrande révolution prolétarienne devient mondiale, mais l'écrasement desspartakistes en Allemagne et celui du régime hongrois deBéla Kun mettent fin à ces espoirs.
Victimes de lafamine soviétique de 1921-1922.

Grâce au « communisme de guerre », Lénine et le parti bolchevik parviennent à se maintenir au pouvoir face aux forces réactionnaires, aux interventionnistes étrangers, à l'armée anarchiste deMakhno (Makhnovchtchina) qui tient le sud de l'Ukraine, et aux « armées vertes » créées par les paysans en révolte à la fois contre les Blancs et les bolcheviks. Grâce à la division et à l'absence de coordination entre leurs ennemis, les bolchéviks sortent vainqueurs de la guerre civile, et le danger d'une restauration monarchique ou républicaine démocratique est écarté. Mais les difficultés intérieures ne cessent pas : le, l'Armée rouge réprime dans le sang larévolte de Kronstadt, dont les marins avaient exigé le retour au « pouvoir des soviets » et la fin du monopole bolchevique.

Sur le plan territorial, la Russie bolchevique perd lespays baltes, laFinlande, la Pologne (qui sauvegarde son indépendance à l'issue de laguerre soviéto-polonaise) et laMoldavie (qui s'unit à laRoumanie). Mais après des luttes confuses, et entre 1920 et 1922, les bolchéviks intègrent l'Ukraine (qui avait elle aussiproclamé son indépendance), laGéorgie, l'Arménie et l'Asie centrale, reprises de force dans le giron russe.

La guerre civile, l'embargo des puissances occidentales sur la Russie soviétique et la politique d'expropriation de biens des paysans afin de nourrir les soldats de l'Armée rouge conduisent à unegrande famine provoquant la mort de millions de Russes, surtout dans lebassin de laVolga en 1921-1922.

Naissance d'un État fédéral (1922-1923)

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Drapeau de l'URSS de 1936 à 1955.

Création

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Articles connexes :Déclaration sur la création de l'URSS etTraité relatif à la formation de l'Union des Républiques socialistes soviétiques.

L'Union des républiques socialistes soviétiques fut proclamée le, date de la signature dutraité d'union (à la suite d'unedéclaration préalable) entre laRSFS de Russie, laRSFS de Transcaucasie, laRSS d'Ukraine et laRSS de Biélorussie. Ce traité est ratifié le par le premiercongrès des Soviets d'URSS.

À cette époque, des processus d'unification de peuples et de nations se généralisent non seulement en Europe et en Asie mais à travers le monde : avec la formation de laConfédération canadienne en 1867, l'unification de l'Allemagne en 1871, celle de laBulgarie en 1885, l’Unification de l’Arabie saoudite en 1902, le temps semblait venu pour l'Union des Républiques socialistes soviétiques.

Ce nouvel État, même s'il a perdu des territoires en comparaison de l'Empire russe, reste le plus vaste pays du monde mais n'est pas encore internationalement reconnu.

PDRS1918
Premier drapeau de la Russie soviétique, en 1918.

Uneconstitution fut rédigée en 1923 ; l'union regroupa plusieurs républiques fédérées dont les frontières furent constituées selon une répartition démographique correspondant à unpeuple dans sa définition soviétique. L'URSS fut donc unÉtat fédéral dans lequel chaque république était, en théorie, égale en droits aux autres. Dans les faits, lePCUS (et au début le RSDRP) et laTchéka surveillent étroitement ces républiques dont les premiers secrétaires du Parti furent désignés par Moscou.

Soviets à partir de 1917

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LePCUS devint rapidement le seul parti du pays. Théoriquement le pays était gouverné par des « Soviets » démocratiquement élus au niveau régional et local mais en pratique, le pouvoir duPolitburo est absolu et chaque niveau décisionnel applique les directives transmises par le niveau supérieur, sous la surveillance de lapolice politique[N 7].

Union soviétique de l'entre-deux-guerres

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Article détaillé :Répression politique en Union soviétique.

NEP (de 1921 à 1929)

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Après la guerre civile (1921), le pays se trouve dans une situation humanitaire et économique désastreuse. Lafamine fait cinq millions de morts dans le bassin de la Volga, et les paysans se soulèvent sporadiquement contre les réquisitions. Ce mécontentement prend une ampleur inquiétante en avec larévolte de Kronstadt, ville pionnière de la révolution, abritant l'amirauté et les forces navales de la mer Baltique défendant Petrograd. Conscient que la répression, aussi dure soit-elle, ne suffit pas à enrayer le mouvement, Lénine décida d'assouplir la politique du régime, et mit en œuvre la « Nouvelle politique économique » (NEP),libéralisation économique donnant droit à une production privée limitée, notamment aux agriculteurs. Les réquisitions sont ainsi remplacées par un impôt en nature peu élevé.

Pour expliquer le passage à la NEP, Lénine déclare:« nous ne sommes pas assez civilisés pour pouvoir passer directement au socialisme, encore que nous en ayons les prémices politiques »[16], se référant au fait que la Russie était encore une société essentiellement agraire avec une base industrielle insuffisante, ne remplissant pas les critères permettant le passage au socialisme tel que défini parKarl Marx. La NEP devait aussi rassurer les pays occidentaux capitalistes.

La NEP atteint les résultats escomptés en permettant à l'économie de se relever des conséquences désastreuses de la guerre. La famine rampante disparaît virtuellement et la classe paysanne retrouve son auto-suffisance ; certains paysans parviennent même à produire des surplus et à alimenter les villes : ils sont appeléskoulaks tandis que dans les agglomérations, les artisans et commerçants autonomes sont appelésnepmen : les deux catégories sont, aux yeux de lapolice politique et d'une frange importante du Parti bolchevique, suspectes de former une nouvelle « classe de parasites », une nouvelle aristocratie rurale, une nouvelle bourgeoisie riche. Ces critiques voient la NEP comme une « trahison des principes socialistes » et veulent un retour rapide à une économie intégralement contrôlée et planifiée par le Parti.

Il semble qu'à sa mort, Lénine considérait que la NEP devrait être maintenue, tout du moins n'a-t-il jamais fixé, ni même évoqué, la date de son arrêt. Ainsi, à l'approche de sa succession, les oppositions au sein duPolitburo se cristallisèrent autour de la NEP.

Succession de Lénine (1922-1929)

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Maladie de Lénine et prise en main du Parti par Staline

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Dès 1922, la santé deLénine décline à la suite d'attaques cérébrales, conséquences d'un attentat dont il fut victime en 1918. La lutte pour sa succession aboutira à l'accession au pouvoir suprême deJoseph Staline, ayant appartenu au premier cercle d'adhérents au Parti (entrée en 1904), bien queLénine ne l'appréciait plus beaucoup, déclarant même dans sontestament () qu'il fallait démettre de ses fonctions cet homme« trop brutal, et ce défaut, pleinement supportable dans les relations entre nous, communistes, devient intolérable dans la fonction de secrétaire général ».

L'ascension de Staline débute lorsqu'il devient secrétaire général du Parti le, poste-tremplin obtenu grâce à sa prudence (peu de prises de position), ses relations de longue date et sa loyauté apparente à l'appareil du Parti. ToutefoisLéon Trotski, ayant acquis dès 1902 l'estime de Lénine et fondé l'Armée rouge, n'est pas dupe, mais Trotski a des handicaps : il a été proche desmencheviks, a adhéré tardivement au Parti bolchevik (1917) et a parfois opposé des objections à Lénine sur certains points pendant les congrès du parti, alors que Staline se présente comme un loyal serviteur du fondateur de l'URSS, ne l'ayant jamais contredit.

Pour évincer Trotski du gouvernement, Staline s'associe dès 1923, du vivant de Lénine, àLev Kamenev, ayant lui aussi adhéré dès 1905, et àGrigori Zinoviev, haut dirigeant duKomintern, ami intime de Léninedepuis 1905, convaincu d'être son légitime successeur et ayant lui aussi proposé un temps l'alliance avec les mencheviks.

Les problèmes internes 1922-1925

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Carte de la RSS d'Ukraine en 1922, avec la République de Kholodny Yar marquée en blanc au centre, qui n'était pas sous le contrôle de l'Union soviétique au moment de sa formation

Le problème majeur du nouvel État créé, vestige de la guerre civile, était la lutte contre la résistance antisoviétique et en particulier contre les partisans de laRépublique de Kholodny Yar qui contrôlait, qui résistèrent le plus longtemps à l'expansion soviétique de l'Ukraine. En plus de tuer des commandants rouges et de causer de graves dommages aux communications ferroviaires, ils ont mené, avec l'aide de leurs agents, des raids dans les grandes villes de la RSS d'Ukraine : Kiev, Odessa, Kharkiv, et même le sud de la RSFSR : Tambov, Orel, dans le but de commettre des sabotages pour entraver l'avancée des Rouges en Ukraine et diffuser les idées d'indépendance.

Vue du monastère dans le Kholodny Yar qui était la base principale des rebelles[17].

En raison de laTerreur rouge et de lafamine de 1921-1922, l'objectif principal des habitants de Kholodny Yar était la séparation de l'Ukraine de l'URSS. Des unités de l'Armée rouge de toutes les républiques furent envoyées pour les combattre, et bien que les atamans aient été arrêtés en septembre 1922 et tués en février 1923, ce n'est qu'en 1925 que la résistance dans la région de Kholodny Yar fut définitivement écrasée. Bien que les archives de l'OGPU ne contiennent aucune information sur la mort du dernier dirigeant, Ivan Tchernoussov, connu sous le nom de « Corbeau noir »[18],[19],[20],[21].

Décès de Lénine et ascension de Staline

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En 1926, deux ans après la mort deLénine, Zinoviev et Kamenev décident de rompre avecStaline pour se rapprocher deTrotski avec lequel ils partagent une doctrine commune : l'exportation de la révolution à l'échelle mondiale et l'abandon de la NEP. Cettetroïka des purs forme l'Opposition de gauche àStaline, qui réagit tactiquement en se rapprochant — sans conviction profonde — de l'opposition de droite favorable à la NEP et à une réalisation du socialisme d'abord sur le sol russe puis à l'extérieur (Nikolaï Boukharine,Alexeï Rykov etMikhaïl Tomski).

Il s'appuie sur cette aile droite pour exclure du Parti en 1927 ses trois grands opposants de l'aile gauche. Le, une fois assuré que les partisans de l'Opposition de gauche ont été réduits au silence (par l'exclusion, la force, l'emprisonnement, l'exil), il se retourne contre Boukharine, Rykov et Tomski, qu'il exclut duPolitburo et démet de leurs fonctions respectives de président du Komintern, chef du gouvernement, et dirigeant duProfintern.

Staline, dirigeant de l'Union soviétique (1929-1953)

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Articles détaillés :Grandes Purges,Goulag etDéportation des peuples en URSS.

Staline, seul maître à bord, n'hésite pas dès lors à adopter la mesure phare prônée par l'ancienne opposition de gauche devenue impuissante : l'abandon de la NEP. Cette réorientation s'accompagne d'unerelégitimation de façade. Ainsi, en 1928, Kamenev est rétabli, il en va de même pour Zinoviev en 1929, mais Trotski, toujours populaire, est expulsé la même année. Kamenev et Zinoviev furent finalement jugés et exécutés le, Boukharine et Rykov en, etTrotski assassiné le dans son exil au Mexique.

Après avoir réussi à éliminer politiquement, puis à exterminer physiquement toute opposition, Staline devint le dirigeant suprême de l'Union soviétique de 1927 à sa mort, en. Du point de vue politique, ce fut une période dedictaturetotalitaire, en ce sens que lePolitburo ne gouvernait pas seulement les sphères politique et économique, mais régentait aussi, parpolice politique interposée, la sphère sociale, et parcommissaires politiques interposés les sphères locales, familiales et même intimes des citoyens : son contrôle était donc total[N 8]. Il arrive même, par l'intermédiaire duKGB, à assassiner son rival,Trotski, auMexique. Son contrôle sur l'URSS et ses opposants est donc total. Cela n'empêche pas lesnostalgiques du régime de contester l'application austalinisme du qualificatif« totalitaire » dû àHannah Arendt, qualificatif qui, selon eux, devrait être réservé aunazisme[22].

Collectivisation et planification économique (à partir de 1929)

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Article détaillé :Histoire de l'URSS sous Staline.

Planification de l'économie

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Il s'agissait de prévoir les activités économiques selon desplans quinquennaux et qui fixaient les objectifs obligatoires de production. Ces plans quinquennaux donnaient la priorité aux industries lourdes en laissant de côté les industries de consommation. En URSS, il y eut au total dix plans quinquennaux allant duIer Plan (1928-1932) jusqu'auXe Plan (1976-1980).

Il s'agit d'un plan typique de l'Union soviétique, mais certains plans ressemblent à celui-ci comme leCommissariat général du Plan (en France) ou même le « Grand Bond en avant » (enrépublique populaire de Chine).

Abandon de la NEP

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Staline ne définit pas immédiatement une ligne politique au sujet de laNEP : ses changements d'opinion tenaient plus de la tactique politique au sein du Parti, que de ladoctrine, ce qui lui permit de se débarrasser alternativement des camarades favorables à la NEP et accusés d'être « droitiers », et de ceux hostiles accusés d'être « gauchistes ».

Une fois assuré d'avoir réduit tout contradicteur potentiel au silence, Staline qui visait avant tout un contrôle total de la société et de l'économie, prit le parti des « gauchistes » enéconomie, en accusant lesnepmen et leskoulaks d'avoir formé uneclasse capitaliste rendue responsable de l'augmentation duchômage et de l'inflation, et en excluant du champ économique toute forme d'autogestion, d'autosuffisance ou d'économie de marché à l'échelle locale. Sesplans quinquennaux visaient uneindustrialisationlourde du pays (seule capable de forger une armée puissante) et l'autarcie alimentaire, textile, énergétique à l'échelle de l'Union, pour se passer de toute importation. Il fallait aussi peupler les vastes espaces semi-désertiques de la partie asiatique de l'Union. Pour cela, lePolitburo chargea l'appareil d'État de recourir massivement au travail intensif appelé « stakhanovisme » et à la main d'œuvre gratuite desdéportés et des prisonniers dans lescamps detravaux forcés, qui se multiplièrent notamment dans le Nord et en Asie, et dont les détenus y étaient assignés à résidence à l'issue de leurs peines, afin de peupler (et ainsirussifier) laSibérie et l'Asie centrale[23].

Enpolitique, en revanche,Joseph Staline prit le parti des « droitiers »[24] : il rétablit les grades dans l'Armée rouge, renforça l'institution du mariage et de la famille, promut une morale sociale fort proche de la morale bourgeoise, un urbanisme favorisant le logement par familles plutôt que par brigades ou équipes, une stricte hiérarchie dans les administrations, et sur le plan international il définit la « théorie dusocialisme dans un seul pays »[25], ne demanda plus auKomintern de viser une révolution mondiale, chercha à rassurer les autres puissances et à nouer des alliances avec elles, et son soutien à laRépublique espagnole consista surtout à opposer leParti communiste espagnol aux autres composantes républicaines, ce qui profita auxfranquistes[26].

Collectivisation des campagnes et « dékoulakisation »

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En 1929,Joseph Staline décide de supprimer l'autogestion des communes rurales dans les campagnes, où les paysans, depuis lesréformes agraires de Lénine, avaient pris l'habitude de décider eux-mêmes de l'usage des sols, des moyens de production, des ressources locales : désormais, le bétail, les outils, les terres devront être administrés par leskolkhozes (théoriquement en partie autonomes) ou lessovkhozes (directement dirigés par le ministère de l'agriculture).

Cette collectivisation forcée provoque des résistances : plutôt que donner leurs troupeaux, les paysans les abattent pour les consommer ou les vendre immédiatement. Face aux émeutes, le gouvernement soviétique accorde à chaque kolkhozien l'usufruit d'un lopin de terre autour de son habitation (comme l'avaient fait, avant la révolution, les anciens propriétaires terriens,aristocrates oureligieux).

Les paysans en auto-suffisance ou produisant des surplus à vendre, appelés « koulaks » et accusés de parasiter les autres paysans, doivent être « éliminés en tant queclasse »[N 9],[27],[28]. Entre 1929 et 1935, plus de deux millions de paysans sontdéportés et autantmeurent de faim en Ukraine et dans le sud de la Russie. Cette famine due à la confiscation des récoltes et de tout produit alimentaire aux paysans par les troupes duNKVD, est reconnue dans une trentaine de pays comme ungénocide[29], même si lesnostalgiques du régime refusent d'en admettre l'intentionnalité, tandis que d'autres rejettent ce qualificatif parce que la désignation des victimes ne s'est pas faite sur critèreethnique oureligieux, maissocial[30].

Lesystème du passeport intérieur, destiné à contrôler les déplacements et qui n'était pas accordé aux paysans, a été mis en place en Ukraine avant 1929. Le NKVD est responsable, selon le général duKGBAlexandre Karbanov, de la mort de 3,5 millions de Soviétiques pendant lesGrandes Purges[31]. Après 1935, le premier recensement soviétique a montré une baisse démographique si importante dans cette partie Sud-Ouest de l'URSS, qu'aucun recensement n'a plus été mené pendant30 ans[32].

Industrialisation lourde

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Guenrikh Iagoda sur le chantier du canal Moscou-Volga.

LaRussie du début duXXe siècle était une puissance économique nouvelle et en essor, mais encore très rurale et agricole. Staline voulait développer l'industrie lourde etfaire de l'URSS une grande puissance économique et militaire. Les moyens utilisés sont ceux d'une économie planifiée et centralisée et d'une organisation politiquetotalitaire :

Le premier plan quinquennal de 1928 à 1932 était si ambitieux qu'il coûta la vie à 127 000 travailleurs, faute de logistique, d'alimentation suffisante, d'hygiène, de logements décents, de sécurité au travail. L'allocation prioritaire des ressources à l'industrie, les exportations massives de céréales pour financer des importations de biens d'équipement, combinées à la diminution de la productivité agricole en raison de la mort ou de la déportation des paysans, provoquèrent de nouvelles famines :celle de 1931-1933 fait près de six millions de morts. Officiellement, le plan quinquennal fut cependantbouclé en quatre ans, selon la propagande qui en chante les réussites et selon les statistiques de l'État, qui affirment que de 1928 à 1932 la production de charbon aurait doublé et celle de l'acier triplé, tandis qu'en agriculture, l'invention de la vernalisation était censée avoir multiplié les rendements par six.

Bilan de la politique économique en 1939

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Selon la propagande officielle, en dix ans, l'URSS avait « accompli un bond remarquable ». En fait, les barrages, les canaux et l'industrialisation lourde se sont faites au détriment de la production de biens de consommation et au prix d'une forte baisse du niveau de vie de la population. À la suite du second plan quinquennal, la production d'acier a grimpé à18 millions de tonnes, celle de charbon à128 millions de tonnes mais, comme le disait l'humour soviétique,« il est dommage que l'acier ne soit pas comestible ». Avant son interruption par la guerre, le troisième plan avait permis d'atteindre18 millions de tonnes d'acier et150 millions de tonnes de charbon. Les structures de production de masse étaient ainsi bel et bien établies, mais lecomplexe militaro-industriel allait être d'autant plus durement mis à l'épreuve par l'invasion nazie, que lezèle duNKVD et descommissaires politiques avait privé institutions, usines et armées de leurs cadres, ingénieurs et officiers les plus compétents[33], « coupables » d'avoir tenté de rationaliser les directives du Parti, discuté des ordres inapplicables, veillé au bien-être des ouvriers, bref« saboté le travail » et« trahi la patrie »[34].

Grandes Purges : mécanismes de la terreur de masse (1936-1940)

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Joseph Staline etLazare Kaganovitch (montage).

La « Terreur rouge » culmine entre 1936 et 1939 par les « Grandes Purges » concrétisées par l'exécution de 680 000 personnes et la déportation de centaines de milliers d'autres. En,Staline autorise personnellement le recours à latorture en cours d'interrogatoire, pour l'interdire officiellement fin 1938, ce qui n'en empêche pas l'usage. Le pays vivait de toute manière depuis deux décennies dans la violence, ladélation et la suspicion généralisée, qui met bien des nerfs à rude épreuve (la pression subie en conduit plus d'un au suicide), et brise les solidarités amicales, familiales et professionnelles. Desprocès truqués dans lesquels les avocats se rallient au procureur tandis que les accusés avouent les crimes les plus invraisemblables après avoir été torturés, débutent en et se multiplient en : c'est la « Grande Terreur ».

Staline désigne ainsi des boucs émissaires (souvent même des communistes éminents) aux difficultés du quotidien, en rejetant tout le mal sur une pléthore de« saboteurs » et d'« agents des impérialistes étrangers ». Au-delà, il renforce son pouvoir absolu en liquidant la vieille garde bolchevique et en brisant les réseaux clientélistes et les fiefs personnels que se sont taillés les ministres, les membres duPolitburo, ou bien, à tous les échelons, les responsables locaux du Parti et les directeurs du Goulag qui, de ce fait, se trouvent abondamment pourvus de main d'œuvre à bas coût. Quand le« clan des voleurs de poules » est épuisé, on fixe des quotas que les autorités locales sont chargées de fournir aux camps de travail. Les cadres compétents et les techniciens, qui osent encore contredire ses objectifs politiques irréalistes, sont aussi particulièrement visés et Staline entend exterminer tous les éléments« socialement suspects » et tous les mécontents suscités par sa politique, accusés de constituer une« cinquième colonne de l'ennemi »[33].

Pour lancer et développer cette terreur de masse, Staline bénéficie du soutien indispensable de ses fidèles, mais aussi du zèle indéniable de nombreux responsables locaux, despoliciers politiques, descommissaires politiques des bureaucrates de tout échelon, ou de bien des simples citoyens délateurs, selon l'adage« dénoncer avant d'être dénoncé »[N 10].

En 1939, à l'issue des « Grandes Purges », Staline a éliminé les dernières sphères d'autonomie dans le Parti et la société, conforté par les élections du[35] et imposé définitivement son « culte » et son pouvoir absolu. Il a, ce faisant, désorganisé gravement le pays et décimé les cadres supérieurs de l'armée, alors même que laguerre menace.

Dictature de Staline (1929-1953) et son culte de la personnalité

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Articles détaillés :Stalinisme etHistoire de l'URSS sous Staline.

Staline mit en place un systèmetotalitaire sur lequel il régnait en despote absolu et reposant sur deux piliers : lapropagande, mettant en œuvre un véritableculte de la personnalité et larépression, s'appuyant notamment sur leNKVD,police politique toute puissante.

Si les estimations des victimes entre 1921 et 1954 varient beaucoup, celui de20 millions de morts a été avancé[36]. Parmi les personnes condamnées pour de supposés« crimes contre-révolutionnaires », environ 600 000 furent condamnés à mort, 2,4 millions emprisonnés ou envoyés dans des camps de travail duGoulag, et 800 000 condamnés assignés à résidence dans les zones froides et désertiques de l'URSS, faiblement peuplées. Le haut encadrement de l'Armée rouge ne fut pas plus épargné (« affaireToukhatchevsky ») et subit une épuration qui devait affaiblir l'URSS au début de laSeconde Guerre mondiale.

Seconde Guerre mondiale

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Article détaillé :Histoire de l'Union soviétique pendant la Seconde Guerre mondiale.

Pacte germano-soviétique (1939)

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Article détaillé :Pacte germano-soviétique.

Tirant des accords de Munich la conclusion que les puissances de l'Ouest, France et Grande-Bretagne, veulent laisser à Hitler les mains libres à l'est,Staline conclut, le, lePacte germano-soviétique avec l'Allemagne nazie. Il s'agissait d'un « pacte de non-agression » qui contenait une annexe secrète attribuant l'est de laPologne, laLettonie, l'Estonie, l'est de la Roumanie et laFinlande à l'Union soviétique, tandis que l'ouest de la Pologne et de laRoumanie ainsi que laLituanie étaient attribués auTroisième Reich.

LaWehrmacht envahit la Pologne le,« événement déclencheur de laSeconde Guerre mondiale », l'Union soviétique le.

L'Allemagne ayant rejeté les prétentions territoriales de l'URSS, celle-ci tente d'envahir la Finlande le : c'est le début de laguerre d'Hiver. La campagne fut difficile, mais par une paix signée à Moscou le, l'URSS obtenait l'annexion de laCarélie, lui permettant d'éloigner la frontière de Leningrad.

À la suite du déclenchement de la guerre, l'URSS avait été expulsée de laSDN le. Unavenant au pacte cède alors également laLituanie à l'URSS. Auprintemps 1940, l'Estonie, laLettonie, la Lituanie et l'Est de la Roumanie, qui n'ont pas de forces militaires ni d'unité civile pour résister à la pression de Staline, sont annexés par un jeu de manipulations politiques, et quatre nouvelles républiques soviétiques sont créées (celles d'Estonie, Lettonie, Lituanie et Moldavie) tandis que laBiélorussie et l'Ukraine sont agrandies vers l'Ouest des territoires pris à la Pologne.

« Grande Guerre patriotique » (1941-1945)

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L'expression de « Grande Guerre patriotique » désigne la seconde partie de laSeconde Guerre mondiale en Europe, où l'URSS répond à l'attaque allemande du (« opérationBarbarossa »), tandis que les pays que l'URSS avait agressés (Finlande et Roumanie, jusque-là aidés par les Alliés) se retrouvent du côté de l'Axe. Par contre, elle ne désigne pas la guerre soviéto-japonaise déclarée le pour laquelle le traité de paix n'est toujours pas signé entre la Russie et le Japon, puisque lecontentieux relatif aux îles Kouriles bloque la signature d'un tel accord.

OpérationBarbarossa (1941)
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Article détaillé :Opération Barbarossa.

Le, l'Allemagne rompit le « pacte de non-agression » et attaqua l'Union soviétique,Staline ayant refusé de réagir aux mises en garde de ses agents, spécialement deRichard Sorge depuis le Japon, et deChurchill qui était renseigné grâce au décryptage du code de la machineEnigma qui chiffrait les communications militaires allemandes[37].

L'invasion nazie prit l'URSS dans un état de totale impréparation. D'abord débordée et surprise par le choc de l'attaque allemande du, l'Armée rouge perd hommes, matériels, et laisse laWehrmacht occuper d'immenses territoires en quelques mois (Pays baltes,Biélorussie,Ukraine). Pour beaucoup la guerre semble gagnée par l'Allemagne au début del'automne 1941. Certains historiens estiment que lesGrandes Purges desannées 1936-1938, au cours desquelles 40 000 officiers auraient été emprisonnés ou assassinés, ne sont pas étrangères aux premières difficultés de l'Armée rouge. Les troupes du Reich atteignirent les environs deMoscou en, mais avaient atteint leur extension maximale, des troupes devant aller consolider le flanc sud de l'attaque.

Pourtant plusieurs facteurs vont stopper net l'offensive allemande et permettre la première contre-offensive soviétique :

  • D'abord, et malgré les apparences, l'attaque allemande coûte cher à laWehrmacht : début décembre, elle a déjà perdu autant d'hommes que lors de toutes les campagnes précédentes. De plus, son matériel (chars, etc.) n'est pas remplacé facilement de sorte qu'au fur et à mesure ses meilleures divisions s'affaiblissent : son équipement n'est pas adapté à la guerre en Russie, ses camions s'enlisent dans la boue dès octobre, ses moteurs sont sensibles au froid, les hommes ne sont pas habillés pour affronter l'hiver, etc.
  • Un autre élément majeur : l'apparition du charT-34, inconnu jusque-là des Allemands, constitue un adversaire redoutable : sonpuissant canon de 76 mm (ru) perce tous les blindages despanzers, ce qui n'était pas le cas des chars français (à l'exception des trop raresRenault B1 bis) ou anglais (leMatilda permettra de gagner lacampagne d'Afrique du Nord, mais sera jugé trop faible pour être débarquéen Italie eten France). De plus, ses larges chenilles lui évitent de s'embourber dans la boue ou la neige.
Civils massacrés par l'armée allemande enBiélorussie, 1943.
  • Par ailleurs, de nombreuses divisions stationnées en Sibérie face à laMandchourie occupée par les Japonais sont rapatriéesfin 1941 pour protéger Moscou. Le Japon n'entrera pas en guerre.
  • Enfin, le traitement que lesnazis réservent aux prisonniers soviétiques et auxSlaves en général, considérés comme des « sous-hommes » (Untermenschen) et privés du respect de laConvention de Genève, galvanise les populations contre l'occupant. Dès, des groupes departisans apparaissent et l'Armée rouge se reprend malgré les premiers mois éprouvants : les soldats et les civils se battant jusqu'au bout (même sans ravitaillement ni munitions) plutôt que se rendre.

Les historiens débattent des dates du« tournant de la guerre » : si l'on prend en compte la co-belligérance de l'URSS aux côtés de l'Allemagne en 1939-1940[38], c'est avec l'opération Barbarossa qui place l'URSS parmi lesAlliés de la Seconde Guerre mondiale ; si l'on prend en compte le premieréchec allemand devant Moscou et l'attaque japonaise sur Pearl-Harbour qui place les États-Unis parmi les Alliés, c'est ; mais la plupart s'accordent sur avec ladéfaite allemande de Stalingrad.

Bataille de Stalingrad (1942-1943)
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Article détaillé :Bataille de Stalingrad.

Même stoppée ourepoussée, l'armée allemande reste relativement forte et l'Armée rouge n'a pas encore déployé toute sa puissance industrielle. Pendant que legroupe d'armées A duReich s'enlisedans le Caucase, laVIe armée allemande commandée par le maréchalPaulus est dans Stalingrad où s'engage une sanglante bataille de rues dans une ville ruinée. Les Allemands se font encercler dans la ville par unecontre-attaque soviétique fin 1942, qui balaie lestroupes alpines italiennes et la moitié destroupes hongroises, tandis qu'une partie destroupes roumainesrejoint les Soviétiques. Les assiégés, isolés du reste de laWehrmacht, affamés, frigorifiés, manquant de munitions, soumis à une pression de plus en plus forte des Soviétiques, se rendent le, marquant le début d'une contre-offensive soviétique : l'Armée rouge remportait la victoire après avoir perdu un million d'hommes. L'URSS reprit ensuite progressivement l'initiative (à l'exception dela bataille de Koursk en), et commença à regagner du terrain.

Impact et suites de la guerre (1943-1945)
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Graphique représentant les pertes militaires en Europe selon le front de combat, à droite les pertes sur lefront de l'Est.

L'URSS supporta l'essentiel de l'effort de guerre sur lethéâtre d'opérations européen contre l'Allemagne nazie et ses alliésfinlandais,italiens,hongrois,slovaques,croates,roumains,français vichystes (LVF,division Charlemagne),belges rexistes, espagnols franquistes (Division Bleue), russes anti-staliniens (division Vlassov,1re armée russe)… jusqu'à ce que les Alliés ouvrent un second front en Europeen Italie en1943.

À la fin de la guerre, on estime qu'environ20 millions et demi de Soviétiques y avaient perdu la vie, parmi lesquels12 millions de civils[39] : ce chiffre comprend les nombreux prisonniers de l'opérationBarbarossa qui périrent soit dans les camps allemands de malnutrition et maladie, soit au camp duGoulag après leur délivrance (car la reddition étant interdite au soldat soviétique, considéré comme coupable de haute trahison s'il était capturé par l'ennemi). S'ajoutent à cela des destructions matérielles importantes, ayant provoqué une diminution de 25 % duPIB.

L'aide des Alliés parMourmansk dans le cadre duprêt-bail et l'industrialisation à marche forcée contribua à la victoire finale de l'URSS sur leIIIe Reich. Quoique l'Union soviétique eût reçu des fournitures en armes et matériel desÉtats-Unis[40] et de l'Empire britannique, sa production de matériel de guerre était plus importante que celle de l'Allemagne du fait de l'importante augmentation de la production industrielle lourde entre les deux guerres. Durant l'invasion allemande, de nombreuses usines ont été transférées à l'est de l'Oural, ainsi que10 millions de travailleurs civils. En plus de l'aide matérielle anglo-américaine, notons que des Français (escadrille Normandie-Niémen), Roumains (divisionsVladimirescu ouHoria-Cloșca-Crișan) ainsi que des Polonais (arméeLWP ouLudowe Wojsko), entre autres, combattaient du côté soviétique.

En,l'Armée rouge pénètre dans Berlin ; le,Hitler se suicide ; le, le drapeau rouge flotte sur leReichstag et la capitulation sans condition est signée le (avec le décalage horaire, lejour de la victoire est célébré le en URSS). Le, conformément auxaccords de Yalta, l'URSS déclare la guerre à l'empire du Japon et réalise l'invasion de la Mandchourie.

Pendant et après la guerre, lesnégociations entre les Alliés aboutirent à la mise en place de deuxzones d'influence en Europe et Asie, suivant lesaccords de Moscou, deYalta et dePotsdam. Plusieurs millions d'Estoniens,Lettons,Lituaniens,Polonais,Roumains,Ukrainiens occidentaux,Géorgiens,Tchétchènes et autres minorités ethniques furentdéportés dans les camps de Sibérie, ou dans des zones reculées pour limiter leurs contacts avec l'Ouest.

L'Union soviétique mit en place des régimesdictatoriaux auto-proclamés « démocraties populaires » dans lespays d'Europe centrale et orientale (y compris dans la partie de l'Allemagne sous son contrôle), dans lesquels elle implanta des gouvernements qui lui étaient dévoués. La ligne frontière séparant cet ensemble de pays de l'Europe occidentale alliés auxÉtats-Unis fut nommée « rideau de fer », qui concrétise laguerre froide dans le champgéographique.

Après-guerre et guerre froide (1945-1989)

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Fin de la période stalinienne (1945-1953)

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Depuis 1945 et quasiment jusqu'à sa dislocation, l'Union soviétique est opposée auxÉtats-Unis dans la « guerre froide », chacun des protagonistes essayant d'augmenter sa sphère d'influence au détriment de l'autre, et souvent des pays concernés.

L'URSS avait réuni, dans tout l'Est de l'Europe, un ensemble de pays satellites (République socialiste tchécoslovaque,République démocratique allemande,république populaire de Hongrie,république populaire de Pologne,république populaire de Roumanie,république populaire de Bulgarie,république populaire d'Albanie). Dans ces pays, des institutions économiques de « collaboration » entre autorités locales et soviétiques seront créées (par exemple, lesSovRoms en Roumanie). Ils constituaient un moyen d'exploiter les ressources locales comme forme de contrôle économique et de compensation après la guerre. Dans le discours officiel, ils étaient traités comme une forme d'aide offerte par les Soviétiques pour la reconstruction des pays déchirés par la guerre[41].

Ces pays étaient regroupés au sein dupacte de Varsovie à partir de 1955. Les États-Unis avaient formé, avec l'Europe de l'Ouest et le Canada, l'OTAN en 1949.

Dès 1943,Staline fonde l'Institut Kourtchatov de recherches nucléaires, suivi de la création entre 1945 et 1948 ducomplexe nucléaire Maïak, puis de la création en 1946 de l'Institut panrusse de recherche scientifique en physique expérimentale. L'essor de l'industrie nucléaire soviétique permet ainsi à l'URSS de faire son premier essai nucléaire en 1949.

Hors d'Europe, l'Union soviétique et les États-Unis s'opposaient, souvent par « mouvements de libération » interposés, dans diverses parties du monde, notamment en Amérique du Sud et en Afrique.

Succession de Staline (1953-1964)

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Les époux Khrouchtchev envisite d'État à laMaison-Blanche, chez le présidentEisenhower, 1959.

Après la mort de Staline en,Nikita Khrouchtchev devint premier secrétaire duComité central du Parti tandis queGueorgui Malenkov devient Premier ministre.Lavrenti Beria, le chef du NKVD, qui pouvait prétendre à la succession fut arrêté en et exécuté peu de temps après, en. La nouvelle direction du pays déclara une amnistie pour certaines catégories de prisonniers et relâcha quelque peu le carcan qui enserrait les libertés publiques. Khrouchtchev consolida peu à peu son pouvoir personnel et pendant leXXe congrès du Parti communiste, il prononça, le, un discours sur « le culte de la personnalité et ses conséquences » au cours duquel il dénonça leculte de la personnalité entretenu par Staline ainsi que la dictature qu'il avait fait subir à l'URSS et les crimes de cette période. L'impact de ce discours fut immense et détruisit la légitimité desstaliniens qui lui étaient encore opposés. S'ensuivirent de nouvelles mesures de démocratisation de la vie publique, la libération de dissidents, et la mise en place d'une économie plus favorable aux biens de consommation par rapport aux plans quinquennaux précédents.

La même année, les troupes soviétiques réprimèrent dans le sang larévolution hongroise : de 25 000 à 50 000 Hongrois et 7 000 soldats de l'Armée soviétique perdirent la vie, tandis que près de 250 000 Hongrois quittaient le pays. Cet événement fut, pour la part de l'opinion occidentale favorable à l'Union soviétique, un premier choc sérieux.

Youri Gagarine.

Khrouchtchev dut encore se défendre en contre les menées de staliniens. Ainsi, la vieille garde stalinienne, constituée deLazare Kaganovitch,Viatcheslav Molotov,Gueorgui Malenkov etDmitri Chepilov, tente de démettre de ses fonctionsNikita Khrouchtchev. Avec l'aide du « héros de la Grande Guerre patriotique » et ministre de la DéfenseGueorgui Joukov, Khrouchtchev parvient à déjouer leur plan en les présentant comme un « groupe antiparti ». Ils seront tous quatre mis au ban de l'URSS, mais, signe des temps, ils ne seront pas éliminés à la suite de procès aux preuves fabriquées, comme il était de mise du temps de Staline. Khrouchtchev devint enfin Premier ministre le. Il s'agit là d'un grand tournant dans l'histoire de l'Union soviétique.

La période de dix ans qui suivit confirma cette nouvelle tendance : le pouvoir politique avait pris le pas sur la coercition pure et simple, le parti reprenant le rôle premier par rapport à la police secrète et à l'armée. Au cours de cette période, également, l'URSS confirma sa place de superpuissance et défiait les États-Unis, souvent sur leur propre terrain.Cuba, pays soutenu par l'URSS, devint le centre de cette opposition lors de la « crise des missiles de Cuba » en, au terme de laquelle elle obtint des États-Unis la promesse qu'un État socialiste né dans l'hémisphère occidental ne soit jamais envahi[réf. souhaitée].

En 1957, les Soviétiques envoyèrent dans l'espace le premier satellite artificiel,Spoutnik et le premier être vivant en orbite terrestre, la chienneLaïka. En 1961,Youri Gagarine fut le premier homme dans l'espace, et en 1963,Valentina Terechkova la première femme. C'est également durant son mandat que, le, explosa la plus puissante arme jamais développée par l'être humain, latsar Bomba. Sans doute partiellement à cause de l'affaire des missiles et d'une politique trop défavorable à lanomenklatura, Khrouchtchev fut déposé lors d'une réunion du Comité central du Parti le.

Stagnation politico-économique et politique brejnévienne (1964-1985)

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À la suite de la chute deKhrouchtchev en1964,Léonid Brejnev devientpremier secrétaire du Parti,Alexis Kossyguine Premier ministre etAnastase Mikoyan chef de l'État, rapidement remplacé parNikolaï Podgorny (on parle alors detroïka pour désigner ces trois personnages détenteurs du pouvoir d'État ; maisBrejnev ne tardera pas à concentrer l'essentiel de la réalité du pouvoir pour lui-même).

SousBrejnev, le régime soviétique se durcit à nouveau. LeKGB (la police politique), dirigé parIouri Andropov, retrouve une grande partie du pouvoir dont elle avait joui sousStaline. Cependant,Andropov n'imitera pas les excès répressifs de cette époque.

Une des crises les plus graves de l'époque de Brejnev fut celle duPrintemps de Prague en1968, lorsque les tentatives de laTchécoslovaquie de construire un « socialisme à visage humain » sont finalement réprimées par les forces dupacte de Varsovie, sans toutefois tomber dans les excès de la répression de la révolution hongroise. Sur le plan économique, le niveau de vie de la population commença à descendre et le manque deproductivité dans de nombreux secteurs dont l'agriculture se fit sentir. L'URSS dut entre autres, pour faire face à la faiblesse de la production d'aliments, acheter des millions de tonnes de céréales en Occident en général et aux États-Unis en particulier[42]. Sur le plan international, l'èreBrejnev fut marquée par un certain relâchement de la tension avec lesÉtats-Unis, avec notamment la signature de traités de limitation des armes nucléaires (accords sur la démilitarisation de l'espace en 1967, traités SALT I en 1972, SALT II en 1979) et laConférence sur la sécurité et la coopération en Europe. Pendant l'ère Brejnev, on voit apparaître des mouvements nationalistes séparatistes qui réclament de nouveau l'indépendance de leur pays et qui commencent à être actifs. Au début de l'année 1977, l'opinion publique soviétique est marquée par lesattentats du métro de Moscou, que le KGB attribuera aux nationalistes arméniens[43],[44].

En, Brejnev intervint enAfghanistan pour soutenir le régimecommuniste en place, menacé par une rébellion que finançait secrètement depuis juillet 1979 les États-Unis. Cet événement mit un coup de frein à la détente, provoquant un embargo par lesÉtats-Unis, la fourniture d'armements auxmoudjahidines et le boycott desJeux olympiques d'été de 1980 à Moscou. En,Brejnev fit unecrise cardiaque qui le diminua considérablement. À partir de ce moment, il ne remplit que partiellement ses fonctions jusqu'à sa mort en novembre de la même année. Deux chefs d'État en mauvaise santé se succédèrent entre et :Iouri Andropov etKonstantin Tchernenko. Chacun continua d'appliquer la ligne politique de Brejnev, malgré les efforts d'Andropov pour combattre le népotisme que son prédécesseur avait toléré. Toutefois en politique extérieure, les deux successeurs de Brejnev marquèrent quelques points. Au Liban, Andropov mit en échec les États-Unis qui occupaient le pays du cèdre depuis. De ce fait une aide massive de l'URSS à la Syrie à partir de, entraîna la multiplication des attentats, contre les marines américains et obligea le président Reagan à faire retirer ses marines du Liban en. Puis sous Tchernenko, l'URSS rendit aux États-Unis la monnaie de leur pièce à leur offense sportive. Ce fut l'annonce en d'une non-participation soviétique auxJeux olympiques de Los Angeles, faisant ainsi pendant au boycott des JO de Moscou par les États-Unis. À cette initiative soviétique s'ajoutèrent des « contre-jeux » à l'été 1984 dans une dizaine de capitales de pays socialistes qui s'associaient au boycott. Cependant ils subirent un échec retentissant avec l'installation des Pershing en Europe occidentale en et durent faire face devant la communauté internationale deux mois plus tôt à l'annonce de la destruction par l'un de leurs chasseurs, duvol Korean Air Lines 007, un Boeing sud-coréen — transportant 269 passagers et membres d'équipage — qui avait traversé pendant plusieurs heures l'espace aérien de l'URSS. Après Iouri Andropov (-) et Konstantin Tchernenko (-),Mikhaïl Gorbatchev, un jeune et énergique dirigeant de54 ans, devint premier secrétaire du Parti.

Dernières années de l'URSS (1985-1991)

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Perestroïka etglasnost : Mikhaïl Gorbatchev et le déclin de l'Union (1985-1991)

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Articles détaillés :Perestroïka etGlasnost.
Mikhaïl Gorbatchev etRonald Reagan signent un accord de désarmement en 1987.

Constatant la déliquescence du pays et de son économie, Gorbatchev tenta tout d'abord de sortir son pays de l'impasse de laguerre froide, alors queRonald Reagan avait lancé les États-Unis dans des programmes de modernisation rapide de l'armement, entraînant ainsi l'URSS, sous peine d'obsolescence technologique, dans une course qu'elle ne pouvait que perdre vu son retard informatique et son économie en grave crise.

Gorbatchev entama donc une série d'initiatives qui aboutirent à une détente certaine et à la signature d'accords de désarmement. Gorbatchev obtint leprix Nobel de la paix pour ces efforts en 1990. Cette politique aboutit à l'ouverture durideau de fer et à la chute dumur de Berlin en 1989.

Se débarrasser de cette contrainte externe n'était cependant pas suffisant, et sans abandonner le dogme central du « socialisme », Gorbatchev lança laglasnost (« transparence des décisions », « publicité des débats », liberté des médias) et laperestroïka (« restructuration », nouvelle politique économique et sociale), avec trois principaux objectifs :

  • Changer l'économie en adoptant l'autogestion et l'ouverture dePME artisanales ;
  • Démocratiser le système politique en favorisant le pluralisme politique et les libertés civiles ;
  • Limiter l'armement et le complexe militaire, qui reviennent trop cher au budget.

Alors que tous les prisonniers politiques détenus par le gouvernement sont libérés, laglasnost est également marquée par le retour de la liberté d'expression : on voit des humoristes caricaturer Gorbatchev. Il cherche par là une voie intermédiaire entre les « traditionalistes » attachés au régime (lanomenklatura) et les « réformistes », telsBoris Eltsine qui lui reprochent la lenteur des réformes. Pourtant il était trop tard, et Gorbatchev ne réussit pas à corriger les failles qui minaient l'État depuis des décennies. Les problèmes économiques furent mal résolus. La privatisation des grandes entreprises se fit au bénéfice des privilégiés de la nomenklatura et l'inflation se développa : laperestroïka fut un échec.

Le, Gorbatchev créa une nouvelle assemblée législative : le congrès des députés du peuple dont les deux tiers étaient des membres élus au suffrage universel, à bulletin secret, sur candidatures multiples. Lespremières élections législatives révélèrent l'échec des candidats de Gorbatchev et l'émergence des réformateurs et des nationalistes. Son gouvernement apparut trop timoré aux réformateurs partisans d'un « socialisme à visage humain » et d'une économie plus auto-gérée que proposait depuis longtempsEvseï Liberman, mais trop réformateur pour ceux qui souhaitaient un retour au communisme dirigiste dit« orthodoxe ».

Dislocation de l'URSS (1991)

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Articles détaillés :Dislocation de l'URSS etPutsch de Moscou.
Chars soviétiquesT-80 sur laplace Rouge durant leputsch de Moscou en 1991.

En,Boris Eltsine, président duSoviet suprême de laRSFS de Russie, déclara la souveraineté de la Russie et démissionna du Parti.

Le, unréférendum est organisé et 77,85 % des électeurs votent en faveur de la préservation de l'Union soviétique. Unnouveau traité, présenté comme une refondation de l'Union soviétique, devait être signé le.

Le, unputsch mené par des membres du gouvernement opposés aux réformes montra à quel point la position de Gorbatchev s'était fragilisée. Le complot échoua en partie grâce à l'intervention de Eltsine, qui confirma de ce fait sa position de chef de file des réformistes. Le coup d'État empêcha également l'adoption du nouveau traité[45].

Au cours del'automne 1991, tandis que les républiques constituantes de l'URSS proclamaient, l'une après l'autre, leur indépendance sans que Gorbatchev ne s'y oppose par la force, le gouvernement russe prit peu à peu l'ascendant, reprenant les fonctions auparavant assurées par l'Union. Ainsi, Gorbatchev tout en étant président de l'Union soviétique perdait rapidement prise. On disait à l'époque que l'Union soviétique se limitait aux murs duKremlin.

En, le président russe Eltsine publia un décret qui interdisait les activités duParti communiste de l'Union soviétique sur le territoire de la fédération de Russie. Le, lors des accords deMinsk, les chefs de laRussie, de l'Ukraine et de laBiélorussie publièrent une déclaration selon laquelle l'Union soviétique était dissoute et remplacée par laCommunauté des États indépendants (CEI), une organisation sans entité juridique forte, qui ne fonctionna pas réellement, malgré un renouveau récent avec de nouvelles organisations partenaires telles que l'OTSC ou laCommunauté économique eurasiatique (Eurasec).

Gorbatchev était encore président, mais sans pays, son pouvoir ne signifiait plus rien. Le, Gorbatchev remit sa démission en tant que président de l'Union soviétique. Le jour suivant, l'Union soviétique était officiellement dissoute. Dans l'ouvrageLa Russie à la croisée des chemins de Oleg Serebrian, Michel Heller raconte le souvenir des éléments suivants : « Le drapeau rouge, avec la faucille et le marteau, fut amené le 25 décembre [1991] à 19 h 32, exactement vingt minutes après que M. Gorbatchev eut annoncé qu’il cessait ses activités. À 19 h 45 fut hissé le drapeau tricolore russe. Les journalistes étrangers notèrent avec une certaine perplexité que la cérémonie ne suscita pas d’émotions particulières chez les Moscovites peu nombreux qui se trouvaient ce soir-là sur la place Rouge. Quelques-uns applaudirent, d’autres sifflèrent, et ce fut tout […]. L’empire avait rendu le dernier soupir dans une atmosphère d’indifférence méprisante. Il avait vécu soixante-quatorze ans et quelques semaines. »[46]. Lafédération de Russie, elle-même état fédéral, allait désormais la remplacer, aux côtés de quatorze autres républiques indépendantes, mais d'une importance moindre. La Russie hérita du siège permanent auConseil de sécurité des Nations unies dont jouissait l'URSS.

Les causes de la chute

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Dès 1970,Andreï Amalrik analysa les risques d'effondrement futur du régime, à travers un ouvrage publié clandestinement,L'Union soviétique survivra-t-elle en 1984 ?, et faisant référence au fameux1984[47]. C'est d'abord la conséquence du système politique autoritaire et inefficace en raison de son aspectcentralisateur etbureaucratique. La « déstalinisation » est interrompue et lanomenklatura s'oppose à toute tentative d'évoluer vers un « socialisme à visage humain », au point de tenter uncoup d'État contre le présidentMikhaïl Gorbatchev qui voulait réformer le régime. Le régime censurait toute liberté et initiative née de la société civile : toute association née hors de la tutelle duParti unique était perçue comme « dissidente » et par conséquent, l'émergence des forces démocratiques devint centrifuge au sein de l'Union, et se chercha des repères identitaires nationaux ou religieux, plutôt que politiques et sociaux.Hélène Carrère d'Encausse cite aussi comme cause en 1978 la fragmentation dû auxnationalismes même si ses prédictions ne furent pas toutes exactes[48].Stéphane Courtois pointe également l'URSS enfaillite dans les années 1980 mais rajoute aussi le passage rapide de lagérontocratie à l'instabilité politique inédite avec une succession de quatre secrétaires généraux de 1982 à 1985[49].

D'autres causes sont économiques. Le système sousplanification quinquennale, dominée par l'industrie lourde et le complexe militaire, se révèle incapable à répondre aux besoins de la population. Cette incapacité dite « stagnation » dans le discours officiel,fut prépondérante sous Brejnev, favorisant ainsi le développement d'uneéconomie informelle, hors de la tutelle de l'État et de ses structures, vite monopolisée par des réseauxoligarchiques etmafieux clandestins. L'URSS est aussi affaiblie par son retard technologique et informatique dans l'épuisante et coûteusecourse aux armements pendant laguerre froide l'opposant auxÉtats-Unis. La crise se renforce avec l'effondrement dans lesannées 1980 du prix dupétrole sur le marché mondial (contre-choc pétrolier), qui força l'URSS à puiser dans ses réserves d'or et de devises jusqu'à l'épuisement[50].

Dans son livreImperium (1993), l'écrivain polonaisRyszard Kapuscinski décrit la chute de l'URSS comme le dernier processus dedécolonisation duXXe siècle[51]. Son analyse mondiale le différencie des journalistes et écrivains occidentaux qui parcourent le pays au début des années 1990 et qui se concentrent sur le prisme du communisme ou des relations entre l'Europe et la Russie[51].

Monde post-soviétique (depuis 1991)

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Article détaillé :États post-soviétiques.

Certaines anciennes républiques soviétiques, très affaiblies, avaient prévu de reformer une union. Sur l'initiative de l'Ukraine ou du Kazakhstan, des projets sont nés entre 1994 et 1995 pour recréer l'union[52]. En 1994, le président kazakhNazarbayev propose la création d'une Union eurasiatique[53], projet concrétisé le avec l'entrée en vigueur de l'Union économique eurasiatique[54].

En 2018, 66 % des Russes se déclarentnostalgiques de l'Union soviétique[55] et ce, en raison de l'absence de travail critique sur le fonctionnement du système de l'URSS, la limitation des libertés individuelles, l'emprisonnement des dissidents, les difficultés socio-économiques croissantes de la population civile, le souvenir d'une puissance largement surestimée […] participant à une idéalisation de cette dernière[56],[57].

C'est en réalité et notamment la perte du statut de surperpuissance et d'égal à égal avec les États-Unis et capable de dicter ses conditions qui demeure mal vécu après l'effondrement de l'empire soviétique[58]. En effet, la dislocation de ce dernier après celle en 1917 de l'empire tsariste a été vécue, par lesRusses, dans unevision impérialiste et messianique, non comme uneémancipation sociale (ounationale des peuples non-russes) mais comme une nouvelle humiliation traumatique existentielle car outil de l'expansion territoriale russe[58],[59].

Système politique

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Articles détaillés :Communisme,Marxisme-léninisme,Liste des dirigeants de l'URSS etÉlections législatives soviétiques de 1984.
LeKremlin de Moscou, l'ancienne résidence officielle du gouvernement de l'Union soviétique.
Schéma simplifié de l'organisation politique de l'URSS à partir de 1946[58], théorisé selon laconstitution de 1936, définie comme « la plus démocratique du monde ». Laconstitution de 1977 légalisede jure (art. 6) la prédominance politique du PCUS[60].

L'URSS fut officiellement un État fédéral, basé sur le « centralisme démocratique » regroupant quinze républiques soviétiques. Le système politique, très hiérarchisé, reposaiten droit sur le « Conseil des ministres » (Soviet ministrov), censé détenir le pouvoir exécutif, et le Parlement (« Soviet suprême »,Verkhovny Soviet) censé détenir le pouvoir législatif.

En pratique, la séparation des pouvoirs n'était pas respectée, car lePCUS,parti unique dont lePolitburo concentrait tous les pouvoirs et contrôlait l'État, contrôlait étroitement tous les hauts fonctionnaires, choisis parmi les « activistes » (« permanents ») supérieurs du Parti. L'organisation qui maintenait la cohésion du Parti et son pouvoir absolu sur la société soviétique était lapolice politique, successivement nomméeTchéka,Guépéou,NKVD etKGB : cette organisation fut imitée dans l'ensemble dupacte de Varsovie, enrépublique populaire de Chine, auViêt Nam et àCuba. Le Parti affirmait exercer la « dictature du prolétariat » telle que le « marxisme-léninisme » l'avait conçue : au profit du peuple, mais en fait, c'était au profit de lanomenklatura[61] qui, avec sesparentèles et saclientèle, représentait environ un cinquième de la population[N 11],[62]

En principe, le Parti était ouvert à tout citoyen« qui n'exploite pas le travail des autres, accepte le programme et les règles du Parti, milite dans une organisation du Parti et soutient toutes ses décisions », mais en pratique le processus d'adhésion au parti était long, accompagné de multiples enquêtes, et finalement élitiste, mais exclusivement sur des critères de soumission à la hiérarchie[63]. Dans lesannées 1980, 6 % des265 millions d'habitants étaient membres du PCUS, ce qui était loin de conférer la représentativité du peuple tant affichée. Le PCUS compta quelque 200 000 fonctionnaires à plein temps : lesapparatchiks, « gens de l'appareil ». La structure du Parti doublait la structure de l'État : si à chaque niveau il y avait des organes étatiques censés exercer le pouvoir, ces organes étaient en fait contrôlés par leParti, donc par son responsable à chaque niveau, lequel prenait ses ordres de l'échelon supérieur, jusqu'à arriver au secrétaire général du Parti, poste rendu parStaline le plus important de toute l'Union soviétique.

Au sommet de l'État se situaient donc le « Soviet suprême », avec son organe exécutif, lePræsidium, ainsi que la Cour suprême et le Procureur de l'Union soviétique. Ces trois magistratures étant en principe sous le contrôle des deux chambres législatives mais en réalité sous celui du gouvernement et de la police politique. Les parlements sont considérés par des observateurs comme deschambres d'enregistrement du Politburo. Le Conseil des ministres supervisait un grand nombre de commissions et de services, dont les titres et les attributions changeaient régulièrement, mais qui étaient des organes plus importants que les ministères des républiques.

Au sommet du Parti se trouvait le Secrétaire général, dont le titre est modeste, mais dont le pouvoir dépassait de loin celui du Président du Præsidium du Soviet suprême de l'Union soviétique au titre purement honorifique, et celui du Président du Conseil des ministres (Premier ministre) de l'URSS. Au-dessous de lui, par ordre d'autorité décroissante viennent le Politburo, le Secrétariat et le Comité central. Au-dessous encore se trouvaient le congrès du PCUS, puis les Comités centraux, les Secrétariats et les Conférences provinciales représentent l'échelon suivant. Un degré plus bas venaient les Comités, Secrétariats et Conférences de district. Enfin, constituant la base de la pyramide, les secrétariats, bureaux et cellules locales.

Le Parti déterminait la politique à suivre que l'État devait exécuter. La tâche des fonctionnaires du gouvernement consistait à mettre en application les décisions du Parti, c'est-à-dire du Politburo et du Comité central. Cette méthode avait un avantage : contrairement à ce qui se passa en Occident, ceux qui font la politique sont ainsi déchargés des besognes de routine.Staline a été le premier chef soviétique à cumuler les titres du Premier secrétaire du Parti et celui du président du Conseil des ministres de l'URSS.Khrouchtchev, qui lui a succédé a lui aussi cumulé les deux fonctions pendant une partie de son mandat de Secrétaire général. Quant àBrejnev, il fut en même temps Premier secrétaire (depuis 1966, secrétaire général) duParti etprésident du « Soviet suprême » de l'URSS (de 1960 à 1964 et de 1977 à 1982). En 1990,Gorbatchev sera le premier et dernier dirigeant soviétique à prendre le poste de président de l'Union soviétique.

Économie

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Articles détaillés :Économie de l'URSS etAgriculture de l'URSS.
Une récolte decoton en Arménie dans lesannées 1930.

À la veille de larévolution russe, l'économie de l'Empire russe était« archaïque »[64]. La valeur de la production industrielle en 1913 représentait moins de la moitié de celle de la France, un sixième de celle de l'Allemagne, ou un quatorzième de celle des États-Unis[65]. Le rendement agricole était médiocre, la pénurie de transport paralysait toute tentative de modernisation économique[66]. Le PIB par habitant était inférieur à celui de la Hongrie ou de l'Espagne de l'époque, et environ un quart de celui des États-Unis[N 12]. Surtout, le pays était dominé par les capitaux étrangers qui possédaient un tiers des actions en Russie.

AuXXe siècle, l'URSS devient une puissance économique majeure. De 1928 à 1991, le développement économique est guidé par une série de plans quinquennaux. L'URSS devient une des trois premières productrices d'un grand nombre de produits industriels, mais reste en retard dans l'industrie légère, les biens de consommation et l'agriculture.

Letransport en URSS, confronté au double défi de la distance et du climat extrême, est marqué par le choix de privilégier le transport collectif (chemin de fer (en),métro de Moscou, etc.) plutôt que la voiture particulière. Il comporte quelques points forts comme lesavions-cargosAntonov.

L'économie soviétique est gérée par leGosplan (« Commission de Planification d'État »), laGosbank (« Banque d'État ») et leGossnab (« Commission d'État pour la fourniture en matériaux et équipements »), au moyen d'indicateurs comme leproduit matériel net.

L'économie soviétique est basée sur la propriété d'État, mais il existe quelques autres formes juridiques de propriété dites « collectives » telles que lekolkhoze (« ferme collective ») et la coopérative.

Bilan économique

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Revenu national par adulte : Russie vs Ouest de l'Europe, 1870-2016.

L'entre-deux-guerres et l'après-guerre sont des périodes de croissance économique importante que certains attribuent, pour une bonne part, au mariage de la planification et du travail forcé.

Entre 1913 et 1989, le revenu par habitant est multiplié en Russie par 4,6, contre 3,3 en Grande-Bretagne, 3,8 aux États-Unis, 5,1 en France ou 5,4 en Allemagne[67].

Lorsque lacroissance économique se ralentit vers lesannées 1960, cela est considéré comme un phénomène provisoire. Les responsables de la planification sont incapables de prévoir certains problèmes économiques, et le concept même d'économie planifiée semble difficile à mettre en œuvre dans le cadre d'une économie mondiale capitaliste et changeante, surtout que sur le plan interne, l'administration de la planification étant paralysée par labureaucratie, et que lanomenklatura semble parfois être plus attachée à ses privilèges qu'au service de l'État[Selon qui ?].

La production militaire d'armement représente une part très importante de l'industrie, freinant la production de biens de consommation. Le maréchalNikolaï Ogarkov publie, à partir de 1979, une série d'articles, dans la presse officielle, expliquant de façon alarmiste que les Américains avaient une et même deux générations d'avance en électronique et en informatique, et sans possibilité de les rattraper. Dans lesannées 1980, l'URSS commence pourtant à développer le secteur de la micro-informatique et des technologies (ordinateurs de la sérieDVK (ru) etElektronika 60).

Letaux d'activité des femmes s'élève à 84 % en 1989, soit l'un des plus élevés au monde[68].

Le bilan économique en 1992 (un an après l'éclatement de l'URSS) fait état d'une inflation de 2 520 % à la suite de la déréglementation de la plupart des prix alors fixés par l'administration[69]. D'après laBanque mondiale, les inégalités telles que mesurées par lecoefficient de Gini doublent après l'éclatement de l'URSS : situé à 0,24 en 1988, il monte à 0,48 en 1993[68]. Mais cette analyse ne vaut que si l'on considère les statistiques officielles de l'URSS comme reflétant la réalité de l'époque soviétique, ce que font lesnostalgiques du système[70], mais l'ouverture des archives a révélé qu'en fait, ces statistiques étaient truquées et occultaient les chiffres réels et les inégalités entre lanomenklatura (complexe militaro-industriel,bureaucratie) et le reste de la population[71].

Bilan technologique : réalisations majeures au service du prestige national

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Spoutnik 1.
Tupolev Tu-144.
Brise-glace à propulsion nucléaire Arktika. Seule une dépense publique sur plusieursplans quinquennaux a permis de développer une filière industrielle pour armer de tels navires dans le Monde.

Bilan environnemental

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Le gouvernement de l'URSS a empêché la formation d'une conscience environnementale, d'une part en promouvant l'idéologieproductiviste de la« lutte de l'homme soviétique civilisé pour maîtriser la nature primitive sauvage » (qui réduisait à un prudent silence les scientifiques conscients des dégâts et des conséquences de la surexploitation desressources naturelles) et d'autre part en interdisant les mouvements et les associations indépendantes duParti unique[72]. Dans les dernières années du régime, le nombre de réserves naturelles et parcs nationaux fut fortement réduit[73] tandis que l'érosion, l'épuisement de nombreuses terres arables et la surexploitation des réserves hydriques favorisaient ladésertification[73]. Le développement de l'industrie lourde et la pollution des sols, des cours d'eau et des mers considérées comme des poubelles chimiques et nucléaires, ont laissé aux États héritiers de l'URSS une situation préoccupante : déforestation, régions affectées par despluies acides, fonte dupergélisol, dégazage àeffet de serre, incendies à répétition,dégradation des sols, accumulation de déchets industriels, pollution des lacs (lelac Baïkal a été notamment fragilisé par la construction des chemins de ferMagistrale Baïkal-Amour dans lesannées 1970-1980), contaminationradioactive (notamment dans lazone autour de Tchernobyl), avec tous les problèmes de santé publique consécutifs.

L'irrigation massive (pour permettre l'agriculture intensive, notamment ducoton) et la construction de barrages hydro-électriques sont entre autres responsables de l'assèchement de lamer d'Aral enAsie centrale soviétique.

Forces militaires

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Articles détaillés :Armée rouge,Marine soviétique etHistoire militaire de l'Union soviétique.
T-34tourelle 85 de laGrande Guerre patriotique. Une majorité était produite dans les vastes usines sidérurgiques deMagnitogorsk. LeCMI soviétique a pérennisé ses positions après-guerre.

Lecomplexe militaro-industriel était très développé : entre 1985 et 1990 il employait plus de14 millions de salariés répartis dans plus de 6 000 entreprises d'État, ce qui permettait à l'URSS de :

  • disposer de la plus grande aviation militaire de tous les temps, de la plus grande flotte de sous-marins nucléaires du monde, et d'une marine militaire de surface largement supérieure en tonnage à celle des États-Unis, à l'exception des porte-avions ;
  • maintenir la parité de l'armement nucléaire avec les États-Unis depuis la fin desannées 1970 ;
  • mettre au point, entre 1965 et 1976, deux fois plus d'armes, de systèmes de destruction et de protection que les États-Unis ;
  • maintenir sur le pied de guerre50 divisions de l'Armée rouge et pouvoir engager dans de brefs délais30 autres, toutes totalement motorisées et constamment rééquipées en fonction de l'innovation technologique, en chars, canons, véhicules de transport et systèmes de communication, et totalisant5 millions de combattants actifs et25 millions de réservistes entraînés, soit la plus grande armée en temps de paix duXXe siècle.

L'industrie militaire proprement dite absorbait durant lesannées 1970/1980 20 % du revenu national, 8 % duPIB et 47 % des dépenses publiques, et la production d'armes soviétiques était la plus importante du monde. En 1981 l'URSS produisit 2 500 chars, 3 500 canons, 1 700 avions de combat,750 hélicoptères,9 sous-marins et475 missiles balistiques (IRBM,ICBM).

Après ladislocation de l'URSS en 1991, lesForces armées de la fédération de Russie héritèrent de la quasi-totalité de l'équipement militaire soviétique, en particulier de l'arsenal nucléaire et des différentes flottes, qui conservèrent leurs arsenaux même à l'extérieur des frontières russes de 1991, comme celui deSébastopol.

Articles détaillés :Forces armées de la fédération de Russie,Armée de l'air russe etFlotte maritime militaire de Russie.

Populations

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Démographie

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Article détaillé :Démographie de l'Union soviétique.

Selon les recensements successifs la population comptait :

  • 1913 : 159 000 000 habitants (Empire russe)
  • 1928 : 150 000 000 (URSS sans la Finlande, les pays baltes, la Pologne et la Bessarabie)
  • 1940 : 194 000 000 (avec les pays baltes, la moitié orientale de la Pologne et la Bessarabie)
  • 1950 : 180 000 000
  • 1960 : 214 000 000
  • 1970 : 242 000 000
  • 1979 : 264 000 000
  • 1989 : 286 000 000
  • 1991 : 293 047 571
Évolution de la démographie entre 1961 et 1991 (chiffre de laFAO, 2005). Population en milliers d'habitants.

La population soviétique a d'abord baissé durant lesannées 1920 à la suite des massacres de laPremière Guerre mondiale, de larévolution, de laguerre civile, de lafamine de 1921-22 et de laterreur rouge, stagnant autour de150 millions d'habitants.

Il n'en est pas moins vrai, cependant, que laNouvelle politique économique a des effets positifs sur le développement démographique. La vaccination, l'utilisation des antibiotiques et des produits hygiéniques généralisés à toute la population sont à la base de cette reprise. Ce qui a permis de constituer une classe ouvrière forte qui va constituer la base de l'industrialisation du pays et ce bien qu'elle soit d'origine paysanne sans éducation et sans formation[74].

Dans lesannées 1930, une forte natalité parvient à remonter la population à plus de194 millions à la veille de laSeconde Guerre mondiale, comblant les pertes dues auxfamines soviétiques de 1931-1933 ayant ajouté six millions de victimes aux victimes des « Grandes Purges » et auxdéportations vers leGoulag (chiffrées à 963 866 selon lesarchives soviétiques). Lorsque laplanification du pays a été décidée et à la suite de l'accession deJoseph Staline au pouvoir, près de dix millions de personnes (des opposants politiques, des intellectuels ou même des privilégiés appartenant au Parti communiste ou des paysans et des commerçants que la Nouvelle politique économique a enrichis et qui ont manifesté leur désaccord avec le nouveau régime) sont mortes ou ont été déportées vers les Goulags (alors qu'une grande partie de ces pertes humaines n'a aucune relation avec ledéveloppement et est liée directement à laGrande Terreur)[75]. Pendant laSeconde Guerre mondiale, entre 1941 et 1945, encore 27 à30 millions de Soviétiques sont morts, victimes soit des faits de guerre, soit de la faim, soit descrimes hitlériens (dont l'extermination des Juifs etdes Roms) etstaliniens (dont ladéportation de peuples entiers accusés de collaboration avec l'ennemi). De nos jours, les chiffres des pertes soviétiques durant le conflit ne sont toujours pas définitifs, les historiens et experts se livrent sans cesse à de nouvelles estimations à mesure qu'ils ont accès à des documents déclassifiés.

Après la guerre, unenouvelle famine a encore diminué la population, mais dans lesannées 1950 une baisse importante de la mortalité, liée à ladéstalinisation et à la fin de la terreur de masse et des déportations, a permis de rattraper les déficits de naissances à la suite de la guerre, faisant passer la population de180 millions en 1950 à215 millions en 1960 et à plus de240 millions en 1970.

Cette augmentation continua, surtout dans les républiques musulmanes d'Asie centrale où le taux de natalité était plus élevé que dans la partie européenne de l'Union, pour atteindre, en 1989,286 millions d'habitants. Vers la fin de la période, il existe en outre une différence notable entre une population russe et ukrainienne à croissance faible, et des peuples « allogènes » (principalement turcophones) à forte natalité. Le mot« allogène » employé par lessoviétologues occidentaux montre à quel point ils considéraient l'URSS comme fondamentalementrusse : en effet, les plupart de ces« allogènes » étaient en fait lesindigènes de leurs républiques[76].

Système de santé

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LeCommissariat du peuple à la santé – leNarkomzdrav – est créé en 1918. Sous la direction deNikolaï Semachko, médecin de formation, le Narkomzdrav développe un système de santé unifié à l'échelle d'un pays — le premier du monde. Gratuit et universel, celui-ci repose sur une organisation de soins par niveaux, selon la gravité des affections, appelé« système Semachko ». Ce système, précurseur de la médecine générale, a ensuite été adopté dans de nombreux pays comme base de leur système de santé[77].

La prévention desmaladies infectieuses fait l'objet d'une attention particulière. Dès 1922, un organisme de surveillance sanitaire et épidémiologique – leSanepid – est créé, disposant d'équipes d'intervention actives sur tout le territoire, des villages aux entreprises. Couplée à unevaccination de masse, cette surveillance permet à l'URSS d'éliminer des maladies comme latuberculose ou lepaludisme. L'espérance de vie, qui ne dépassait pas31 ans à la fin duXIXe siècle en Russie, atteint69 ans au début des années 1960, les Soviétiques tentant de rattraper leur retard sur les pays occidentaux[77].

Droit des femmes

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Larévolution de Février avait permis l'obtention de nouveaux droits par les femmes. Le, le droit de vote des femmes était officiellement garanti[78].

Lesbolcheviks maintiennent ensuite cette volonté d'égalité entre femmes et hommes, que l'on peut retrouver dans laConstitution de 1918 (puis, en théorie, celle de1936 et celle de1977 :« La femme et l'homme jouissent en U.R.S.S. de droits égaux. L'exercice de ces droits est garanti par l'octroi aux femmes de possibilités égales à celles des hommes d'accéder à l'instruction et à la formation professionnelle, de travailler, d'être rémunérées en conséquence… Il est garanti également par la création de conditions permettant aux femmes d'associer travail et maternité… » (art. 35 de la Constitution de 1977)[79]).

L'URSS se présentait donc initialement comme un État particulièrement en avance en matière d'égalité homme-femme, notamment grâce aux actions de laCommissaire du peupleAlexandra Kollontaï ou aux initiatives d'Inès Armand. Les femmes obtiennent en 1917droit de vote et d'être élues, ledroit au divorce par consentement mutuel, l'accès à l'éducation, un salaire égal à celui des hommes, descongés de maternité et l'égalité de reconnaissance entre enfants légitimes et naturels. Ledroit à l'avortement est obtenu en 1920 – il est limité en 1936 parStaline, puis rétabli après la mort de ce dernier. Par ailleurs dans la vie professionnelle, les femmes, très majoritairement actives, bénéficiaient avec les hommes du principe à travail égal-salaire égal, mais devaient ou pouvaient accepter les mêmes emplois que les hommes (femmes-mineurs, terrassières, ouvrières du bâtiment, conductrices d'engins, pilotes d'avion, cosmonautes).

Organisations de jeunesse

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La jeunesse soviétique (et plus tard celle des autrespays communistes) était encadrée par une organisation éducativecommuniste, inspirée duscoutisme mais indépendante de celui-ci (qui fut interdit) : lemouvement des pionniers, créé en URSS le[80] et dont l'objectif était de fonder un « nouvelhomme soviétique »[81].

Présent partout où il y avait des écoles, des centres de loisirs et des colonies de vacances, le mouvement des pionniers ne faisait qu'un avec l'institution éducative et assurait l'éducation idéologique, patriotique et militaire de la jeunesse : il était étroitement lié à l'éducation nationale, avec des activités non seulement d'instruction politique, mais aussi sportive, culturelle et paramilitaire. La participation à ces activités valait des bonnes notes de conduite. Dans les villes, des « palais des pionniers » accueillaient les activités, et des colonies de vacances de pionniers les engageaient en outre à participer aux« travaux patriotiques volontaires » dans les chantiers ou leskolkhozes voisins, afin de parfaire leur éducation à la fois politique et physique. Les jeunes de 10 à14 ans devaient obligatoirement faire partie de l'organisation et porter unfoulard rouge noué autour du cou lorsqu'ils étaient à l'école ; leur emblème était la torche à trois flammes rouges symbolisant l'ardeur révolutionnaire, la discipline et l'obéissance[82].

Faire partie des pionniers était considéré comme une étape préparatoire aux jeunesses communistes (komsomol), organisation des jeunes communistes de 14 à29 ans, et l'on devenait pionnier après avoir été « octobriaste » (октябрят) de 5 à9 ans (foulard bleu). Lepionnier prêtait serment de fidélité « auParti et à la Patrie », et ne pas êtrePionnier était une forme d'exclusion, concernant les « cancres », les « voyous » et les enfants des « ennemis du peuple » (c'est-à-dire ceux des citoyens « douteux », des dissidents ou des opposants politiques).

« Nationalités » et identités culturelles

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Article détaillé :Groupes ethniques d'Union soviétique.

L'URSS, par sa superficie et la variété de ses régions, était un État largement multiethnique, même si lesRusses étaient le groupe majoritaire, présent danstoutes les Républiques. Si tous les habitants étaient descitoyens soviétiques selon ledroit du sol, tous n'avaient pas pour autant la mêmenationalité car en URSS et dans les autrespays communistes le mot « nationalité » (russe :национальность) désignait en fait ungroupe ethnique selon ledroit du sang, et ce groupe était indiqué sur lesdocuments d'identité (ainsi, ceux desjuifs soviétiques portaient la mention « juif » à la rubrique « nationalité »)[83].

Quinze grands groupes ethniques (dont lerusse, l'ukrainien et lebiélorusse, qui dominaientdémographiquement les autres) disposaient chacun d'une république. Dans chacune, la langue locale était co-officielle avec lerusse, « langue de communication interethnique » (язык межнационального общения) et aussilangue d'État de l'Union. Outre la Russie, une autre république fédérée, la Moldavie, et une république autonome, la Carélie, avaient également le russe comme première langue, et utilisaient l'alphabet cyrillique alors que les pays baltes utilisaient leur langue locale comme première langue et l'alphabet latin. Il y avait à cela une raison : il fallait constituer lescaréliens etmoldaves en groupes ethniques différents respectivement des autresfinnois et des autresroumains, pour leur éviter ainsi des tentations séparatistes et les rapprocher des Russes avec lesquels ils cohabitaient. Une section duNKVD, la« 6-ème direction de surveillance des manifestations du nationalisme » du« 5-ème département de la sécurité politique intérieure », était consacrée à la gestion et à la surveillance desappartenances ethniques en tant querepère identitaire et moyen de classification des citoyens[84].

À mesure que se délite la confiance dans la« destinée commune des Soviétiques », à savoir l'avènement ducommunisme idéal, sans État autoritaire, ni inégalités, ni lutte des classes, ni répression des opposants, ni censure, ni pénuries[N 13], les citoyens se replient sur leursidentités culturelles ettraditionnelles, qui peuvent êtrenationales,tribales,coutumières,linguistiques ouconfessionnelles (en)[85], ce qui génère des tendances centrifuges s'exprimant de plus en plusimpunément lors de laglasnost et de laperestroïka, et qui aboutiront à ladislocation de l'URSS[76].

  • Groupes ethniques d'Union soviétique en 1970.
    Groupes ethniques d'Union soviétique en 1970.
  • Nombre et pourcentage des Ukrainiens dans la population des régions de la RSFSR (recensement de 1926).
    Nombre et pourcentage desUkrainiens dans la population des régions de laRSFSR (recensement de 1926).
  • Nombre et pourcentage des Ukrainiens dans la population des régions de la RSFSR (recensement de 1979).
    Nombre et pourcentage des Ukrainiens dans la population des régions de la RSFSR (recensement de 1979).
  • Nombre et pourcentage des musulmans en Union soviétique.
    Nombre et pourcentage desmusulmans en Union soviétique.

Arts et culture

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Article détaillé :Culture de l'Union soviétique.

L'État soviétique a financé les artistes, mais les a aussi embrigadés dans des unions professionnelles (union des musiciens, union des artistes plastiques, union des artistes scéniques, union des écrivains et des poètes, union des cinéastes et ainsi de suite) : ce système a ensuite été étendu aux autrespays communistes et auXXIe siècle existe toujours enChine, auVietnam, enCorée du Nord et àCuba. La culture soviétique est passée, au cours des69 années d'existence de l'Union, par plusieurs étapes. Après une période initiale de relative liberté de création artistique dans la première partie desannées 1920, l'État soviétique a institué une strictecensure et promu un seul et unique courant : le« réalisme socialiste », voué à lapropagande politique appelée« éducation des masses ».

Codes

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L'Union soviétique a pour codes :

Notes et références

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Notes

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  1. De jure, l'URSS en tant qu'Union n'avait jusqu'en 1990 pas de langue officielle, mais laязык межэтнической коммуникации (« langue de communication interethnique ») était lerusse. La loi soviétique du« sur les langues des peuples de l'URSS » établit le russe comme langue officielle de l'ensemble de l'URSS.
  2. « URSS » présente la particularité de couramment s'écrire et se prononcer comme unsigle simple, chaque lettre prononcée séparément : U-R-S-S, mais aussi de couramment s'écrire et se prononcer, en France, comme unacronyme : « l'URSS » (le mot et son article sont alors prononcés comme le mot inventé « lurce », phonétique :/lyʁs/).
  3. En raison des treize jours de décalage entre l'actuelcalendrier grégorien et lecalendrier julien encore suivi par la Russie en 1917, la « révolution d'Octobre » tombe en fait en novembre.
  4. Les îlesDamanski-Zhenbao (Даманский-珍宝岛), Tabarov-Yinlong et Bolchoï Oussouriski-Heixiazi, furent l'objet duconflit frontalier sino-soviétique de 1969, aplani en 2008[réf. souhaitée]. Parmi les territoires frontaliers revendiqués à lafédération de Russie par des pays voisins après ladislocation de l'URSS, le plus important, revendiqué par leJapon, se situe dans l'archipel des Kouriles.
  5. Les territoires contrôlés de fait par la Russie sont l'Abkhazie, laCrimée, leDonbass, l'Ossétie du Sud et laTransnistrie ; ces territoires qui se sont auto-proclamés indépendants des pays auxquels ils appartiennent de droit, ne sont pas reconnus par la communauté internationale mais la Russie reconnaît le rattachement à son territoire de la Crimée et l'indépendance de l'Abkhazie et de l'Ossétie du Sud, suivie en cela par Nauru, le Nicaragua et le Venezuela.
  6. Le « centralisme démocratique » est contesté par de nombreux marxistes, commeRosa Luxemburg pour qui le régime bolchevik est« une dictature, il est vrai, non du prolétariat, mais d'une poignée de politiciens, c'est-à-dire une dictature au sens bourgeois » (dansLa Révolution russe,).
  7. Uneanecdote de l'époque relatait ce dialogue entre deux citoyens soviétiques :- « Ah, qu'est-ce que j'aimerais pouvoir vivre en Théorie ! » - « Qu'est-ce que tu racontes, camarade ? » - « C'est qu'en Théorie, tout va bien ! » : Antoine et Philippe Meyer,Le communisme est-il soluble dans l'alcool, Seuil, 1979(ISBN 2020053810) et Amandine Regamey,Prolétaires de tous pays, excusez-moi !, Buchet-Chastel, 2007(ISBN 228302093X).
  8. Undicton de l'époque affirmait :« Ne pense pas. Si tu ne peux pas t'empêcher de penser, ne parle pas. Si tu ne peux pas t'empêcher de parler, n'écris pas. Si tu ne peux pas t'empêcher d'écrire, ne signe pas. Si tu ne peux pas t'empêcher de signer, ne t'étonne pas. » Cf.:(en) David Brandenberger, « Political Humor under Stalin. An Anthology of Unofficial Jokes and Anecdotes », surrichmond.edu,(consulté le).
  9. L'extermination de catégories de citoyens classés comme« nuisibles »par classes est l'un des objectifs de laterreur rouge : ainsi, Martyn Latsis définit, dans le journalLa Terreur rouge du1er novembre 1918, les tâches du Parti et de sapolice politique :« LaCommission extraordinaire n'est ni une commission d'enquête, ni un tribunal. C'est un organe de combat dont l'action se situe sur le front intérieur de la guerre civile. Il ne juge pas l'ennemi : il le frappe. Nous ne faisons pas la guerre contre des personnes en particulier. Nous exterminons la bourgeoisie comme classe. Ne cherchez pas, dans l'enquête, des documents et des preuves sur ce que l'accusé a fait, en acte et en paroles, contre le pouvoir soviétique. La première question que vous devez lui poser, c'est à quelle classe il appartient, quelle est son origine, son éducation, son instruction et sa profession. Ce sont ces questions qui doivent décider de son sort. Voilà la signification et l'essence de la terreur rouge. »
  10. Uneanecdote politique de l'époque met en scène un citoyen soviétique se regardant dans un miroir et se demandant« De nous deux, lequel peut bien être le mouchard ? » Cf.: A. & P. Meyer, A. Regamey,Op. cit..
  11. Lanomenklatura était formée par l'élite despartis communistes, par lesapparatchiks les plus influents, par les hauts gradés de l'armée, les troupes d'élite, les membres despolices politiques, les dirigeants de labureaucratie, les directeurs d'usines, de kolkhozes et d'institutions, et, bien sûr, par les responsables de l'État et des ministères : les« camarades les plus méritants » bénéficiant d'une sécurité économique, politique et environnementale qui les isolait du reste de la population. Ils avaient accès à divers avantages concernant l'alimentation, l'habitat, l'équipement ménager, les congés, l'accès aux loisirs, la santé, la formation, de droit de voyager, les études des enfants et disposait de logements particuliers plus spacieux et mieux situés, d'accès à des magasins et restaurants spéciaux, de véhicules et dedatchas, et de lieux de vacances bon marché, ces conditions de vie, comparables à celles des classes moyennes des pays occidentaux, paraissaient privilégiées en regard de celles des habitants ordinaires. Cetteclasse sociale a été qualifiée parJean-François Revel de« bourgeoisie rouge », mais lestrotskistes préfèrent l'appeler« bureaucratie ». En Chine, l'expression équivalente est« princes rouges ».
  12. 3 593 dollars par habitant en Russie en 1913, 13 327 aux États-Unis.
  13. Undicton de l'époque résumait ainsi cette perte de confiance :« - Qu'est-ce que le communisme ? - C'est "l'horizon radieux de l'humanité" ! - Et qu'est-ce que l'horizon ? - C'est "une ligne imaginaire qui s'éloigne de nous à mesure qu'on s'en rapproche !" » : A. & P. Meyer, A. Regamey,Op. cit..

Références

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Voir aussi

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Articles connexes

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Bibliographie

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Liens externes

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