Lesongulés — du latinungula « ongle », du greconyx — forment une division traditionnelle desmammifèresplacentaires. Bon nombre de ces espèces possèdent un ou plusieurssabots à l'extrémité de leurs membres. Le sabot est alors une formation cornée (telle que l'ongle chez lesprimates) très développée, et qui enveloppe le ou lesdoigts reposant sur le sol lors de la locomotiononguligrade.
En fonction des auteurs et des époques, letaxon desUngulata a connu des définitions diverses. Proposé parLinné pour rassembler les espèces marchant sur le bout des doigts, comme lesruminants, lesporcins, leschevaux, lesrhinocéros ou leséléphants, le groupe s'est peu à peu élargi pour englober des animaux dénués de ces caractéristiques :lamantins,oryctéropes,damans,baleines etdauphins.
Selon lataxonomie moderne, ce groupe est discutable. Pendant les années1960, on a d'abord pensé que le groupe étaitmonophylétique, une fois inclus lescétacés comme septième ordre avec lesartiodactyles (formant ainsi lescétartiodactyles). En excluant les cétacés, ce groupe était ditparaphylétique, ne comprenant pas toutes les espèces qui sont issues d'une ou plusieurs espèces du groupe.
Les récentes analyses génétiques montrent que lesproboscidiens,siréniens,hyracoïdes sont relativement éloignés. Le taxon des ongulés est alors totalement artificiel et l'on pourrait le qualifier depolyphylétique, car il regrouperait des descendants d'ancêtres distincts. De plus, les deux groupes (cétartiodactyles,périssodactyles) seraient étrangers au sein d'un taxon regroupant aussi leschiroptères, lescarnivores et lespholidotes.
Les crânes des Ongulés se distinguent par leurs formes générales, leurs dimensions et proportions, leurs flexures, la forme et l'emplacement des appendices frontaux (bois,cornes,ossicônes).
Le squelette postcrânien présente les structures typiques des Mammifères. Il s'en distingue par la posture onguligrade qui« est une forme de posture digitigrade. Elle concerne seulement la dernière phalange, qui est le seul élément des extrémités à être en contact avec le sol »[8]. L'adaptation à cetteposture et à la coursequadrupède est réalisée essentiellement chez cesmammifères, par trois modifications concomitantes : l'allongement desmembres chiridiens qui intéresse surtout lemétapode mais aussi celle desos proximaux relativement à ceux dusegment moyen[9], le relèvement progressif de l'autopode (évolution dans le sensplantigrade →digitigrade → onguligrade), et la réduction progressive dunombre des doigts (perte desphalanges latérales par rapport à l'extrémitépentadactyle ancestrale)[10].
Lesmammifèresparidigités présentent des membres à 4doigts (sensiblement égaux chez leshippopotames, inégaux chez lesporcins dont les deux latéraux sont plus grêles, plus courts et ne touchent pas la terre) ou à deux doigts (ruminants dont les deux doigts latéraux sont régressés et incomplets, ou ont complètement disparu), avec comme caractéristique commune que le poids est supporté à parts égales par les troisième et quatrième doigts. Lesimparidigités présentent des membres à 3 doigts (rhinocéros) et à 1 doigt (réduction la plus poussée chez leséquidés, chevaux, ânes et zèbres)[11]. Lors d'observations ou deprospectionsichnologiques, l'analyse d'empreintes d'ongulés (caractérisées dans les milieux tempérés par leurs deux doigts médians, pressés l'un contre l'autre, avec un méplat interne, constituant la « pince », et les deux doigts vestigiaux en arrière qui marquent parfois le sol, et sont appelés ergots ou gardes du pied) permettent de déterminer l'espèce, le sexe et d'évaluer l'âge de l'animal[12].
L'éléphant est un cas particulier : il est onguligrade ou plutôt subonguligrade à cinq doigts qui reposent, avec le talon, sur un coussin cellulo-graisseux élastique assurant une locomotion fonctionnellement plantigrade grâce à son rôle d'amortisseur[13].
Cette section adopte un point de vue régional ou culturel particulier et doit êtreinternationalisée (janvier 2014).
Le maintien d'animaux sauvages et d'ongulés est soumis enFrance et dans de nombreux pays à une réglementation spécifique. En 2009, l'ONCFS et leCNERA ont mis en œuvre en France uninventaire national des ongulés sauvages en captivité pour compléter l'enquête de1991 (qui avait recensé 2 164 installations closes) et évaluer les risques éventuels d’installation de nouvelles populations ou depollution génétique par fuite d’animaux dans la nature[14],[15]. Lors de cette seconde enquête, il y avait en 2010 environ« 3 371 structures closes détenant près de 90 000 ongulés sur174 100 hectares », mais toutes n'ont pas pu être recensées. En réalité, l'ONCFS évalue à 4 100 le nombre de structures closes qui abriteraient environ 120 000 ongulés en France métropolitaine. Ce sont des enclos ou des parcs de chasse qui doivent respectivement respecter l’article L. 424-3-I et L. 424-3 duCode de l'environnement, des « établissements de catégorie A » soumis à des arrêtés spécifiques[16], des établissements de catégorie B (destinés à produire de la viande), soumis à plusieurs arrêtés[17], mais aussi des élevages d’agrément régis par un arrêté de 2004[18] ou desparcs de vision et zoos, soumis à un autre arrêté[19].
↑(en)RichardOwen, « Description of teeth and portions of jaws of two extinct Anthracotherioid quadrupeds (Hyopotamus vectianus and Hyop. bovinus) discovered by the Marchioness of Hastings in the Eocene deposits on the NW coast of the Isle of Wight : with an attempt to develope Cuvier's idea of the Classification of Pachyderms by the number of their toes »,Quarterly Journal of the Geological Society of London,vol. 4,,p. 103-141(lire en ligne)
↑La fusion à l'état embryonnaire de métapodes (ces derniers étant séparés chez les formes ancestrales) peut former l'os canon puissant et allongé pour supporter le poids des grands ongulés.
↑Loïc Costeur, Olivier Maridet et Gildas Merceron,Les mammifères cénozoïques. Diversifications, adaptations et environnements, ISTE Group,(lire en ligne),p. 167.
↑Parallèlement, l'allongement des tendons permet de stocker plus d'énergie utile à la course quadrupède.
↑André Beaumont, Pierre Cassier et Daniel Richard,Biologie animale. Les Cordés,Éditions Dunod,,p. 210
↑André Beaumont, Pierre Cassier et Daniel Richard,Biologie animale. Les Cordés,Éditions Dunod,,p. 210-213
↑arrêtés du 20 août 2009 et du 8 février 2010 relatifs aux établissements détenant des animaux non domestiques (sangliers, cervidés et mouflons méditerranéens), destinés à l’élevage, la vente ou le transit
↑arrêté du 28 février 1962 relatif à la mise en vente, l’achat, le transport et le colportage des animaux, de mêmes espèces que les différents gibiers, nés et élevés en captivité. Arrêté du 8 octobre 1982 relatif à la détention, la production et l’élevage des sangliers. Arrêté du 8 février 2010 relatif à l’identification des cervidés et mouflons méditerranéens détenus au sein des établissements d’élevage, de vente ou de transit de catégorie A ou de catégorie B
↑Arrêté du 10 août 2004 fixant les règles générales de fonctionnement des installations d’élevage d’agrément d'animaux d’espèces non domestiques
↑Arrêté du 10 août 2004 fixant les conditions d’autorisation de détention d’animaux de certaines espèces non domestiques dans les établissements d’élevage, de vente, de location, de transit ou de présentation au public d’animaux d’espèces non domestiques