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Unelles | |
![]() Localisation des Unelles | |
Période | Protohistoire etAntiquité |
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Ethnie | Celtes |
Langue(s) | Gaulois |
Religion | Celtiquegauloise |
Région d'origine | Armorique |
Région actuelle | Normandie (France) |
Frontière | Bajocasses,Viducasses etAbrincates |
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LesUnelles (en latinUnelli) son l’un despeuples gaulois vivant, lors de son invasion parJules César entre 58 et, dans la partiearmoricaine de laGaule chevelue occupant leCotentin, le nord de l'actuel département de laManche.
Jules César mentionne les Unelles sous le nom deV[e]nellos,Pline l'Ancien les dénomme sous l'appellationVenelli,Claude Ptolémée les mentionne commeΟủενέλλων /Oủenéllōn ouΟủένελλοι /Oủénelloi etDion Cassius les appelleΟủενελλους /Oủenellous[1],[2].
PourCamille Jullian, historien, philologue et épigraphiste français de la seconde partie duXIXe et du début du XXe siècle, le nom de ce peuple a une consonanceligure[C 1].
À l'automne, après sa victoire sur lesAduatici, l'homme d’État romainJules César termine sa campagne contre les peuplesbelges ; ce fait lui permet d'envoyer un de seslégats,Publius Crassus, avec unelégion afin d'obtenir la soumission despeuples armoricains[C 2]. La campagne se termine rapidement sans incident, lesArmoricains ayant probablement donné des otages auxRomains[C 2].
À la fin de l'hiver, Publius Crassus envoie des officiers, Quintus Velanius et Titus Silius, chez lesVénètes pour réquisitionner du ravitaillement, principalement du blé, chez les peuples proches[C 2]. Ils font prisonniers les officiers romains[C 2]. Pour se défendre contre la réaction romaine, ils appellent à l'aide plusieurs peuples, dont les Unelles, afin de coopérer à l'alliance anti-romaine[C 3]. D'autres peuples se joignent aux Unelles, dont lesAulerques Éburovices et lesLexoviens, ils affrontent entreVire etAvranches les trois légions du légatQuintus Titurius Sabinus[C 4]. Commandée parViridovix, le chef des Unelles, l'armée gauloise coalisée est défaite, probablement par une ruse, lors de son assaut ducamp romain[C 5].
Les Unelles feront, comme la plupart des peuples de Gaule, partie de la coalition qui contribuera cinq ans plus tard à l'armée envoyée au secours deVercingétorix àAlésia dont leur apport ne semble pas avoir excédé alors 3 000 guerriers[3].
À partir de laTétrarchie, puis sous le règne deConstantin le Grand et de sa descendance, une nouvelle organisation militaire de la Gaule romaine voit le jour[4]. Une nouvelle région administrative militaire est créée : leTractus Armoricanus et Nervicanus[4]. Les Unelles se situent sur l'axe défensif appelé leLitus Saxonicum avec la construction de camps, de fortifications et de garnisons dont les soldats desmercenaires ou desfédérés provenant de l'extérieur de l'Empire romain (Francs,Frisons,Saxons) qui amènent une nouvelle population dans lacivitas sur tout le littoral normand[D 1]. Deux garnisons sont installées chez les Unelles àCosedia et àGrannonum[4].
La première mention d'un évêque pour ce peuple est celle de Léontianus en 511[5].
Dans le secteur géographique des Unelles, les sites romains sont nombreux et plutôt bien dispersés particulièrement dans le nord de la région naturelle duCotentin[B 1]. À l'inverse, il semble y avoir peu de peuplement dans le secteur à l'Est du département actuel de laManche, probablement en raison de la présence dubocage[B 1].
Ptolémée mentionne également sur le territoire de cette tribu, l'embouchure de la rivièreOlina, que l'on identifie avec l'Orne.
Alauna est probablement le chef-lieu des Unelles auHaut-Empire romain selon Élizabeth Deniaux et est la localité la plus peuplée de ce peuple, elle correspond aujourd'hui àValognes[B 2],[5],[D 2]. La cité est uniquement évoquée par l'Itinéraire d'Antonin et laTable de Peutinger[5].
Elle se situe au nord des marais de la Sèvres et de l'Ay, qui barrent la presqu'île duCotentin[6]. Sa superficie est évaluée à30 hectares avec de nombreux monuments construits à l'époque deNéron puis sous ladynastie flavienne tels que desthermes et unthéâtre[5].
La première découverte sur ce site est réalisée en 1695[5]. D'autres ont lieu en 1830, elles se composent de plusieurs médailles en bronze dans l'église Notre-Dame d'Alleaume qui laisse supposer la présence à l'époque romaine d'untemple dédié soit àJupiter-Gardin ou soit à Custos[D 3]. Les premières fouilles méthodiques débutent en 1982[5].
Cosedia, puisConstantia est la capitale de lacivitas des Unelles au moment de laconquête romaine puis auBas-Empire romain selon Élizabeth Deniaux[5]. Elle correspond aujourd'hui àCoutances[B 3].
AuBas-Empire romain, une garnison est installée dans la cité afin de protéger leLitus Saxonicum[4].
Elle conserve les limites gauloises (Thar,Airou, Douquette etSienne)[6].
Les fouilles archéologiques ont permis de mettre au jour un sarcophage en plomb contenant une tétine en verre[D 3].
Coriallo ouCoriovallum est unvicus portuaire qui correspond aujourd'hui à la ville deCherbourg[B 3]. Son port, déjà stratégique à l'époque romaine, est protégé par uncastrum[7].
Les fouilles archéologiques menées depuis trois siècles suggèrent la présence d'unenécropole le long de lavoie romaine reliant cette cité àAlauna, des tombes y montrent une tentative de monumentalisation[D 2].
La première découverte archéologique date de 1741, il s'agit d'une pyramide funéraire et de 200 monnaies de bronze datées duIIe siècle desempereursAntonin àCommode[D 4]. Quelques années plus tard, une urne grecque comportant l'inscriptionNicomedes epiphs basileus est mise au jour[D 5]. En 1768, c'est une statue d'une divinité en bronze[D 3]. Enfin en 1775, c'est unaureus de l'époque de l'empereurNéron qui est révélé[D 3].
Crociatonum ouCrouciaconnum est unvicus qui semble aujourd'hui correspondre pour Dominique Bertin ou Élizabeth Deniaux à la ville deCarentan ou pour Pascal Vipard àSaint-Côme-du-Mont[B 3],[8]. Selon Élizabeth Deniaux, elle serait la capitale des Unelles à partir duIIIe siècle[5].
Ptolémée nomme cette cité sous le nom deKroukiatonnom, tout comme uneborne milliaire datée de la fin duIer ou du début du IIe siècle mentionne cette cité[9]. Ces deux éléments la désignent comme capitale de cité sous leHaut-Empire romain[9]. À la fin duIIIe siècle, l'Itinéraire d'Antonin et laTable de Peutinger ne la désignent plus comme telle[9].
La cité se situe sur la voie romaine allant deCoriallo àAugustodurum[5]. Il est vraisemblable queCrociatonum se soit installée sur un espace quasiment vierge après l'an 27.
Sur le site de Carentan les premières fouilles archéologiques sont des découvertes mobilières et elles datent duXIXe siècle[5]. Plus tard, dessarcophages sont découverts dont un a permis la mise au jour d'une médaille en bronze liée à l'usurpateur romain duIIIe sièclePosthume[D 3].
Grannonum ouGrannona est unvicus portuaire qui correspond aujourd'hui àPort-Bail[B 3].
AuBas-Empire romain, une garnison est installée dans la cité afin de protéger leLitus Saxonicum[4].
Les fouilles archéologiques débutent vers la fin des années 2000, elles ont mis au jour des tuyaux avec un coffrage en terre cuite liés au libation, premier élément de ce type dans la région[D 2].
Les premières fouilles archéologiques débutent vers la fin des années 2000[D 2].
Les Unelles faisaient partie de laConfédération armoricaine[C 4].
Ils avaient pour voisins lesBajocasses et lesViducasses à l'est et au sud-est, et lesAbrincates au sud.
Après la conquête romaine, les Unelles semblent s'être peu romanisés[B 4]. Les rares présences romaines se localisent dans les centres urbains avec des monuments dans un style plus gaulois que romain, peut être en raison d'une faible présence militaire qui est souvent l'un des facteurs de laromanisation[B 4]. Les campagnes se composent principalement de petites fermes isolées et les rares artéfacts découverts en lien avec lesRomains se composent detour de potier et pour l'architecture de l'usage de lachaux et de latuile[B 4].
Pendant l'Empire romain, les Unelles gardent leur culture celte et s'intéressent plus à laManche et au commerce avec l'île de Bretagne qu'à laGaule romaine[B 4].
Avant la conquête romaine, la technique funéraire des Unelles concernant les morts est soit l'inhumation ou soitcrémation[D 6]. Après la conquête romaine, sous leHaut-Empire romain, la crémation est privilégiée avec une dépose des cendres dans un vase ossuaire[D 7]. Pour les enfants, l'inhumation reste la technique privilégiée[D 8]. Quelques traces de libation sont parfois détectés comme àGrannonum[D 9]. Sous leBas-Empire romain, à partir duIVe siècle, l'inhumation devient peu à peu la norme également pour les adultes[D 10]. Les tombes sont souvent orientés dans un axe Ouest-Est, sauf si la topographie du terrain ne s'y prête pas comme àGrannonum[D 11]. À partir duIVe siècle, les soldats gardant leLitus Saxonicum et leurs familles sont enterrés localement[D 12].
Des pièces de monnaies liées aux Unelles sont découvertes[A 1]. La plupart des monnaies de ce peuple comporte un cheval et un cavalier[A 2]. Dans les sociétés gauloises, le cheval sous toutes ses formes symbolise la richesse du chef de la tribu à travers le nombre d'équidés qu'il possède[A 3]. Chaque peuple gaulois réalise ses propres monnaies ce qui rend parfois l'analyse difficile en raison du contexte politique interne ; par ailleurs afin de ne pas montrer une volonté de domination trop importante, les noms des chefs des peuples ne sont pas indiqués sur les monnaies gauloises, il leur est préféré la présence d'animaux ou d'armes[A 4]. Les Unelles ont pour symbole principal l'épée[10].
Une des pièces découvertes, répertoriée sous le sigle « BN 6934 », représente une femme vêtue et montant un cheval en amazone, c'est-à-dire en chevauchant avec les deux jambes du même côté du cheval[A 5]. Selon l'historien et archéologue françaisPaul-Marie Duval, il s'agirait de la représentation d'une déesse guerrière ce qui est contraire à ce qu'affirmer le numismate françaisAdrien Blanchet dans son ouvrage sur lesTraité des monnaies gauloises en 1905 à savoir que les déesses ne sont jamais représentées sur les monnaies gauloises[A 5].
Trois autres monnaies en or sont trouvées, elles portent les références « BN 6931 », « BN 6927 » et « BN 6932 »[A 6]. La monnaie répertoriée « BN 6931 » est composée d'un cheval avec un cavalier et la présence en dessous d'un accessoire symbolique[A 7]. La monnaie « BN 6927 » est composée d'un cheval et d'un cavalier, ainsi que d'une barque peut être pour le voyage des morts auxîles des Bienheureux[A 7]. La monnaie « BN 6932 » est constituée d'un cheval et d'un cavalier avec une épée ou un poignard se situant sur le bas de la pièce[A 8].
Jules César, général, écrivain et homme d'État romain duIer siècle av. J.-C., mentionne dans son livre les Unelles de sesCommentaires sur la guerre des Gaules au livre II lorsque ceux-ci font partis de la coalition anti-romaine en, puis au livre III lors de la révolte régionale dirigée parViridovix en[C 6].
Uneborne milliaire découverte àSainte-Mère-Église et datée de la fin duIer ou du début du IIe siècle mentionne cette cité[9].
Claude Ptolémée, géographe grec duIIe siècle, cite ce peuple etKroukiatonnom comme possible capitale de lacivitas auHaut-Empire romain au livre II de son œuvreGéographie[C 7],[9].
À la fin duIIIe siècle, l'Itinéraire d'Antonin, un guide de voyage antique qui comprend 255 voies romaines mentionne les cités d'Alauna,deCosedia et deCrociatonum, tout comme laTable de Peutinger[8].
À la fin duIVe ou au début du Ve siècle, laNotitia provinciarum et civitatum Galliae, une liste compilée des 17 provinces de Gaule et ses 115civitas évoque laCivitas Constantia[5]. À la même époque, laNotitia dignitatum, un document administratif romain, mentionne l'installation de garnisons pour protéger leLitus Saxonicum àConstantia et àGrannonum[4].
AuXVIIe siècle, les premières découvertes funéraires sont réalisées dans l'ancienneCoriallo[D 5]. AuxXVIIIe et XIXe siècles, les découvertes sont encore faites dans la même ville, puis dans les anciennesAlauna,Cosedia etCrociatonum[D 3].
Charles de Gerville, historien naturaliste et archéologue français de la fin duXVIIIe et de la première partie du XIXe siècle, puisArcisse de Caumont, historien et archéologue français duXIXe siècle mènent des observations et des fouilles archéologiques dans le secteur du département de laManche à cette période[B 1]. À la même époque, l'historien local françaisLéon Coutil évoque les Unelles dans un article paru en 1926 sous le titre « Unelli, Ambivareti et Coriosolitae » dans le tome 13 dubulletin de laSociété normande d’études préhistoriques[B 5].
En 1975, Dominique Bertin mentionne dans un article desAnnales de Normandie intitulé « Introduction à une étude de l'époque gallo-romaine en Basse-Normandie : carte de répartition des voies et des sites gallo-romains de Basse-Normandie » qu'à cette date les limites des territoires des peuples gaulois de la Basse-Normandie sont encore difficiles à délimiter[B 6].
AuXXIe siècle, les premières publications concernant le domaine funéraire commencent à apparaître à partir des fouilles réalisées dans les années 1980-1990[D 13]. À la fin de la première décennie duXXIe siècle, l'ancienneGrannonum etMontaigu-la-Brisette sont fouillées[D 2].
Les découvertes archéologiques effectuées jusqu'en 1975 comportent des trésors monétaires, desbriques, destuiles, desstatuettes, de lacéramique, dessarcophages, des vases et des fours de potiers[B 7].
À partir des années 1980-1990, desnécropoles et des monuments funéraires sont fouillés en Normandie occidentale, notamment chez les Unelles et plus particulièrement dans la cité d'Alauna[D 14]. Au début duXXIe siècle, l'archéologie de sauvetage, puispréventive ont permis de réaliser des découvertes sur la période antique concernant le domaine funéraire[D 13]. La richesse des révélations commencent seulement à être exploitée[D 5].
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