Populations de langue ukrainienne au début duXXe siècle.
La majorité du peuple ukrainien (dans le sensethnique) vit enUkraine où il représente plus des trois quarts de la population. En dehors de l'Ukraine, la diaspora ukrainienne se concentre surtout enRussie avec 1,9 million d'habitants[2]. Aujourd’hui, de nombreux citoyens russes ont des origines ukrainiennes.
Le nom moderneOukraïntsi (« Ukrainiens ») est dérivé dutoponymeOukraïna (signifiant « marche frontalière ») qui apparaît pour la première fois en 1187 dans laChronique de Nestor (le plus ancien manuscritslave oriental qui nous soit parvenu)[12]. Mais « marche frontalière » par rapport à quoi ?
Interprétant le terme à travers le prisme de la langue russe, les sources secondaires russes et soviétiques le font dériver du substantifokraïna (окраина), « bord, frontière », qui avait à l'origine le sens de « périphérie », « bordure » ou « région frontalière »[13],[14],[15]. Toutefois, cette interprétation est controversée, ses adversaires soulignant que la première mention de l'Ukraine en 1187 est antérieure à la création deMoscou en tant queprincipauté indépendante en1272 : dans le sens de « bord, frontière » il ne peut s'agir, à cette époque, que de laprincipauté de Galicie-Volhynie que les Ukrainiens revendiquent comme un état médiéval ukrainien[16].
Les sources secondaires ukrainiennes, dans les ouvrages deHryhoriy Pivtorak(de) etVitaliy Skliarenko(ru), l'interprètent enou-kraïna c'est-à-dire « en notre pays » ou « en notre terre natale »[13] — également interprétable en « région intérieure », « terre intérieure » ou « intérieur du pays »[17],[18].
En langue ukrainienne moderne, « bord, marche-frontière » se ditokolytsa (околиця) et se distingue d'ou-kraïna[19].
Ukrainienne devant une haie, parIlia Répine (1876)
La plupart des hommes ukrainiens font partie de l'haplogroupe R1a (Y-ADN)[28], qui se retrouve également en Pologne, en Russie, en Slovénie, en Asie centrale et occidentale et dans le nord de l'Inde[29].
Des testsADN sur un échantillon représentatif des Ukrainiens ont été réalisés pour étudier la composition deshaplogroupes. On y retrouve les halogroupes E, F (y compris G et I), J, N3, P et R1a1. L'haplogroupe majeur, le R1a, marque les habitudes migratoires des premiers Indo-Européens et est associée à la diffusion de la culturekourgane. Le second haplogroupe principal est leF, qui est une combinaison de différentes lignées. L'haplogroupe P est issu de l'ancienne population autochtone européenne, avant l'arrivée desIndo-Européens.
En raison de son emplacement géographique, la culture ukrainienne présente principalement des influences d’Europe centrale etorientale. Au fil des siècles, elle est aussi influencée par l'Empire byzantin, puis par laRenaissance.
Aujourd'hui, l'Ukraine est divisée entre l'Ouest, influencé par l'Europe centrale, et l'Est, influencé par la Russie. Laculture chrétienne a été prédominante pendant de nombreux siècles, bien que l'Ukraine ait aussi été un centre de vievie juive et soit également au carrefour des mondescatholique,orthodoxe etislamique. La culture rurale ukrainienne intègre aussi des éléments artisanaux et décoratifs de civilisations agricoles plus anciennes comme laculture de Cucuteni-Trypillia.
De nos jours, les Ukrainiens sont majoritairement chrétiens orthodoxes. Dans les régions de l'Est et du Sud de l'Ukraine, on soutient principalement l'Église orthodoxe ukrainienne dirigée par lePatriarcat de Moscou, tandis que dans le centre et l'Ouest de l'Ukraine, on trouve plus de soutien pour lePatriarcat de Kiev dirigé parPhilarète de Kiev.
Une grande partie des citoyens ukrainiens parlentrusse, surtout dans les grandes zones urbaines[34],[35]. Selon un sondage datant de 2021, 78 % des Ukrainiens considèrent l'ukrainien comme leur langue maternelle[36]. Ce recensement ne couvre pas les Ukrainiens vivant dans d'autres pays[37].
↑Mykhaïlo Khroutchevskyi,Histoire de l'Ukraine-Russie - Tome IV. XIV—XVI siècles — relations politiques, Kyiv, К.: Наук. думка, 1991.,, Т. 4. — 544(ISBN978-1-894865-48-7,lire en ligne), Tome IV. Section II. Page 2.
↑Yosyp Vereshchynkyi,Histoire de l'Ukraine chez les auteurs des IX-XVIII siècles, Kyiv,, "Ukraine",(lire en ligne).
↑Semino, A; Passarino G, Oefner PJ, Lin AA, Arbuzova S, Beckman LE, De Benedictis G, Francalacci P, Kouvatsi A, Limborska S, Marcikiae M, Mika A, Mika B, Primorac D, Santachiara-Benerecetti AS, Cavalli-Sforza LL, Underhill PA (2000)."The Genetic Legacy of Paleolithic *** sapiens sapiens in Extant Europeans: A Y Chromosome Perspective"[1](PDF). Science 290 (5494): 1155–59.DOI10.1093/molbev/msi185.PMID15944443.
↑F. Luca, F. Di Giacomo, T. Benincasa et al., "Y-Chromosomal Variation in the Czech Republic", American Journal of Physical Anthropology 132:132–139 (2007).
Christoph Pan, Beate Sibylle Pfeil, Michael Geistlinger,National Minorities In Europe, Purdue University Press, 2004(ISBN978-3700314431) : « The Peoples of Europe by Demographic Size », table 1,p. 11f.