La société s'est diversifiée en transposant ses franchises de jeux vidéo dans les domaines de la bande dessinée depuis 2009 avecLes Deux Royaumes et du cinéma et de la télévision depuis 2011 avec sa filialeUbisoft Film & Television.
Dans lesannées 1980, les cinq frères Guillemot (Claude, Michel, Yves, Gérard et Christian) veulent diversifier les activités de l'entreprise familiale spécialisée dans les produits agricoles. Ils se tournent alors vers des secteurs plus technologiques[6]. Lors d'un voyage enAngleterre, Michel Guillemot découvre que les jeux vidéo y sont moins chers qu'en France, et voit tout le potentiel du marché[7]. Les frères créent Guillemot International, une société spécialisée dans la distribution de jeux vidéo[8], notamment surAmstrad etAtari[9],[10].
Après avoir achevé ses études de commerce à l'Institut des petites et moyennes entreprises deSan Francisco,Yves Guillemot rentre en France en 1986 et fonde Ubisoft avec ses frères[6] àCarentoir, enBretagne[11]. La société distribue les jeux des grandes sociétés américaines et européennes telles qu'Elite,Electronic Arts,Sierra ouLucasArts[12]. En parallèle de son activité de distribution, Ubisoft se lance dans le développement de ses propres jeux vidéo[7]. En 1986, la société sort son premier jeu, basique, mais novateur,Zombi, surAmstrad CPC. Les ventes démarrent en France, puis auRoyaume-Uni, enAllemagne et auxÉtats-Unis[6]. Avec ce succès commercial, Ubisoft connaît une croissance rapide et enchaîne les titres[7], comme le jeu médiévalIron Lord sorti en 1989 et vendu à 100 000 exemplaires[8]. En 1990, Ubi Soft loue un château en Bretagne pour réunir les différents développeurs de jeux avec lesquels ils travaillent[13].
Le nom de la société est composé du préfixe « Ubi », que certains interprètent comme étant l'acronyme d'Union des Bretons indépendants[14],[15]. La société fait toutefois état d'une racine liée au terme d'ubiquité[16], collant parfaitement à son catalogue de titres variés[17]. Le suffixe « soft » rappelle le mot « software » signifiant « logiciel » enanglais. Christian Guillemot, l'un des cinq frères cofondateurs d'Ubisoft a déclaré à ce sujet en novembre 2014 :« Il y a beaucoup de Bretons qui aimeraient que Ubi signifie Union des Bretons Indépendants, Union pour une Bretagne indépendante ou intelligente. En réalité, Ubi est un nom inventé par mon frère Gérard parce qu'il trouvait que ça sonnait bien »[18]. En 2012, lors d'une interview, Yves Guillemot dévoile que le terme« ubiquité », qui signifie exister partout à la fois, est choisi, car les quatre frères veulent qu'Ubisoft se développe« dans le monde entier de cette manière-là », sur une proposition de Gérard[19].
L'éditeur investit plusieurs millions de francs dans le développement du jeuRayman[7], créé par le françaisMichel Ancel. En 1995, c'est le premier jeu à sortir simultanément enEurope, auJapon et aux États-Unis sur laPlayStation, toute nouvelle console deSony[6] après être sorti sur la Jaguar d'Atari.Rayman rencontre un succès mondial, se retrouve classé dans les dix premières ventes mondiales, et devient la mascotte de l'éditeur[7]. En dix ans, les différentes versions du jeu se vendent à près de quinze millions d'exemplaires[8].
Le, Ubisoft Entertainment fait son entrée auSecond Marché de la Bourse de Paris avec succès : en un jour, la valeur du titre est multipliée par 252, dégageant50 millions de francs pour de nouveaux investissements[22],[23]. Avant l'entrée en bourse, les cinq frères Guillemot possédaient chacun 20 % de la société[13]. Le chiffre d'affaires de l'exercice 1995-1996 était alors de 250 millions de francs[13].
En 2002, elle sort le jeuTom Clancy's Splinter Cell qui rencontre un tel succès que les stocks européens sont épuisés en moins de24 h[11]. Le jeu est récompensé du titre de Jeu d'action et aventure de l'année au salon de l'E3[25]. L'année suivante, elle sortPrince of Persia : Les Sables du temps[30] qui rencontre également le succès avec 1,1 million de jeux vendus en trois mois sans être sorti sur toutes les consoles[31]. Les deux jeux connaitront plusieurs suites.
En, à l'occasion de la vente de son cent millionième jeu, Ubisoft dévoile son nouveaulogo et sa nouvelleidentité visuelle[32],[33].
En,Electronic Arts acquiert 19,9 % du capital d'Ubisoft et en devient actionnaire principal devant les fondateurs du groupe, les frères Guillemot (15 %)[34]. La première confrontation entre l'éditeur américain et le français date de l'année précédente lorsqu'il avait tenté de débaucher les cinq principaux créateurs deSplinter Cell. Mais Ubisoft avait obtenu raison devant la justice canadienne, et les quatre créateurs avaient dû attendre un an[8]. La même année, une équipe d'Ubisoft aide à la création de l'équipe féminineFrag Dolls, qui reste active jusqu'en 2015[35].
Costumes semblables à ceux visibles dans différents épisodes de la sérieAssassin's Creed, franchise majeure d'Ubisoft, créée en 2007.
En 2006, lesLapins crétins créés parMichel Ancel font leur apparition dansRayman contre les lapins crétins. Conçus pour être les gentils ennemis deRayman, l'engouement du public autour d'eux en fera un véritable phénomène marketing, présents dans des publicités pour diverses marques, et déclinés en jouet, bande dessinée, série télévisée et même en une attraction auFuturoscope,La Machine à voyager dans le temps[40]. En 2007, Ubisoft sort lejeu d'action-aventureAssassin's Creed qui se voit salué par la critique pour son ambition, son audace et son esthétique. Le jeu est également un succès commercial, il se vend à 3 millions d'exemplaires en moins de deux mois et dépasse largement les objectifs de l'éditeur. Le jeu connait de multiples suites et la sérieAssassin's Creed devient la plus grosse franchise d'Ubisoft[41],[42]. Cette année-là, Ubisoft devient le3e éditeur indépendant de jeux vidéo au monde[21].
En 2009, Ubisoft dévoileJust Dance, unjeu de rythme basé sur la danse. Ce dernier rencontre un franc succès avec 2 millions d'unités vendues en cinq mois, créant une nouvelle franchise qui cumule en 2014 42 millions de jeux vendus[54],[55]. En, l'éditeur annonce la création d'unemaison d'édition debande dessinée, baptisée Les Deux Royaumes, chargée de transposer les franchises de jeux vidéo dans l'univers de la BD, tel qu'Assassin's Creed. Ubisoft s'associe avec les éditionsDargaud,Dupuis etLe Lombard pour la diffusion et le conseil[56],[57]. La même année, la société lance sa plateforme de services en ligneUplay où les joueurs peuvent acheter des contenus, obtenir des récompenses etgérer leurs droits[58].
En,Electronic Arts revend ses parts dans Ubisoft, alors 14,8 %, pour un montant approximatif de 94,36 millions d'euros[59],[60]. Après ce départ, la Société générale de financement duQuébec prend une participation de 4,5 % dans la société pour un montant estimé à40 millions de dollars. Ubisoft emploie alors plus de 2 700 personnes auQuébec[61]. Au même moment, lefonds d'investissementaméricain Harbinger Capital Partners acquiert 9 % du capital et devient le second actionnaire derrière la famille Guillemot[62]. En, ayant perdu 48 % de sa valeur boursière depuis le début de l'année, l'entreprise annonce le rachat de 286 000 de ses titres, provoquant une hausse de 3,55 % de la valeur de son action[63].
En 2011, le groupe annonce la création de sa propre société de production,Ubisoft Motion Pictures, chargée de porter les franchises de jeux vidéo à la télévision et au cinéma. Cela confirme la stratégie de développementtransmédia qu'a commencé à mettre en place Ubisoft depuis plusieurs années[64]. Leur première production est la série télévisée d'animationLes Lapins Crétins : Invasion qui est diffusée en 2013 aux États-Unis et en France. En parallèle, le studio travaille sur des projets de films adaptés des franchisesAssassin's Creed,Splinter Cell etWatch Dogs[65].
Le, Ubisoft annonce le report de la sortie de deux nouveaux jeux : lejeu d'action-aventureWatch Dogs et lejeu de courseThe Crew. L'éditeur dégringole alors de plus de 23 % en Bourse, ce report affectant les résultats de l'année 2013[73].Watch Dogs sort en et rencontre un succès commercial avec quatre millions d'unités vendues en une semaine, devenant selon l'éditeur la franchise de jeu vidéo la plus vendue au monde à son lancement[74].The Crew sort en décembre de la même année et se vend à deux millions d'exemplaires[75].
En 2015, elle se définit comme le troisième plus grand éditeur indépendant du monde[11],[Note 1], derrière les américainsElectronic Arts etActivision Blizzard. Également en 2015, elle est le plus gros éditeur français de jeux vidéo devantGameloft[76], une autre société de jeux vidéo créée en 1999 par la famille Guillemot.
Le, le groupeVivendi dirigé parVincent Bolloré prend une participation minoritaire non sollicitée de 6,6 % dans Ubisoft en achetant7,36 millions d'actions pour un montant de140,3 millions d'euros. En parallèle, il prend une participation de 6,2 % dans la société sœur d'Ubisoft,Gameloft[77]. Le PDG d'Ubisoft,Yves Guillemot, réagit dans un mail interne adressé à ses équipes : il exprime sa volonté de rester indépendant et affirme que le risque est que l'entreprise soit« dirigée par des gens qui ne comprennent pas notre expertise ni ce qu'il faut faire pour avoir du succès dans cette industrie ». Dès la semaine suivante, Vivendi augmente sa participation dans l'éditeur de jeux vidéo à 10,39 % et devient son actionnaire principal. Le groupe parle alors de« convergence opérationnelle » entre les deux entreprises[78],[79]. Vivendi continue d'augmenter sa participation au fil des mois jusqu'à atteindre plus de 25 % en[80]. De son côté, lafamille Guillemot augmente également sa participation à 13,22 % pour essayer de contrer l'arrivée de ce nouvel actionnaire[81], et ne pas voir Ubisoft rachetée comme sa société sœur en au terme d'uneoffre publique d'achat hostile[82].
En novembre 2017, lors de la présentation de ses résultats financiers, Vivendi confirme que sa direction ne désire pas déposer d'offre publique d’achat sur Ubisoft dans les six mois à venir, alors qu'elle en a l'occasion[83]. Le groupe annonce finalement en mars 2018 vendre cette participation, pour deux milliards d'euros, à la société elle-même, et à d'autres actionnaires dont laFamille Guillemot,Tencent et le fonds de pension Ontario Teachers[84]. En mars 2019, Vivendi vend sa participation résiduelle de 5,9 % dans Ubisoft pour429 millions d'euros[85].
En mai 2019, Ubisoft annonce un bénéfice net record de cent millions d'euros sur un chiffre d'affaires de1,8 milliard d'euros pour le compte de son exercice décalé 2018-2019. L'entreprise juge ses revenus « records » mais « conformes » aux prévisions[86]. Ubisoft prévient que ses ventes seront dopées pour l'exercice 2019-2020, avec le lancement de nouveaux jeux à grosses productions commeGhost Recon Breakpoint[87],[88].
Fin 2019, Ubisoft annonce que les résultats ne seront finalement pas si hauts qu'attendus, le groupe ayant pris du retard dans le développement de plusieurs titres majeurs, tout en ayant accumulé des ventes décevantes[89]. Le groupe anticipe désormais un chiffre d'affaires de1,45 milliard d'euros au lieu des2,185 milliards d'euros espérés initialement[90],[91].
En mai 2020, Ubisoft annonce porter plainte contre Ejoy, un éditeur de jeux vidéo chinois, pour le plagiat supposé du jeuRainbow Six Siege[92]. Ubisoft porte également plainte contreApple etGoogle, en les accusant de ne pas être intervenus contre la distribution du jeu[93].
En septembre 2022, l'entreprise chinoise,Tencent a acquis une participation minoritaire dans Guillemot Brothers Limited, la holding familiale qui contrôle Ubisoft. L'acquisition s'élève à300 millions d'euros (200 millions d'euros d'acquisition de titres et100 millions d'euros d'augmentation de capital) et donne à Tencent 49,9 % du capital et 5 % des droits de vote[94].
Après une accélération boursière, liée au contexte économique favorable dans l'industrie vidéoludique lors de la crise du coronavirus de 2020, l'entreprise subit des difficultés. Ces dernières sont liées à des décisions stratégiques qui n'ont pas rencontré le succès espéré (comme les NFT ou le développement de jeux-services), une baisse perçue de qualité dans les productions. En résultent d'importantes pertes[95]. Face à ces difficultés, Ubisoft se lance dans un programme de réduction des coûts, de licenciements avec un retour au présentiel imposé, et annule des projets internes comme la suite de Immortals Fenyx Rising[96] pour se concentrer sur des projets plus rentables. Le choix est fait notamment de se concentrer sur la licenceAssassin's Creed, avec une forte accélération du rythme des sorties prévues. Parallèlement à ces difficultés économiques, Ubisoft fait face à une crise sociale avec des grèves et des faits de harcèlement[97].
À la suite de la forte baisse de 85 % entre février 2021 et septembre 2024 de la valorisation boursière, des rumeurs de rachat par Tencent se font entendre, provoquant une légère remontée de l'action[98]. Face à ces rumeurs, Ubisoft déclare« prendre note des récentes spéculations de la presse concernant des intérêts potentiels autour de la Société [et] examiner régulièrement toutes ses options stratégiques »[99]. Un groupe d'investisseurs minoritaire se plaint de la trajectoire boursière d'Ubisoft et réclame une optimisation des coûts, et le départ deYves Guillemot en tant que PDG[100].
En mars 2025, un de ces actionnaires minoritaires, le fonds d'investissement slovaque AJ Investments, appelle à une « manifestation des actionnaires » d'Ubisoft le 28 mai devant son siège à Montreuil pour protester contre « les résultats financiers et l'orientation stratégique insatisfaisants de l'entreprise »[101].
Le même mois, après une « série noire d’échecs commerciaux », Ubisoft sortAssassin's Creed Shadows, qui bénéficie d'un accueil positif de la critique. Les médias soulignent que l'avenir de la société est étroitement liée aux résultats commerciaux de ce jeu[102],[103]. Pour la promotion du jeu, l'entreprise réalise un partenariat avec la chaîne YoutubeLofi Girl[104].
Le 27 mars 2025, Ubisoft crée une nouvelle filiale avecTencent, dans laquelle sont transférées ses trois franchises les plus rentables (Assassin's Creed,Far Cry etRainbow Six) ainsi que les studios les développant (Ubisoft Montréal,Québec,Sherbrooke,Saguenay,Barcelone etSofia). Elle est alors valorisée à 4 milliards d'euros environ, dont 1,16 milliard investis par Tencent (soit 25% du capital), et son siège est situé àParis. Cette décision permet en fait à la filiale d'opérer avec un effectif réduit et sansdette (contre plus de 18 000 salariés et une dette de 2,5 milliards d'euros pour le groupe Ubisoft)[105],[106],[107],[108].
En mai 2025, Ubisoft crée un comité de transformation, censé« guider l'évolution [de l'entreprise] au cours des 100 prochains jours », afin d'« assurer [son] succès à long terme ». Ce comité de dix membres inclut notamment Charlie Guillemot, le fils d'Yves Guillemot, et Marie-Sophie de Waubert, la directrice générale des studios Ubisoft. Cette décision est critiquée par certains employés, qui estiment que la majorité des membres du comité sont responsables de l'état actuel d'Ubisoft[109],[110].
Cette section doit êtreactualisée.(Dernière mise à jour : Août 2022) Des passages de cette section sont obsolètes ou annoncent des événements désormais passés.Améliorez-la oudiscutez-en. Raison : J'ai actualisé la section gouvernance
Administratrice indépendante, Présidente du Comité RSE, Membre du Comité des nominations, des rémunérations et de la gouvernance : Corinne Fernandez-Handelsman
Administratrice indépendante, Présidente du Comité des nominations, des rémunérations et de la gouvernance, Membre du Comité d’audit : Laurence Hubert-Moy (depuis2013)
Administratrice indépendante, Présidente du Comité d’audit : Florence Naviner (depuis2018)
Administrateur représentant les salariés actionnaires : John Parkes (depuis2010)
Administratrice représentant les salariés : Anne Wübbenhorst (depuis2014)
Amérique : Ubisoft Canada àMontréal pour la région du Canada et de l'Amérique latine en collaboration avec Ubisoft San Francisco[135], Ubisoft Mexique àMexico (depuis 2006) pour la région du Mexique et de l'Amérique centrale[136], et Ubisoft Brésil àSão Paulo (depuis 1999) pour la région d'Amérique du Sud[137].
En 2018, Ubisoft possédait 45 studios de développement de jeux vidéo dans 30 pays[142].
Ubisoft investit aussi dans des entreprises d'infrastructures, notamment avec le rachat de l'entreprisei3D.net, dans le top 10 des entreprises fournissant des serveurs à l'industrie du jeu vidéo[143].
La première bande dessinée,Assassin's Creed : 1.Desmond, sort le. Le scénario est confié àÉric Corbeyran et le dessin àDjillali Defali[212],[213]. La maison d'édition a publié les collectionsAssassin's Creed,The Lapins crétins,Might & Magic Heroes etWatch Dogs.
En 2011, Ubisoft crée sa propre société de production nommée Ubisoft Motion Pictures. Elle est chargée de porter les franchises de jeux vidéo à la télévision et au cinéma[214]. L'éditeur avait déjà fait un pas dans le domaine audiovisuel en faisant l'acquisition, en, d'Hybride Technologies, un studio spécialisé dans la création d'effets visuels pour le cinéma, la télévision et la publicité[50].
Ubisoft a ouvert, en août 2016, un parc d’attractions auQuébec àMontréal autour du thème desLapins crétins. Ce parc s'étend sur une surface de 1 400 m2[219].
L'entreprise souhaite également ouvrir un parc d'attractions basé sur ses licences les plus connues, àKuala Lumpur, pour 2020[220].
Ubisoft développe plusieursescape-game en nouant des partenariats avec 300 lieux spécialisés.Ubisoft Blue Byte a donc créé troisescape-game en réalité virtuelle basés sur les licencesAssassin's Creed (Beyond Medusa's Gate etEscape the Lost Pyramide) etPrince of Persia (Dagger of Time)[221].
Ubisoft possède dans son catalogue plusieurs grandes franchises : certaines ont été créées par l'éditeur lui-même et d'autres ont été acquises par l'achat de studios de développement.
Note : entre parenthèses figurent les chiffres de vente des franchises, mais ils peuvent aussi bien indiquer le nombre de jeux vendus aux consommateurs que le nombre d'unités fournies aux distributeurs.
De à, des employés d'Ubisoft protestent anonymement contre les méthodes d'administration de l'entreprise en lançant surinternet Ubi Free, le « premier syndicat virtuel »[239]. Suscitant de nombreux articles dans la pressefrançaise, Ubi Free fustigeait dans ses articles et ses chroniques signées « Albert » le management des dirigeants d'Ubisoft et dénonçait une communication interne « infantilisante », des contrats de travail « précaires », le non-paiement du temps de travail supplémentaire, l'inégalité salariale entre hommes et femmes, et surtout l'absence de structures permettant le dialogue social au sein du groupe. Une tribune y publiait des réactions et commentaires de salariés, ex-salariés ou simples internautes.
La direction d'Ubisoft a réagi en organisant des « réunions de dialogue » avec le personnel, en annonçant l'organisation d'élections de délégués du personnel et en mettant en place les 35 heures[240]. En mars 1999, les créateurs d'Ubi Free ont gelé le site, estimant avoir rempli leur mission qui était « une prise de parole, pas une prise de pouvoir »[241]. Sorti de l'anonymat,Jérémie Lefebvre, l'un des créateurs de Ubi Free, a ensuite publié un roman inspiré de cette expérience[242].
Enquête et condamnations sur des faits de harcèlement et d'agressions sexuelles
Le texte peut changer fréquemment, n’est peut-être pas à jour et peut manquer de recul.
Le titre et la description de l'acte concerné reposent sur la qualification juridique retenue lors de la rédaction de l'article et peuvent évoluer en même temps que celle-ci.
N’hésitez pas à participer de manière neutre et objective, encitant vos sources et en n'oubliant pas que, dans nombre de systèmes judiciaires, toutepersonne physique oumorale estprésumée innocente tant que sa culpabilité n’a pas été légalement établie. La dernière modification de cette page a été faite le 14 novembre 2025 à 17:49.
En 2020, une enquête deLibération révèle de multiples faits de harcèlement et d'agressions sexuelles au sein de l'entreprise, connus et couverts par le service desressources humaines[243].
L'enquête permet une libération de la parole, de nombreuses femmes se mettent à porter plainte et à témoigner sur les réseaux sociaux. La plateforme de jeux vidéo a ouvert des enquêtes internes[244]. Ledirecteur de la création de l'entreprise,Serge Hascoët, est notamment mis en cause par le journal[245]. Le, deux vice-présidents, Maxime Béland et Tommy François sont mis à pied[246]. Le,Serge Hascoët démissionne ainsi que la responsable aux ressources humaines Cécile Cornet et le PDG des studios canadiens du groupeYannis Mallat[247],[248]. Le, un mail envoyé aux employés par le PDG lui-même annonce le départ définitif et immédiat de Tommy François, le vice-président chargé des services créatifs du département éditorial[249].
Le 14 août 2020, un autre directeur de la création, Ashraf Ismail, est licencié à la suite d'une enquête interne[250]. Il est accusé par une salariée d'avoir menti au sujet de sa situation maritale et d'avoir abusé de sa position hiérarchique afin d'obtenir des relations extra-conjugales[251]. Alors qu'il avait pris du recul depuis fin juin et l'ouverture de l'enquête, Ashraf Ismail s'est déclaré sur Twitter « profondément désolé pour tous ceux qui ont été blessés ».Yves Guillemot, le PDG d'Ubisoft, a reconnu « qu'Ubisoft n'a pas été en mesure de garantir à ses collaborateurs un environnement de travail sûr et inclusif [...]. Ce n'est pas acceptable. Tout comportement toxique est en opposition totale avec les valeurs avec lesquelles je n'ai jamais transigé et avec lesquelles je ne transigerai pas[252]. »
En septembre 2020,Michel Ancel, directeur de la création historique de l'entreprise démissionne « sur fond d'enquête interne »[253]. Dans une enquête, Erwan Cario et Marius Chapuis pourLibération évoquent « un directeur de la création aux méthodes toxiques »[254].
En octobre 2024, Ubisoft annonce le retour de Michel Ancel comme consultant sur un nouveau projet deRayman, ce qui suscite la controverse[255].
En, Thomas François est reconnu coupable par letribunal correctionnel de Bobigny de harcèlement moral, sexuel et d’une tentative d’agression sexuelle et est condamné à trois ans de prison avec sursis et 30 000 euros d’amende[256].Serge Hascoët, accusé de comportements libidineux, de commentaires racistes et de questions intrusives de nature sexuelle est condamné à 18 mois de prison avec sursis et à 45 000 euros d’amende[256]. Guillaume Patrux, l’ancien « game director » est condamné à 12 mois de prison avec sursis et 10 000 euros d’amende pourharcèlement moral[257],[256],[258],[259].
Dans le contexte des mauvais résultats de l'entreprise et des accusations de harcèlement sexuelles de membres de la direction des mouvements de grève réguliers vont avoir lieu sur des revendications variées portées notamment par leSyndicat des travailleurs et travailleuses du jeu vidéo,Solidaires Informatique et la branche informatique de laCFE CGC (FIECI).
Le 27 janvier 2023, un mouvement de grève a lieu pour dénoncer les pratiques managériales de l'entreprise[260]. Le 14 février 2024, entre 400 et 500 salariés de l'entreprise font grève pour réclamer des « salaires dignes »[261].
Du 15 au 17 octobre 2024, partout en France, les syndicats appellent à la grève pour lutter contre la limitation dutélétravail que la direction veut imposer[262]. Les syndicats dénonce un « plan social déguisé » puisque certains salariés ont emménagé loin de leurs bureaux grâce au télétravail et n'ont aujourd'hui plus de possibilité d'y retourner[263]. Avec plus de 700 grévistes, un représentant syndical avance qu'il s'agirait de la plus grosse grève de l’histoire du jeu vidéo[264].
Les employés d'Ubisoft Milan se joignent au mouvement le 18 octobre 2024[265]. Le 25 novembre, laCGT espagnole annonce porter plainte contre Ubisoft au nom des salariés d'Ubisoft Barcelona à cause de négociations sociales bloquées[266].
Le 13 février 2025 les salariés d'Ubisoft sont appelés à faire grève dans le cadre d'un appel national à la grève dans le secteur du jeu vidéo par leSTJV[267],[268].
↑AFP, « Jeu vidéo : Ubisoft dépose plainte contre le développeur d’une copie conforme de « Rainbow Six Siege » »,Le Monde.fr,(lire en ligne, consulté le).
↑ab etc« Harcèlement chez Ubisoft : trois anciens cadres condamnés à des peines allant jusqu’à trois ans de prison avec sursis »,Le Monde,(lire en ligne, consulté le)
↑« Au procès des anciens cadres d’Ubisoft, la défense maladroite de deux salariées tentant de dédouaner l’ex-numéro deux : « S’il l’avait su, il aurait cherché à me protéger » »,Le Monde,(lire en ligne, consulté le)
↑« Grève nationale dans le jeu vidéo, point culminant de l’ascension du STJV : « Les patrons ne peuvent plus nous ignorer » »,Le Monde,(lire en ligne, consulté le)