Les effectifs de l’US Army en temps de paix seront très modestes par rapport à la population du pays jusqu'au milieu duXXe siècle. Trois ans après laguerre de 1812 contre l'Empire britannique, l'US Army ne comptait que 5 000 hommes. En 1860, elle était composée de 16 637 militaires d'active. Durant laguerre de Sécession, les effectifs vont jusqu'à un million d'hommes en 1865.
Lors de laguerre hispano-américaine de 1898, la mobilisation et la mise sur pied de guerre des forces sont chaotiques et malgré le courage des volontaires qui affrontent l'armée espagnole, c’est en fait l'US Navy qui est déterminante dans la victoire, en coulant la flotte adverse, coupant ainsi les lignes de ravitaillement espagnols. À la suite de ce conflit, l'US Army et l'US Marine Corps sont confrontés durant laguerre américano-philippine à une dureguérilla auxPhilippines jusqu'en 1902, mais des escarmouches se poursuivent jusqu'en 1913. Les pertes humaines seront de 4 324 militaires américains (dont 1 000 à 1 500 au combat) et 2 000 policiers philippins de la nouvelle administration, contre 16 000 à 20 000 militaires et guérilleros, auxquels il faut ajouter de 250 000 à 1 000 000 de civils, victimes directes ou indirectes de ce conflit.
Le généralJohn Pershing.Premier tir américain sur le front lorrain, le9 février 1918 près de Beaumont (France). La douille éjectée est encore en l'air qu'un nouvel obus est déjà introduit dans le canon. Cecanon de 75 pouvait tirer 6 à20 obus par minute. Chaqueobus à balles contenait280 billes de plomb.Troupes américaines sur deschars FT allant sur l'Argonne en 1918.Unité de la129th Machine gun Battalion,35th Division durant la bataille de Saint Mihiel.
Lorsque laPremière Guerre mondiale éclata en 1914 enEurope, l'armée ne dispose que de 3 divisions d'infanterie, une de cavalerie auxquelles il faut rajouter unebrigade d'infanterie stationnée à Hawaï, soit 75 000 hommes.
En 1916, leNational Defense Act prévoit une augmentation des effectifs jusqu'à 175 000 hommes assortie de la création de7 régiments supplémentaires.
Cette armée n'a toutefois rien d'un corps d'élite bien équipé. Les dotations en matériel moderne sont timides et tardives. Ainsi, entre 1896 et 1916, le Congrès n'octroie qu'une ligne de crédit annuelle de 150 000 dollars américains pour l'achat demitrailleuses. Ce chiffre passera du jour au lendemain à12 millions fin 1916 quand la guerre fut inévitable. D'ailleurs peu habituée à de tels moyens, l'armée se donnera une dizaine de mois pour choisir son matériel. En matière d'aviation également, avec une enveloppe budgétaire de 450 000 dollars américains, les5 années qui précédèrent l'entrée en guerre virent un effort dérisoire en ce domaine par rapport aux armées européennes qui en France et Allemagne consacrèrent40 fois plus d'effort en ce domaine.
En mai 1917, l'armée américaine ne disposait que de 600 000 fusils, 2 000 mitrailleuses et900 pièces d'artillerie de campagne[3]. Au niveau motorisation, l'US Army disposait en avril 1917 d'un peu plus de 3 000 camions, en avait 85 000 fin 1918 et plus de 100 000 autres devaient entrer en service d'ici juillet 1919. Des véhicules furent fournis en nombre aux Alliés par l'industrie automobile américaine de loin alors plus puissante du monde, ainsi leCorps expéditionnaire britannique avait à la fin de cette guerre 18 984 ambulances et camions dérivés de la Ford T[4].
Leur engagement tardif et laborieux fut cependant massif. La participation américaine à la guerre devient effective avec l'arrivée le du généralJohn Pershing et de sonétat-major qui vont commander l'American Expeditionary Force, le Corps expéditionnaire américain envoyé en Europe qui préfigure déjà l'immense capacité de mobilisation dont dispose le pays, pour peu qu'il se décide à la mettre en œuvre et qu'on lui laisse le temps de se préparer.
Afin de renforcer le moralallié, un petit contingent symbolique fut envoyé en France qui débarqua le 26 juin 1917 àSaint-Nazaire. Les chefs militaires français et anglais souhaitaient amalgamer les soldats américains dans les différentes armées existantes mais le général Pershing insista vigoureusement pour que le corps expéditionnaire demeurât une entité indépendante et dès le 21 octobre, les 14 500 hommes de la1re division d'infanterie américaine furent affectés à un secteur relativement calme du front, près deToul.
Les premiersenterrements de soldats américains tombés sur le sol de France eurent lieu le[5].
D'autre part, les progrès réalisés dans l'instruction des troupes aux États-Unis laissent espérer qu'on pourra bientôt tabler sur des délais moins longs entre le débarquement des unités et leur emploi sur le front. Pour aider à cette évolution, le gouvernement français décide, le 19 mai, d'envoyer aux États-Unis le généralBerthelot avec mission d'examiner les conditions dans lesquelles pourraient être augmentés les moyens d'instruction mis par la France à la disposition du gouvernement fédéral.
À la fin du mois de mai, la situation des forces américaines en France est la suivante :
enfin, les quatre régiments d'infanterie noire ont été mis à la disposition du commandement français et complètent leur instruction[6].
Lors de la grande offensive de l'armée allemande en mars 1918, la gravité de la situation militaire aboutit à confier au généralFerdinand Foch le 3 avril « la direction stratégique des opérations militaires » puis, le 17 avril, le titre de « général en chef des armées alliées ».
Cette unité prit la ville et la défendit contre sept contre-attaques allemandes, cette action contribua à montrer aux Allemands qu'ils avaient tort de voir dans ces civils en uniformes « une simple troupe d'amateurs ».
Le 15 juillet, le généralissime allemandErich Ludendorff tenta une fois encore d'arracher la victoire, cette fois enChampagne, entreReims et l'Argonne. 85 000 Américains participèrent à la contre-offensive déclenchée dès le18 juillet qui obligea les forces allemandes à se replier jusqu'à laVesle.
En août 1918, l'armée américaine en France représente 32 divisions qui ne sont pas toutes opérationnelles. En 1917, les divisions françaises, britanniques et allemandes comptaient toutes environ 12 000 hommes. Les divisions du corps expéditionnaire comptaient environ 27 000 hommes en moyenne ; si l'on y ajoute le personnel logistique et de soutien, elles arrivaient à 40 000. L'organisation de la division du corps expéditionnaire a été décidée après une étude d'envergure considérable, comprenant des visites aux états-majors britannique et français, afin de leur demander conseil. Les alliés recommandaient ce que l'on appelait la grande division. S'ils ne l'utilisaient pas eux-mêmes, c'était qu'ils manquaient de personnel. Une autre considération était la difficulté prévisible de trouver dans les rangs américains des officiers de commandement et d'état-major en quantité suffisante pour le grand nombre d'unités qu'il allait falloir organiser, le plus souvent à partir de zéro. Si les divisions américaines avaient été de la taille de celles des alliés, il aurait fallu trouver deux fois plus d'officiers d'état-major, et ceux-ci faisaient défaut[7].
Le 12 septembre, cette armée, appuyée par quelques unités françaises se lança à l'assaut. En trois jours, elle fit 16 000 prisonniers et captura440canons en réduisant cette tête de pont.
Le, Pershing, qui avait maintenant 1 200 000 hommes, 2 417 canons et324 chars à sa disposition, lança ses forces entreMeuse et Argonne sur un front de24 kilomètres, dans le cadre de la vasteoffensive Meuse-Argonne lancée tout le long du front entre Verdun etYpres. Il s'agissait pour les Américains d'aller en direction deSedan et d'essayer de couper la ligne dechemin de ferMézières-Metz. Il faut signaler que cette opération a mis en désordre tous les projets d'entraînement du corps expéditionnaire ; des hommes enrôlés depuis seulement six semaines se trouvaient précipités sur le front[8].
Rapatriement du corps dusoldat inconnu américain à bord d'un train en France en 1921.
Le 9 novembre, le régime impérial allemand s'écroula et, le, l'armistice fut signé.
Le 11 novembre 1918, 3,8 millions d'Américains étaient sous les drapeaux et plus de deux millions deSammies étaient en Europe continentale.
Les forces américaines ont évidemment contribué plus modestement que les autres alliés à la victoire si l'on considère qu'elles n'ont perdu que 116 000 hommes (53 000 tués au combat et 63 000 morts accidentelles ou maladies) et eurent 206 000 blessés alors que l'armée française eut 1 385 000 tués, mais ils sont arrivés juste à temps pour les aider à supporter la dernière grande offensive allemande.
Au début de cette offensive, le1er avril 1918, l'armée allemande avait sur lefront de l'Ouest une supériorité numérique de 324 000 hommes. À partir de juin, l'arrivée massive des troupes américaines permit de faire pencher la balance et en novembre, les Alliés et Associés dépassaient leurs adversaires de 600 000 hommes[10].
En 1919, laWesterveldt Board remit son rapport concernant les besoins futurs de l'artillerie. Il sera une des bases du développement de cette arme pendant laSeconde Guerre mondiale.
En 1939, l'armée disposait de6 divisions d'active et se situait au17e rang mondial, derrière l'armée roumaine. Après l'invasion de la Pologne par l'Allemagne, on assista à une semi-mobilisation et les effectifs sont multipliés par huit tandis que trente-trois divisions sont mises sur pied entre 1939 et 1941, parmi lesquelles cinq divisions blindés, dont les deux premières de ce genre aux États-Unis en 1940[12].
Lors de l'attaque de Pearl Harbor fin 1941, l'US Army compte dans ses rangs 1 600 000 hommes[13]. Cette attaque, « marquée du sceau de l'infamie » (F. D. Roosevelt) plonge précipitamment les États-Unis dans la Seconde Guerre mondiale. L'armée américaine adopte d'abord une posture défensive lors du début descampagnes du Pacifique, avec la prise des Philippines par l'armée impériale japonaise, puis passe à l'offensive avec son premier granddébarquement lors de l'opérationTorch fin 1942, durant laguerre du désert en Afrique du Nord. La majorité des forces américaines étaient dirigées vers le théâtre d'opération Europe/Atlantique dans le cadre de la stratégieL'Allemagne d'abord.
Le président Roosevelt entend bâtir l’arsenal des démocraties pour équiper l'armée américaine et ses Alliés ; afin de doter d'équipement l'armée de terre et les autres corps, uncomplexe militaro-industriel sans égal en volume, et pérenne, se met en place.
Sur le front du Pacifique, de multiples débarquements sanglants en association avec l'US Marine Corps permirent de reprendre les territoires perdus, de grignoter les défenses de l'empire du Japon et de se rapprocher de sa métropole. Alors que l'on préparait une gigantesque opération sur le sol de l'archipel japonais, lesbombardements atomiques d'Hiroshima et Nagasaki combinés avec l'entrée en lice de l'URSS dans cette campagne firent finalementcapituler le gouvernement japonais le.
Au déclenchement de laguerre de Corée en 1950, l'effectif était retombé à 550 000 hommes.
Durant la fin des années 1960, laguerre du Vietnam accaparait la majorité des grandes unités de l'armée régulière. En avril 1968, sur quatre divisions blindées, deux sont stationnées enAllemagne de l'Ouest avec deux autres destinées à renforcer l’Europe. Sur treize divisions d'infanterie, sept étaient auSud Viêt Nam, deux enCorée du Sud, deux en Allemagne de l'Ouest et deux aux États-Unis (une destinée au renfort pour l’Europe et la seconde au renfort pour le Sud-Vietnam). Sur les deux divisions aéroportées, une était dans le sud du Vietnam et une aux États-Unis (avec une brigade au Sud-Vietnam). Sur les cinq régiments decavalerie blindée, un était dans le sud du Vietnam, trois en Allemagne de l'Ouest et un aux États-Unis destiné à renforcer l’Europe. Une brigade blindée était aux États-Unis destinée à l’Europe. Une brigade aéroportée était au Sud-Vietnam[14].
À la suite des opérations de longue haleine en cours dans le cadre de laguerre contre le terrorisme depuis le11 septembre 2001 et du besoin accru de forces au sol pour « tenir » le terrain dans lesguerres d'Irak etd'Afghanistan, la baisse des effectifs depuis la fin de la Guerre froide est enrayée. En 2009, il y a 547 400 militaires[15]
Il est prévu que la taille de l'Armée de terre soit portée de façon temporaire à 569 000 personnes vers 2010[16].
Les composantes d’active et de réserve de l’US Army portent la plus grande part de l'effort de guerre américain des années 2010. En avril 2007, l'extension des déploiements a été portée à quinze mois au lieu de douze. Ce mouvement est appelé « Prudent Management » par le secrétaire à la Défense[17].
En septembre 2007, environ 122 000 soldats de l'Army étaient en Irak dans le cadre de lacoalition militaire en Irak, et 18 000 sont aux côtés de forces de l'OTAN en Afghanistan. Environ 1,4 million de personnels d'active et de réserve ont participé à des opérations de combat. 72 % des pertes parmi les forces armées des États-Unis dans laguerre en Irak au ont été subies par cette arme[18].
Au 11 avril 2009, on compte 512 morts et 2 301 blessés dans ses rangs dans le cadre de l'opération Enduring Freedom essentiellement en Afghanistan, et 3 103 morts et 21 554 blessés en Irak. Fin 2011, alors que lesdernières forces américaines ont quitté l'Irak, on compte 3 233 tués dont 2 535 au combat et 22 217 blessés pour le conflit irakien. Les pertes humaines durant l'opération Enduring Freedom s'élevant au à 1 279 tués dont 1 029 au combat et 10 212 blessés[19].
En 2015, son effectif est d'environ 490 000 personnels d'active dont 28 % assigné à des formations de combat. Il a baissé de 42 000 personnes en 2 ans. Son budget est à cette date de 127 milliards de dollars[20].
LeChief of Staff of the United States Army (chef d'état-major de l'Armée de terre) est membre duJoint Chiefs of Staff (Comité des chefs d’états-majors interarmes). En raison des transformations en cours dans l'US Army pour une plus grande flexibilité, les renseignements ci-dessous peuvent être obsolètes. En effet, la réorganisation dans les années 2000 de l’US Army passe d’une structure fondée depuis la Seconde Guerre mondiale sur de larges divisions en une force active de 117 brigades modulaires – 42Brigade Combat Teams et 75 brigades de soutien.
L’US Army comprend plusieurs composantes :
la force active regroupe les forces professionnalisées depuis 1973, elle comprenait 487 000 personnes en 2002, contre 711 000 en 1991.
laGarde nationale des États-Unis (ARNG) est la branche des armées américaines qui rassemble les citoyensréservistes à temps partiel. L’US Army dispose donc d’une composante ARNG, au même titre que l’US Air Force et que l’US Navy. Elle comptait 350 000 personnes en 2002.
la United States Army Reserve (USAR) fournit les échelons deréserve nécessaires à la force active pour toute projection de force importante, particulièrement en ce qui concerne les unités de service et de soutien. Elle comptait 205 000 personnes en 2002.
Force active
United States Armies
Corps
Divisions
Brigades
Regiments
Batallions etSquadrons
Companies etTroops
Platoons (sections dans l’armée française)
Squads (groupes de combat dans l’armée française)
Garde nationale des États-Unis (ARNG)
Divisions
Brigades
Regiments
United States Army Reserve (USAR)
Armies
Divisions
Diagramme opérationnel des unités de l'US Army jusqu'en 2006.
En septembre 2011, on annonce une baisse des effectifs dès mars 2012 pour atteindre un maximum de 520 400 militaires d'active au30 septembre 2016[24] et en juin 2013, on officialise de fortes coupes dans les effectifs.
À la suite entre autres de restrictions budgétaires, il est annoncé en juin 2013 que l'Armée de terre doit réduire ses effectifs d'active de 570 000 à cette date à 490 000 personnes en 2017, soit une baisse de 17 % les faisant descendre au niveau auquel ils étaient avant les attentats du 11 septembre 2001. Fin 2015, ce nombre est atteint.
Le nombre de brigade d'active (hors aviation) passera de 45 à 32 soit :
14 brigades d'infanterie ;
7 brigades Stryker ;
12 brigades lourdes de combat (brigades blindées)
Le nombre de bataillons de combat reste à peu près stable et passe de 98 à 95. Un bataillon supplémentaire étant affecté aux brigades restantes[25],[26].
LesUnified Combatant Command sont des commandements unifiés qui comportent des éléments de l'US Army, Air Force, Navy et quelquefois de l'US Marine Corps. Ce sont des commandements de théâtre d'opérations qui synchronisent les actions des quatre branches. La plupart du temps, la branche de l'US Army est une armée. Chaque commandement unifié est commandé par un général (ou amiral) 4 étoiles (l'équivalent de 5 dans l'armée française). Chaque branche est commandée par un général 3 étoiles.
Il existe neuf commandements unifiés, six ont des responsabilités géographiques et trois ont des responsabilités fonctionnelles :
United States Central Command (CENTCOM), qui contrôle les unités au Moyen-Orient, en Égypte et dans les anciennes républiques de l'URSS de l'Asie Centrale ;
United States Pacific Command (PACOM), qui dirige les troupes en Asie de l'Est et du Sud-Est, en Océanie, en Inde, à Madagascar et dans le reste des océans Indien et Pacifique ;
United States Africa Command (AFRICOM), qui est responsable des soldats américains en Afrique (à l'exception de l’Égypte et de Madagascar).
Les trois autres commandements sont les suivants :
Ces trois commandements sont des unités-cadres, des commandements régionaux et non des forces de combat.
La Third US Army commande les troupes de la branche « Army » du « United States Central Command ». Elle n’a pas d’unité pré-affectée, et est renforcée en fonction des besoins et des impératifs par prélèvement sur les forces de réserve stratégique américaines (en particulier sur les « III Corps » et « XVIII Airborne Corps » (y compris la82e et la101e divisions aéroportées, célèbres pour avoir combattu en Normandie en juin 1944, ainsi bien sûr que l’Army National Guard) ainsi que dans des unités de la Garde Nationale, quand elles sont activées.
La Seventh US Army, pour sa part, coordonne les forces situées en Europe (US Army Europe), opérant sous commandement de l’OTAN, principalement le « V Corps » et la 173rd Airborne Brigade.
Il existe dans les années 2000 quatre états-majors de corps d’armée d’active, servant de commandement pour les autres théâtres d’opérations qui pourraient nécessiter des projections de forces de l’US Army :
la4th Infantry Division (Mechanized) (« Ivy Division »), dépendant du III Corps, également positionnée aux États-Unis (Fort Hood, Texas, pour le gros de la division, et Fort Carson, Colorado, pour sa3rd Brigade) ;
la101st Airborne Division (Air Assault) (« Screaming Eagle »), positionnée également aux États-Unis (Fort Campbell, Kentucky) et également sous les ordres du XVIII Airborne Corps.
la173rd Airborne Brigade Combat Team (« Sky Soldiers ») de Vicenza enItalie. Cette brigade est sous le commandement de la Southern European Task Force (SETAF), dépendant de la Seventh US Army (USAREUR).
En dépit de leur nom de « régiment », ces deux unités regroupent des moyens correspondant à l’échelon brigade (plus de 300 véhicules blindés, près de 5 000 hommes).
L’Army National Guard est une institution militaire américaine bien connue. Elle regroupe les réservistes civils désirant offrir une partie de leur temps à leur pays. Chacun des cinquante États américains (States) dispose de sa Garde nationale.
Elle est organisée d’une manière similaire à l’active. Elle comprend huit divisions, neuf brigades indépendantes (Separate) et de nombreuses autres unités de taille inférieure :
Les divisions de l’ARNG sont de deux types : « mixtes » (Active Component/Reserve Component ou AC/RC, c’est-à-dire qu’elles comprennent un noyau de forces de l’active autour de l’état-major auquel s’agrègent des unités de combat de la Garde nationale) et standard.
Il existait, jusqu'à leur dissolution en 2006, deux divisions « mixtes » :
24th Infantry Division (Mechanized) (« Victory Division »), de Fort Riley,Kansas (les brigades de la division sont fournies par lesGeorgia,North Carolina et South Carolina Army National Guards).
Ces deux divisions comprenaient troisenhanced separate brigades (brigades indépendantes « améliorées », disposant de capacités de projection et d’une puissance de feu supérieures).
Par ailleurs, l’ARNG équipe huit divisions de type standard :
29th Infantry Division (Light) (« Blue and Grey »), deFort Belvoir,Virginie (la division appartient à la Virginia Army National Guard, mais ses unités dépendent également desMaryland,Massachusetts,New Jersey et Connecticut Army National Guards).
34th Infantry Division (« Redbull »), deRosemount,Minnesota (la division appartient à la Minnesota Army National Guard, mais ses unités dépendent aussi desIowa,Wisconsin,North Dakota,Illinois,Colorado et Michigan Army National Guards).
35th Infantry Division (Mechanized) (« The Santa Fe Division »), deFort Leavenworth,Kansas (la division appartient à la Kansas Army National Guard, mais ses unités dépendent également desArkansas,Illinois,Kentucky,Missouri et Nebraska Army National Guards).
38th Infantry Division (Mechanized) (« Cyclone »), d’Indianapolis,Indiana (la division appartient à l’Indiana Army National Guard, mais ses unités dépendent également desMichigan,Ohio et Wyoming Army National Guards).
42nd Infantry Division (Mechanized) (« Rainbow »), deTroy,New York (la division appartient à la New York Army National Guard, mais ses unités dépendent également desConnecticut,Delaware,Massachusetts,New Jersey,Rhode Island et Vermont Army National Guards).
Les divisions de la Garde nationale sont à deux ou trois brigades de combat (Infantry ouArmored Brigades, parfois tout simplementBrigades), une brigade aérienne d’appui tactique (Aviation Brigade), plus les unités d’appui et de soutien divisionnaires (Division Artillery ouDivarty etDivision Support Command ou DSC). Elles ont un schéma similaire à celles des divisions de l’active, mais leurs unités sont allégées et moins nombreuses.
Aux trois armées mentionnées dans les unités d’active s’ajoutent deux armées continentales (Continental United States Armies ou CONUSA) qui encadrent les unités de la United States Army Reserve et celles de la United States Army National Guard présentes dans leur zone de responsabilité :
laFirst US Army est un état-major qui assure l’instruction et vérifie les capacités de mobilisation des unités de l’ARNG localisées dans sa zone de responsabilité (États à l’est du Mississippi : Alabama, Caroline du Nord, Caroline du Sud, Connecticut, Delaware, Floride, Géorgie, Illinois, Indiana, Kentucky, Maine, Maryland, Massachusetts, Michigan, Minnesota, Mississippi, New Hampshire, New Jersey, New York, Ohio, Pennsylvanie, Rhode Island, Tennessee, Vermont, Virginie, Virginie Occidentale Washington D.C. et Wisconsin, ainsi qu’à Porto Rico et dans les Îles Vierges). Elle fournit également assistance et soutien à l’instruction aux unités de l’USAR avant qu’elles ne rejoignent un théâtre d’opérations. Enfin, elle planifie la sécurité et assure la protection des installations militaires ou gouvernementales qui sont dans sa zone de responsabilité, et au besoin fournit une assistance aux autorités civiles en cas de crise non-militaire(peacetime crisis). Son QG est à Fort Gillem, en Géorgie.
laFifth US Army a les mêmes missions que laFirst US Army auprès des formations de l’ARNG implantées dans sa zone de responsabilité (États à l’ouest du Mississippi : Arizona, Arkansas, Californie, Colorado, Dakota du Nord, Dakota du Sud, Idaho, Iowa, Kansas, Louisiane, Missouri, Montana, Nebraska, Nevada, Nouveau-Mexique, Oklahoma, Oregon, Texas, Utah, Washington et Wyoming). Elle assure également la mise en condition opérationnelle des unités de l’USAR qui partent au combat ou en mission, assure la protection des installations militaires et gouvernementales de sa zone de responsabilité et fournit en cas de crise non-militaire une assistance aux autorités civiles. Son QG est à Fort Sam Houston, Texas.
Disposant d’unités de l’US Army Reserve, les deux CONUSA assurent donc l’instruction et la coordination des unités de l’ARNG, et seulement à la marge celles de l’USAR. Les unités de la réserve sont toutes subordonnées, depuis 1995, sur le territoire continental, à un commandement général des réserves américaines, l’United States Army Reserve Command (USARC), de Fort McPherson, Géorgie.
Ces divisions ont des organisations et des missions très spécifiques. Ce sont des unités-cadres chargées de l’instruction des unités de laReserve Component qui leur sont rattachées. Les cinq divisions rattachées aux deux CONUSA ont pour leur part pour mission de maintenir en condition opérationnelle et de préparer au déploiement outre-mer et au combat les unités de l’Army National Guard implantées dans la zone de responsabilité de leur armée d’appartenance.
Laconscription, lancée en novembre 1940, fit que lors de l'attaque de Pearl Harbor fin 1941, l'Armée de terre avait 1 600 000 hommes et lui permit de compter à la fin de la guerre environ 8 290 000 hommes avec l'USAAF, l'aviation étant alors rattachée à l'US Army.
L’affectation d’un corps d’armée dans l’US Army, et des divisions dans un corps d’armée n’est pas statique, elle changeait en fonction des circonstances ou des besoins du front.
Dès la fin de conflit, la démobilisation fut extrêmement rapide à un point tel que malgré laguerre froide qui s'annonçait, lors du déclenchement de laguerre de Corée en 1950, elle ne comprenait que 592 000 militaires répartis en10 divisions constituées plus l'équivalent de4 autres en unités indépendantes qui à l'exception d'une seule stationnée en Europe n'étaient qu'à 70 % de leur potentiel.
Les énormes forces mécanisées déployées dans ce conflit demandaient un soutienlogistique constant.
Selon l'historienJohn A. Lynn, lesmunitions constituaient entre 5 et 8 % de l’approvisionnement de la force terrestre américaine pendant la Seconde Guerre mondiale ; lanourriture comptait pour 10 %, lecarburant pour 16 à 17 %, et les matériaux deconstruction pour 11 à 18 %.
Les besoins d'une division sont estimés à 650 tonnes par jour en 1944[33].
En ce qui concerne les Army Air Forces (AAF), alors dépendantes du commandement de l'Armée de terre, l’US Army Air Corps (USAAC) ouUnited States Army Air Forces rassemble à lui seul 58 000 avions et presque3 millions d’hommes, répartis en16 flottes aériennes sur l’ensemble du globe terrestre :
À effectifs complets, une division d’infanterie US comprend 1 440 véhicules et 14 500 hommes et est constituée des unités suivantes :
3 régiments d’infanterie à3 bataillons chacun
1 régiment d’artillerie de campagne à 3 bataillons, chacun étant affecté à un régiment d’infanterie (48 canons dans 4 batteries de 12 canons : 3 x 105 mm et 1 x 155 mm)
un bataillon du génie
un bataillon de police militaire
une compagnie de transmission
les services administratif, médicaux, d’entretien et de dépannage.
Un régiment d’infanterie compte 3 000 hommes répartis en 3 bataillons :
Assez similaire à la division d’infanterie, mais à la mobilité et aux effectifs accrus, en fonction des besoins du moment et des circonstances : 3 à 5 régiments de cavalerie. 14 000 à 18 600 hommes.
La composition d’un régiment d’infanterie parachutiste était, en théorie, à peu près identique à celle d’un régiment d’infanterie et comprenait 3 000 hommes répartis dans 3 bataillons constitués chacun de 4 compagnies :
Surnommée le « charodrome » par legénéral George C. Marshall, car contrairement à ses homologues européens, elle est totalement mécanisée et autosuffisante. 1 100 véhicules et 10 800 hommes.3 bataillons de chars,3 bataillons d’infanterie blindés,4 bataillons d’artillerie motorisée, etc.
Soit un total de204 blindés (153 Sherman et51 Chaffee).
L’organisation diffère quelque peu des autres types de division : une division blindée est elle-même divisée en 3 « Combat Command » ; ceux-ci sont une « mini-division blindée » en quelque sorte (1 bataillon de chars, 1 bataillon d’infanterie mécanisée, 1 bataillon d’artillerie motorisée).
Les Combat Command sont, à l’image de la division blindée, en principe autonomes. Selon les besoins du moment, ils peuvent être intégrés dans une division d’infanterie, en soutien.
UnM45 Quadmount monté sur unHalftrack. Ce montage de4Browning M2 a plus servi pour la lutte contre l'infanterie ennemie que contre l'aviation.
Le30 septembre 1942, il a été proposé que811 bataillons d'artillerie anti-aérienne soient organisés avec un effectif total de 619 000 hommes. Les régiments de DCA furent réorganisés en bataillons en 1943.
Cependant, cette accumulation massive d'unités de DCA est devenue largement redondante lorsque l'Army Air Corps a arraché la supériorité aérienne à laLuftwaffe entre 1943 et 1944. Un total de258 bataillons ont été désactivés ou dissous entre le1er janvier 1944 et le8 mai 1945. Néanmoins, lalutte antiaérienne demeura un élément important de l'armée et a participé entre autres à la lutte contre les bombardements deV1 àAnvers. Le31 décembre 1944, il y avait encore un total de347 bataillons de DCA comptant 257 000 hommes.
↑Une traduction littérale vers le français — par « armée » — du terme anglais « Army » ne convient pas car, dans les armées de langue anglaise, « Army » correspond en fait à l'« armée de terre » (selon l'acception habituelle en France), ce qui est par exemple également constaté dans l’appellation « British Army » — l’Armée de terre du Royaume-Uni. Ce type d’appellation est dû à une conservation du terme historique « Army » qui correspondait à l'ensemble desforces armées d’une nation — en dehors de lamarine de guerre — à une époque où l’armée de l'air n'existait pas en tant qu'armée — dans le sens « armée de terre », « armée de mer » ou « armée de l'air » — indépendante dans la nation en question : voir à ce propos l’exemple de l'United States Air Force qui faisait partie de l'Armée de terre (l'United States Army) pendant laSeconde Guerre mondiale, en se faisant encore appelerUnited States Army Air Corps au début de celle-ci, puisUnited States Army Air Forces de 1941 à 1947, date à laquelle elle est devenue une « armée » indépendante de l'US Army.
↑Comme on peut le lire sur le logotype de l’United States Army, visible ci-contre.
↑Dans sonThe War to End All Wars, Edward M. Coffman révèle qu'un vétéran américain particulièrement entreprenant gagnait facilement la somme de cinq Francs en montrant aux bleus fraîchement arrivés comment introduire un chargeur dans leurs fusils.