Movatterモバイル変換


[0]ホーム

URL:


Aller au contenu
Wikipédial'encyclopédie libre
Rechercher

Fièvre typhoïde

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
(Redirigé depuisTyphoïde)
Page d’aide sur l’homonymie

Cet article traite de lafièvre typhoïde. Ne pas confondre avec letyphus.

Fièvre typhoïde
Description de cette image, également commentée ci-après
Taches roses sur la poitrine d'un patient atteint de la typhoïde.
Données clés
CausesSalmonella entericaVoir et modifier les données sur Wikidata
Incubation min7j
Incubation max30j
SymptômesFièvre continue(en),fatigue,céphalée,constipation,exanthème,bradycardie,pâleur,hémorragie digestive, perforation intestinale(d),insomnie,distension abdominale, altération de l'état de conscience(d),délire,hépatomégalie,splénomégalie,prostration,diarrhée etleucopénieVoir et modifier les données sur Wikidata

Traitement
TraitementAntibiotique,inactivation métabolique,régime alimentaire,transfusion sanguine etopération chirurgicaleVoir et modifier les données sur Wikidata
MédicamentCiprofloxacine,DL-ofloxacine,péfloxacine,azithromycine,céfixime,amoxicilline,ceftriaxone,céfotaxime,ampicilline,aztréonam,imipénème,gatifloxacine etlévofloxacine
SpécialitéInfectiologieVoir et modifier les données sur Wikidata
Classification et ressources externes
CISP-2D70Voir et modifier les données sur Wikidata
CIM-10A01.0
CIM-9002
DiseasesDB27829
MedlinePlus001332
eMedicine231135
med/2331
MeSHD014435

Wikipédia ne donne pas de conseils médicauxMise en garde médicale

modifier -modifier le code -voir Wikidata(aide)

Lafièvre typhoïde (dugrec ancien :τῦφος /tûphos, « fumée, vapeur qui monte au cerveau ; orgueil ») outyphus abdominal est unemaladie infectieuse décrite en1818 parPierre Bretonneau, causée par unebactérie de la famille desentérobactéries, du genre dessalmonelles, et plus précisément du sérotype Typhi de la sous-espèceSalmonella enterica subsp.enterica (oubacille d'Eberth). L'infection causée par les sérotypes Paratyphi (A, B ou C) deS. enterica subsp.enterica est appeléefièvre paratyphoïde.

Épidémiologie

[modifier |modifier le code]
Zones d'endémie en 2000 (rouge : endémie forte, marron : endémie moyenne
Groupe de patients convalescents (après une typhoïde), sur le pont d'un navire-hôpital (Archives médicales militaires des États-Unis) ; fin duXIXe siècle ou début duXXe

D'après l'Organisation mondiale de la santé, entre 11 et 21 millions de personnes en seraient atteintes chaque année dans le monde, et 128 000 à 161 000 en mourraient[1].

De à, une augmentation marquée dans les notifications des infections àSalmonella paratyphi A chez les voyageurs de retour duCambodge s'est produite en France. Une enquête a révélé 35 cas sans source commune : 21 en France, 5 en Allemagne, 3 aux Pays-Bas, 1 en Norvège, 1 au Royaume-Uni, 4 en Nouvelle-Zélande[2].

La contamination se fait par l'ingestion de viandes peu cuites, et de boissons ou aliments souillés par les selles d'une personne infectée, malade ou non (porteur sain). La typhoïde a rapidement régressé en France et en Europe à la suite de lajavellisation de l'eau de boisson généralisée — du moins en ville — à partir de 1910[3].

La maladie est quasiment absente des pays développés, mais reste fréquente dans les pays en développement d'Asie, d'Afrique et d'Amérique latine[4]. Le germe le plus souvent responsable resteSalmonella Typhi, près de dix fois plus fréquemment retrouvé que lesSalmonella Paratyphi.

Une particularité épidémiologique de ces infections est qu’il existe desporteurs sains de ces bactéries. En effet, après guérison d’une fièvre typhoïde chronique 2 à 5 % des individus continuent à héberger desSalmonella Typhi (essentiellement au niveau de lavésicule biliaire) qui sont excrétées épisodiquement dans les selles et qui peuvent être donc à l’origine de cas secondaires[4].Mary Mallon, également connue sous le nom de « Mary Typhoïde » (Typhoid Mary), fut la première porteuse saine reconnue du bacille de la typhoïde.

Aspects cliniques

[modifier |modifier le code]

Quarante-huit heures après la contamination, survient une fièvre qui augmente progressivement atteignant40 °C accompagnée de possible céphalée, asthénie, anorexie, insomnie. Cet épisode dure une dizaine de jours (8 à 15), et correspond à lapériode d'incubation, pendant laquelle il y a multiplication dessalmonelles dans lesganglions mésentériques ; il précède la phase de dissémination du germe dans le sang (septicémie).

Au début de la phase septicémique, on observe des troubles mineurs :

  • maux de tête (sans raideur de la nuque) ;
  • insomnie, fatigabilité (asthénie) ;
  • unefièvre atteignant un plateau à40 °C, sans accélération dupouls : on parle d'une dissociation pouls-température ou de fièvre paradoxale (retrouvée également dans la brucellose et la légionellose) ;
  • une rate grossie (splénomégalie) ;
  • de possibles saignements de nez (épistaxis), une langue blanchâtre (ditesaburrale) ;
  • douleurs abdominales, diarrhée ou constipation, abdomen augmenté de volume et tendu (météorisme) ;
  • un état de stupeur et d’abattement extrême outuphos.

Le malade est prostré, la prostration pouvant aller jusqu'à la torpeur, le délire, et à des signes digestifs intenses (diarrhées). C’est la destruction des salmonelles qui, libérant une substance toxique, l'endotoxine, provoque des ulcérations responsables d'hémorragies et de perforations digestives. Cette phase est responsable des complications qui peuvent entraîner le décès dans 30 % des cas en l'absence de traitement.

Le diagnostic

[modifier |modifier le code]
  • Le germe n'est retrouvé dans le sang (hémoculture) que dans 60 % des cas. Il peut être retrouvé de manière inconstante dans les selles et dans les urines.
  • Le bilan sanguin standard ne montre que des anomalies non spécifiques : concentration habituellement normale des leucocytes (globules blancs) qui sont parfois diminués (leucopénie), parfois diminution du nombre deplaquettes sanguines, signalant des formes graves.
  • La recherche d'anticorps dirigés contre lesantigènes O et H des salmonelles (test de Widal) ne permet pas de distinguer une infection actuelle d'une atteinte ancienne et guérie. Il existe depuis d'autres tests plus spécifiques, mais de réalisation difficile dans un pays du Sud.

Traitement et prévention

[modifier |modifier le code]

Traitement

[modifier |modifier le code]

Le germe était initialement sensible auchloramphénicol, mais de nombreuses résistances apparurent dans les années 1970, et ce traitement, aux nombreux effets secondaires, a été progressivement abandonné. De même, des résistances à d'autres antibiotiques (cotrimoxazole etamoxicilline) sont apparues dans les années 1980.

Une fois le malade hospitalisé et isolé, le traitement consiste en l'administration defluoroquinolones de deuxième génération ou deceftriaxone. La réhydratation, souvent par voie intraveineuse, est impérative pour compenser les pertes liquidiennes secondaires à la diarrhée. Un traitement contre la fièvre (antipyrétique) peut parfois être nécessaire. De nombreuses souches en Inde et au Pakistan sont actuellement résistantes aux fluoroquinolones de deuxième génération (ciprofloxacine) et à la ceftriaxone. En revanche, on ne connaît pas de résistance à l'azithromycine[5].

Prévention

[modifier |modifier le code]

Hygiène

[modifier |modifier le code]

La prévention passe par l'amélioration des conditions d'hygiène dans les pays d'endémie et par lavaccination. Les visiteurs doivent se méfier de l'eau locale et de la nourriture crue.

  • Il est important de respecter les mesures d’hygiène classiques : lavage fréquent des mains à l’eau et au savon, principalement après chaque passage aux toilettes et avant toute manipulation d’aliments.
  • Dans l’entourage du malade : nécessité de dépister les porteurs sains par la pratique decoprocultures afin d’éviter une dissémination de l’infection, principalement chez les personnes travaillant dans le secteur agroalimentaire, en collectivités de jeunes enfants ainsi que chez le personnel soignant.
  • Conseils supplémentaires aux voyageurs dans des zones endémiques : veiller à ne consommer que des aliments cuits et de l’eau minérale capsulée (décapsulée devant soi) ou de l’eau préalablement bouillie ou purifiée par adjonction de pastille de chlore[6].

Vaccination

[modifier |modifier le code]

En 1888,André Chantemesse (créant le sérum de Chantemesse) etFernand Widal démontrent la possibilité d'un vaccin contre la typhoïde[7] qui sera développé par SirAlmroth Wright en 1896 (Pfeiffer lui en disputera l'antériorité[8]). Peu avant la Première Guerre mondiale, une loi du 28 mars 1914 impose la vaccination TAB (vaccination contre la typhoïde et lesparatyphoïdes A et B) ; ce vaccin avait été mis au point en 1896 par Almroth Wright en Angleterre et en 1909 par André Chantemesse etHyacinthe Vincent en France.Alexandre Besredka proposera une vaccinothérapie.

Levaccin contre la typhoïde a servi dans le passé[9], et encore récemment[10], comme agent de lapyrétothérapie.

La vaccination se fait en une seule dose. La protection est active 10 à 14 jours après l'injection et elle dure 3 ans.

Personnes concernées
[modifier |modifier le code]

Le vaccin est recommandé pour les voyageurs devant effectuer un séjour prolongé ou dans de mauvaises conditions, dans des pays où l’hygiène est précaire.

L'obligation vaccinale en France pour les personnels delaboratoire de biologie médicale, visés par l’article L.3111-4 ducode de la santé publique est suspendue par décret depuis 2020[11].

En population générale, la vaccination systématique n’est recommandée en aucun point du territoire français ; elle ne pourrait être envisagée que dans des situationsépidémiques locales particulières[6]. Toutefois, à l'époque où existait leservice militaire la vaccination était systématique pour les nouvelles recrues.

Vaccins disponibles en France en 2024
[modifier |modifier le code]

Le vaccin contre la typhoïde disponible en France sous le nom commercial deTyphim Vi , est de type « polyosidique non conjugué », c’est-à-dire unvaccin à sous-unités obtenu exclusivement à partir de polysaccharides de lacapsule bactérienne deSalmonella Typhi. Ce vaccin injectable (une seule injection) confère une protection d’environ 70 % contre la fièvre typhoïde durant au moins trois ans. Il peut être administré à partir de l’âge de deux ans[12].

Un vaccin combiné contre typhoïde ethépatite A existe également, commercialisé sous le nom deTyavax. Il est administrable à partir de 16 ans[12].

Un vaccin vivant atténué existe, commercialisé sous le nom deVivotif. La souche deSalmonella Typhi Ty21a estdélétée pour la régionaro A pour éliminer son caractère pathogène. Elle estauxotrophe. Le vaccin est administrable à partir de l'âge 5 ans, conditionné engélules gastro-résistantes à avaler[12].

Déclaration obligatoire

[modifier |modifier le code]

Cette maladie figure sur la liste desmaladies infectieuses à déclaration obligatoire dans de nombreux pays dont l'Algérie, l'Allemagne, l'Autriche, laBelgique, leCanada, laFrance, leLiban, leMaroc, lesPays-Bas, laTunisie et laSuisse.

Personnalités notables mortes de fièvre typhoïde

[modifier |modifier le code]
Article détaillé :Catégorie:Mort de la fièvre typhoïde.

Notes et références

[modifier |modifier le code]
  1. (en)Données épidémiologiques sur la typhoïde sur le site de l'OMS -
  2. (en)M. Tourdjman, S. Le Hello, C. Gossner, G. Delmas, S. Tubiana, L. Fabre, A. Kerléguer, A. Tarantola, A. Fruth, I. Friesema, L. Thorstensen Branda, J. Lawrence, I. Fisher, M. Dufour, F. X. Weill, H. de Valk, « Unusual increase in reported cases of Paratyphoid A fever among travellers returning from Cambodia, January to September 2013 »,Eurosurveillance,vol. 18,no 39,‎(lire en ligne).
  3. PatrickBerche,Une histoire des microbes, John Libbey Eurotext(ISBN 978-2-7420-0913-8,présentation en ligne).
  4. a etb« Fièvre typhoïde et paratyphoide », surSite de l'Institut Pasteur,
  5. Azithromycin susceptibility among clinical isolates of Salmonella: Interfacing guidelines with routine practices. Indian Journal of Medical Microbiology ear : 2016 | Volume : 34 | Issue : 3 | Page : 397-398http://www.ijmm.org/article.asp?issn=0255-0857;year=2016;volume=34;issue=3;spage=397;epage=398;aulast=Chatterjee
  6. a etb« Fièvre typhoïde », surDirection Générale de la Santé, Ministère de Affaires sociales et de la Santé (France),.
  7. Institut Pasteur, « André Chantemesse (1851-1919) », Service des Archives de l'Institut Pasteur.
  8. (en) Dieter H. M.Gröschel et Richard B.Hornick, « Who Introduced Typhoid Vaccination: Almroth Wright or Richard Pfeiffer? »,Reviews of Infectious Diseases,vol. 3,no 6,‎,p. 1251-1254(résumé).
  9. (en)American medicine (1901)
  10. (en) Garcia de Alba GO, Garćia AR, Crespo FV, « Pyretotherapy as treatment in West's syndrome »,Clin Electroencephalogr,vol. 15,no 3,‎,p. 140-4(PMID 6467625) modifier
  11. « Article L3111-4 - Code de la santé publique - Légifrance », surwww.legifrance.gouv.fr(consulté le)
  12. ab etc« Le vaccin contre la fièvre typhoïde », surVIDAL(consulté le)

Voir aussi

[modifier |modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie

[modifier |modifier le code]

Liens externes

[modifier |modifier le code]

v ·m
Maladies infectieuses
Ce document provient de « https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Fièvre_typhoïde&oldid=230227716 ».
Catégories :
Catégories cachées :

[8]ページ先頭

©2009-2025 Movatter.jp