Par sa population, Tuzla est la troisième agglomération du pays aprèsSarajevo etBanja Luka. C'est une ville industrielle, aujourd'hui réputée pour la tolérance qui règne entre les différentes composantes ethniques de sa population, ce qui lui a valu de devenir un« symbole dumulticulturalisme » enBosnie-Herzégovine[2]. Tuzla, chef-lieu de la ville de Tuzla et ducanton de Tuzla, est également un important centre administratif du pays. Historiquement, la ville est associée à l'exploitation dusel, attestée depuis leNéolithique ; étymologiquement, ses noms successifs deSalines dans l'Antiquité,Soli auMoyen Âge etTuzla à partir de l'époque ottomane font d'elle la « ville du sel ». De nos jours, le sel constitue toujours l'un des fondements de son activité industrielle mais aussi, plus récemment, l'un des atouts de son développement touristique.
Depuis2007, Tuzla, qui constituait jusqu'alors unemunicipalité du pays, fait désormais officiellement partie des villes (au singulier :grad ; au pluriel :gradovi) de Bosnie-Herzégovine[3], ce qui lui accorde une plus large autonomie.
Sur le plan géologique, la zone se caractérise par des roches sédimentaires datant duNéogène ; on y trouve aussi ducharbon, dusel gemme et duquartz, qui sont exploités économiquement.
La région de Tuzla était habitée auNéolithique, ainsi qu'en témoignent des fouilles archéologiques réalisées près de Tuzla et deGornja Tuzla. À Tuzla, les archéologues ont mis au jour les ruines d'une localité située près du Vieux lac salé et, à Gornja Tuzla, se trouve un site daté d'environ4 500 av. J.-C. Des restes de poteries ornées de motifs noirs, gris et rouges, des couteaux, des haches et d'autres outils servant à la vie de tous les jours y ont été découverts mais, parmi les découvertes archéologiques les plus importantes, figurent des récipients en céramique qui servaient à la cuisson de l'eau salée et à l'extraction du sel, découverte qui atteste l'ancienneté de l'exploitation des ressources en sel de la région et, surtout, l'utilisation de ce sel dans l'alimentation humaine dès le Néolithique[7]. LesIllyriens s'installèrent dans la région, se livrant à l'agriculture, à l'élevage, à la chasse et à la pêche ; ils s'y livrèrent également à toutes sortes d'activités minières. Les Illyriens furent suivis par lesCeltes, qui s'installèrent dans le secteur au milieu duIVe siècle avant Jésus Christ, puis, au début duIer siècle, par lesRomains, qui intégrèrent la région à leur province deDalmatie. Cette période romaine, qui dura environ cinq siècles, fut marquée par la construction de routes et de ponts ; les ressources minières et thermales du secteur furent alors exploitées de façon plus intensives et des localités y furent fondées, dont probablement la ville de Salines, située à l'emplacement de l'actuelle Tuzla[8].
Soli fut conquise par lesOttomans en1463. La ville et sa région furent alors intégrées dans lesandjak deZvornik, qui, jusqu'en1541, fut une subdivision de l'eyalet (oupachalik) deRoumélie puis, jusqu'en1580, de l'eyalet de Buda. Après1580, Tuzla, comme le reste du sandjak de Zvornik, fut intégrée dans lepachalik de Bosnie nouvellement créé ; le sandjak était lui-même divisé en 31 nahijas, dont celles de Gornja Tuzla et Donja Tuzla, situées sur le territoire de l'actuelle cité[8],[12]. Ce sont les Ottomans qui donnèrent à Soli son actuel nom deTuzla, qui vient du mot turctuz qui signifie le « sel », nom attesté dans les documents écrits ottomans à partir de1468[13]. Après laguerre austro-turque de 1683-1699 et à la suite dutraité de Karlowitz, la frontière entre les possessions desHabsbourg et l'Empire ottoman fut fixée sur laSave et, de ce fait, la région de Tuzla et les régions voisines virent leur importance stratégique augmenter[8].
La présence ottomane apporta des changements considérables dans la région de Tuzla. Après labataille de Mohács (1526), de nombreuses populations chrétiennes franchirent la Save pour se réfugier dans les territoires encore contrôlés par laHongrie. Les habitants de Tuzla se convertirent en grand nombre à l'islam, au point qu'à la fin duXVIe siècle la majorité de la population était devenue musulmane ; après1699, ce mouvement fut encore amplifié par l'arrivée de Musulmans quittant laSlavonie et les parties de la Hongrie passées sous contrôle autrichien[8]. Dans la région de Tuzla, l'islamisation se traduisit par la construction de nombreusesmosquées. À Tuzla même, lamosquée de Turali-bey fut construite en1572[13] et lamosquée de Husein Čauš, également connue sous le nom deDžindijska džamija, en1650 ; y furent encore édifiées la Mosquée blanche et la mosquée Jalska (vers1600)[10]. Des mosquées furent également construites sur le territoire de l'actuelle municipalité et notamment àGornja Tuzla, comme la mosquée Atik[10],[14]. Plus généralement, Tuzla et les localités alentour prirent une allure plus orientale, avec la construction demédersas, comme lamédersa de Behram-bey à Tuzla, qui ouvrit ses portes en1626[15],[16], destours de l'Horloge (sahat-kula), un type d'édifices caractéristique de l'architecture ottomane dans lesBalkans, ainsi que des quartiers appelésčaršija, regroupant autour d'une fontaine des édifices religieux et de petits commerces. De cette période, Tuzla conserve des édifices civils, comme l'hôpitalHastahana (construit en 1874)[17], ou militaires, comme la Barutana (la « fabrique de poudre ») et Gornja Tuzla abrite encore un important ensemble de maisons anciennes d'architecture ottomane[18].
Après la défaite de l'Empire ottoman dans laguerre russo-turque de 1877-1878 et à la suite ducongrès de Berlin, laBosnie et l'Herzégovine furent placées sous le contrôle de l'empire d'Autriche-Hongrie, ces régions restant officiellement intégrées à l'Empire ottoman ; cette décision provoqua la formation d'un gouvernement provisoire àSarajevo et de nombreux mouvements de résistance lors de lacampagne d'occupation menée par les Austro-Hongrois[19]. Lemufti de Tuzla, Mehmet Vehbi Šemsekadić, organisa la résistance locale et, le, il rassembla dans la ville environ 1 000 soldats, venus pour certains deKladanj,Srebrenik,Lukavac etZvornik[8]. Ces hommes furent vaincus par les troupes autro-hongroises qui, le, entrèrent dans Tuzla[8]. Fin, les Autrichiens s'étaient rendus maître de la Bosnie et son territoire réorganisé. Tuzla devint alors le centre d'un district (okrug), qui, outre Tuzla, englobait aussi les villes deBijeljina,Brčko,Gračanica,Gradačac,Modriča,Bosanski Šamac, Kladanj,Maglaj,Orašje,Srebrenica,Vlasenica et Zvornik, ce qui en fit un centre administratif de premier plan. En raison de sa proximité avec la frontièreserbe, la ville devint également un important poste militaire[8]. Un bureau de poste militaire a été ouvert, identifié par leschiffres romains XVIII[20].
Pendant cette période autrichienne, Tuzla devint également un grand centre économique grâce à l'exploitation des ressources naturelles de sa région. Un monopole d'État y fut introduit pour la production du sel et de tabac, ainsi que pour l'exploitation des mines et des ressources forestières. En1885, unesaline moderne fut ouverte àSimin Han, un faubourg de Tuzla, et, en1891, une autre saline fut construite àKreka, un autre faubourg de Tuzla. En1895, à Kreka, fut également ouverte une mine decharbon qui fut la plus importante de Bosnie-Herzégovine ; la même année unebriqueterie ouvrit ses portes, qui, avant laPremière Guerre mondiale, produisait 3,5 millions de briques. Dans lesannées 1880, Tuzla commença à produire de la bière. Ce développement économique s'accompagna de la construction de routes et, le, fut inaugurée la voie de chemin de ferDoboj-Simin Han, longue de 67 km[8]. Vers1900, à Tuzla, le pourcentage de la population active vivant de l'agriculture était descendu à moins de 50 %, au profit des activités industrielle, artisanales ou commerciales et, sur le plan économique, l'ensemble de la période vit le passage de la région duféodalisme aucapitalisme[8].
Tuzla,circa 1910.
Entre1878 et1914, Tuzla prit une autre physionomie, avec la construction d'immeubles d'architecture plus occidentale. Des bâtiments officiels, des écoles, des postes, des hôtels, des gares, des hôpitaux et des casernes furent construits dans la ville et dans sa région, dont certains subsistent encore, notamment dans la vieille ville de Tuzla. L'approvisionnement en eau de la ville fut modernisé, un système d'égouts y fut construit et les rues furent éclairées[8].
Timbre militaire de Bosnie-Herzégovine, oblitéré à TUZLA en mars 1917.
Du royaume des Serbes, Croates et Slovènes à la fin de la Seconde Guerre mondiale
Après laPremière Guerre mondiale et la défaite de l'Autriche-Hongrie, à partir d'octobre1918, Tuzla, comme le reste des territoires yougoslaves anciennement administrés par la double monarchie, fit partie de l'éphémèreÉtat des Slovènes, Croates et Serbes, puis, à partir du, duroyaume des Serbes, Croates et Slovènes, gouverné par la dynastie serbe desKarađorđević, avec comme capitaleBelgrade[21]. Le district de Tuzla fut maintenu, mais son territoire réorganisé encomtés (enbosnien :srezove) et enmunicipalités (općine) ; en1929, le royaume prit le nom deroyaume de Yougoslavie et, le, de nouvelles divisions administratives furent mises en place[22]. Tuzla et la plus grande partie de l'actuelcanton de Tuzla firent partie de laBanovine de la Drina, qui avait comme siègeSarajevo ; en revanche, les villes deGračanica etDoboj furent intégrées dans laBanovine du Vrbas[8]. Parmi les événements les plus importants de cette période, figure la rébellion des mineurs deHusino, en1920, qui commença le. Les mineurs exigeaient une hausse de salaire de 30 à 45 % pour pallier l'inflation galopante qui paralysait l'économie du pays (+60 % entre août et décembre 1920), avec menace de grève générale en cas de refus des autorités. Cette exigence fut très mal accueillie par les autorités qui prirent des mesures radicales pour la contrer. Le, elles envoyèrent à Husino, considéré comme le quartier général du mouvement de grève, une troupe de 19 gendarmes et policiers chargée de fouiller les maisons des grévistes en vue de les faire prisonniers et de les déporter. La troupe fut accueillie par les grévistes en personne et par les villageois sympathisants, armés pour la plupart de simples pierres et pioches. Les gendarmes et policiers furent vite débordés. Par voie de conséquence, les autorités qui envoyèrent le soir même deux bataillons de l'armée ainsi que de l'artillerie lourde et 50 gendarmes. Face à l'armée, les mineurs n'eurent d'autre choix que de capituler et de renoncer à leurs exigences[23]. Cette rébellion témoigne du développement des syndicats et des organisations de travailleurs dans la région[8]. De fait, si certains progrès furent réalisés dans l'agriculture, avec le développement de la propriété privée des terres et des forêts, la région de Tuzla commença à prendre un certain retard sur le plan économique, phénomène devenu plus sensible encore quand Tuzla aura perdu son statut de centre administratif ; l'augmentation du nombre de chômeurs témoigne de ces difficultés[8].
Si les oustachis, suivant l'opinion de l'écrivain et homme politique croateAnte Starčević, considéraient les musulmans de Bosnie comme« l'aristocratie la plus ancienne et la plus pure en Europe », ils manifestaient une grande hostilité à l'égard desSerbes qui constituaient plus de 30 % de la population de l'État indépendant de Croatie[25].
Comme dans toutes les régions sous son contrôle, le gouvernement oustachi entreprit à Tuzla la déportation et la liquidation physique desJuifs, des Serbes et descommunistes ; cette situation entraîna des mouvements de résistance organisés par lesPartisans communistes deTito, auxquels participèrent de nombreux musulmans etCroates, notamment dans les montsMajevica,Birač,Ozren etTrebava, à proximité de Tuzla, ou encore au village deHusino[8]. L'historien serbeDušan T. Bataković commente ainsi cette période de l'histoire :« Une partie de l'élite musulmane exprima, dès le début de la guerre, sa préoccupation devant les exactions commises contre les Serbes et les prémices du conflit interconfessionnel, se désolidarisant ainsi du nouveau régime et condamnant les crimes contre les Serbes et les juifs, ainsi que les musulmans qui y avaient pris part »[réf. souhaitée]. À la fin de1941, les résistants royalistestchetniks deDraža Mihailović participèrent eux aussi à la rébellion, en tentant de soulever les paysans serbes de la région, ce qui entraîna une rivalité entre ceux qui les soutenaient et les Partisans communistes ; en novembre1942, les tchetniks furent battus par la Sixième brigade des Partisans de la Bosnie orientale[8].
Les prisonniers (femmes et enfants compris) serbeschrétiens orthodoxes, desJuifs et desTziganes ainsi que des résistants auxnazis et aux oustachis sont déportés, notamment dans lecamp de Jasenovac créé entreaoût 1941 etfévrier 1942 par les autorités de l'État indépendant de Croatie, le plus grand en Croatie, le plus sadique et cruel[26], dirigé par le général oustachiVjekoslav Luburić. Ce camp ne possédant pas dechambres à gaz, les victimes y sont tuées par épuisement au travail, par maladies, en les affamant, avec des armes à feu et des armes blanches (marteaux, couteaux) ou des pierres[27],[28],[29]. Elles sont enterrées alors que d'autres sont brûlées dans desfours crématoires.Gideon Greif, historien spécialisé dans l'histoire de l'Holocauste, déclare en octobre 2017 « que le camp de Jasenovac était le camp de concentration le plus monstrueux de la Seconde Guerre mondiale bien pire qu'Auschwitz ou les autres camps, et cela en raison du fait que le camp n'était pas tenu par des Allemands, mais par des Croates »[30].
L'armée des Partisans libéra Tuzla le, ce qui en fit une des premières villes libérées d'Europe et une cible privilégiée jusqu'à la fin de la Seconde Guerre mondiale[8].
Le 15 mai 1992, au début de la guerre de Bosnie-Herzégovine, une colonne de l’armée yougoslave officielle (majoritairement serbe) est attaquée à Tuzla par les forces séparatistes musulmanes de Bosnie alors qu’elle évacue la ville. Dans l'affrontement, 92 soldats sont tués, 33 autres blessés et plus d'une centaines fait prisonniers. Les soldats tués furent mutilés, égorgés, les prisonniers maltraités et torturés[réf. nécessaire].
Le territoire de la ville de Tuzla compte 40communautés locales (enbosnien :mjesne zajednice), constituées d'une seule « localité » ou d'un regroupement de plusieurs localités[32].
À l'actif deJasmin Imamović, la presse et la mairie évoquent un budget municipal qui est passé de 19 à 66 millions demarks convertibles (de 9,5 à 33 millions d’euros environ). Ses précédents mandats ont vu dans la ville le rétablissement d'une alimentation en eau défaillante depuis plus de cinquante ans et un début de règlement des problèmes de glissements de terrain qui sapent les fondations de certains quartiers, ainsi qu'une promotion active en faveur du développement du tourisme local[2],[36].
Tuzla a vu naître sa première association sportive en1904, avec l'association Gombolasko, un club de gymnastique. Elle compte aujourd'hui 74 associations, avec 19 sports représentés et 6 500 sportifs actifs[42]. L'association sportiveSloboda (« Liberté »), créée en1919, est l'une des plus importantes de la ville ; elle regroupe de nombreux clubs dans des sports variés[43]. Créé en 1919 en même temps que l'association, le club defootballFK Sloboda Tuzla est l'un des plus anciens deBosnie-Herzégovine[44] ; parmi les joueurs célèbres du club, on peut citer :Said Husejinović,Petar Jovanović,Mirsad Kovačević etRizah Mešković. Le club debasket-ballKK Sloboda Dita a été fondé en1946 et il comprend une école de basket-ball destinée à tous les âges[45],[46]. L'association possède également un club dehandball, leRK Sloboda Solana, un club denatation créé en1946, un club d'athlétisme (Sloboda Tehnograd) créé en1947, un club deboxe créé en1948, un club detennis créé en1950, un club delutte créé en1970, un club dekaraté, créé en1994, etc.[43]. Tuzla possède également un club de basket-ball féminin, leŽKK Jedinstvo Tuzla, qui a remporté l'Euroligue féminine de basket-ball en1989[47], le club de natation Zmaj-Alpamm et le club d'arts martiaux, le Tuzla-Sinbra (Klub borilačkih sportova Tuzla-Sinbra)[48]. Parmi les sociétés sportives de la ville, on peut encore signaler leGimnastika Tuzla, le « club degymnastique de Tuzla »[49].
Parmi les équipements sportifs, lestade de Tušanj (Stadion Tušanj) peut accueillir jusqu'à 15 000 spectateurs[50] ; il est le stade attitré du FK Sloboda[51]. LeSKPC Mejdan, centre de culture, de sport et d'affaires, possède une grande salle omnisports[52].
La première forme organisée d'éducation à Tuzla remonte auXVIIe siècle, avec la création de lamédersa Behram-begova, une école confessionnelle musulmane fondée en1626[15]. Aujourd'hui Tuzla et sa région possèdent 23 établissements d'études élémentaires (enbosnien :osnovna škola), qui accueillent les jeunes gens de 6 à 15 ans[53]. La médersa Behram-bogova est toujours en activité et, au cours de l'année scolaire 2007-2008, elle a accueilli 469 élèves, répartis en 16 classes, 8 pour les jeunes filles et 8 pour les jeunes gens ; on y accède grâce à un examen d'entrée[54]. Outre cette institution séculaire, l'une des plus anciennes écoles élémentaires est l'écolePazar, le « Marché », dont l'origine remonte à1882 ; à ses débuts, il s'agissait également d'une médersa, ouverte aux seuls garçons ; située près dumarché de Tuzla, elle était installée dans un bâtiment construit pourGazi Husrev-beg ; elle est aujourd'hui un établissement laïc et mixte qui accueille environ 550 élèves[55]. On peut encore citer l'écoleNovi Grad, la « ville nouvelle », qui a été créée en1960[56], l'école élémentaireMejdan[57], ou encore l'école élémentaire de musique, fondée en1949[58]. La ville possède également desécoles moyennes (srednje škole), spécialisées, pour des élèves âgés entre 15 et 19 ans[53], comme la Mješovita srednja škola, créé en1908 et qui prépare aux métiers de la chaussure[59], de la Mješovita srednja mašinska škola, créée en1992 et qui forme en mécanique[60]. L'école secondaire de musique de Tuzla (Srednja muzička škola Tuzla), prolongement de l'école primaire du même nom, fait également partie de cette catégorie[58].
Le principal lycée de Tuzla, préparant à des études générales et longues, est le lycée Meša Selimović (enbosnien :Gimnazija Meša Selimović ou, plus familièrement GMS), ainsi nommé en l'honneur deMeša Selimović, écrivain né à Tuzla. Il a ouvert ses portes le[61].
AuXXe siècle, Tuzla est devenue une ville universitaire. L'université de Tuzla (enbosnien :Univerzitet u Tuzli) a été officiellement fondée en1976, à partir de plusieurs écoles et facultés, dont la plus ancienne, l'École des mines, avait été ouverte en1958 pour satisfaire aux besoins industriels de la région. Elle est aujourd'hui fréquentée par 15 000 étudiants et emploie 500 professeurs et enseignants associés[62]. Elle est composée de 12 facultés (éducation et réadaptation, économie, génie électrique, sport et éducation physique, pharmacie, philosophie, génie mécanique, médecine, droit, sciences, mines-géologie-génie civil et technologie) et d'une académie d'arts dramatiques[63].
Tuzla est une ville industrielle. Les entreprises les plus importantes y sont regroupées dans une vaste zone industrielle située à l'ouest de la ville. Beaucoup d'usines utilisent directement les ressources naturelles de la région. Termoelektrana Tuzla est la plus grandecentrale thermique àcharbon deBosnie-Herzégovine ; créée en1959, elle fait partie de l'entreprise publiqueElektroprivreda Bosne i Hercegovine. Sa puissance installée totale est de 715 MW et elle produit chaque année environ 3 100 GWh à partir de 3,3 millions de tonnes de charbon, extraites du bassin de Kreka–Banovići[64]. La société privée Kreka, quant à elle, cotée à la Bourse de Sarajevo, assure l'exploitation des mines de charbon à ciel ouvert de la région[65]. La société Solana, créée en1885, exploite les mines de sel et distribue sa production dans les pays de l'ex-Yougoslavie[66]. HAK Hloralkani kompleks est une grande usine travaillant dans la chimie duchlore et Fabrika deterdženta une usine dedétergents. Dans le domaine de laconstruction, on peut citer l'entreprise Tehnograd-Company[67]. Tuzla possède également une brasserie, laPivara Tuzla, fondée en1884[68].
Les entreprises publiques, qui employaient la majorité de la population, ont été bradées sous le contrôle de l’Agence cantonale pour la privatisation après la dislocation de la Yougoslavie. En 2014, les nouveaux propriétaires de Dita, Polihem, Guming, Konjuh et Aida ont vendu leurs actifs, cessé de payer les salariés et déposé le bilan, laissant sur le carreau des milliers de personnes privées de tout droit[70].
Radio Tuzla a commencé à émettre le, devenant ainsi la première radio locale deBosnie-Herzégovine[71]. Parmi les autres stations de la ville, on peut citer Radio Kameleon[72], Radio Soli[73], ou encore FM Jam Tuzla[74]. Vesta Radio est l'antenne de l'association Vesta, uneONG qui œuvre pour la prévention de la violence contre les jeunes filles et pour l'égalité des sexes chez les adolescents[75] ; elle a commencé ses émissions en2001[76]. RTV Slon Tuzla est à la fois une station de radio et unechaîne de télévision[77].
Tuzla est située au carrefour de deux axes routiers. Un axe nord-sud traverse la ville et conduit deSarajevo, la capitale bosnienne, àŽupanja, enCroatie, où il rejoint laroute européenneE70 ; de Tuzla à Sarajevo, en direction du sud, la route traverse les villes deŽivinice etOlovo. Un axe est-ouest passe également par Tuzla, qui, en direction de l'est, mène àBijeljina et, en direction de l'ouest, àDoboj parLukavac[78]. Tuzla dispose d'un réseau decars nationaux et internationaux[79]. L'état du réseau routier est loin d'être excellent[80].