Surnommée « la ville aux sept collines », la cité a construit sa renommée sur le développement de sonindustrie et de sonartisanat : elle est devenue l'un des centres de fabrication de ladentelle (avec son festival international), des armes (Manufacture d'armes) et de l'accordéon (Accordéons Maugein).
Étirée sur plus de trois kilomètres dans les gorges de laCorrèze, Tulle étage ses vieux quartiers au flanc des collines dominant la rivière, tandis qu'émerge, du cœur de la cité, l'élégant clocher de pierre de lacathédrale Notre-Dame.
Troisième ville duLimousin, derrièreLimoges etBrive-la-Gaillarde, Tulle est située dans une partie très encaissée de la rivièreCorrèze, à sa confluence avec plusieurs de ses affluents, laSolane et laCéronne en rive droite, et laSaint-Bonnette et laMontane en rive gauche[1]. Elle s'étire sur une bande très étroite, longue de plusieurs kilomètres du nord-est (près du stade) au sud-ouest (au-delà de lagare). Elle est située à la croisée de plusieurs voies de communication :
Point de rencontre entre le Sud-Ouest de la France et leMassif central, Tulle est l'ancienne capitale duBas-Limousin[2], dont les limites correspondent approximativement à l'actuel département de laCorrèze.
La ville est située au nord de l'isoglosse du « cha/ca » et au sud de l'isoglosse du « ja/ga », dans une zone de transition progressive du dialecteoccitan limousin (rencontré dèsSeilhac) au dialectelanguedocien (rencontré dèsNonards).
Au, Tulle est catégorisée petite ville, selon la nouvelle grille communale de densité à7 niveaux définie par l'Insee en 2022[12].Elle appartient à l'unité urbaine deTulle, une agglomération intra-départementale dont elle estville-centre[13],[14]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Tulle, dont elle est la commune-centre[Note 2],[14]. Cette aire, qui regroupe 43 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[15],[16].
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de labase de donnéeseuropéenne d’occupationbiophysique des solsCorine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (42,3 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (46,7 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (28,5 %), zones urbanisées (24,2 %), zones agricoles hétérogènes (21,7 %), prairies (20,6 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (4,9 %)[17].
L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : lacarte de Cassini (XVIIIe siècle), lacarte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
TuT' Agglo est le réseau de transport en commun de laCommunauté d'agglomération Tulle Agglo qui dessert les44 communes du territoire autour de3 lignes urbaines et d'un service de transport à la demande.
Carte de la zone inondable de la commune définie pour le scénario fréquent, dans le territoire à risque important d’inondation (TRI) Tulle-Brive[Note 3].
La commune fait partie duterritoire à risques importants d'inondation (TRI) de Tulle-Brive, regroupant20 communes concernées par un risque de débordement de laCorrèze et de laVézère (17 dans la Corrèze et trois dans la Dordogne), un des18 TRI qui ont été arrêtés le 11 janvier 2013 sur lebassin Adour-Garonne[21]. Des cartes des surfaces inondables ont été établies pour trois scénarios : fréquent (crue detemps de retour de10 ans à30 ans), moyen (temps de retour de100 ans à300 ans) et extrême (temps de retour de l'ordre de 1 000 ans, qui met en défaut tout système de protection)[22]. La commune a été reconnue enétat de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par les inondations et coulées de boue survenues en 1982, 1988, 1993, 1994, 1999, 2001, 2010 et 2014[23],[19]. Le risque inondation est pris en compte dans l'aménagement du territoire de la commune par le biais duplan de prévention des risques (PPR) inondation « Corrèze amont », approuvé le[24].
Carte des zones d'aléa retrait-gonflement des sols argileux de Tulle.
La commune est vulnérable au risque de mouvements de terrains constitué principalement du retrait-gonflement des sols argileux[25]. Cet aléa est susceptible d'engendrer desdommages importants aux bâtiments en cas d’alternance de périodes desécheresse et de pluie. 26,2 % de la superficie communale est en aléa moyen ou fort (26,8 % au niveau départemental et 48,5 % au niveau national). Sur les 3 120 bâtiments dénombrés sur la commune en 2019, 746 sont en aléa moyen ou fort, soit 24 %, à comparer aux 36 % au niveau départemental et 54 % au niveau national. Une cartographie de l'exposition du territoire national auretrait gonflement des sols argileux est disponible sur le site duBRGM[26],[Carte 2].
Concernant lesfeux de forêt, aucun plan de prévention des risques incendie de forêt (PPRIF) n’a été établi en Corrèze, néanmoins le code de l’urbanisme impose la prise en compte des risques dans les documents d’urbanisme. Le périmètre des servitudes d'utilité publique et des zones d'obligation légale de débroussaillement pour les particuliers est quant à lui défini pour la commune dans une carte dédiée[27].
Concernant les mouvements de terrains, la commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par des mouvements de terrain en 1999 et 2001 et par des glissements de terrain en 1993 et 1994[19].
La commune est exposée au risque industriel du fait de la présence sur son territoire d'une entreprise soumise à ladirective européenne SEVESO[28].
Le risque detransport de matières dangereuses sur la commune est lié à sa traversée par une canalisation de transport d'hydrocarbures. Un accident se produisant sur une telle infrastructure est susceptible d’avoir des effets graves sur les biens, les personnes ou l'environnement, selon la nature du matériau transporté. Des dispositions d’urbanisme peuvent être préconisées en conséquence[29].
Dans plusieurs parties du territoire national, leradon, accumulé dans certains logements ou autres locaux, peut constituer une source significative d’exposition de la population auxrayonnements ionisants. Certaines communes du département sont concernées par le risque radon à un niveau plus ou moins élevé. Selon la classification de 2018, la commune de Tulle est classée en zone 2, à savoir zone à potentiel radon faible mais sur lesquelles des facteurs géologiques particuliers peuvent faciliter le transfert du radon vers les bâtiments[30].
Le nom de la localité est attesté sous les formesTutela en 894,in Tutelensi ecclesia peu après, puisde Tuella en 1030 (dans cette dernière forme, le-t- intervocalique s'est déjà amuï),Tutella en 1180,Tuela en 1186,Tulla en 1346-48[31].
Ce nom de lieu évoque la divinité romaineTutela, chargée d'assurer la conservation, la protection du lieu, sans doute au point de passage de laCorrèze d'une très ancienne route entre Armorique et Méditerranée[31]. Cependant, aucune trace de sa vénération n'a été trouvée sur place. D'autre part, le-t- intervocalique ne s'est pas amuï dans le toponymeTudeils (Corrèze) qui proviendrait de l'anthroponyme latinTutelius[32].
De cette étymologie dérivent les nomslimousin (dialecteoccitan)Tula[33] et le françaisTulle.
Les origines de la ville sont encore aujourd'hui sujettes à débat mais il semblerait que l'actuel puy Saint-Clair, un éperon rocheux aux pentes abruptes séparant la vallée de laCorrèze de celle de laSolane, ait constitué un emplacement idéal pour l'établissement d'un oppidum gaulois. Depuis longtemps, il semblerait que la ville ait été un carrefour important sur la route entreArmorique etMéditerranée et sur celle entreAquitaine etMassif central qui toutes deux franchissaient laCorrèze par un gué en ce lieu.
Avec l'occupation romaine, le lieu aurait été aménagé en nécropole et un temple en l'honneur deTutela[Note 4], puissance divine romaine à laquelle on confiait la protection des personnes, des choses et surtout des lieux, aurait été bâti. C'est de cette déesse romaine, protectrice des voyageurs qui empruntaient le gué, que proviendrait le nom de la ville. Le temple de Tutela devait se trouver dans le quartier duTrech, dont le nom désigne la traversée d'une rivière. Le réel pôle urbain de la région se déplaça quelques kilomètres au nord, sur la commune deNaves et le site deTintignac, devenu lieu de croisement entre les voies romaines reprenant les anciens itinéraires de l'époque celte.
L'époquemérovingienne aurait vu la christianisation de la ville et l'établissement de trois lieux de culte dédiés àsaint Martin,saint Pierre etsaint Julien. La ville n'entre officiellement dans l'Histoire qu'avec la transformation auVIIe siècle de l'église dédiée àsaint Martin en un monastère sous l'impulsion deCalmine, déjà fondateur dumonastère de Mozat enAuvergne. Autour des lieux de culte commencent à se grouper les habitants du pays et Tulle redevient un pôle urbain, un statut perdu depuis la conquête romaine.
De nouvelles constructions sont entreprises pour l'abbaye, désormais dédiée àsaint Martin et convertie à la règle bénédictine auXIe siècle. En visite à Tulle en 1095, le papeUrbainII lui accorde sa protection. La première pierre de la nouvelle abbatiale est posée en 1130 mais l'édifice n'est terminé que deux siècles plus tard. La flèche duXIIe siècle culmine à une hauteur de 75 mètres, faisant d'elle la plus haute duLimousin. En 2005, lors de la construction aux abords de lacathédrale, des fouilles ont permis la mise au jour du mur nord de l’église médiévale de Saint-Julien, la découverte d'un cimetière et de 3 sarcophages en granit datant duHaut Moyen Âge[34]. Par ailleurs, on peut toujours admirer le cloître gothique, le seul conservé enLimousin.
En 1317, le papeJeanXXII crée le diocèse de Tulle en détachant cinquante-deux paroisses du diocèse de Limoges et l'abbatiale devient cathédrale. Pendant laguerre de Cent Ans, les Anglais prennent la ville en 1346 avant d'en être chassés un mois plus tard par lecomte d'Armagnac, subissant coup sur coup deux sièges éprouvants au cours desquels les habitants sont réduits à la famine. En 1370, la ville prend le parti du roi de France,CharlesV, ce qui lui vaut une exemption d'impôts et l'anoblissement de plusieurs familles bourgeoises. Mais en 1373, leduc de Lancastre se présente devant la ville et exige qu'on lui en ouvre les portes, et, en l'absence de quelconque commandement, c'est une assemblée représentative de la population qui est réunie et qui décide de s’exécuter pour se prémunir d'un nouveau saccage. Le pardon duroi de France pour cette trahison a lieu en1375.
Lapeste noire touche la ville en1348 et, le soir du, dans le désespoir, les autorités religieuses et de la ville décident d'organiser une procession derrière une statue de saint-Jean pour faire cesser ce qui était considéré comme un fléau divin. La peste cessant peu après, les Tullistes promirent de renouveler cette procession tous les ans, par une confrérie de pénitents gris la veille, et de pénitents blancs le jour anniversaire même[35] ; elle est encore aujourd'hui perpétuée et appelée « procession de la Lunade »[Note 5].
L'abbaye est pratiquement désaffectée avec la sécularisation de 1514. L'évêque se fait construire un château et le réfectoire devient le siège du tribunal. En 1566, le roiCharlesIX dote la ville d'une mairie et d'un consulat venant définitivement réduire le pouvoir de l'évêque.
Au cours desguerres de Religion, Tulle tient pour lescatholiques ; la ville résiste une première fois auxhuguenots en 1577, mais les troupes du vicomte deTurenne prennent une sanglante revanche en 1585. Ils mettent la ville à sac et la dévastent, après un assaut que le poète protestantAgrippa d'Aubigné a relaté.
De nombreuses congrégations religieuses s'installent dans la ville, les Récollets (1601), les Clarisses (1605), les Feuillants (1615), les Ursulines (1618), les Bernardines (1622), les Visitandines et les Carmes (1644) ainsi que les Bénédictines en 1650. En 1705, la sœurMarcelline Pauper fonde à Tulle une maison de la congrégation dessœurs de la charité de Nevers, pour soulager la misère du peuple et apprendre à lire aux enfants.
C'est aussi le début de l'industrie de l'armement à Tulle avec l'établissement d'unemanufacture en 1691 résultant de la collaboration entre le maître-arquebusier Pauphile et le financier Fénis de Lacombe[36]. La fabrique d'armes à feu deviendra manufacture royale en 1777.
Les mutilations de la cathédrale et des bâtiments abbatiaux seront très importantes pendant laRévolution car, converties en manufacture d'armes, toutes les ferrures, y compris les fers de soutènement de la coupole, sont arrachés pour récupération, ce qui provoque l'effondrement de la coupole, du chevet, du transept et de la galerie nord du cloître en 1796. Le palais épiscopal, deux églises paroissiales et plusieurs chapelles dans les faubourgs sont détruites au cours de laRévolution. L'église est rouverte au culte en 1803 mais ne retrouvera son titre decathédrale qu'en 1823 tandis que la coupole ne sera jamais reconstruite, la nef étant simplement close et l'espace dégagé servant à l'aménagement d'une promenade le long de la Corrèze sur l'actuel quai Edmond-Perrier.
Façade du théâtre des sept collines à Tulle, dans le styleart nouveau.
Au cours duXIXe siècle, la physionomie de la ville de Tulle évolue beaucoup. Le quartier deSouilhac accueille lagare en 1871 et la ville est alors reliée au réseau national de chemin de fer viaBrive-la-Gaillarde. En parallèle, ce quartier accueille de nouvelles industries, notamment la manufacture d'armes à feu. En 1886, celle-ci est nationalisée et s'installe dans le nouveau quartier deSouilhac, le long de laCéronne, une rivière qui lui fournira de l'électricité avec la construction d'une centrale hydroélectrique en 1888. À partir de 1917, les trains passant sur les voies toutes proches alimenteront la centrale thermique en charbon au niveau de l'actuel Centre socio-culturel. Jusqu'à 5 000 employés vont travailler à la« Manu' » comme on la surnomme alors. Véritable poumon économique de la ville, elle influe sur la composition sociale de la population tulliste qui se teinte d'une forte coloration ouvrière.
Grande terre de résistance, la Corrèze est victime depuis le début del'année 1944 d'une sévère répression des autorités allemandes dont sont aussi victimes les civils.
Le, laLégion nord-africaine entre à Tulle, avec à sa têteHenri Lafont. L'hôtel Saint-Martin et le théâtre municipal sont réquisitionnés pour loger les officiers et la troupe[40].
Le, lesFrancs-tireurs et partisans (FTP) dirigent une première attaque sur la ville au cours de laquelle les nazis abattent18 garde-voies à la gare. Le, lesSS de la divisionDas Reich commandée par le généralHeinz Lammerding rentrent dans Tulle, libérée la veille par les FTP deJacques Chapou. Par rétorsion et pour terroriser la population d'une des « capitales du maquis », les SS procèdent à une rafle de 3 000 hommes dans la ville, qu'ils réunissent dans la manufacture d'armes. Cent hommes sont désignés parmi les raflés, triés parun membre de laGestapo du nom deWalter Schmald ou deHauptsturmführer Aurel Kowatsch[pas clair] ; 99 d'entre eux sont ensuite pendus aux balcons de la ville. Les nazis désignent ensuite149 autres hommes en vue d’être déportés : 101 vont en périr[41].
Lammerding, responsable des deux massacres de Tulle et d'Oradour, celui d'Oradour a été organisé par le major supérieur SS-StubafAdolf Diekmann et des adjointsOtto-Erich Kahn etHeinz Barth du 3./I./SS-Panzergrenadier-Regiment.4 « Der Führer » ou Les SS de la “Das Reich” et les négationnistes avancent l’enlèvement du commandantHelmut Kämpfe, le 9 juin 1944, comme la seule cause du massacre d’Oradour. Helmut Kämpfe a été capturé sur la routeGuéret àLimoges près deMoissannes d'où depuis 1986 un menhir, conçu par l'artisteJean-Joseph Sanfourche, rappelle la capture les maquisards commandés par le sergent Jean Canou appartenant au groupeGeorges Guingouin l'enlèvent et fut exécuté dès la nouvelle Oradour et de la communication du commandant des partisans en Creuse, le commandantAlbert Fossey-François, qui lui apprend la « boucherie » duMassacre de Combeauvert, ordonnée sous le commandement de Kämpfe[42],[43],[44],[45]. Heinz Lammerding n'a jamais été extradé en France par l’Allemagne, bien que condamné. Tous les9 juin, une grande procession d'hommage est organisée entre la place de la Gare, puis celle de Souilhac — autour de laquelle furent pendus les otages — et le champ des Martyrs, la décharge sur la route deBrive où leurs corps furent jetés.
Aujourd'hui, Tulle, préfecture de la Corrèze et évêché, n'est plus le siège d'une manufacture d'armes. Jusque dans lesannées 1980, celle-ci avait été le premier employeur du Limousin mais l'entreprise publique Giat Industries, devenueNexter, a opéré de multiples restructurations au cours des dernières décennies jusqu'à réduire le site historique de production de Tulle à120 employés. Un musée des armes est créé en 1979 par le personnel de la manufacture[47]. Aujourd'hui fermé, il intègre l'un des trois parcours proposés à la Cité de l'accordéon et des patrimoines consacré à l'histoire de laManufacture d'armes de Tulle[48].
Le, le président nouvellement élu,François Hollande, maire de Tulle entre 2001 et 2008, prononça sur la place de la Cathédrale son premier discours en tant queprésident de la République française, attirant plusieurs milliers de personnes dont quelque 400 journalistes français et étrangers et plusieurs hélicoptères[49].
Tulle est le chef-lieu du département de laCorrèze[58] et abrite le siège duconseil général de la Corrèze[59] ainsi que la préfecture de laCorrèze. Tulle était jusqu'en 2015 le chef-lieu de quatre cantons mais à partir du redécoupage effectif au, la ville de Tulle forme à elle seule un canton, lecanton de Tulle, tandis que les communes composant les anciens cantons de Tulle-Campagne-Sud et Tulle-Campagne-Nord sont répartis entre lecanton de Naves et lecanton de Sainte-Fortunade.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers lesrecensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de plus de 10 000 habitants les recensements ont lieu chaque année à la suite d'une enquête par sondage auprès d'un échantillon d'adresses représentant 8 % de leurs logements, contrairement aux autres communes qui ont un recensement réel tous les cinq ans[61],[Note 6].
En 2022, la commune comptait 13 602 habitants[Note 7], en évolution de −5,89 % par rapport à 2016 (Corrèze : −0,59 %,France horsMayotte : +2,11 %).
La commune est la deuxième ville la plus peuplée du département, derrièreBrive-la-Gaillarde bien que celle-ci ne soit que sous-préfecture : la population de Brive était inférieure à celle de Tulle au moment de la constitution desdépartements (5 847 àBrive en1793 contre 9 662 habitants à Tulle). Le pic de population a été atteint en 1975, avec 20 100 habitants. Depuis la fin desannées 1970 la population décline avec une stabilisation autour des 15 000 habitants depuis la fin desannées 1990.
L'économie industrielle et artisanale tulliste est en déclin depuis la fin de laSeconde Guerre mondiale, notamment sous l'effet du processus dedésindustrialisation. Ainsi,BorgWarner[64], équipementier automobile américain installé sur la ZAC de la Montane (env. 360 emplois[65]), ferme définitivement les portes de son usine corrézienne en 2022[66].
Manufacture d'accordéonsMaugein, la dernière en France. Elle a employé jusqu'à 200 personnes, mais n'en compte plus depuis mars 2025 que 4, à la suite de plusieurs procédures judiciaires[68].
Manufacture d'armes de Tulle (manufacture royale créée en 1777[69]) dans le quartier de Souilhac, à proximité de l'usineMaugein. Le site a employé jusqu'à 4 700 ouvriers pendant laPremière Guerre mondiale et a fonctionné à plein régime dans l'entre-deux guerres et au début de laguerre froide. Dans lesannées 1990, après la chute dumur de Berlin, la « Manu » ferme ses portes[70], mais le site est toujours consacré à des activités dépendant duministère de la Défense[71] : l’imprimerie de la Défense, les réparations militaires et la production des armes (Nexter qui emploie actuellement 500 personnes).
Tulle est le siège de lachambre de commerce et d'industrie de Tulle et Ussel (CCI) et du service de l'emploi pénitentiaire (chargé de gérer le compte de commerce et les ateliers de la Régie industrielle des établissements pénitentiaires). La CCI gère l’aérodrome d'Ussel - Thalamy, la zone industrielle de Tulle-Est et la Maison du pôle interrégional bois.
En 2018, le montant total desdettes dues par la commune de Tulle était de21,7 millions d'euros après un pic à30,7 millions d'euros en 2009 du fait des conséquences de lacrise financière de 2007-2010. Sa capacité de désendettement est évaluée à6,8 ans en 2018, en forte diminution depuis 2007 où elle était estimée à14,9 ans[72].
Jusqu'à récemment, la ville de Tulle disposait de deux musées : lemusée du Cloître et le Musée des armes, ouvert en 1977, mais dont la muséographie, inchangée depuis son installation, ne correspondait plus aux attentes des visiteurs d’aujourd’hui — il est fermé depuis plusieurs années[73].
La ville de Tulle s'est donc engagée dans un projet de restructuration de ses musées municipaux qui vise à regrouper un sein d'un nouveau bâtiment des collections aujourd'hui dispersées ou non visibles. Le projet scientifique et culturel deCité de l'accordéon et des patrimoines de Tulle[74] est validé en 2019[75]. Les travaux menés dans plusieurs bâtiments des anciens locaux de la Banque de France[76] conduisent, en avril 2024, à l'ouverture de la Cité. Elle accueille un parcours permanent autour de trois thèmes : l'accordéon, ladentelle en poinct de Tulle et l'histoire de lamanufacture d'armes de Tulle[73],[75].
La cathédrale actuelle, place Monseigneur-Bertheaud, a été construite à partir duXIIIe siècle, à l’emplacement d’uneabbaye mérovingienne dont les titulaires avaient acquis la dignité épiscopale. Les retards pris dans la réalisation de l'édifice firent évoluer les plans par rapport à ceux initialement prévus, passant du plan classique bénédictin et du styleroman au stylegothique. Jouxtant la cathédrale se trouve lecloître duXIIIe siècle.
Le cloître de Tulle est une des parties restantes des bâtiments de l’antique abbaye Saint-Martin-et-Saint-Michel.
Dès 1819, les lieux deviennent un musée départemental ; le musée du Cloître de Tulle est fondé officiellement en 1893 par Émile Fage, président de la Société des lettres, sciences et arts de la Corrèze. Situé au cœur de la cité médiévale, le musée, devenu municipal à partir de 1904, abritait des collections reflétant la vie, les passions, les découvertes et l'histoire des Tullistes et de leur région. On pouvait y voir une collection de taques de cheminée (XVIe – XVIIIe siècle) et une exposition de sculptures d'art religieux ou populaire sur bois, d'armes à feu, de faïences et de porcelaines.
Anciennechapelle Notre-Dame-de-Miséricorde, appelée à tort Saint-Jacques, avenue Victor Hugo, (XVIIIe siècle)[77] ; façades et toitures inscrites comme monument historique[78].
Ancienne chapelle de l'École des enfants de troupe, chemin des Enfants de Troupe[79].
Chapelle du cimetière Le Puy-Saint-Clair (ancienne chapelle des pénitents bleus).
Chapelle de l'Hôpital (ancienne chapelle de la Visitation) édifiée en 1743[80], inscrite comme monument historique[81].
Chapelle de l'établissement scolaire Sainte-Marie-Jeanne-d'Arc, rue Marc Eyrolles.
Lycée Général et technologique Edmond-Perrier : héritier du lycée de Tulle, réalisé par l'architecteAnatole de Baudot de 1884 à 1887, le lycée Edmond-Perrier est un établissement d'enseignement secondaire et supérieur, technologique et général pouvant accueillir 1 100 élèves environ ; le nom du lycée a été adopté en 1923 en hommage à un illustre zoologiste tulliste,Edmond Perrier ; le lycée propose des CPGE (classes préparatoires aux grandes écoles, E3A, CCP, Mines Ponts, Centrale-Supélec, ENS, X) sectionPCSI/PC ouvertes au début desannées 2000 ;
Lycée professionnel René-Cassin[95] : baccalauréats professionnels Restauration (option cuisine ou service) / Gestion Administration / Métiers de la Sécurité / Métiers de l'électricité ; CAP Menuisier fabricant de menuiserie, mobilier et agencement / Préparation et réalisation d’ouvrages électriques ; BEP Hôtellerie-Restauration ;
Centre hospitalier Cœur de Corrèzecentre hospitalier public où de nombreuses spécialités médicales et chirurgicales sont présentes ; Centre Hospitalier Le Chandou ; Centre d’Action Médico-Sociale Précoce (CAMSP) départemental.
Les Concerts du cloître Tulle[102] : créée en 1967, cette association, plus ancienne structure de spectacle vivant de la Corrèze, donne des concerts au théâtre, dans les églises aux environs de Tulle et participe à la vie culturelle de lacathédrale Notre-Dame et à la mise en valeur de son patrimoine
La médiathèque intercommunale de Tulle qui a ouvert ses portes le
Le théâtre des 7-Collines (scène nationale de Tulle-Brive)
La salle des Lendemains-qui-Chantent (musiques actuelles)
Le conservatoire à rayonnement départemental
La Cité de l'accordéon et des patrimoines a ouvert ses portes le 6 avril 2024, inaugurée parRachida Dati, ministre de la culture.
FestivalLes Nuits de Nacre (accordéon), créé en 1982 par Alexandre Juan.Il est aujourd'hui organisé par l'association La Cité de l'accordéon. Il se déroulait chaque année durant le mois de septembre ; désormais, il a lieu fin juin-début juillet pour lancer l'été.
Festival O'les Chœurs (musiques actuelles), festival de musique, de cinéma et d'expositions créé en 1997 et organisé par l'association Elizabeth My Dear.Se déroulant en octobre-novembre, il se compose d'une partiein (les1er, 2 et3 novembre) et d'une partieoff.
Festival musicalDu bleu en Hiver Jazz(s) en Tête, programmation mélangeant le jazz avec le rock, le blues et injecté çà et là d'électro.
Organisé par lascène nationale de Brive-Tulle, L'Empreinte, il se déroule tous les ans fin janvier
Festival international dedentelle de Tulle, en août.
Festival Balad'Oc, en juin, consacré à la cultureoccitane.
Concours international de photo, organisé chaque année le dernier week-end d'octobre.Cette manifestation est suivie dufestival d'art photographique de Tulle, d'une durée de 15 jours, en novembre. Ces deux rendez-vous sont organisés par le Photo club ASPTT Tulle[103].
Festival du jeu de société, créé en 2018 par l'association Air de jeux. Il se déroule en Novembre et accueille plus de 1000 visiteurs chaque année.
Biennale européenne d'histoire locale à Tulle et en Corrèze, créée en 2018.Présidée par l'historienJean Boutier, la première édition s'est tenue du 10 au 12 septembre 2021[104]. Dans le cadre d'une réflexion sur« l'apport des territoires et des acteurs locaux à la construction de nos sociétés, dans une Europe ouverte sur le Monde[104] », la Biennale 2021 avait pour thème« Lesannées 50 en Europe ».
En 1996, Tulle accueille l'arrivée d'une étape duTour de France partie deSuper-Besse (Puy-de-Dôme). Tulle avait déjà accueilli une arrivée d'étape du Tour en 1976 (étape Ste Foy la Grande - Tulle) remportée par le FrançaisHubert Mathis. Cette étape avait également vu l'abandon deBernard Thévenet.
Depuis le début desannées 2000, plusieurs équipements sportifs ont été créés ou réhabilités. Le gymnase Victor-Hugo et la plaine de jeux ont été restaurés en 2002, un skatepark a été créé en, et un centre aquarécréatif ainsi qu'unboulodrome couvert ont été ouverts en 2003.
LeSporting club tulliste[107], club derugby à XV fondé en 1904, demeure emblématique dans le paysage sportif tulliste. Le SCT a évolué pendant 42 années consécutives en première division et a compté parmi ses rangs plusieurs internationaux tels queMichel Yachvili,Jean-Claude Berejnoï,Roger Fite et Jean-Pierre Fauvel. Le SCT réalise l'exploit, durant les matchs de poules du championnat de France 1965/1966 de gagner tous les matchs sur son terrain mais surtout de ne laisser marquer aucun point à ses adversaires.
En 2007, la construction d’une médiathèque est décidée pour 9 millions d’euros[120], somme à laquelle il faut ajouter des dépenses annuelles d’exploitation de 21 personnes[121]. Elle porte le nom d'Eric Rohmer, réalisateur né à Tulle.
France 3 Pays de Corrèze émet sur Tulle. Elle propose, en guise de décrochage local dans le 19/20, une édition consacrée à laCorrèze depuis des studios situés àBrive.
Télim TV était la chaîne locale privée duLimousin. Elle a cessé ses programmes le après des difficultés financières suivies d'une liquidation judiciaire[130].
Il y a deux émetteurs TNT sur Tulle, afin de couvrir correctement la ville[131] :
Tulle 1 situé à la Bachellerie, au sud de Tulle. Il appartient à l'opérateurTDF.
Tulle 2 situé aux Treize Vents, à l'est de la ville. Il y a deux sites : l'un appartient àTDF (multiplexes R1, R2, R3 et R6) et l'autre àTowercast (multiplexes R4 et R6).
Jean-Louis Gouttes (1739-1794), ecclésiastique et homme politique né à Tulle, député du clergé auxÉtats généraux de 1789, condamné à mort par le Tribunal révolutionnaire et guillotiné.
Jacques Salles (1949-), producteur français, qui a passé son enfance àNaves.
Laurent Seigne (1960-), joueur et entraîneur de rugby à XV.
Adrienne Servantie (1907-2000), actrice (de 1958 à 1981) née rue du Chandon dans le quartier du Trech, et connue pour son rôle dansMon oncle deJacques Tati (1958).
Eustorg de Beaulieu (1495-1552), poète, compositeur, prêtre puis pasteur français, venu à Tulle pour y gagner sa vie (il donnait des leçons de musique) et écrire plusieurs poèmes et rondeaux.
RobertCaulet (1906-1984) professeur de dessin au lycée Edmond-Perrier, résistant, dirigeant duFront National, président duCDL de Corrèze à la Libération.
Marie Lafarge (1816-1852), jugée et condamnée par laCour d’assises de Tulle pour le meurtre de son époux, Charles Lafarge.
Jules Lafue (1887-1971), trésorier payeur général, maire de Tulle de 1944 à 1947, nommé avec sa fille MadeleineJuste parmi les nations par l'institutYad Vachem, pour avoir abrité plusieurs réfugiés juifs dans la Trésorerie générale qui lui servait d’habitation pendant laSeconde Guerre mondiale.
↑Cette cartographie du TRI est indicative. Elle n’a pas vocation à se substituer aux cartes d’aléas des PPRI (lorsqu’elles existent sur le TRI) dont les fonctions et la signification ne sont pas les mêmes.
↑Tutela était invoquée non seulement à Rome et en Espagne, mais aussi enGaule, et notamment àVesunna (Périgueux). Son culte s'est conservé jusqu'au déclin dupaganisme. D'après Marcel Villoutreix,Noms de lieux du Limousin ; Paris, Christine Bonneton éditeurs, 1995.
↑Par convention dans Wikipédia, le principe a été retenu de n’afficher dans le tableau des recensements et le graphique, pour les populations de référence postérieures à 1999, que les populations correspondant à une enquête exhaustive de recensement pour les communes de moins de 10 000 habitants, et que les populations des années 2006, 2011, 2016, etc. pour les communes de plus de 10 000 habitants, ainsi que la dernière population de référence publiée par l’Insee pour l'ensemble des communes.
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
↑a etbDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale »,Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography,no 501,(DOI10.4000/cybergeo.23155,lire en ligne, consulté le)
↑PierreCalvas, « Les généraux de l’OAS à la prison de Tulle : réalités et rumeurs »,Criminocorpus. Revue d'Histoire de la justice, des crimes et des peines,(ISSN2108-6907,lire en ligne, consulté le).
↑En 1969, sous l’impulsion d’Alain Savary, la SFIO fusionne avec l'Union des clubs pour le renouveau de la gauche pour créer le Parti socialiste, lors du congrès d'Issy-les-Moulineaux en 1969.
↑L'association Diffusion et Renouveau du poinct de Tulle a été créée pour conserver ce patrimoine et le faire connaître en France ;voir le site de l'association.
↑Construit de 1899 à 1902 par les architectes Auberty etAnatole de Baudot précurseurs pour la mise en œuvre des voûtes minces enciment armé (toiture en dôme).