En1944, sa famille est évacuée versNagano pour échapper auxbombardements de Tokyo[1]. À la suite de lacapitulation du Japon, le père de Tsutomu Hata est expulsé de son poste de député par le généralDouglas MacArthur et ne reviendra dans le monde politique qu'en 1952 en briguant un nouveau mandat de député[1].
Tsutomu Hata fit ses études à l'université de Seijo mais échouera à l'examen d'entrée pour devenir journaliste. Le jeune Hata ne se destinait pas à la politique comme son père et il semble même que sa future femme Yasuko avait posé comme condition à son mariage que son mari ne fasse pas de politique[2].
Après le retrait de son père de la vie politique en 1969, il lui succède à laChambre des représentants pour sa circonscription de lapréfecture de Nagano. Membre au sein duPLD de la plus importante faction, celle deKakuei Tanaka, il en devient l'un des principaux lieutenants et se rapproche d'une autre figure montante de ce groupe,Ichirō Ozawa. Avec ce dernier, il commence à défendre à partir de la fin desannées 1980 une réforme interne tant de la faction que du parti à la suite d'une série de scandales politico-financiers ainsi que la mise en place d'une politique conservatrice libérale inspirée de l'action deMargaret Thatcher auRoyaume-Uni ou deRonald Reagan auxÉtats-Unis. Ils fondent finalement ensemble leur propre faction en1992, le Forum 21, puis font finalement dissidence l'année suivante en créant leParti du renouveau(新生党,Shinseitō?). Tsutomu Hata en est le président etIchirō Ozawa le secrétaire général. Ce parti devient l'un des poids lourds d'une vaste coalition anti-PLD et anti-communiste qui prend le pouvoir en1993. Tsutomu Hata est d'abordvice-Premier ministre etministre des Affaires étrangères du gouvernement formé parMorihiro Hosokawa. Puis lorsque celui-ci doit démissionner en, Hata lui succède comme Premier ministre malgré l'opposition de deux composantes de la coalition, leParti socialiste japonais (PSJ) et leNouveau Parti pionnier (NPP, centriste et progressiste). Le PSJ quitte d'ailleurs la coalition tout en acceptant de ne pas voter de censure contre lui tant que le budget pour l'année fiscale 1994 n'aura pas été voté, tandis que le NPP ne fait plus partie duCabinet. Il dirige donc un gouvernement de fait minoritaire. Le budget étant finalement voté en juin, et le PSJ et le NPP ayant annoncé qu'ils voteraient une motion de censure déposée par lePLD (préfigurant la création d'unegrande coalition entre ces trois partis), Tsutomu Hata prend les devants en démissionnant avant la mise aux voix de la défiance parlementaire.
Par la suite, il participe endécembre 1994 à la création duParti de la nouvelle frontière(新進党,Shinshintō?), une grande force d'opposition à la grande coalition, centriste, réformiste et libérale, réunissant les mouvements de l'alliance de1993 autres que le PSJ et le NPP ainsi que de nouveaux dissidents du PLD opposés à son rapprochement avec les socialistes (dont l'ancien Premier ministreToshiki Kaifu). Commence alors son éloignement avec son ancien alliéIchirō Ozawa. Candidat à la présidence du Parti de la nouvelle frontière en1994 puis1995, il est successivement battu par Kaifu puis Ozawa. En1996, il quitte ce mouvement et crée sa propre formation, leParti du Soleil, avant de rejoindre deux ans plus tard leParti démocrate du Japon (PDJ), une formation decentre gauchesociale-libérale d'opposition au PLD.