Notre Dame des Victoires, la rue Guillaume le Conquérant et, sur les hauteurs, le parc d'Hautpoul et le Beauregard : quartiers centraux et plus résidentiels.
L'Aguesseau, quartier de l'hôpital, du cimetière et de l'église Saint-Jean, à la frontière de Trouville et deTouques
Le quai Kennedy et l'ancienne route de Touques. Ancien quartier du Quernet et de l'usine à gaz.
Hennequeville, du nom de l'ancienne commune du même nom absorbée par Trouville en1847, recouvre l'extrémité est de la ville, plus rurale et sauvage
La Corniche, sur les hauteurs entre Hennequeville et Trouville
La commune est située dans lebassin Seine-Normandie. Elle est drainée par la Touques, le ruisseau de Callenville[1] et un autre petit cours d'eau[2],[Carte 1].
La commune, bordée par labaie de Seine, est également une commune littorale au sens de la loi du, diteloi littoral[19]. Des dispositions spécifiques d'urbanisme s'y appliquent dès lors afin de préserver les espaces naturels, les sites, les paysages et l'équilibre écologique dulittoral, tel le principe d'inconstructibilité, en dehors des espaces urbanisés, sur la bande littorale des 100 mètres, ou plus si leplan local d'urbanisme le prévoit[20].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de labase de donnéeseuropéenne d'occupationbiophysique des solsCorine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (59,2 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (70,6 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : prairies (45,8 %), zones urbanisées (39,8 %), zones agricoles hétérogènes (13,3 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (0,8 %), zones humides côtières (0,2 %)[21]. L'évolution de l'occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : lacarte de Cassini (XVIIIe siècle), lacarte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 2].
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).
François de Beaurepaire, quant à lui, préfère identifier dans les deux autres Trouville, un premier élémentTurol- / T[h]orou- qui reflète l'évolution phonétique du nom de personneTurold, d'origine anglo-scandinave. Il inclut également Trouville (Calvados) dans cette série[24],[25].
Le second,Turold est une variante (anglo-scandinave [?]) du vieux norroisÞórvaldr (autre formeÞóraldr) « Thor-dirigeant ». Cet ancien prénom, commun dans le duché de Normandie (cf.Turold), est devenu un patronyme fréquent en Normandie sous les formesThéroude,Touroude,Thouroude,Throude etTroude. On le retrouve de manière manifeste dansThérouldeville (Seine-Maritime,Thourodi villaXIIe).
LesTrouville étant attestés par des formes anciennes latinisées du typeTurolvilla ouThorouvilla, cela rend complexe l'identification du second élément-ol / -ou du nom de personne ; c'est-à-dire anciennement-ulfr ou-old.
Ainsi,Jean Renaud mentionne de surcroît le hameau de Trouville àBois-d'Ennebourg qui serait attesté sous la formeTurulfi villa vers 1025[26]. Cette forme conforterait la première hypothèse dans certains cas.
En revanche, François de Beaurepaire identifie nettementTurold dansTrouville-la-Haule (Turoltvilla, forme supplémentaire transcrite à côté deTurolvilla de la charte de 1025)[25].
Alexandre Dumas contribue aussi à la découverte de Trouville, qu'il visite en1831. Il en parle aussi dans ses mémoires[31]:« […] Arrivé au Havre, je me mis en quête d'un endroit où passer un mois ou six semaines ; je demandai un village, un coin, un trou, pourvu qu'il fût au bord de la mer ; on me nommaSainte-Adresse et Trouville. […] et ayant appris que Trouville était encore plus isolé, plus perdu, plus solitaire que Sainte-Adresse, j'optai pour Trouville. […] Puis je me rappelai, comme on se rappelle un rêve, que mon bon amiHuet, le paysagiste, le peintre des marais et des grèves, m'avait parlé d'un charmant village au bord de la mer où il avait failli s'étrangler avec une arête de sole, et que ce village s'appelait Trouville. […] ll y avait auHavre infiniment plus d'occasions pourRio de Janeiro, pourSydney ou pour lacôte de Coromandel qu'il n'y en avait pour Trouville. Trouville, comme latitude, était alors à peu près aussi ignoré que l'île deRobinson Crusoé ».
La ville suscite l'intérêt des écrivains : l'écrivainAlphonse Karr[32] a contribué à sa renommée.Gustave Flaubert y connaît ses premiers émois sentimentaux avec la rencontre d'Élisa Schlésinger durant l'été 1836, rencontre qui nourriraMémoires d'un fou. Son nom reste aujourd'hui encore attaché à la ville[33].
Louis-Philippe participe au lancement de Trouville, qu'il oppose àDieppe la légitimiste, et c'est de cette station qu'il tente sans succès de partir pour l'Angleterre lors de larévolution de 1848[34], avant de finalement trouver un bateau au Havre.
Le développement touristique met rapidement la ville à l'étroit et, en 1847, la commune absorbeHennequeville, village voisin devenu un quartier de Trouville. L'inauguration de lagare de Trouville-Deauville en1863 accélère le développement de la station balnéaire grâce à sa proximité avec Paris, désormais à 4 heures. Unejetée-promenade est construite en 1890 pour faciliter l'accostage des bateaux britanniques[35].
Elle attire toujours de nombreux artistes, commeMarcel Proust, qui séjournait régulièrement à l'hôtel des Roches Noires avec sa grand-mère entre 1880 et 1915, et Marguerite Duras qui y acquiert en 1963 un appartement mitoyen de celui qu'occupait Proust et y passera tous ses étés jusqu'à sa mort.
Sous l'impulsion deFernand Moureaux élu maire en 1934, la ville connaît un nouveau souffle dans les années 1930. Créateur de laSuze, il met au profit du développement de la ville une partie de sa fortune ; Fernand Moureaux voit dans la création descongés payés par leFront populaire une occasion de réorienter la station une nouvelle clientèle populaire et familiale[40]. Il initie de nombreuses constructions[41]. « Maire bâtisseur »[42], il s'illustre par de nombreuses constructions dans le style normand, comme lahalle aux poissons sur les plans de l'architecteEugène-Maurice Vincent ou une piscine olympique à l'eau de mer[43] et des établissements de bains.
Affiche[44] pour le Casino de Trouville dans les années 1890.
Avec laSeconde Guerre mondiale, elle souffre de destructions. Les Allemands démantèlent lajetée-promenade des Anglais[35], et une dizaine de bunkers sont créés sur la plage. La ville reprend progressivement sa vocation balnéaire à l'issue de la guerre. Son nom est alors associé à celui du dessinateurRaymond Savignac, qui conçoit de nombreuses affiches de promotion de la ville. Il y réside les 25 dernières années de sa vie[45] jusqu'à son décès en 2002.
Ville essentiellement touristique, elle voit une hausse forte des résidences secondaires et une baisse de sa population. De nombreuses personnalités y ont ainsi des résidences secondaires, commeGérard Depardieu,Antoine de Caunes ouPatrick Rambaud.
Ségolène Royal fit ses premières armes politiques à Trouville après unparachutage. Elle fut conseillère municipale (PS) d'opposition 1983 à 1986. En 2007, les électeurs trouvillais lui préfèrentNicolas Sarkozy au second tour de l'élection présidentielle, avec 62 % des voix[48].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers lesrecensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[51]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[52].
En 2022, la commune comptait 4 624 habitants[Note 6], en évolution de −0,39 % par rapport à 2016 (Calvados : +1,58 %,France horsMayotte : +2,11 %).
Trouville conserve également une petite activité de pêche (25 à 30 chalutiers)[56].
LeBTP est représenté par les maçonneries Lambert (35 salariés) et Lemétayer (30 salariés), les revêtements Laîné (30 salariés) et les charpentes Santos (20 salariés)[55].
Trouville-sur-Mer est une station balnéaire populaire, en particulier pour sa proximité de Paris (environ deux heures de route ou de train). Elle attire, en particulier pour sa plage longue de 1,2 kilomètre et ses planches, un tourisme assez familial et « cultive son patrimoine architectural et culturel ainsi qu'une certaine douceur de vivre »[57]. Elle développe également une clientèle de curistes.
Lapoissonnerie normande (1936), due aux architectesMaurice Vincent (concepteur), Marcel Davy et Maurice Halley (constructeurs). Gravement endommagée par un incendie le 24 septembre 2006, elle a été reconstruite à l'identique. Inscrite par arrêté du 14 septembre 1992[63].
Lebureau de poste (1929), dû à l'architectePierre Chirol et inscrit par arrêté du 5 juillet 2010[65]. Il a été fermé puis réaménagé en meublé de tourisme[66]
Lecasino de Trouville-sur-Mer, construit sur le thème de laLouisiane et premier casino à thème d'Europe, construit en 1912 par Alexandre Durville, rénové et décoré parJacques Garcia[67]. Il est inscrit depuis le 22 décembre 2016[68].
leTrouville-Palace ouvert en 1910, premier hôtel de cette époque à disposer d'un ascenseur et à équiper ses 200 chambres de sanitaires individuels[70].
Les villas du bord de mer aux styles architecturaux variés :
Le chalet Mozin et la tour Malakoff, résidences deCharles Mozin[71] ;
La villa Sidonia ou Villa Honoré, de style Renaissance, seule villa du front de mer à ne pas avoir été divisée en appartements[72]. Elle fut construite pour le banquier parisien Alfred Honoré par l'architecte Désiré Devrez en 1868[73] ;
Villa Thénard, construite par la famille deLouis Jacques Thénard, qui donna aussi son nom à la place Thénard voisine.
L'hôtel de ville de 1911, par l'architecte Laurent Farge.
La jetée promenade construite en bois.
La statue deGustave Flaubert (d'une hauteur d'1,84 m) est située place Foch. Inaugurée en 1954, il s'agit d'une reproduction d'une pièce en bronze réalisée parLéopold Bernstamm en 1907 sur laplace des Carmes àRouen. Flaubert avait le regard tourné vers la fenêtre d'Elisa Schlesinger au 2e étage de l'hôtel Bellevue. Une plaque en cuivre, apposée à l'occasion du bicentenaire de la naissance de l'écrivain, évoque son lien avec la ville.
La mairie.
Phares de Trouville-sur-Mer (en rouge) et de Deauville (en vert).
Trouville accueille chaque année depuis 2000 un festival de cinéma consacré aux courts-métrages « Off-Courts ». Trouville accueille aussi depuis 2016 les Rencontres internationales géopolitiques de Trouville-sur-Mer organisées parFrédéric Encel. UnPrix Marguerite Duras est décerné à Trouville, ainsi qu'unPrix de Trouville, fondé parPierre Bergé etStéphane Héaume.
Marcel Béalu (1908-1993), poète, écrivain y posséda un appartement.
Nadia (1887-1979) etLili Boulanger (1893-1918), musiciennes et compositrices, passèrent une partie de leur enfance à Trouville, et y chantèrent[82]. Une salle de concert du conservatoire local porte le nom de Nadia Boulanger
Louis Pauwels (1920-1997), journaliste et écrivain, comme sa filleMarie-Claire Pauwels (1945-2011), journaliste, y possédait chacun une résidence secondaire.
Antoine de Caunes (né en 1953), animateur de télévision et acteur de cinéma, y réside avecDaphné Roulier, journaliste, après qu'ils se sont mariés à Trouville en 2007. La fille d'Antoine de Caunes,Emma de Caunes (née en 1976), actrice, habite aussi Trouville depuis 2020[87].
Gérard Depardieu (né en 1948), acteur de cinéma, y possède une maison.
José Garcia (né en 1966), acteur de cinéma, y possède une résidence secondaire.
Les armes de la commune de Trouville-sur-Mer se blasonnent ainsi :
D'azur à la barque trouvillaise contournée, équipée, habillée et flammée d'argent, voguant sur une mer desinople, au chef cousu degueules chargé de trois étoiles d'or.
↑Né Leclercq est autorisé en 1867 à ajouter de Lannoy. On lui doit l'installation d'une promenade de planches sur la plage en 1867.
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
↑a etbDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale »,Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography,no 501,(DOI10.4000/cybergeo.23155,lire en ligne, consulté le)
↑Jean Quellien et Christophe Mauboussin,Journaux de 1786 à 1944 , l'aventure de la presse écrite en Basse-Normandie, Cahiers du Temps, 1998(ISBN2911855132).
↑« Composer en tant que catholique : une relecture de la musique vocale de Lili Boulanger », Annegret Fauser et Marie-Hélène Benoit-Otis,Canadian Journal of Music, Volume 26, numéro 1, 2005