Unrythme sinusal correspond au rythme cardiaque normal, c'est-à-dire piloté par lenœud sinusal avec conservation de la séquence « contraction des oreillettes »-« contraction des ventricules ».
Untrouble du rythme correspond donc à un rythme cardiaque non sinusal : on parle de « tachycardie » lorsque lafréquence cardiaque est rapide ; et de « bradycardie » lorsque la fréquence cardiaque est lente.
La fréquence cardiaque varie en permanence suivant l'heure de la journée, l'activité, l'état émotionnel, la corpulence ou certains médicaments. La fréquence cardiaque ne devient anormale que lorsqu'elle n'est plus régulière, lorsqu'elle est responsable d'une gêne ou de symptômes, ou lorsqu'elle dépasse des normes (en général, inférieure à 60 ou supérieure à 100 battements par minute, au repos et chez l'adulte).
Les anomalies de la repolarisation cardiaque responsables de l'arythmie peuvent être provisoires (cause toxicologique ou médicamenteuse[3],[4] plus ou moins provisoire) ou durables (arythmies réfractaires d'origine génétique ou congénitale[5], accidentelles ou inexpliquées). Elles sont généralement liés à une dégradation du système réflexe, à un défaut fonctionnel du cœur (ex. : rétrécissement mitral[6]) ou font suite à une perturbation dusystème hormonal (thyroïdien notamment[7]) et/ou à un dysfonctionnement dusystème nerveux local[8] ou central, avec par exemple unaccident ischémique cérébral comme origine[9]. L'exposition à lapollution de l'air est aussi une source possible d'arythmie cardiaque[10].
L'altération de certains gènes induit des« arythmies cardiaques familiales » (cause de syncope et demort subite chez de jeunes sujets) ; labiologie moléculaire[11] et lagénétique devraient permettre d'éclaircir la« génétique moléculaire des arythmies cardiaques » en identifiant les groupes de gènes et les types de mutations[12] en cause puis en comprenant mieux les mécanismes complexes en cause[13],[14].
Il est possible de faire avaler par le patient une sonde connectée à unélectrocardiographe (sauf en cas de compression de laveine cave supérieure). L'extrémité de celle-ci se situe alors près de l'oreillette gauche, ce qui permet d'analyser l'activité de cette dernière (électrode trans-œsophagienne).
Existence des tests médicamenteux.
Recherche de potentiels tardifs ventriculaires : la présence d'une activité électrique très discrète en fin de contraction des ventricules serait le témoin d'un risque de trouble du rythme ventriculaire. Ces potentiels sont détectés de manière simple à l'aide d'un électrocardiographe spécial.
On distingue les troubles du rythme supraventriculaires et ventriculaires :
les troubles du rythme supraventriculaire regroupent les troubles du rythme naissant au-dessus de la bifurcation dufaisceau de His qui se divisent eux-mêmes en :
troubles du rythme auriculaires : naissance au niveau du myocarde auriculaire,
troubles du rythme jonctionnels : naissance ou pérennisation au niveau de la jonction auriculo-ventriculaire ou d'un faisceau accessoire ;
les troubles du rythme ventriculaires prennent naissance au-dessous de la bifurcation du faisceau de His avec une dépolarisation ventriculaire non synchrone aboutissant à un élargissement ducomplexe QRS.
L'association d'unbloc sino-atrial paroxystique ou non et d'un flutter ou d'une fibrillation atriale est appelée « maladie de l'oreillette » ou « maladie rythmique de l'oreillette ».
Un trouble rythmique peut être simplement gênant sans jamais occasionner aucune complication : Bouveret,extrasystolie bénigne (en règle sur cœur sain).Les arythmies auriculaires (fibrillation,flutter,tachysystolie) peuvent entraîner si elles ne sont pas prises en charge :
La plupart des arythmies ne nécessitent pas de traitement médicamenteux, à moins qu'elles ne soient associées à une détérioration importante de la fonction circulatoire et/ou que l'arythmie soit symptomatique. Avec divers antiarythmiques, une augmentation de la mortalité chez les patients coronariens a en effet été observée dans des études à long terme[15].
Le traitement peut aider au retour à un rythme normal (on parle alors de« cardioversion médicamenteuse », comme le cas de l'amiodarone ou de laflécaïne pour la réduction d'unefibrillation auriculaire) et empêcher la récidive d'épisodes d'arythmie.
Le but essentiel n'est pas, cependant, de faire disparaître l'arythmie mais d'empêcher l'apparition de complications graves.
Ablation par radiofréquence, fait uniquement dans des centres spécialisés : on monte une ou plusieurs sondes par voie veineuse dans des conditions chirurgicales, près de la partie du cœur responsable du trouble du rythme. On peut détruire alors le foyer responsable ou ses connexions au reste du cœur.
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