Pour les articles homonymes, voirBataille de Luçon.
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| Lieu | Luçon |
| Issue | Victoire républicaine |
| •Augustin Tuncq | •Maurice d'Elbée •François-Athanase de Charette •Louis de Lescure •Henri de La Rochejaquelein •Charles de Royrand •Prince de Talmont •Gaspard de Marigny •Jean-Baptiste Joly |
| 6 000 hommes 14 canons | 35 000 hommes 17 canons |
| 100 morts 400 blessés | 1 500 à 2 000 morts 4 000 blessés 32 prisonniers (fusillés) 17 canons perdus |
| Coordonnées | 46° 27′ 20″ nord, 1° 09′ 53″ ouest | |
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Labataille de Luçon a lieu le lors de laguerre de Vendée. Elle s'achève par la victoire des républicains qui repoussent l'attaque des Vendéens contreLuçon et leur infligent une des plus lourdes défaites du conflit.
Après son échec à ladeuxième bataille de Luçon, l'état-major vendéen se réunit au château de La Boulaye, àChâtillon-sur-Sèvre. Un émissaire,Vincent de Tinténiac, ancien membre de l'Association bretonne, se présente aux Vendéens porteur de lettres écrites parHenry Dundas. Il s'agit alors du premier contact établi par le gouvernement britannique avec les Vendéens. Dans ce courrier, Henry Dundas demande aux Vendéens de franchir laLoire et de prendre un port dans les côtes du nord de laBretagne, afin de pouvoir faire débarquer des troupes. Il demande également à connaître les plans et les objectifs des Vendéens, ainsi que des forces dont ils disposent. Tinténiac repart par la suite pour laGrande-Bretagne avec la réponse des chefs vendéens qui demandent aucomte de Provence et aucomte d'Artois de débarquer dans l'Ouest à la tête de soldats de l'armée des émigrés.
Cependant, les officiers vendéens sont divisés à propos de la suite des opérations.Bonchamps etTalmont sont favorables au plan anglais. En revanche, le général en chefMaurice d'Elbée, soutenu parLescure, estime qu'après ladéfaite de Nantes, une nouvelle tentative de passage au nord de la Loire semble trop difficile. Il juge que l'armée a besoin de poudre et de munitions et que les villes du sud de la Vendée semblent plus vulnérables. Aussi décide-t-il de marcher sur Luçon.
D'Elbée, à la tête de la Grande armée, fait aussi appel à l'armée du Centre et l'armée du Bas-Poitou, commandées respectivement parRoyrand etCharette. Les trois forces se réunissent àChantonnay, puis marchent surLuçon, tandis queCharles de Bonchamps reste au nord pour protéger l'Anjou.
ÀLuçon, le généralAugustin Tuncq a été destitué depuis peu par le généralRossignol, le commandant en chef de l'armée des côtes de La Rochelle, pour l'avoir accusé d'incompétence. Cependant, le13 août, les Républicains apprennent que les Vendéens marchent surLuçon. Aussi, lesreprésentants en missionJean François Marie Goupilleau de Fontenay etFrançois-Louis Bourdon décident de maintenir Tuncq à son commandement et le chargent de repousser les Vendéens.

C'est à l'auberge du Bon Pasteur, àSainte-Hermine, que se rassemblent les généraux vendéens pour préparer le plan d'attaque de la ville deLuçon. On prête àCharette cette phrase téméraire : « Je puis prendre la ville seul ».
Le14 août, à 5 heures du matin, les Vendéens sont devantLuçon.D'Elbée,Royrand etLa Rochejaquelein occupent le flanc gauche,Lescure etMarigny le centre,Charette etJoly le flanc droit. Le plan d'attaque a été établi par Lescure : il s'agit de lancer plusieurs attaques à différents échelons.
Tuncq déploie ses troupes dans la plaine, au nord de la ville. Bien qu'elles soient déjà très inférieures en nombre, il tente de faire croire aux Vendéens que ses forces sont plus inférieures encore. l cache son artillerie au centre, derrière un bataillon, tandis que d'autres soldats sont couchés au sol.
Lorsque les Vendéens attaquent, les fantassins républicains ouvrent le feu, puis se replient sur la ville. L'artillerie républicaine ouvre le feu à son tour, causant de grandes pertes aux Vendéens sur la plaine et freinant leur avance. Une grande confusion et un manque de coordination commencent alors à régner dans les rangs vendéens. Sur le flanc droit,Charette, épargné par les tirs d'artillerie, progresse beaucoup plus vite que le reste de l'armée. La cavalerie deTalmont s'est empêtrée dans l'artillerie deMarigny. Sur le flanc gauche,La Rochejaquelein s'égare.D'Elbée se redéploie au centre, afin d'appuyerRoyrand. Tuncq lance alors la contre-attaque : il délaisse Charette et attaque le centre. Les Vendéens paniquent et prennent la fuite, poursuivis par la cavalerie républicaine. Isolé, Charette bat en retraite pour ne pas se retrouver à combattre toutes les forces républicaines.
Les Vendéens fuient jusqu'àChantonnay, laissant de nombreux tués sur le terrain, dont Baudry d'Asson. Leurs pertes sont estimées de 5 000 à 6 000 morts selon le rapport républicain. Selon les mémoires deVictoire de Donnissan de La Rochejaquelein, les Vendéens perdent 1 500 hommes dans cette bataille qui est alors la plus désastreuse de toutes celles qui s'étaient déroulées jusqu'à présent[1]. D'après les mémoires de Jeanne-Ambroise de Sapinaud de Bois-Huguet, les pertes vendéennes furent de 2 000 morts[2]. Dans ses mémoires,Bertrand Poirier de Beauvais, estime les pertes à 4 000 tués au plus[3]. Il écrit :« Notre perte fut considérable, et ce jour nous coûta plus à lui seul que tous les combats soutenus jusqu'alors »[3].
Les chefs vendéens se retrouvent àChantonnay, mais ils se rejettent mutuellement la responsabilité de la défaite. D'Elbée impute la déroute au plan de Lescure, qui répond à d'Elbée qu'il l'avait approuvé. Charette reproche à l'armée d'Anjou d'avoir abandonné le champ de bataille. Des officiers de l'armée d'Anjou reprochent également à Royrand d'avoir enrôlé des paroissesprotestantes soupçonnées de sympathies républicaines qui auraient aggravé la déroute. Finalement, les chefs se séparent aigris.
Après avoir repoussé les Vendéens à deux reprises àLuçon, Tuncq est quant à lui confirmé dans son commandement et est promu au grade degénéral de division.
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