Movatterモバイル変換


[0]ホーム

URL:


Aller au contenu
Wikipédial'encyclopédie libre
Rechercher

Trois Pachas

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Talaat Pacha
Ismail Enver Pacha
Djemal Pacha

LesTrois Pachas (enturc ottoman :اوچ پاشا, enturc :Üç Paşalar) sont les membres dutriumvirat qui a dirigé l'Empire ottoman de 1913 à la fin de laPremière Guerre mondiale. Il s'agit dugrand vizir (Premier ministre) et ministre de l'IntérieurMehmet Talaat Pacha (1874-1921), du ministre de la GuerreIsmail Enver Pacha (1881-1922) et du ministre de la MarineAhmed Djemal Pacha (1872-1922). Ils sont les personnalités politiques dominantes de l'empire pendant laPremière Guerre mondiale, largement responsables de son entrée dans la guerre, ainsi que de la planification et de l'exécution dugénocide arménien.

Actions

[modifier |modifier le code]
La première page du journal ottomanİkdam, le, à la suite de la fuite des Trois Pachas après la Première Guerre mondiale.

Les historiens occidentaux estiment qu'après lecoup d'État ottoman de 1913 (en), ces trois hommes sont devenus les dirigeantsde facto de l'Empire ottoman jusqu'à sa dissolution après laPremière Guerre mondiale[1],[2]. Ils sont membres duComité Union et Progrès[2],[3], une organisation progressiste qu'ils finissent par contrôler et transformer en un parti politique principalementpanturquiste[4], ce qui signifie, dans les mots d'Enver Pacha,« le déplacement desdhimmis »[5],[6] (la population non musulmane) de l'Empire ottoman. Cette position mène augénocide des Arméniens,des Assyriens etdes Grecs pontiques durant la guerre.

Les Trois Pachas sont les principaux acteurs de l'alliance germano-ottomane et de l'entrée de l'Empire ottoman dans laPremière Guerre mondiale au côté despuissances centrales. L'un des trois, Ahmed Djemal, est opposé à une alliance avec l'Allemagne, et lesdiplomaties française et russe tentent de garder l'Empire ottoman hors de la guerre ; mais l'Allemagne mène une campagne en faveur de son engagement. Finalement, le, le point de non-retour est atteint lorsque l'amiralWilhelm Souchon prend le commandement duSMS Goeben, duSMS Breslau, et d'un escadron de navires de guerre turcs dans lamer Noire (voirpoursuite du Goeben et du Breslau) et mène des raids sur les ports russes d'Odessa, deSébastopol et deThéodosie. Au début du mois d', Ahmed Djemal serait convenu d'autoriser l'amiral Souchon à lancer une frappe préventive.

Les trois hauts dignitaires, se partageant le pouvoir, étaient à l'évidence inexpérimentés[7].Ismail Enver prend seulement une fois le contrôle de toute une activité militaire : labataille de Sarıkamış, qui se conclut par une lourde défaite et laisse la3e armée ottomane exsangue[8]. Quant à Ahmed Djemal, lapremière offensive de Suez et larévolte arabe de 1916-1918 sont ses plus importants échecs. Du côté de Mehmet Talaat, il est considéré comme le principal organisateur dugénocide arménien : on lui attribue l'ordre de« tuer tous les hommes, femmes et enfants arméniens sans exception »[9].

La guerre perdue, les Trois Pachas s'enfuient àBerlin, à la suite de l'armistice de Moudros[8]. Tous trois sont condamnés à mort par contumace pour leur implication dans legénocide arménien le par unecour martiale deConstantinople. Finalement, Talaat et Djemal sont assassinés lors de l'opérationNémésis[10] et Enver est tué auTadjikistan par un bataillon de l'armée rouge commandé par l'Arménien Hagop Melkoumian, pendant laguerre civile russe[11],[12],[13].

Réputation dans la république de Turquie

[modifier |modifier le code]

Après la Première Guerre mondiale et laguerre d'indépendance turque, une grande partie de la population de la récenterépublique de Turquie, ainsi que son fondateurMustafa Kemal Atatürk[14], ont largement critiqué les Trois Pachas pour avoir causé l'entrée de l'Empire ottoman dans la Première Guerre mondiale[15], et l'effondrement de l'État[16]. Dès 1912, Mustafa Kemal avait rompu ses liens avec leComité Union et Progrès des Trois Pachas, insatisfait de la direction qu'avait pris le parti[17], développant ainsi une rivalité avec Enver Pacha[16]. Bien plus tard, Enver Pacha tente de rejoindre la guerre d'indépendance turque, legouvernement d'Ankara sous Atatürk bloque son retour en Turquie et ses tentatives pour adhérer à l'effort de guerre.

Notes et références

[modifier |modifier le code]
  1. Emin 1930.
  2. a etbKayali 1997,p. 195.
  3. Derogy 1990.
  4. Allen 1953.
  5. Joseph 1983.
  6. Bedrossian 1983.
  7. Bozarslan 2013,p. 183.
  8. a etbBozarslan 2013,p. 186.
  9. Documents officiels concernant les massacres arméniens, Paris 1920 (traduction incomplète par M. S. David-Beg).
  10. (en) Richard G. Hovannisian,The Armenian genocide in perspective, Transaction Publishers,, 215 p.(ISBN 978-0-88738-636-7),p. 199.
  11. (ru) Interview avec Y. Melkoumov dans le quotidien arménienNovoe Vremya[1].
  12. (ru) Мелькумов Я. А., "Туркестанцы"(Mémoires), Moscou, 1960.
  13. (ru)Guerre civile en Asie centrale -Ratnik Magazine.
  14. (en) George Sellers Harris et Bilge Criss,Studies in Atatürk's Turkey : The American Dimension, BRILL,, 254 p.(ISBN 978-90-04-17434-4 et90-04-17434-6,lire en ligne),p. 85.
  15. (en) Barry M. Rubin et Kemal Kirişci,Turkey in World Politics : An Emerging Multiregional Power, Lynne Rienner Publishers,1er janvier 2001, 270 p.(ISBN 978-1-55587-954-9,lire en ligne),p. 168.
  16. a etb(en) Muammer Kaylan,The Kemalists : Islamic Revival and the Fate of Secular Turkey, Prometheus Books, Publishers(ISBN 978-1-61592-897-2,lire en ligne),p. 77.
  17. (en) Erik Jan Zürcher,The Unionist Factor: The Rôle of the Committee of Union and Progress in the Turkish National Movement, 1905-1926, BRILL,1er janvier 1984(ISBN 90-04-07262-4,lire en ligne),p. 59.

Voir aussi

[modifier |modifier le code]

Articles connexes

[modifier |modifier le code]

Bibliographie

[modifier |modifier le code]
Ce document provient de « https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Trois_Pachas&oldid=230378319 ».
Catégories :
Catégories cachées :

[8]ページ先頭

©2009-2025 Movatter.jp