Dans lechristianisme, laTrinité (ouSainte Trinité) est leDieu unique en trois personnes distinctes : lePère, leFils et leSaint-Esprit, égaux, ayant la même substance divine.
Le concept de « Trinité » ne figure pas explicitement dans leNouveau Testament, mais les trois personnes y sont nommées et s'y manifestent à plusieurs reprises. Pour lathéologie chrétienne, ces trois personnes, ouhypostases, sont le Dieu unique (une essence ou substance unique). Les trois personnes sont interdépendantes, en relation permanente de toute éternité à travers une relation appeléepérichorèse.
Pour lathéologie chrétienne, ces trois personnes ouhypostases, qui constituent le Dieu unique sous forme de Trinité, participent d'une unique essence (ousia en grec ancien) divine. La volonté n'est pas liée à la personne, mais à l'essence. Le Père, le Fils et l'Esprit ont donc une unique volonté commune, celle de Dieu. Les trois personnes sont interdépendantes et non pas indépendantes (dans quel cas il s'agirait detrithéisme).
C'est lepremier concile de Constantinople qui achève de fixer en 381 les termes du dogme de la Trinité et de la divinité du Fils : engendré, mais non créé par le Père, vrai Dieu né du vrai Dieu, il lui est « consubstantiel ». L'adjectif « consubstantiel », qui ne se trouve pas dans le Nouveau Testament, n'est admis qu'avec réticence par les évêques orientaux[5].
Tertullien emploie les mots latinssubstantia, équivalent du grecοὐσία /ousia (« essence »,« substance »,« être »), etpersona, qui signifie« masque d'acteur »,« rôle », puis« personne », et correspond au grecπρόσωπον /prosôpon, « visage », d'où « masque », « personnage » et « personne ». Le motὑπόστασις /hupostasis,« hypostase », c'est-à-dire« base »,« fondement », d'où« matière »,« substance », a été employé auconcile de Nicée concurremment avecousia. À la suite deBasile de Césarée s'imposera la formule :« une seuleousia en trois hypostases ».
L'énoncé dudogme de la Trinité se présente, selon ladoctrine chrétienne, comme la conséquence de la façon dont Dieu a révélé son mystère : ayant d'abord révélé au peuple juif son existence et son unicité, ce dont l'Ancien Testament se fait l'écho, il se révèle ensuite comme Père, Fils et Saint-Esprit par l'envoi du Fils et du Saint-Esprit, ce dont leNouveau Testament se fait l'écho.
LePère est« celui qui est éternel » (Eloah/Elohim) (אלהים) ouYHWH (souvent rendu en français par « le Seigneur » ou « l'Éternel »[6]), comme il ressort du passage duLivre de l'Exode où est révélé leNom divin[7].
Lejudaïsme vénère un Dieu unique sous la forme d'une seule et même personne, même si certaines de ses appellations sont au pluriel, commeAdonaï ouElohim[8]. Il s'agit de ce que les hébraïsants nomment un« pluriel d'excellence ». Les verbes dont« Adonaï » ou« Elohim » est le sujet sont toujours au masculin singulier. La notion de trinité divine ou de « Dieu trine » est absente de laBible hébraïque.
LeFils, le « Verbe » ou la « Parole » deDieu (Jésus-Christ), qui était « avec Dieu », est celui par qui le Père a créé le ciel, la terre et toute chose[9].
Dans lesévangiles canoniques, leSaint-Esprit, ou Esprit, est nommé engrecΠνεῦμα /Pneuma, ce qui signifiesouffle ; il est aussi appelé (uniquement dans l'Évangile selon Jean)Παράκλητος /Paraclet, ce qui signifie« avocat, intercesseur »[10]. Dans la doctrine chrétienne, il est l'« Esprit de Dieu » ou le« Souffle de Dieu » de l'Ancien Testament, en hébreuרוח אלהים,Rûah Elohim, celui qui a inspiré lesprophètes, s'est manifesté à laPentecôte, et continue d'assister l'Église chrétienne. Il est surtout représenté par des symboles : la colombe, la tempête, le feu.
La doctrine de la Trinité exclut à la fois letrithéisme (trois dieux), lemodalisme (Père, Fils et Saint-Esprit ne sont que les modes de présentation du Dieu unique, non pas des personnes distinctes) et les doctrines qui ne reconnaissent pas de caractère divin au Fils ou à l'Esprit Saint (l'ébionisme, l'arianisme, lemacédonisme).
LaBible, pour le théologien protestantLouis Berkhof(en) (1873-1957),« ne traite jamais de la doctrine de la Trinité comme d’une vérité abstraite, mais révèle la vie trinitaire dans ses diverses relations comme une réalité vivante, en rapport, en général, avec les œuvres de création et de providence et, en particulier, avec l’œuvre de rédemption. Sa révélation la plus fondamentale est donnée par les faits plutôt que par les mots. Et cette révélation s’éclaire au fur et à mesure que l’œuvre rédemptrice de Dieu est plus clairement révélée, comme l’incarnation du Fils et l’effusion du Saint-Esprit[11]. »
Le mot Trinité ne figure pas dans leNouveau Testament, mais les trois personnes divines y sont clairement nommées, y agissent et s'y manifestent[4]. Le Père, le Fils et le Saint-Esprit sont associés dans des passages tels que la bénédiction de laDeuxième épître aux Corinthiens (« La grâce du Seigneur Jésus Christ, l'amour de Dieu et la communion du Saint Esprit soient avec vous tous » ; 13, 13) ou laGrande Mission de l'Évangile selon Matthieu (« Allez donc et faites des disciples de toutes les nations, les baptisant au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit » ; 28, 19), qui posent les fondations de la doctrine trinitaire[4].
Cependant, le concept d'un Dieu en trois personnes n'est formulé explicitement qu'à la fin duIVe siècle[12].
La Trinité et les quatre évangélistes sous leur aspect symbolique : l'homme (Matthieu), le lion (Marc), l'aigle (Jean) et le taureau (Luc).
La première révélation de la Trinité est implicite et privée, au seul profit deMarie, lors de l'Annonciation par la voix de l'angeGabriel :« Le Saint Esprit viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te couvrira de son ombre. C'est pourquoi l'enfant qui naîtra de toi sera appelé Fils de Dieu. » (Luc 1, 35.)
La deuxième révélation de la Trinité, également implicite, mais publique, a lieu auJourdain, lors dubaptême du Christ :« Et le Saint Esprit descendit sur lui sous une forme corporelle, comme une colombe. Et une voix fit entendre du ciel ces paroles : Tu es mon Fils bien-aimé ; en toi j'ai mis toute mon affection. » (Luc 3, 22.) Elle aJean-Baptiste, le précurseur, comme principal témoin.« J'ai vu l'Esprit descendre du ciel comme une colombe et s'arrêter sur lui. » (Jean 1, 32.)
Cette révélation de la divinité du Fils est confirmée sur le sommet dumont Hermon, pour le compte des trois disciples déjà présents auJourdain,Pierre,Jacques etJean, au moment de laTransfiguration (Matthieu 17, 1-9 ; Marc 9, 2-13 ; Luc 9, 23-36 et II Pierre 1, 16-18).
Le Nouveau Testament est rempli de formules qui affirment, ou supposent, la divinité du Fils, d'une part, et qui d'autre part associent l'Esprit à la vie, à l'intimité et à l'action du Père et du Fils. La mention la plus explicite des personnes divines se trouve dans la finale de l'Évangile selon Matthieu :« Allez, faites de toutes les nations des disciples, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit » (Matthieu 28, 19-20). Cettedoxologie trinitaire a fait dire à de nombreux théologiens que la doctrine trinitaire est la juste compréhension de l'implicite biblique.
L'unité du Père et du Fils est soulignée dans plusieurs passages de l'Évangile selon Jean[13],[14], notamment en 1:1-3 :« Au commencement était le Verbe, et le Verbe était tourné vers Dieu, et le Verbe était Dieu. Il était au commencement tourné vers Dieu. Tout fut par lui, et rien de ce qui fut, ne fut sans lui[15]. » LaComma johannique est un passage interpolé de l’Évangile de Jean qui a fait couler beaucoup d'encre après la diffusion dunouveau testament grec d’Érasme. En fait, au travers des Évangiles, Jésus parle comme Dieu, disant « je suis » comme Yahvé au Buisson ardent ; il agit comme Dieu, ayant comme lui autorité sur le sabbat et pardonnant les péchés ; il est traité comme Dieu, étant comme lui prié, adoré et invoqué. Enfin, plusieurs fois, le Nouveau Testament dit qu'il est Dieu (Jean 20, 28 ; Tite1, 4 ; Romains 9, 5 ; Hébreux 1, 8 ; II Pierre 1, 1)[16].
À propos de « Moi et le Père, nous sommes un » (Jean 10, 30),Jean Calvin déclare :« Les docteurs anciens ont grandement abusé de ce passage pour prouver que Jésus-Christ est d’une même essence que son Père. Car notre Seigneur Jésus ne dispute point ici de l’unité de la substance, mais de l’accord ou du consentement qu’il a avec son père »[17].
L'apôtrePaul, dans sesépîtres, dit que Jésus est Seigneur, Κυριος,Kyrios, mot qui désigne Dieu (YHWH) dans laSeptante. Paul tire parti du fait que le nom de Dieu est double, seigneur et Dieu pour approprier celui-ci au Père et celui-là au Fils, insérant ainsi le Christ dans l'unité divine biblique : « Il y a un seul Dieu, le Père de qui tout tient l'existence et un seul Seigneur Jésus-Christ par qui tout existe (I Corinthiens 8, 4-6) »[18]. En outre, Paul utilise souvent des formules trinitaires, comme dans ladeuxième épître aux Corinthiens (13, 13), qui associent les trois personnes divines[19] :« Que la grâce du Seigneur Jésus-Christ, l'amour de Dieu et la communion du Saint-Esprit soient avec vous tous ! ».
LeScutum Fidei,« bouclier de la foi », symbole traditionnel dans le christianisme occidental.
« Je vous donne une seule Divinité et Puissance, existant Une dans les Trois, et contenant les Trois d’une manière distincte. » (Grégoire de Nazianze,Discours, 40, 41.)
« La Trinité est lemystère d'un seulDieu en trois Personnes, le Père, le Fils et le Saint-Esprit, reconnues comme distinctes dans l'unité d'une seule nature, ou essence, ou substance »[20], mystère qui n'est connu que par révélation, et« même révélé, ne peut pas être pénétré par l'intelligence créée »[21]. Concernant les propositions que comprend la doctrine trinitaire,Marie-Joseph Nicolas précise :« il faudrait en effet pour les concilier entre elles comprendre comment se réalise enDieu la notion de Père, de Fils, d'Esprit, de relation, de Verbe, d'Amour, de Personne, et même d'être. Nous savons seulement que les réalités créées que nous appelons de ces noms sont des analogies de ce qui est réalisé à l'Infini en Dieu »[22].
La doctrine trinitaire se différencie de deux concepts : letrithéisme (trois êtres totalement distincts), contraire au strict monothéisme hébreu dont se réclame lechristianisme, et lemodalisme (trois modalités apparentes d'un seul être), incompatible avec la réalité du Père, du Fils et de l'Esprit en tant que Personnes distinctes.
L'ordre du Christ à ses apôtres : « Allez, de toutes les nations faites des disciples, les baptisant au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit » (Matthieu 28, 18-19) a joué un rôle décisif dans l'approfondissement théologique de l'ère patristique. En effet, si d'après les témoignages du Nouveau Testament, le baptême était primitivement donné « par le nom, ou dans le nom ou sur le nom de Jésus », la formule citée par Matthieu devient la seule utilisée au début du second siècle[23].
Avant 150, les premiers chrétiens ont compris et confessé la foi baptismale en considérant que Dieu réalise ses desseins de salut par le Christ et par L'Esprit Saint qui font accéder au monde du Père. La préexistence du Père est mise en relief, sans mise en doute de l'origine divine de l'Esprit. Puis se manifeste un intérêt croissant pour la divinité du Christ qui soulève en retour la question de la justifier face au monothéisme biblique[24].
Les débats se concentrent dans un premier temps sur la nature divine duChrist[25]. Les luttes de la Grande Église sont sévères contre lesmarcionistes[26] et lesvalentiniens[27].
Justin de Rome (100-165) etAthénagoras d'Athènes (133-190) se réfèrent à la seconde Lettre duPseudo-Platon pour penser le Père, le Fils et l'Esprit Saint. Partant de la formulation de cette lettre :« Tout est autour du roi du tout, et tout est pour lui, et toutes les belles choses sont de lui », ils semblent mettre en relation le Père avec lePremier, le Logos avec leSecond et l'Esprit avec letroisième[33].
Une œuvre apocryphe écrite en Asie Mineure vers 160-170, et conservée seulement en version éthiopienne, assimile de façon allégorique trois des cinq pains de la multiplication des pains relatée en Marc 6, 39 au Père souverain de l'Univers, à Jésus Christ [notre sauveur] et au Saint Esprit [paraclet], les deux autres pains l'étant à l'Église et à la rémission des péchés[34].
Théophile d'Antioche introduit vers 180, pour la première fois, le terme grectrias (que l'on traduira plus tard partrinité) pour désigner « Dieu, sonVerbe et sa Sagesse (Esprit Saint) ». Ses réflexions théologiques marqueront Irénée[35].
Irénée de Lyon (130-203) regroupe vers 190 sous le terme « gnostiques » les mouvements auxquels il oppose les conceptions de ce qui va devenir la « Grande Église ». Il affirme, dans le prolongement de la formule baptismale de la Didachè :« Nous avons reçu le baptême pour la rémission des péchés au nom de Dieu père et au nom de Jésus-Christ le fils de Dieu incarné et mort et ressuscité, et dans l'Esprit saint de Dieu »[36]. En outre, Irénée a structuré la règle de foi en distinguant formellement trois articles de foi, le premier consacré au Père créateur, le second au Fils, avec mention de sa mort et de sa résurrection, et enfin le troisième au Saint-Esprit (Contre les hérésies, I, 10, 1)[37].
Tertullien (150-220) présente l'Esprit Saint comme étant le « troisième nom de la divinité », le « troisième par rapport à Dieu le Père et Dieu le Fils » au sein de laTrinitas. Père, Fils et Esprit Saint qui ne sont pas identiques sont unis par un lien particulier, Tertullien les comparant à la racine, la branche et le fruit d'un arbre. La présentation de la Trinité par Tertullien est graduée[38].
Origène (185-253) met l'accent dans sa théorie du Logos sur la médiation réalisée par celui-ci entre le Dieu unique et le monde multiple. Il distingue l'Esprit Saint du Père et du Fils, parlant pour chacun des trois d'hypostasis (que l'on traduit par « personne »). En outre, cherchant à préserver l'unité divine des trois Personnes, il insiste très fortement sur le Père, en tant que principe de tous les principes, tendant ainsi à subordonner au Père l'Esprit Saint et le Logos (le Fils), et ouvrant la voie à Arius[39] plus tard. C'est ainsi qu'il compare les trois personnes à trois cercles concentriques, le plus large représentant le Père, l'intermédiaire correspondant au Logos et le plus petit à l'Esprit Saint[38].
LaGrande Église s'engage alors dans une lutte contre lemodalisme, théorie deSabellius faisant des trois personnes divines de simples représentations liées au point de vue humain de l'unique essence divine[40], et contre lesubordinatianisme[41] issu de la théologie du Logos voyant dans le Fils et dans l'Esprit des personnes divines inférieures au Père, et aussi, dans une moindre mesure, contre letrithéisme et lemanichéisme.
À propos du modalisme et du subordinatianisme, des chrétiens deCyrénaïque écrivent vers 250 à Denys évêque de Rome pour trancher sur un point doctrinal qui les oppose à Denys évêque d'Alexandrie : ils reprochent à ce dernier de tendre vers le subordinatianisme. Denys de Rome répond[43] en condamnant cette thèse, tout en rejetant catégoriquement le trithéisme et le modalisme[44].
Au début duIVe siècle, le prêtre alexandrinArius[45] affirma pour sauver le monothéisme que le Fils n'est qu'une simple créature, qui eut un commencement dans le temps, ce qui l'opposa aux partisans de lapréexistence du Christ et de sa divinité et ce qui fut à l'origine de la réunion du concile de Nicée.
Après le concile de Nicée, le débat théologique ne fut pas clos, l'arianisme relevant la tête sous une forme atténuée contestant la divinité de Jésus au nom du monothéisme et s'en prenant tout particulièrement à la divinité de l'Esprit Saint sur laquelle le concile de Nicée ne s'était pas prononcée. Ce courant dit pneumatomaque, qui assimilait l'Esprit Saint à une créature, fut combattu par les défenseurs de la foi de Nicée concernant Jésus. Le premier futAthanase (296-373), qui affirma de l'Esprit Saint qu'il est consubstantiel au Père et au Fils, et qui parla pour les trois personnes divines d'un mouvement circulaire au sein de la Trinité[49]. Le synode d'Alexandrie réuni par Athanase en 362 proclama explicitement l'égalité du Saint-Esprit avec le Père et le Fils.Épiphane de Salamine (315-403) affirma en 374 la foi en« L'Esprit Saint qui est Seigneur et donne la vie, qui procède du Père, qui avec le Père et le Fils est coadoré et coglorifié et qui a parlé par les prophètes »[50],[51].Basile de Césarée (329-379) place les trois Personnes au même niveau.Grégoire de Nazianze (329-390) approfondit le concept depérichorèse au sein de la trinité, affirmant que la spécificité de l'Esprit Saint réside en ce qu'il procède du Père, conformément à l'enseignement de Jésus (Jean). Enfin,Grégoire de Nysse (335-395) enseigne que les trois personnes sont distinctes, mais de même substance[49].
Premier concile de Constantinople (381) et ses suites
Le concile de Constantinople, qui réunit 150 évêques, précisa celui de Nicée concernant l'Esprit saint. Il proclama :« Je crois en « l'Esprit saint qui est Seigneur qui vivifie, qui procède du Père, qui avec le Père et le Fils est conjointement adoré et glorifié et qui a parlé par les prophètes » »[52].
Damase Ier, né en 305, évêque de Rome (366-384), qui avait été absent du concile de Constantinople de 381, mais qui y avait mandaté un évêque oriental, réunit un synode à Rome en 382, qui confirma les décisions du concile, et à l'occasion duquel fut promulgué leTomus Damiasi. Cet exposé explicita la doctrine trinitaire sous forme de condamnations de ceux qui refusaient la doctrine orthodoxe, et en particulier de ceux qui niaient que le Père, le Fils et l'Esprit Saint aient une seule divinité, un seul pouvoir, une seule majesté, une seule puissance, une seule gloire, une seule volonté et une seule vérité, et qui refusaient que les trois personnes divines soient égales, vivantes, ayant puissance sur tout, jugeant tout, vivifiant tout, créant tout et conservant tout[53].
Le symbole complet, connu sous le nom de Nicée-Constantinople, est utilisé jusqu'à nos jours dans la liturgie tant grecque que latine[54].
Augustin d'Hippone (354-430) part de la certitude que le Père, le Fils et l'Esprit Saint sont un quant à la substance et distincts en tant que Personnes. Pour lui, l'Esprit est communion consubstantielle éternelle d'amour du Père et du Fils. Et c'est l'Esprit d'amour que la Trinité donne gratuitement aux hommes par le biais de la grâce[55].
Le troisième concile œcuménique, qui a été ouvert en431 parCyrille d'Alexandrie àÉphèse, s'est référé à« la foi de Nicée » en refusant d'en modifier le symbole et a condamné lenestorianisme[56].
Ce fut seulement auconcile de Chalcédoine, quatrième concile œcuménique, en451, que le vocabulaire théologique acquit sa pleine stabilité, au sujet du mystère trinitaire[57]. Ce concile, surtoutchristologique, a déclaré qu'il fallait assimiler les notions latines de substance et de personne (introduites parTertullien[58]) respectivement à celles (grecques et tirées des spéculations d'unPlotin) d'essence (ousia) et d'hypostase (hupostasis), et queJésus-Christ,Dieu fait homme, réunit en une seule personne les deux natures,« sans confusion »,« sans changement »,« sans division »,« sans séparation », cela par opposition aumonophysisme défendu par le moine Eutychès.
À la suite de celles deNicée, puis deConstantinople, diversesconfessions de foi chrétiennes font mention de la Trinité, particulièrement lesymbole des apôtres et lesymbole de Nicée[59]. LeXIe Concile de Tolède (675) affirme notamment que« le Père n’est ni engendré ni créé, mais qu’il est inengendré. Il ne tire son origine de personne ; de lui le Fils reçoit sa naissance et le Saint Esprit sa procession », que« le Fils est né de la substance du Père sans avoir eu de commencement, avant les siècles, et cependant il n’a pas été fait », et enfin que l'Esprit« est Dieu, un et égal au Père et au Fils, de même substance et aussi de même nature. Il n’est cependant ni engendré ni créé, mais il procède de l’un et de l’autre, il est l’Esprit de tous les deux ».
Ce terme est introduit à la fin duVIe siècle, de même que dans lesymbole d'Athanase (dont l'attribution est incertaine). Il fait partie duCredo liturgique romain à la suite deBenoît VII.
Lesynode de Francfort (794) juge qu'il n'y a pas équivalence entre les deux expressions. Ce fut l'une des causes duGrand Schisme en1054 et cela continue d'être une difficulté entre les Églises d'Orient et d'Occident malgré les tentatives d'union. On le vit auconcile de Lyon en 1274 et auconcile de Florence en 1439, qui firent duFilioque un dogme de foi sans exiger son insertion dans le Symbole des Grecs.
À Florence, en particulier, on reconnaît l'équivalence duFilioque et de la formule« par le Fils » chez les Pères, maisMarc d'Éphèse, contestant cette interprétation (et représentant au concile ce qui demeurera la position de l'Église orthodoxe), répond que « les mots « procéder du Père par le Fils » signifient, dans le style de la théologie succincte, que l'Esprit qui procède du Père [seul], est rendu manifeste, se fait connaître, resplendit ou apparaît par le Fils ».
Durant leXIIe siècle, la renaissance théologique, nourrie des nouveaux fragments dePlaton et d'Aristote traduits en arabe et rapportés en Occident[61], amène à repenser des grandes parties du dogme chrétien. L'expansion des villes mène au déplacement du savoir et de l'enseignement alors monastique à un ensemble d'écoles urbaines, chacune marquée par un maître éminent, dont la théologie monastique critique le but et la méthode (rationalité, apports de textes venus de l'Orient, etc.).
Avec lachristologie et ledroit canonique (notamment leDécret de Gratien), la théologie trinitaire fut au centre de ces débats. Dès le premier quart de ce siècle, avecAbélard, opposé à Bernard de Clairvaux, ces débats trinitaires reprirent. L'équilibre du trois et de l'Un en un Dieu qui n'est pas soumis au nombre puisqu'il a créé ces nombres (cf. Sap. 11, 20 "Mais toi, Seigneur, tu as tout créé avec mesure, nombre et poids" a fait alterner des querelles où ceux qui favorisaient l'Un divin simple (atomos : "qu'on ne peut diviser") au détriment des trois Personnes étaient qualifiés de sabellianistes, tandis qu'à l'inverse ceux qui laissaient une place trop importante à la pluralité des Personnes étaient accusés de trithéisme[62]. Dans la seconde partie de ce siècle, les accusations de panthéisme lié à la spiration de l'Esprit dans la création, spiration confondue avec l'âme du monde [ilmanque des mots]. Plusieurs de ces débats ont mené à des procès chargés de trancher des questions parfois si subtiles que les cardinaux ou juges n'y comprenaient pas grand-chose.
La première partie du siècle est dominée par l'activité deBernard de Clairvaux en ce domaine. C'est lui qui demanda et obtint la condamnation d'Abélard, à Soissons en 1131, accusé de penchant trithéiste, puis celle de Gilbert Porreta à Reims en 1154 dont la solution pour justifier l'unité des trois Personnes repose sur la distinction entre Dieu et la divinité[63].
En 1154,Pierre Lombard publie sesSentences, où il propose de concevoir en Dieu une réalité supérieure ou suprême (Summa Res) distincte de la divinité et ne possédant aucune des qualités des Personnes et de laquelle provient l'unité des Personnes divines. Cette solution logique lui attire les foudres de l'abbéJoachim de Flore qui l'accuse de fonder une quaternité, trois Personnes plus une réalité suprême. Le débat est tranché auquatrième concile du Latran par le décretFirmiter[64]. Il fut demandé aux mille deux cents prélats siégeant au concile réuni par Innocent III de répondre « Nous croyons » à la proclamation du canon proposant la solution de Pierre Lombard, et « Nous les rejetons » au canon concernant « les erreurs de l'abbé Joachim »[65].
Le texte issu deLatran IV, contenu dans la constitution dogmatiqueDe fide catholica, de 1215 déclare : « Nous croyons fermement [firmiter] et nous confessons franchement qu'unique est le vrai Dieu, éternel, immense et immuable, incompréhensible, tout-puissant et ineffable, Père et Fils et Saint-Esprit : trois personnes, mais une seule essence, substance ou nature absolument unique : le Père ne vient de personne, le Fils vient du seul Père et le Saint-Esprit également de l'un et de l'autre, toujours sans commencement et sans fin : le Père engendre, le Fils naît, le Saint-Esprit procède : ils sont consubstantiels, coégaux, et co-omnipotents et coéternels : principe unique de toutes choses… » Le texte continue par de longs commentaires explicatifs[66].
Ce texte est une définition dogmatique encore reconnue dans l'Église catholique. Tous les auteurs catholiques, tenus par le dogme à le professer, ne firent que l'approfondir et le rendre plus compréhensible. C'est en particulier à ce concile et à ce texte que se réfère encore de nos jours le Saint-Siège[67].
Dans les questions 27 à 43 de laSomme théologique (appelées traitéDe Deo trino : « du Dieu trine »)[68]Thomas d'Aquin a résumé ainsi la foi trinitaire en posant qu'on pouvait distinguer :
un seul Dieu, une seule essence, ou substance, ou nature ;
deux processions : la génération (du Fils) et la spiration (du Saint Esprit), et deux actes notionnels : l'acte de connaissance qui constitue le Fils et l'acte de volonté qui constitue l'Esprit ;
trois Personnes : le Père, le Fils et le Saint Esprit ;
quatre relations : la paternité, la filiation, la spiration active (du Père et du Fils à l'Esprit) et la spiration passive (de l'Esprit au Père et au Fils) ;
cinq propriétés : l'innascibilité (du Père) ; la paternité (du Père) ; la filiation (du Fils) ; la spiration active (par le Père et le Fils) ; la procession passive (du Saint Esprit).
On peut considérer aussi qu'en Dieu il y a deux actes notionnels : l'acte de connaissance qui constitue le Fils et l'acte de volonté qui constitue l'Esprit.
En Dieu tout est un en dehors des relations d'opposition. Les trois Personnes agissent de façon inséparable à l'extérieur d'elles-mêmes.
Quant à l'appropriation, elle consiste à attribuer à une seule Personne une propriété (par exemple la création attribuée au Père) qui est en réalité commune aux trois Personnes divines.
LaRéforme ne remet pas en cause le dogme trinitaire, mais l'indépendance vis-à-vis de l'autorité de l'Église de Rome favorise les interprétations personnelles dans une perspective de théologie« humaniste », puis« libérale ».
Le protestantKarl Barth[69]et le catholiqueKarl Rahner, en particulier, insistent sur la prééminence de la Trinité, l'un centré sur les modes de la révélation, l'autre différenciant, pour constater qu'elles se confondent, la Trinité de Dieu (immanente) et celle qui apparaît à l'homme (« économique »). PourHans Urs von Balthasar, toute la Trinité est impliquée en Jésus-Christ et la croix réalise analogiquement ce qui s'y vérifie dans l'amour et le don, pendant que le théologien luthérienRudolf Bultmann apporte sa propre vision de la christologie[70].
Le propre du christianisme étant de croire en la Trinité définie dans lesymbole de Nicée, l'Église catholique et les Églises duConseil œcuménique des Églises, qui regroupe les mouvements chrétiens issus des Réformes et de la Panorthodoxie[72], adoptent ce canon comme base de leur foi.
Les affirmations de Jésus expriment ce qu'en théologie on nomme lapérichorèse, ou union des trois personnes divines qui ne forment qu'une seule substance[73] : "Le Père est en moi et moi dans le Père" (Jean 10, 38) et "Ne crois-tu pas que je suis dans le Père et que le Père est en moi?" (Jean 14, 10). La périchorèse appliquée à la Trinité exprime l'immanence, l'inhabitation d'une personne divine dans une autre, leur interdépendance. Cette notion permet d'harmoniser les deux axiomes trinitaires, que sont la monarchie du Père, seul principe de la Trinité, et l'ordre des processions. Elle permet ainsi d'éviter l'écueil d'insister unilatéralement sur l'ordre des personnes divines qui se transformerait alors en une subordination des personnes divines incompatible avec leur égalité foncière[74].
La Sainte Trinité, miniature desGrandes Heures d'Anne de Bretagne illustrées parJean Bourdichon.
Dans lecatholicisme, Dieu est un seul Dieu, à la fois transcendant et immanent. Il y a en Dieu trois personnes, le Père, le Fils et le Saint-Esprit, qui sont révélées par l'incarnation du Fils et par l'envoi du Saint-Esprit. Elles possèdent l'unique nature divine et c'est la divinité entière et indivisible qui est en chacune des trois personnes divines. Il existe entre elles une distinction qui se fonde sur les relations mutuelles qu'elles entretiennent. Le Père tient de lui-même la nature divine. Le Fils procède du Père par génération (engendrement) éternelle. Le Saint-Esprit procède du Père et du Fils, ou encore du Père par le Fils, comme d'un seul et même principe, en tant qu'ils sont un seul Dieu[75].
Deux lignes de force se dégagent dans le Nouveau Testament : fidélité au monothéisme juif et inclusion de l'homme Jésus dans l'identité du Dieu d'Israël. La génération du Fils par le Père permet de les distinguer sans pour autant compromettre l'unité divine : "Comme le Père possède la vie en lui-même, ainsi a-t-il donné au Fils de posséder la vie en lui-même" (Jean 5, 27). La relation divine entre le Fils et son Père est transposable à celle également divine entre le Père et le Saint-Esprit, voire à celle divine entre le Fils et le Saint-Esprit[76].
Pour montrer son importance et souligner son caractère inconcevable, le catholicisme parle du « mystère de la Trinité », au sens de vérité de foi non accessible à la seule raison humaine. C'est l'un des principauxmystères de la foi, avec l'Incarnation, laRésurrection et laRédemption[77].
Dans l'Église orthodoxe, les fidèles adorent le Père, le Fils et le Saint-Esprit - la Trinité, le Dieu unique. Suivant les Écritures et les Pères de l'Église, la Trinité divine est faite de trois personnes (ouhypostases) qui partagent une même essence (ousia). Ces trois personnes sont consubstantielles les unes avec les autres, elles sont d'une même et coéternelle essence (homoousia) donc volonté. Il n'y a jamais eu de moment où l'une des personnes de la Trinité n'aurait pas existé, les trois sont donc incréées. Dieu est au-delà du temps et antérieur à lui bien qu'il agisse dans le cours de l'histoire. Chacune des trois personnes divines est en relation personnelle avec l'humanité.
La source et l'unité de la Trinité est le Père, de qui le Fils est engendré et dont l'Esprit procède. Essayer de comprendre l'engendrement ou la procession conduit à la folie, dit Grégoire le Théologien ; c'est ainsi que l'Église orthodoxe approche le mystère divin d'une manièreapophatique, en se contentant de rencontrer Dieu personnellement tout en ayant conscience de l'incapacité de l'esprit humain à le comprendre au-delà des termes du dogme trinitaire.
La premièreéglise unitarienne chrétienne non trinitaire vit le jour auXVIIe siècle àNaples, puis les unitariens pourchassés partirent vers le nord (en Suisse), ensuite vers l'est de l'Europe (en Pologne, puis Roumanie (Transylvanie)), enfin ils ont fait des adeptes en Angleterre[85].
Plusieurs courants minoritaires réfutent la croyance de la Trinité[86], dont l'Église unitariste.
L'iconographie chrétienne utilise plusieurs modes de symbolisation de la Trinité. Ces symboles obéissent à des schémas et à des structures connues dont l'apparition ou la disparition épousent l'histoire du dogme[87].
Les trois faces sont représentées dans les cieux souvent accompagnées de figures saintes qu'elles surplombent.
En composition symbolique ou géométrique. Refusé par Augustin, parce que les manichéens présentaient Dieu comme une fenêtre triangulaire ouverte dans les nuages d'où coule la lumière divine, le triangle fut réhabilité par Joachim de Flore pour représenter la Trinité auXIIe siècle seulement[88]. Le triangle chrétien apparaît brièvement dans un écrit de Vigile de Tapse (mort après 518)[89] dans un contexte de concurrence avec l'arianisme. Le triangle fut aussi un symbole christologique dans l'antiquité chrétienne comme l'initiale majuscule grecque « Δ » pour Δουλος (Doulos, "Serviteur"). Ce triangle n'est pas trinitaire : les confusions sont fréquentes. Lorsque Joachim de Flore décide d'y recourir, il insiste sur l'amplitude des angles et non sur les faces : le triangle n'est pas un « tri-latère ». Chaque angle ouvre un champ d'être et d'action. Ces angles sont rigoureusement identiques, mais leurs orientations différent. Tout descend, selon la formule de l'Épître de Jacques, du Père des Lumières. Le Père est donc seul en haut. À la droite du Père, donc à gauche pour notre regard, siège le Fils selon le Psaume 110 : « Le Seigneur a dit à mon seigneur, Siège à ma droite ». Les deux réunis ne constituent qu'une seule forme, triangulaire, donnant ainsi place et vie au troisième angle : l'Esprit. Joachim de Flore figure ainsi de façon unique la divinité une et la trine. Le triangle trinitaire chrétien repose donc sur sa base, à la différence de certains « boucliers de la foi ». Ignorant l'hébreu, Joachim de Flore croit que le nom biblique YHWH s'écrit IEVE, ou IEUE puisqu'alors u et v ne sont qu'une seule lettre. Il complète sa figuration en nommant l'angle du Père IE, celui du Fils EU et celui de l'Esprit combinant les deux précédents UE : c'est pourquoi le tétragramme divin prend place au centre du triangle. Dans les siècles suivant, écrit en hébreu ou translittéré correctement, ce Nom divin ne peut plus donner à voir la Trinité : il est alors placé au centre, figurant la divinité unique partagée par les trois personnes.
En composition triangulaire (Jésus aux cieux à droite du Père, avec ou sans sa croix, le Saint-Esprit au centre au-dessus) :
En composition horizontale (Jésus aux cieux à droite du Père, avec ou sans sa croix). Ces représentations, lorsqu'elles figurent trois hommes, sont dites triandriques. L'icône de la Trinité de Roublev appartient à cet ensemble. Fréquemment les artistes signalent l'unité des personnes divines par un vêtement commun tel qu'un unique manteau recouvrant les trois. On les voit aussi attablés dans l'Hortus deliciarum daté duXIIe siècle. Ces représentations ont pour origine la scène dite de l'hospitalité d'Abraham. Dans le texte biblique, celui-ci reçut la visite d'anges.Augustin d'Hippone commentant ce passage dit « Tres vidit, unus adoravit » : « il vit trois, adora un ». La représentation de cette scène est à l'origine des trinités triandriques.
Marc-Antoine Charpentier a composé unMotet pour la Trinité H 319 pour 3 voix et basse continue vers 1675. Il était destiné au dimanche après la Pentecôte.
↑Gervais Dumeige,Textes doctrinaux du magistère de l'Église sur la foi catholique, Paris, de l'Orante, 1993, p. 8(ISBN978-2-7031-1068-2),lire en ligne.
↑a etbRevue Réformée, n° 222 – mars 2003 – tome LIV.Le Dieu trinitaire et ses attributs selon Louis Berkhof ; traduction dynamique des chapitres II à VIII de saThéologie systématique par Marie-José de Visme.
↑« La formulation « un Dieu en trois Personnes » a été établie et pleinement intégrée à la vie chrétienne et à sa profession de foi à la fin duIVe siècle. » (New Catholic Encyclopedia, volume 14, 1967, p. 299.)
↑LaDidachè en 7,1 a repris à son compte la formule baptismale présente en Matthieu 28, 19-20 (Baptisez-les au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit), à savoir : « Baptisez au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit dans de l'eau courante ». Cette formule est selon lui un relai capital dans la genèse des symboles, car elle témoigne d'un Credo ternaire. Cf.Bernard Sesboüé,Histoire du christianisme,vol. I :Histoire des professions de foi, Paris, Desclée,,p. 769.
↑Bernard Sesboüé,Histoire du christianisme, Le nouveau peuple des origines à 250, Paris, Desclée,, « Histoire des professions de foi (IIe et IIIe siècles) »,p. 770.
↑Denzinger,Symboles et définitions de la foi catholique, Paris, Cerf,no 112.
↑Michel-Yves Perrin,Histoire du christianisme, Le Nouveau Peuple, des origines à 250. Rome et l'extrême Occident jusqu'au milieu duIIIe siècle, Desclée,,p. 664.
↑Voir le tableau récapitulatif de ces débats en Jean Devriendt,Le Psaltérion à Dix cordes de l'Abbé Joachim de Flore, Tome 1, Thèse, Université Marc Bloch, Strasbourg, 2001,p. 211.
↑cf. Michael Williams, The Teaching of Gilbert Porreta on the Trinity, Analecta Gregoriana, vol LVI, séries Facultatis Theologicæ, sectio B (n.23), Rome, 1951.
↑Voir l'analyse de cette querelle et du décret conciliaire en Jean Devriendt,Le Psaltérion à Dix cordes de l'abbé Joachim de Flore, Tome 1, Thèse, Université Marc Bloch, Strasbourg, 2001,p. 21-25.
↑Ecole Biblique de Jérusalem,Dictionnaire Jésus, Paris, Laffont,,p. 823-824
↑LeCatéchisme de l'Église catholique, publié en 1992, indique :« L’Église utilise le terme« substance » (rendu aussi parfois par« essence » ou par« nature ») pour désigner l’être divin dans son unité, le terme« personne » ou« hypostase » pour désigner le Père, le Fils et le Saint-Esprit dans leur distinction réelle entre eux, le terme« relation » pour désigner le fait que leur distinction réside dans la référence des uns aux autres. »
↑Catéchisme de l'Eglise catholique, Paris, Mame Plon,, n° 190
↑Luther écrit par exemple : « Dieu, en lui-même, n'est pas autre chose que le Père, le Fils et le Saint-Esprit, la Trinité et les choses qui sont dites à l'accoutumée à propos de l'Unité et de la Procession. »Martin Luther,Études sur les Psaumes, éd. Georges Laguarrigue,Labor et Fides, 2001,p. 157.
↑Walter A. Elwell,Evangelical Dictionary of Theology, Baker Academic, USA, 2001, p. 502-503
↑Alliance évangélique mondiale,Confession de Foi, worldea.org, USA, consulté le 4 mars 2019
↑John Howard Yoder,Theology of Mission: A Believers Church Perspective, InterVarsity Press, USA, 2014, p. 132
↑Walter A. Elwell,Evangelical Dictionary of Theology, Baker Academic, USA, 2001, p. 95
↑Henri-Irénée Marrou, « L'arianisme comme phénomène alexandrin »,Comptes rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres,no 3,,p. 533-542(lire en ligne).
↑Jean Devriendt,« Du triangle au Psaltérion : l’apport de Joachim de Flore à l’une des représentations majeures de la Trinité », Pensare per figure. Diagrammi e simboli in Gioacchino da Fiore, Alessandro Ghisalberti dir., Viella Ed., Opere di Gioacchino da Fiore: testi e strumenti, 23, 2010,p. 187 – 206 .
Raimon Panikkar,La Trinité : Une expérience humaine primordiale,« Parole présente », Cerf, 2003.
Jaroslav Pelikan,The Emergence of the Catholic Tradition (100–600), vol. 1:The Christian Tradition. A History of the Development of Doctrine, ch. « The Mystery of the Trinity » 1971
Karl Rahner (Hrsg.),Der eine Gott und der dreieine Gott. Das Gottesverständnis bei Christen, Juden und Muslimen, Schnell und Steiner, München, 1983(ISBN3-7954-0126-7)
Karl Rahner, sj, Herbert Vorgrimler,Petit dictionnaire de théologie catholique, Seuil, 1997.
Richard E. Rubenstein,Le jour où Jésus devint Dieu, La Découverte, 2004 (Sous-titre :L'« affaire Arius » ou la grande querelle sur la divinité du Christ au dernier siècle de l'Empire romain).
Bernard Sesboüé,Christ, Seigneur et Fils de Dieu, Lethielleux, DDB, Paris, 2010.