Géographiquement, elle est parfois considérée comme la « dernière ville du Nord-Est » de l'Italie, ou comme la « ville de l'extrême Sud » de l'Europe centrale ou bien comme la « première ville » de la nouvelle Europeélargie à l'Est. L'histoire complexe et prestigieuse de Trieste, qui fut longtemps le principal débouchéméditerranéen duSaint-Empire romain germanique, puis le seul débouché maritime de l'empire austro-hongrois avant son rattachement à l'Italie, et sa position au carrefour des trois mondes latin/italien, germanique/autrichien et slave/slovène, ont forgé ici une culture et des traditions très particulières par rapport au reste de l'Italie. Toute la ville porte la trace d'avoir été un des poumons portuaires de l'Europe (les larges avenues rectilignes, les immeubles cossus, etc.) et de ce mélange d'influences avec une superposition des styles baroque, empire, néoclassique, Art nouveau[3].
Cette ville frontalière a été élue première ville italienne pour sa qualité de vie en 2009 par le quotidien économiqueIl Sole 24 Ore[5], qui considère que la ville « allie tout le confort d'une métropole au bien-être que procure une nature foisonnante et multiple[6] ».
Barriera Nuova, Borgo Giuseppino,Borgo Teresiano, Città Nuova, Città Vecchia, San Vito, San Giusto, Campi Elisi, Sant'Andrea, Cavana ;
Barriera Vecchia (Stara mitnica), San Giacomo (Sv. Jakob), Santa Maria Maddalena Superiore ;
Cattinara (Katinara), Chiadino (Kjadin), San Luigi, Guardiella (Vrdela), Longera (Lonjer), San Giovanni (Sv. Ivan), Rozzol (Rocol), Melara ;
Chiarbola (Čarbola), Coloncovez (Kolonkovec), Santa Maria Maddalena Inferiore (Sv. Marija Magdalena Spodnja), Raute (Rovte), Santa Maria Maddalena Superiore (Sv. Marija Magdalena Zgornja), Servola (Škedenj), Poggi Paese, Poggi Sant'Anna (Sv. Ana), Valmaura, Altura, Borgo San Sergio.
Étant donné les particularités du territoire de sa province, il peut être dit que, tandis que le centre de Trieste développe le long de la côte, des températures relativement douces et un bon ensoleillement, les villages et localités karstiques subissent, sur le plateau arrière à une hauteur de deux cents à cinq cents mètres d’altitude, un climat beaucoup plus continental. À Basovizza, située à environ370 mètres d’altitude, la température moyenne annuelle est d'environ11 °C, avec une moyenne du mois le plus froid (janvier) de1,5 °C et du mois le plus chaud (juillet) de20,6 °C.
À cause des effets de relief, un peu de pluie peut se produire tout au long de l'année (il s'agit d'une particularité par rapport au climat typiquement méditerranéen), mais au cours des mois d'été la pluviométrie est néanmoins rare et se manifeste le plus souvent par des orages (juillet est généralement le mois le plus sec). La pluviométrie atteint son apogée en fréquence et intensité en novembre et en avril à cause des perturbations d’origine atlantique.
À ce climat généralement doux font exception les journées debora (fort vent froid en rafales, dont le nom vient du grecBoréos : le Nord), qui pénètre du nord-est par l'arrière-pays le long de vallées qui s'ouvrent dans les montagnes de l’arrière-pays, débouchant sur Trieste et sur le golfe. Ce vent violent peut atteindre les180km/h avec des rafales extrêmes à212km/h[6]. Par effet de lacompression adiabatique la température du vent qui descend sur la ville gagne de trois à quatre degrés mais les rafales augmentent considérablement sur la peau une sensation de froid, même avec des températures relativement douces. Exceptionnellement il y a même en été des coups de bora pour des périodes très courtes avec parfois une augmentation des températures supérieure à 35 degrés. Les rafales d'air d'origine continentale d’Est-Nord-Est gagnent à l'embouchure de l'Adriatique une vitesse supplémentaire et peuvent dans des cas exceptionnels en haute mer atteindre plus de 50 nœuds, comme enregistré en décembre 1996. Dans certaines régions, la bora est plus forte et plus fréquente que dans d'autres, et seule la région de la côte qui va de Miramare à Sistiana est totalement à l'abri de l'effet du vent[réf. souhaitée]. Très intéressante est la tendance de la fréquence des vents d'est et de la bora en général qui, au cours des 100 dernières années, a diminué de28 jours, tandis que les vents provenant du sud-est et du sud, comme lesirocco, ont augmenté leur fréquence de18 jours par an[réf. nécessaire].
Occupée par les Français en 1797, 1805 et 1809, elle est intégrée auxProvinces illyriennes (1809–1814), puis redevient autrichienne et connaît une période de grande prospérité, particulièrement après la construction de la ligne de chemin de fer Vienne-Trieste (terminée en1857). À la fin duXIXe siècle, Trieste, capitale duLittoral autrichien, est une grande cité cosmopolite austro-hongroise qui accueille des artistes commeJames Joyce etItalo Svevo. La dominationaustro-hongroise sur les habitants italiens et slaves leur est défavorable, et ils aspirent respectivement àrejoindre l'Italie ou unÉtat slave du Sud : c'est ce que l'on appelle l'irrédentisme.
Lorsque le l'Italie quitte l'Axe, la ville est occupée par l'Allemagne nazie qui en fait la capitale d'une nouvelle province administrée directement par le Reich l’Adriatische Küstenland (« côte adriatique »). Elle y ouvre lecamp (de transit mais plus tard aussi de concentration) de laRisiera di San Sabba où furent emprisonnées, avant d'être transférées, de 12 000 à 15 000 personnes : des Juifs, des Slaves et des résistants italiens.
Le, lespartisans communistes deTito (IVe armée yougoslave) entrent à Trieste aux cris deTrst je naš (« Trieste est à nous »). Le lendemain,, la2e division néo-zélandaise du général Bernard Freyberg entre également en ville. Les communistes yougoslaves y restent néanmoins pendant40 jours et, sous l'œil désapprobateur maisexpectatif desAlliés, supervisent la sanglanteépuration de la société triestine. Les fascistes sont systématiquement exécutés, ainsi que, selon leur attitude, leurs familles et de nombreux autres Italiens refusant que Trieste ne passe à la Yougoslavie. Parfois, l'exécution est précédée d'un procès expéditif et d'une condamnation à mort. L'« extermination de la vermine fasciste » et des résistants irrédentistes est appelée « massacres des foibe » (du nom de ces cavités naturelles), mais peut aussi se dérouler en pleine nature ou dans le camp, créé par les nazis, de Risiera di San Sabba.
En1947, le traité de Paris crée un « Territoire libre de Trieste » sous contrôle de l'ONU, coupé en deux zones, l'une anglo-américaine (zone A), avec 311 000 habitants en grande majoritéitaliens et comprenant la ville de Trieste, l'autre yougoslave (zone B), avec 54 000 habitants en grande majoritéslovènes etcroates, comprenant la ville deKoper/Capodistria. La plus grande partie de la population de la zone B (40 000 Italiens, mais aussi des Croates et Slovènes) abandonne cette région entre 1947 et 1956, poussée par laterreur communiste et lesmassacres des foibe. Par le protocole d'accord du, leterritoire « libre » est partagé : la zone A au nord retourne à l'Italie, tandis que la zone B au sud va définitivement à laYougoslavie et, au sein de celle-ci, est partagée entre laCroatie et laSlovénie.
Ce n'est qu'avec l'entrée en vigueur officielle le dutraité d'Osimo signé le par l'Italie et laYougoslavie, que cette dernière reconnaît l'appartenance de Trieste et de son territoire à l'Italie, qui, de son côté, renonce à revendiquer l'ancienne zone B. Trieste perd ainsi définitivement une grande partie de son ancienne province de l'Istrie au profit de l'ancienne Yougoslavie. L'émergence des nouveaux États voisins (Slovénie etCroatie) rend ce traité caduc et, en Italie, des voix s'élèvent pour la renégociation d'un nouveau traité, mais l’intégration dans l'Union européenne de ces deux pays, respectivement en2004 et2013 ouvre les frontières à partir du (adhésion de fait de la Slovénie autraité de Schengen). Trieste est donc « réunie » à son arrière-pays, même si lacrise migratoire de 2015 etcelle de Covid-19 de 2020 ont amené l’Italie et la Slovénie à refermer temporairementleur frontière.
À travers le vaste territoire communal de Trieste, qui s'étend jusqu'à la frontière avec la Slovénie, on rencontre aussi des faubourgs et des localités du haut-plateaukarstique dans lesquels vit une communauté de langue et de culture slovènes (5 % de la population communale suivant le recensement de 1971), qui dispose de son propre réseau scolaire.
Par ailleurs, de l'autre côté de la frontière se trouve une communauté italienne istrienne qui maintient des liens avec l'Italie, et plus particulièrement avec Trieste qui a accueilli après laSeconde Guerre mondiale près de 40 000 réfugiés italiens (profughi,esuli) d'Istrie et deDalmatie, des régions devenuesyougoslaves en1945.
Université de Trieste.Université de Trieste (façade principale).
Trieste était siège depuis 1877 d’une célèbre école supérieure de commerce, laScuola superiore di commercio ainsi que d’une école d’architecture. LaScuola superiore di commercio, fondée par le baronPasquale Revoltella, est instituée par dotation privée durant l'administration des Habsbourg. Le souhait de Trieste d’accéder au statut universitaire fut l’objet d’âpres tensions entre l’administration autrichienne qui refusait cette création et la composante italienne de l’élite intellectuelle de la ville qui désirait cette ouverture[13]. Après le rattachement de Trieste auroyaume d'Italie, la fusion de l’école supérieure et d'autres instituts est effective dès 1919. Le décret royal du 8 août 1924 dote Trieste d’une université appelée tout d’abordRegia Università degli studi economici e commerciali. Après la Seconde Guerre mondiale et au retour de Trieste à l'Italie, l'université de Trieste prend le nom d’Università degli studi di Trieste et intègre de nouvelles facultés comme celles de pharmacie, de médecine, de chirurgie et plus tard de sciences politiques. Les dernières créations de l’université sont un institut de langues pour traducteurs et interprètes, un institut de psychologie (1997) et un institut d’architecture (1998). Peu à peu l’Université de Trieste gagne en prestige et accueille de nombreuses unités de recherche scientifique.
Trieste est devenue « Cité de la Science[14],[15] », accueillant le principal parc scientifique italien et des chercheurs du monde entier.
L’Università degli Studi se compose de douze instituts : architecture, économie, pharmacie, jurisprudence et droit, ingénierie, lettres et philosophie, médecine et chirurgie, psychologie, sciences politiques, sciences de l'éducation et de la formation, sciences mathématiques, physiques et naturelles, langues modernes pour interprètes et traducteurs. Ils sont constitués de vingt départements de recherches thématiques.
L'Aquarium marin.
Parmi les établissements scientifiques de Trieste se distinguent également :
l’Observatoire astronomique de Trieste (OAT) né d’un département de l’école nautique fondée à Trieste par l’impératrice Marie-Thérèse d’Autriche en 1753. En 1898, la villa Basevi devient le siège historique de l'Observatoire astronomique de Trieste. En 1923, l’OAT fut inscrit sur la liste des observatoires astronomiques italiens. Il est actuellement affilié à l'Institut national d'astrophysique (INAF) ;
l’Institut national d'océanographie et géophysique expérimentale[16] (OGS) qui regroupe l'ancien institutZentralanstalt für Meteorologie und Geodynamik fondé en 1898 pendant la période autrichienne ;
le Centre de recherches océanographiques, l’aquarium et la réserve maritime de Miramare-Trieste (WWF)[17] ;
En 2009, Trieste est notée comme accueillant la deuxième meilleure université d’Italie (selon une classification établie parIl Sole 24 Ore[19]) ; en 2013, selon leClassement mondial des universités QS elle apparaît dans les 500 meilleures universités mondiales[20]. En 2013, selon un autre classement global elle est au nombre des 250 premières universités mondiales[21].
Avant laPremière Guerre mondiale, la langue allemande était parlée par 10 % de la population[22],[23] et la langue slovène atteignait les 24,80 % (recensement de 1910). La première a ensuite quasiment disparu et la seconde s'est réduite. Actuellement, dans le centre urbain, les populations de langue allemande et slovène ont numériquement été dépassées par d'autres communautés, en particulier les Chinois, les Serbes et les Croates. La langue minoritaire frioulane (son dialecte oriental), reconnue, est très peu utilisée, alors qu’elle l’est beaucoup dans la province voisine de Gorizia.
La ville de Trieste dispose de lieux de culte de la plupart des religions. Trieste était au tournant duXXe siècle, une ville ayant de fortes communautés religieuses minoritaires : orthodoxes grecs et serbes, arméniens, protestants (luthériens,réformés,vaudois etanglicans) et surtout la communauté juive, d'influence économique, politique et culturelle notable.
La communauté juive de Trieste comptait en 1900 entre 5 000 et 7 000 membres[24], installés là depuis le Moyen Âge[25] au sein d'un ghetto créé vers 1690 autour duCorte Trauner[26], et ayant un rôle économique et culturel majeur pour la ville. De 1908 à 1912 fut édifiée unesynagogue dans le centre-ville, via San Francesco sur les plans des architectesRuggero etArduino Berlam qui la construisent dans un style rappelant les églises syriennes datant de l'Empire romain[27]. Inaugurée en 1912, elle constitue la plus grande synagogue d'Europe avec celle de Budapest, selon que l'on considère la surface ou le volume.
En1938, avec la promulgation deslois raciales fascistes, la communauté en majoritéashkénaze émigra massivement dans le reste de l'Europe et aux États-Unis. Durant laSeconde Guerre mondiale, l'extermination de la communauté juive dans les camps d'Europe centrale et surtout dans l'un des seuls camps italiens de concentration dénommé laRisiera di San Sabba réduisit fortement la population juive de Trieste. De nos jours, la communauté juive de Trieste compte environ700 personnes[24].
Lesbaha'is disposent d'un centre, l’Assemblea spirituale locale Baha'i di Trieste, où ils organisent des conférences[28] et participent à des réunions interreligieuses[29].
Campanile avec frise romaine de la basilique et statue de saint Just.
L'implantation de laFranc-maçonnerie à Trieste remonte auXVIIIe siècle[réf. nécessaire]. Ses premiers membres se réunissaient auCasino San Pietro. En1774 une première loge régulière est fondée sous le nom deAlla Concordia dans leBorgo Teresiano. Son grand-maître était le consul général des Pays-Bas à Trieste, Emilio Baraux[réf. nécessaire].
Interdite pendant le règne de l'empereur François II, la maçonnerie triestine connaît une période de renaissance sous les occupations françaises de1797,1805 et1809. Uneloge maçonnique est érigéeVia Commerciale sous le nom deLa Vedovella (la petite veuve). En 1816, le retour des Autrichiens rétablit l'interdiction de la maçonnerie qui rentre dans la clandestinité[réf. nécessaire]. Les sous-sols de laRotonda Pancera, une construction néo-classique situéevia San Michele, servent alors de lieu de réunion aux francs-maçons de Trieste et une loge y est aménagée.
Dès1925, les fascistes infligent à la maçonnerie une persécution sans précédent. Les archives conservées dans un local près du Théâtre Verdi sont dévastées et brûlées. De nos jours, la maçonnerie triestine très active et qui compte plus de200 membres[30] a retrouvé un siègeCorso Umberto Saba. L'une des loges triestines régulières porte le nom dePro Hominis Dignitate di Trieste (pour la dignité humaine). Le, le Grand-Orient d'Italie a tenu une convention publique à Trieste à l'occasion du150e anniversaire de l'unité italienne, en l'honneur de la multiculturalité, multi-religiosité de Trieste et en mémoire des persécutions subies[31].
Trieste, en tant que ville frontière et ouverte sur la mer, présente le caractère d'une ville d'échanges commerciaux portuaires importants, devenant l'un des plus grands ports de laMéditerranée. L'activité portuaire s'est fortement réduite durant l'entre-deux-guerres mais reste très présente au niveau de la gare maritime et des différentes installations portuaires du nord et du sud de la ville.
Seule ville de l'empire austro-hongrois ouverte sur la mer Méditerranée, elle constitue alors l'accès principal de nombreuses marchandises provenant d'outre-mer. Le commerce avec l'Orient et l'Afrique a été pendant de nombreux siècles important. Ainsi, Trieste a depuis longtemps constitué une plaque tournante du commerce du thé et du café où transite un tiers des importations du pays[6]. De nos jours, la société du caféIlly, fondée à Trieste en 1933 parFrancesco Illy, est toujours installée dans la ville[6].
La ville possède deux importantes gares, l'une au nord, lagare centrale de Trieste, accueillant le trafic en provenance de l'Italie et du reste de l'Europe occidentale, l'autre au sud-ouest, lagare de Trieste Campo Marzio, qui était tournée vers la côte dalmate et l'Europe centrale. Cette dernière gare est aujourd'hui transformée en un musée ferroviaire.
Ce tramway est toujours en fonction et relie Trieste àOpicina sur une ligne historique constituant le dernier exemple en Europe de traction mixte (électrique dans les parties normales et à funiculaire dans les fortes pentes). Cette ligne est aujourd'hui devenue touristique en montant sur les hauteurs de la ville et offrant un panorama unique sur le golfe.
De plus, la ville de Trieste possède aussi un réseau de bus moderne bien développé, ce transport est le plus utilisé dans la région Frioul-Vénétie Julienne et comporte51 lignes.
La ville s'organise autour du port, du Grand Canal et de la place centrale ouverte sur la mer, appeléepiazza Unità d'Italia.
Les restes de la présence romaine sont visibles avec le théâtre romain qui pouvait accueillir 6 000 spectateurs et l'arc de Ricardo datant tous deux duIer siècle av. J.-C., le forum romain avec vestiges d'une basilique civile, ainsi que les restes de deux aqueducs romains dont le plus long mesurait17 kilomètres, ainsi qu'unlapidarium.
Parmi les principaux lieux de culte de la ville se trouvent la cathédrale catholique de San Giusto, labasilique de San Sivestro, l'église catholique Santa Maria Maggiore, l'église catholiqueSant'Antonio Taumaturgo, le temple luthérien, l'église orthodoxe serbe San Spiridone et l'église orthodoxe grecque San Nicolò, ainsi que lasynagogue de Trieste qui est l'une des deux plus grandes d'Europe.
La ville présente aussi de belles places, parcs et jardins, palais, théâtres, villas, fontaines et monuments divers, ainsi que plusieurs châteaux.
LaPiazza Unità d'Italia est la place principale de Trieste autour de laquelle toute la vie de la ville s'organise. Appelée à l'origine Piazza San Pietro ou Piazza Grande, puis Piazza Francesco Giuseppe (du nom de l'empereur François Joseph d'Autriche), elle prit le nom de Piazza Unità d'Italia en 1918 à la suite du rattachement de Trieste à l'Italie. Elle se trouve au pied de la colline de San Giusto, entre le quartier construit par l'impératrice Marie-Thérèse d'Autriche (Borgo Teresiano) et le quartier construit à l'époque de l'empereur Joseph II de Habsbourg-Lorraine (Borgo Giuseppino). La place planifiée dès 1788 par l'architecte Domenico Corti, de plan rectangulaire est encadrée de nombreux édifices publics et palais. De par sa superficie (10,368 m2) elle est la plus vaste place d'Europe qui s'ouvre sur la mer. Elle est prolongée par un quai au nom célèbre : le Molo Audace.
Sur la place se trouve fontaine monumentale construite de 1751 à 1754, appelée la fontaine des Quatre-Continents (ainsi que Fontana del Mazzoleni). Deux autres fontaines bordent le palazzo du Lloyd Triestino construit de 1881 à 1883 et représentent les déesses Thétis (œuvre du sculpteur Giuseppe Pokorny) et Vénus (œuvre du sculpteur Ugo Haedti). À noter sur la place la présence d'une colonne dédiée à l'empereur Charles VI, consécutive à sa visite du. La statue de pierre blanche qui surmonte la colonne et le représente depuis 1754 est une œuvre du sculpteur Lorenzo Fanoli.
En 1740 s'échoua au fond du port de Trieste le navireSan Carlo, épave qui fut aussitôt utilisée pour la construction d'un nouveau quai construit de 1743 à 1751. Ce quai porta le nom du navireSan Carlo. À l'origine, le quai ne mesurait que95 mètres de long et fut peu à peu allongé au cours du temps pour atteindre la longueur actuelle de246 mètres. À la fin de la Première Guerre mondiale, le, le premier navire de la marine italienne à rentrer dans le port de Trieste et à s'amarrer au quai futL'Audace. On donna le nom de l'Audace au quai(Molo Audace) et sur une petite colonne de pierre blanche on érigea une rose des vents en bronze avec épigraphe en souvenir de cet événement.L'Audace est toujours exposé à la base duphare de la Victoire (Faro della Vittoria). De nos jours le Molo Audace qui forme une véritable place sur la mer, est devenu un lieu de promenade privilégié des Triestins et prolonge de façon harmonieuse la perspective de lapiazza Unità d'Italia.
Creusé de 1754 à 1756 à l'emplacement d'anciens marais sur un projet de l'architecte vénitienMatteo Pirona, il permettait aux navires d'entrer au cœur de la cité. Il se situe au cœur du Borgo Teresiano, quartier construit sous l'impératriceMarie-Thérèse d'Autriche. À l'origine sa longueur arrivait jusqu'à hauteur de l'église Saint-Antoine-le-Thaumaturge. Cette dernière partie fut comblée pour permettre la construction d'une place. De nos jours la construction d'un pont fixe appelé Ponterosso et qui donne le nom au quartier, ne permet plus aux voiliers d'aborder. Seules de petites embarcations y ont accès. Sur ses rives s'élèvent l'église San Spiridone ainsi que les palais : le Palazzo Carciotti (1805 - architecte Matteo Pertsch) siège de la capitainerie du port de Trieste, le Palazzo Genel (1873 - architecte Domenico Monti), le café historiqueStella Polare, lePalais Gopcevich, aujourd'hui musée (1850 – architecte Giovanni Andrea Berlam), lePalais Aedes appelé aussi le « gratte-ciel rouge » (1928 - architecte Arduino Berlam). À noter aussi sur l'un des ponts construit en 1832 du Canal Grande appelé Ponterosso, la statue en bronze de l'écrivain James Joyce (1882-1941) qui habitait le quartier. Au bord du Canal Grande, sur la petite place homonyme appelée Piazzetta Ponterosso se trouve une belle fontaine avec une statue, construite en 1753 par Mazzoleni[33].
Cette caractéristique église serbe de rite orthodoxe est consacrée àsaint Spyridon le Thaumaturge et est également dénomméechiesa degli Schiavoni (église desSlaves). Elle a été érigée le long du Grand Canal sur les fondations d'une église orthodoxe préexistante duXVIIIe siècle qui était indifféremment utilisée par les communautés orthodoxes grecques ou serbes. Le projet de l'édifice actuel fut réalisé par l'architecte milanaisCarlo Maciacchini, entre 1861 et 1868, sur commande de la communauté orthodoxe serbe. L'édifice peut accueillir 1 600 personnes. L'église présente, selon la tradition orientale, un plan en croix grecque, surmonté de cinq coupoles d'un bleu azur caractéristique. La pierre utilisée est d'origine locale, sauf les colonnes réalisées en marbre de Vérone et les corniches faites de marbre de Toscane. La façade est recouverte de mosaïques. L'intérieur est richement décoré de peintures et de fresques mais ce qui domine l'ensemble, c'est une prestigieuse iconostase faite de bois massif sculpté. Quatre icônes représentent la Vierge Marie, Jésus, saint Spiridon et l'Annonciation. Elles furent réalisées à Moscou et sont recouvertes d'or et d'argent. À noter le grand candélabre d'argent offert à la communauté orthodoxe serbe en 1782 par le futurtsarPaulIer de Russie, lors de son passage à Trieste.
La basilique Santa Maria Maggiore.
Basilique catholique Santa Maria Maggiore (Sainte-Marie-Majeure, ditedei Gesuiti - des Jésuites)
C'est l'une des grandes églises de Trieste, construite de 1627 à 1682 enstyle baroque, surplombant la scéniqueScalinata delle Medaglie d’Oro. Sa façade est attribuée à l'architecte jésuiteAndrea Pozzo (1647-1709). Son plan librement inspiré de celui de l'église du Gesù de Rome est celui d'une vaste croix latine. La basilique est divisée en trois nefs par deux rangées de piliers. La nef centrale est surmontée d'une vaste coupole. Le transept gauche abrite un autel dédié àsaintIgnace de Loyola et celui de droite, un autel dédié à saintFrançois Xavier, à la fois le fondateur et l'un des premiers disciples de l'ordre des jésuites. L'un des autels majeurs est dédié au Christ crucifié. D'autres autels historiques ornent l'église comme celui offert par le baron Pasquale Revoltella et dédié à la Madone des Grâces. Une des chapelles de droite est dédiée à la Madonne della Salute, le tableau qui s'y trouve est attribué au peintreSassoferrato ou à son école. L'autel majeur de la chapelle est consacré à la Madonne della Salute et reste un lieu de pèlerinage privilégié des Triestins. Cette dévotion se rattache à la fin d'une épidémie de choléra survenue en 1849 et Trieste fête depuis la Madonne della Salute le 21 novembre. Les grandes orgues de la basilique ont été restaurées en 2009. Dans la basilique repose également la dépouille du bienheureux Monaldo de Capodistria, décédé en 1278. La basilique est aussi connue pour ses souterrains.
Iconostase de l'église Saint-Nicolas des Grecs.
Église orthodoxe Saint-Nicolas des Grecs (San Nicolò dei Greci)
Érigée en 1786, l'église orthodoxe Saint-Nicolas des Grecs a été rénovée par l'architecte Matthias Pertsch en 1819. Elle se présente comme une construction avec deux campaniles et héberge une importanteiconostase.
Basilique paléochrétienne Saint-Sylvestre (San Silvestro) du culte réformé
letemple protestant de Trieste est établi depuis 1785 dans une modeste basilique paléochrétienne, à l’ombre de la grande basilique baroque de Santa Maria Maggiore. De style antique, elle a été restaurée en 1927 et libérée de ses ornements baroques. Elle était considérée jusqu'à la découverte d'une autre basilique paléochrétienne via del Mare dans les années 1960, comme le plus ancien lieu de culte de Trieste.
La tradition rapporte qu'elle fut érigée sur les fondations de la maison natale de deux martyres (en 254) : sainte Thècle et sainte Euphémie. Elle fut plus tard dédiée à saint Sylvestre, pape à l'époque de l'empereur Constantin le Grand. Elle a conservé son aspect antique primitif, malgré l'ajout de baies gothiques à côté du clocher dans sa structure romane duXIe siècle. En raison de ses caractéristiques remarquables, elle est classée comme monument national.
La petite basilique Saint-Sylvestre abrite de nos jours la communautéréformée (calviniste), réunissant la communauté de confession helvétique et de l'Église évangélique vaudoise.
L'église Sant'Antonio Taumaturgo, vue du Canal Grande.
Situévia delle Monache, le monastère Saint-Cyprien est occupé depuis1426 par des moniales bénédictines. La façade de la chapelle abbatiale, à triple portique d'entrée, est duXVIIIe siècle. L'intérieur de la nef unique héberge des autels de stylerococo[35].
Église catholique Saint-Antoine-le-Thaumaturge(Sant’Antonio Taumaturgo) appelée aussiSant’Antonio Nuovo
Cette monumentale église de Trieste fut projetée en 1825 en style néo-classique par l'architectePietro Nobile et fut terminée en 1849. Sa façade principale est marquée par six imposantes colonnes et offre une belle perspective au bout du Grand Canal. Elle est surmontée d'une coupole. Deux clochers encadrent sa façade arrière. L'intérieur présente une fresque du peintre Sébastiano Santi. Le décor du maître-autel est de l'artisteAlessandro Longhi.
Église du Christ (Christchurch) de la communauté anglicane
Elle se trouve via San Michele. Elle fut construite en 1829 enstyle néo-classique par la grande communauté de commerçants britanniques résidant alors à Trieste. Acquise en 1985 par la ville et complètement restaurée, elle dessert une fois par mois la communauté anglicane actuelle de Trieste.
L'Église évangélique luthérienne de Trieste est construite par les architectes Giovanni Berlam et Giovanni Scalmanini sur un projet de l'architecte Zimmermann deBreslau. Elle est inaugurée en 1874. Elle est de stylenéogothique et la hauteur de son clocher est de50 mètres.
Capella Civica Madonna del Rosario (chapelle civique catholique de la Madone du Rosaire)
Aussi appeléTemple de Montegrisa, il est érigé à près de350 mètres au-dessus dugolfe de Trieste et est entouré d'une vaste pinède. C'est un édifice moderne (haut de45 mètres) construit sur projet de l'ingénieur Antonio Guacci et de l'architecte Nordio par volonté de l'archevêque de Trieste, Monseigneur Santin, de1959 à1966.
LePalazzo Municipale de la ville de Trieste, encore appeléPalazzo Comunale di Trieste est situépiazza Unità d'Italia. LePalazzo Municipale fut construit sur un projet de l'architecte triestinGiuseppe Bruni (1827-1877). L'architecte triestinEugenio Geiringer en dirigea de 1872 à 1877 les travaux de construction. Il présente un corps central richement décoré surmonté de laTorre dell'Orologio et de deux ailes d'une facture plus sobre. Au sommet de laTorre dell'Orologio, deux personnages en bronze sonnent les heures. Du fond de laPiazza Unità d’Italia, l'une des plus belles places d'Europe, lePalazzo Municipale fait face à la mer.
En 1872, le fonds d’investissement foncier des assurancesAssicurazioni Generali chargea l'architecte triestinEugenio Geiringer du projet et de la construction,Piazza Unità d'Italia près duPalazzo Pitteri, d’un nouvel hôtel qui s’appelait à l’originehôtel Garni et qui devait prendre le nom d’hôtel Vanoli. Eugenio Geringer s’attacha également à l’aménagement de son restaurant en lui donnant un cachet tout à fait dans le goût de laBelle Époque. En 1912, l’hôtel Vanoli fut électrifié puis pris bien plus tard (1972) l’actuel nom deGrand Hôtel Duchi d’Aosta. Ce bâtiment fut construit en 1873 et présente des façades d’un goût et style français, l’une donnant à droite de la piazza Unità d’Italia et l’autre sur front de mer. L’histoire de cet établissement remonte à l'antiquité puisqu’à son emplacement s’élevait déjà en l’an 300, le long des débarcadères de Trieste, l’Hospitium Magnum qui offrait aux voyageurs gîte et couvert. Entre 1727 et 1732 un nouvel établissement, l’Osteria Grande, fut construit sur les fondations de l’ancienHospitium Magnum. Cet hôtel fut peu à peu agrandi et transformé prenant le nom deLocanda Grande. En 1768 l'archéologueJohann Joachim Winckelmann y fut assassiné par son amantFrancesco Arcangeli et ce fait divers donna lieu à maintes légendes. Il fut démoli en 1847 avant d’être remplacé par l’actuelGrand Hôtel Duchi d’Aosta. L'architecteRaoul Puhali (1904-1980) restructura plus tard cet établissement. LeGrand Hôtel Duchi d'Aosta accueillit au cours de son histoire des personnalités diverses et illustres : l’Infante d’Espagne Marie épouse du roi Ferdinand, Frédéric de Gonzague duc de Mantoue, le vice-amiralHoratio Nelson,Giacomo Casanova,Carlo Goldoni et beaucoup d’autres.
Ce prestigieux bâtiment fut construitPiazza Unità d'Italia de 1880 à 1882 par l'architecte viennoisHeinrich von Ferstel. Le maître d'œuvre en était un autre architecte viennoisJosef Horwath, assisté dans la construction de l'ouvrage par les architectes Geiringer, Vallon, Fumis et Jessersitz de Trieste.
Le prestigieuxPalazzo del Governo de Trieste est l'un des plus importants bâtiments de laPiazza Unità d'Italia. Sa construction fut projetée par l'architecte viennoisEmil Artman et réalisée de 1901 à 1905 en lieu et place de l'ancien Palais du Gouvernement austro-hongrois bien plus modeste, lePalast der K. und K. Statthalterei. Les caractéristiques principales de sa façade sont son vaste balcon couvert, ainsi que son revêtement de mosaïques en verre deMurano sur la partie supérieure de l'édifice, représentant diverses allégories triestines et des médaillons comportant la croix de la maison royale de Savoie. Sa partie basse est recouverte de pierres blanches d'Istrie. Autrefois se trouvait devant le palais un jardin d'agrément aujourd'hui disparu au profit de l'embellissement de la place. En 1960, différents travaux de restauration furent réalisés sur des projets des architectes Nordio et Cervi.
De nos jours le Palais du Gouvernement est le siège duCommissariato del Governo nella regione Friuli - Venezia Giulia ainsi que de la préfecture de région(Prefettura - UTG di Trieste). De prestigieux salons de représentation avec une imposante vue sur la mer et sur l'ensemble du golfe de Trieste, se trouvent au premier étage et accueillent les hôtes de marque en visite officielle dans la région. La richesse extérieure et intérieure duPalazzo del Governo en fait l'une des plus belles et prestigieuses préfectures d'Italie.
Le bâtiment est construit sur place Vittorio Veneto d'après le projet de l'architecteFriedrich Setz et est inauguré le 28 octobre 1894. Elle est alors le siège de la direction des postes et télégraphes de l'empire autrichien à Trieste. Elle abrite de nos jours le musée postal et télégraphique de laMitteleuropa.
La construction rouge et blanche située le long du Grand Canal est conçu par l’architecte Giovanni Andrea Berlam en1850. Le palais est le siège du musée théâtral Carlo-Schmidl.
Il fut construit à partir de 1798 dans le style néo-classique d'après les plans de Matthias Pertsch pour le négociant grec Demetrios Karkiotis établi à Trieste en 1775. Après des modifications dues à l'architecte Giovanni Righetti, le bâtiment est achevé en 1803.
Cette demeure hébergea le commandement de la Troisième Armée durant la Première Guerre mondiale, assuré par le général Emanuele Filiberto, duc d'Aoste[37].
Siège de l'actuelle chambre de commerce, de l'industrie, de l'artisanat, et de l'agriculture de Trieste, la Bourse de Trieste fut construite par l'architecte Antonio Mollari en1806 et constitue l'un des exemples les plus saisissants de l'architecture néoclassique triestine. Face à la Bourse, se trouve la fontaine de Neptune (1755) restaurée et remise en place le 27 avril2011. La place de la Bourse est l'une des places principales de Trieste, qui accueille également une colonne surmontée de la statue de l'empereurLéopoldIer d'Autriche (1673).
Principal édifice du camp de laRisiera di San Sabba, où se trouvait le four crématoire.
L'entrée principale se trouve sur la Piazza della Borsa, mais le bâtiment fait également face à la Piazza Verdi. C'est l'ancien siège de la Bourse de Trieste,
LaRisiera di San Sabba était un camp de concentration et de transit tenu par les Nazis à destination des opposants politiques et des juifs. Les historiens estiment le nombre de morts supérieur à 3 000 et des milliers de prisonniers y transitèrent vers d'autres camps en Allemagne et en Pologne. Aujourd'hui on peut y visiter un musée retraçant cette histoire.
Le château fortifié est édifié sur la colline de San Giusto qui surplombe Trieste. Il a été bâti en deux siècles de1470 à1630 à proximité du Forum romain. À l'intérieur se trouve le Musée municipal du Château, hébergeant principalement une grande collection d'armes anciennes (et une salle d'instruments de musique anciens). On peut y voir aussi uneAllégorie de Venise, datant de la fin duXVIIe siècle par le peintrebaroquevénitienAndrea Celesti.
La villa Geiringer, aussi appelée le petit château Castelletto de Scorcola a été construite via Ovidio par son propriétaire l’architecteEugenio Geiringer en 1896 sur un bâtiment préexistant sur sa propriété et qui datait de 1888. La villa qui domine tout le golfe de Trieste a l’aspect d’un petit château d’aspect néo-médiéval. Durant laSeconde Guerre mondiale elle servit de siège auGeneralkommando de la garnison de l’Axe et fut l’une des poches de résistance allemande avant l’arrivée des troupes yougoslaves à Trieste. Selon un témoignage de monseigneurAntonio Santin (1895-1981) à l’époque évêque (1938) puis archevêque (1963) de Trieste-Capodistria, un passage souterrain reliait la villa à l’hôpital militaire. La villa Geiringer est devenue aujourd'hui l’European School of Trieste, fondée en 1980, une école de modèle anglais, intégrée au système scolaire italien.
Villa Basevi (siège historique de l'observatoire).
Villa Basevi, siège historique de l'observatoire de Trieste
Cette villa en forme de château-fort néo-médiéval est située au 11, via Tiepolo à la périphérie de Trieste. Elle était une propriété des marquis Diana et fut acquise par le chevalier Giuseppe Basevi en 1895. Après le tremblement de terre de 1895, Giuseppe Basevi fait alors amplifier et transformer la villa par l’architecte triestinEugenio Geiringer aux dimensions d’un château et dès la fin des travaux le, cède sa villa en location au gouvernement austro-hongrois d’alors pour y transférer l’observatoireZentralanstalt für Meteorologie und Geodynamik et pour y installer de façon correcte un sismographe de type Rebeur-Ehrlet à trois pendules horizontaux non amortis ainsi qu’un observatoire astronomique. Le bâtiment est aujourd'hui le siège historique de l’observatoire astronomique de Trieste.
Située au cœur d'un parc, elle fut conçue par volonté de Francesco Ponti en 1840 avant de devenir la propriété de Frida Engelmann en 1888. Elle fait face à l'égliseBeata Vergine delle Grazie.
Villa Ferdinandiana appelée aussiPalazzo Ferdinandeo
Construite sur projet de l'architecte Friedrich Hitzig et réalisée par Giuseppe Sforzi de 1856 à 1858 dans un style Renaissance tardif en l'honneur de l'empereur d'Autriche Ferdinand I. Elle abrite aujourd'hui un institut post-universitaire. Elle est entourée d'un vaste parc.
Maison domaniale d'un riche commerçant nommé Antonio Strohlendorf et embellie par l'architecte français Champion en 1784. Elle sera acquise par le comte d'origine égyptienne Cassis Faraone en 1790. Le comte Cassis Faraone lui adjoindra une orangerie et aménagera le parc. La villa servira de refuge et d'habitation àJérôme-Napoléon Bonaparte (1805-1870). Elle est de style néoclassique.
Situépiazza della Libertà, il se compose de la statue en bronze de l'impératrice d'AutricheÉlisabeth de Wittelsbach (1837-1898) diteSissi et d'un monument en marbre blanc deCarrare (Italie). Il marque l'hommage du peuple triestin[réf. nécessaire] à la souveraine décédée de mort violente àGenève le. Le monument fut érigé par souscription publique en 1912 par le sculpteur et architecte Francesco Seifert[réf. nécessaire]. En1921 le monument fut entreposé pour raisons politiques dans un local du château de Miramare et remis en place en1997 par le chargé aux affaires culturelles Roberto Damiani après maintes polémiques[39].
Monument dédié à l'empereur Maximilien Ier du Mexique
La statue deMaximilienIer, réalisée par le sculpteur Johann Schilling, a été inaugurée à son actuel emplacementpiazza Giuseppina le en présence de l'empereur François-Joseph d'Autriche[réf. nécessaire]. Déposée pour raisons politiques dès la fin de la Première Guerre mondiale, puis remontée dans le parc du château de Miramare en1961, elle a regagné son emplacement d'origine le[40].
SituéPiazza San Giovanni, le monument dédié àGiuseppe Verdi a été réalisé en deux étapes par le sculpteur Alessandro Laforet en1906 et1920[réf. nécessaire].
Cet hôtel quatre étoilesSavoia Excelsior Palace a été construit en 1911 par l'architecte Autrichien Ladislas Fiedler. Des sculptures et des colonnes en décorent la façade. Il se situe près de la piazza Unità d'Italia donnant sur le golfe de Trieste.
Le phare est situé sur le site d'un ancien fort militaire désaffecté dumolo Fratelli Bandiera, dédié aux frères Bandiera[44]. Le phare est construit de1831 à1833 en pierre calcaire du karst en provenance d’Aurisina par le maître d’œuvre Valentino Valle sur projet de l’architecte Matteo Pertsch (1769-1834) approuvé par le conseiller et architecte Pietro Nobile (1776-1854)[45]. Il est inauguré le et fonctionne jusqu’en1969. Sur sa base fortifiée surmontée de créneaux était placé un canon dont le tir signalait midi, ce qui constituait une attraction pour les Triestins. Après une période de total abandon, il est restauré[46] et devient en1992 siège de la Ligue navale de Trieste[47].
Politeama Rossetti.Teatro Verdi de Trieste.Sala Tripcovich.
La vie culturelle et musicale triestine se déroule principalement dans les édifices datant de la période austro-hongroise et de nombreuses salles plus récentes :
Teatro ou Politeama Rossetti - Stabile del Friuli Venezia Giulia
Construit auXIXe siècle par l'architecteNicolò Bruno, c'est l'un des plus importants théâtres d'Italie. Il comportait à l'origine plus de 5 000 places assises. Son aspect actuel est dû à des restaurations entreprises en 1928 puis en 1969 par Umberto Nordio qui portèrent le nombre de places assises à 1 531 places. Les dernières restaurations (1999-2001) sont l'œuvre des architectes Luciano Celli et Marina Cons.
Teatro comunale lirico Giuseppe Verdi ouTeatro Verdi
Construit entre1798 et1801, le projet original de la salle est dû àGian Antonio Selva, architecte deLa Fenice deVenise.Matteo Pertsch lui succéda et s'occupa essentiellement des façades. L'influence de son maître,Giuseppe Piermarini, architecte deLa Scala deMilan se retrouve sur la façade principale. La façade donnant sur la mer a été refaite par l'architecte triestinEugenio Geiringer. Il comporte actuellement 1 300 places assises. Le Teatro Verdi est réputé dans toute l'Europe pour son festival international de l'opérette.
Se situe Via Edoardo Weiss. Sa restauration a débuté vers 1990 mais c'est seulement en 2008 qu'il a pu à nouveau accueillir son public. Sa capacité maximale est de250 sièges.
Elle est conçue par l'architecte triestinUmberto Nordio en 1935 comme gare routière et transformée en théâtre. La salle comporte près de 1 000 places assises. Elle porte le nom du baronRaffaello de Banfield Tripcovich(en) (1922-2008), directeur du théâtre Verdi de Trieste.
Théâtre permanent slovène - Teatro stabile Sloveno - Slovensko Stalno Gledališče
Lecaffè Tommaseo a été ouvert en 1830. Il est le plus ancien café de Trieste et a été nommé d'après l'écrivain dalmateNiccolò Tommaseo (1802-1874). Les décorations du café sont l'œuvre du peintre Gatteri. Les miroirs ont été spécialement conçus et fabriqués en Belgique. Le café Tommaseo a été restauré en 1997. Il est également célèbre pour avoir introduit au début du siècle, la crème glacée.
Ouvert en 1914 par Marco Lovrinivich, l'établissement a ensuite été complètement détruit pendant la Première Guerre mondiale en tant que lieu de rencontre pour les irrédentistes. Immédiatement reconstruit dans les années 1920, il représenta le lieu de rencontre pour les intellectuels (Umberto Saba,Italo Svevo etVirgilio Giotti). Il servit de laboratoire pour jeunes et irrédentistes dans la préparation de faux passeports, servant aux patriotes anti-autrichiens à fuir vers l'Italie. L'activité de café s'est terminée abruptement le quand une troupe autrichienne a dévasté le local. Parmi les nombreux propriétaires qui se sont succédé dans la gestion du café, on note Lovrinivich Marco, les sœurs Stocks. Le café, restauré plusieurs fois grâce à la générosité des « Assicurazioni Generali », reste après sa réouverture le 16 juin 1997, d'aspect inchangé. Certaines peintures de masques sont attribuées au peintre viennois Timmel, qui venait se reposer dans ce café. En fait, tout le café suit le style architectural de la sécession viennoise, conjointement à l'Art nouveau. Des nus peints en médaillons sur les murs, apparemment parNapoleone Cozzi(it) un « écrivain, alpiniste, décorateur et irrédentiste » etUgo Flumiani « un peintre - a dit Magris - des eaux agitées ». Les nus sont en fait la métaphore des cours d'eau du Frioul, mais aussi de l'Istrie et de la Dalmatie, qui se perdent dans la mer Adriatique.
Il se trouve aujourd'hui à l'intérieur de lagalerie couverte homonyme et est connu pour ses verrières qui narrent des épisodes de la vie triestine d'alors. Fondé en 1863 il se situait tout d'abord face au théâtre lyrique Giuseppe Verdi avec des terrasses ouvertes. Localisé également près de la Bourse, il était un traditionnel point de rencontre fréquenté par les hommes d'affaires et l'élite culturelle de la ville. L'écrivain triestinUmberto Saba (1883-1957) lui dédia un couplet dans son œuvre (« Café Tergeste, tu réconcilies l'Italien et le Slave dans la nuit tardive, le long de ton billard »).
Situé dans l'ancien « gratte-ciel » en style Art nouveau construit de briques et en pierre d'Istrie par l'architecteArduino Berlam, il conserve son aménagement d'intérieur d'époque et ses belles mosaïques.
Cette pâtisserie, fondée en 1850 par la famille d'origine hongroise Eppinger, compte parmi les plus anciennes d'Italie. C'est la dernière pâtisserie de Trieste en styleArt nouveau demeurée intacte depuis plus d'un siècle. L'établissement a pour spécialités les pâtisseries d'Europe centrale d'origine austro-hongroise (strudel, kugelhopf, dobos…) et spécialités triestines (putizza, presnitz…), de tradition cachère et dans un four à bois qui date de 1850.
De fin mai à septembre, une immense partie de la population de Trieste répond à l'appel des bains de mer, dans un des établissements balnéaires privés (bagno) ou sur une des plages publiques qui se succèdent entre Muggia et Sistana.
Cette tradition multiséculaire a notamment laissé dans le patrimoine de la ville le Bagno Lanterna, construit sous l'empire austro-hongrois et qui présente encore aujourd'hui la particularité de séparer les hommes et les femmes sur la plage. À côté se trouve entre autres le Bagno Ausone, dont l'architecture est marquée par les années 1930.
La plage publique de Trieste à proprement parler est Barcola, dont la pinède et la promenade en béton transformées en plage improvisée sont prises d'assaut en haute saison.
Trieste est et a toujours été une pépinière d'écrivains du fait de son multiculturalisme et cosmopolitisme. Son université est renommée et ses cafés littéraires sont célèbres.
René Dollot, consul de France à Trieste de 1919 à 1931, est l'auteur d'un ouvrage surTrieste et la France, 1702-1958. Histoire d'un consulat, Paris, Pedone, 1961.
Paul Morand (1888-1976), écrivain,académicien, et son épouse Hélène, princesse Soutzo, qui furent inhumés dans unmausolée familial à Trieste
James Joyce, écrivain (1882-1941), qui résida durablement à Trieste à partir de 1905 et y enseignera l'anglais pendant la majeure partie des dix années suivantes.
Serge de Rome était un tribun militaire duIIe siècle qui appartenait à la quinzième Légion Apollinaire mais qui avait séjourné pour un temps à Trieste où il avait rencontré de nombreux chrétiens qui étaient devenus ses amis et où il s’était converti au christianisme. Comme prévu, il fut rappelé à Rome à cause de ses sentiments chrétiens et condamné. Mais, tandis que ses amis pleuraient, il les rassurait en disant que Dieu ferait un miracle comme une démonstration que la religion chrétienne est la seule foi vraie et qu’un signe leur serait envoyé à l’heure de sa mort. Il fut jugé par le cruel empereur Antiochus qui le condamna avec brutalité à porter des clous aux pieds et de se rendre aux castrums de Saura, Tetrapirgius et de Rosapha. Il souffrait beaucoup mais fut secouru la nuit par une armée d'anges qui s'approchèrent de lui et il fut complètement guéri. Furieux, Antiochus décida alors de le faire disparaître et le condamna à être mis à mort à Rosapha (actuelle Syrie) le par décapitation. Il tomba alors d’un ciel limpide sur le forum de Trieste cette hallebarde encore conservée dans le trésor de la cathédrale. La hallebarde ne rouille pas et semble incorruptible. Sa représentation figure sur le blason de Trieste.
Trieste porte :de gueules à une pointe de hallebarde d'argent.
Cettehallebarde d'argent est de fait un« ranseur », anciennepertuisane semblable aux lances desgardes suisses du Vatican (Neubecker évoque une « lance de saint Serge »). Elle figure sur un fond d'écusson rouge français antique et est surmontée d'une couronne symbolisant les murailles antiques de la ville.
Certains blasonnements donnent : « sceptre fleurdelisé », voire « fleur de lys » (une des hypothétiques origines de la fleur de lys étant cette « hallebarde ») mais c'est le terme de « hallebarde »(alabarda) qui est le plus rencontré.
↑Transactions of the Philological Society of Oxford, volume 32, issue 1, pages 1 à 14, novembre 1931, reprise de l'article du 17 mai 1930 de B. F. C. Aktinson
↑A History of Ancient Greek, from the Beginnings to Late Antiquity, María Arapopoúlou,Cambridge University Press, A.-F. Christidis éditeur, 2007,p. 745.
↑L'acte de soumission fut signé en octobre 1382, dans l'église Saint-Bartholomé duvillage de Siscia (apud Sisciam, aujourd'hui le quartier Šiška deLjubljana).
Gilbert Bosetti,Trieste, port des Habsbourg 1719-1915, éditions Ellug, 2017.
Trieste dai palazzi : vedute dai palazzi delle Assicurazioni GeneraliVincent Brunot et Isabella Bembo (EditionGenerali, 2000).
Les Palais de Venise et Trieste vus des toits,Vincent Brunot (EditorialeGenerali, 2001).
Bernard Hautecloque, "Trieste, la cité sainte de l'Irrédentisme" p.67-86 inL'Irrédentisme italien dans l'empire austro-hongrois 1866-1915, éditions UGA, 2023.