Latrichromie est un procédé permettant de reproduire un très grand nombre de couleurs à partir de troiscouleurs primaires. Les premières expériences ont été faites par le physicienJames Clerk Maxwell et le photographeThomas Sutton en 1861, grâce aux connaissances élaborées parThomas Young en 1802. Mais l'invention et la mise au point de la photographie en couleurs reviennent simultanément àCharles Cros etLouis Ducos du Hauron en 1869[1]. La trichromie est encore aujourd'hui le procédé utilisé pour laphotographie, lecinéma, latélévision en couleur et les écrans d'ordinateur ou de portable.
La théoriecolorimétrique utilise les propriétés physiologiques de lavision humaine, et sa perception descouleurs. L'homme est uneespèce trichromate ; sonœil possède trois sortes decônes, chaque type de cône ayant une sensibilité différente aux différenteslongueurs d'onde qui composent lespectre de la lumière visible. De ce fait, l'infinité de spectres lumineux possibles peuvent, du point de vue de la vision humaine, se résumer à la réaction des trois types de cônes[2]. De nombreuses lumières physiquement différentes sont perçues identiquement[3].
La trichromie est un procédé de synthèse des couleurs. On choisit trois couleurs qui doivent être primaires entre elles, c'est-à-dire qu'on ne peut obtenir la sensation donnée par une de ces lumières par un mélange des deux autres. Ces couleurs peuvent êtremonochromatiques ou non. Elles seront les seules primaires du système. Le mélange de ces trois couleurs dans toutes les proportions possibles produit un ensemble de couleurs appelégamut.
Aucun gamut ne peut couvrir l'ensemble des couleurs visibles ; il faut choisir les primaires de telle sorte que les couleurs les plus importantes puissent être représentées.
En synthèse additive chacune des trois couleurs primaires peut être perçue comme identique (métamère) à celle produite par le mélange d'une lumière définie commeblanche à une lumière monochromatique dont lalongueur d'onde dans le vide est ditelongueur d'onde dominante. Le rapport entre laluminance de la lumière monochromatique et celle du mélange est lapureté colorimétrique.
Le mélange des couleurs primaires qui permet d'obtenir une couleur quelconque du gamut est donc métamère du mélange des trois lumières monochromatiques correspondant aux longueurs d'onde dominantes des trois primaires, auxquelles se mélange la lumière blanche qui complète la formule des primaires. Par suite, aucune couleur du gamut ne peut contenir moins de blanc que les primaires.
La pureté colorimétrique de toutes les couleurs du gamut est nécessairement inférieure à celle des primaires.
Les couleurs situées, dans lediagramme de chromaticité, hors du triangle des primaires, sont inaccessibles.
Ces trois couleurs primaires en synthèse additive (mélange de lumières) sont en général un bleu outremer, un vert et un rouge vermillon.
Pour la synthèse soustractive (mélange de matières) on prend lescouleurs complémentaires qui sont en général un bleu cyan complémentaire du rouge vermillon, un jaune complémentaire du bleu outremer et un rouge magenta complémentaire du vert. Le procédé est inversé puisqu'on enlève de la lumière au lieu d'en rajouter[4].
La trichromie est le système le plus économique qui permet la synthèse et la reproduction satisfaisantes des couleurs, avec un choix de primaires approprié. Cela n'interdit pas d'introduire des teintes supplémentaires. Ainsi, pour une imprimante, une quatrième encre, noire, donnera des noirs de meilleure qualité (et moins onéreux !) que la superposition de ses trois couleurs primaires ensynthèse soustractive. On parle en ce cas de tétrachromie ou dequadrichromie. Des encres supplémentaires sont parfois ajoutées pour obtenir un meilleur rendu des teintespastel.
La technique utilisée pour la synthèse des couleurs dicte le choix des primaires.