| Triballes | |
En rouge l'habitat des Triballes | |
| Période | Antiquité |
|---|---|
| Ethnie | Indo-Européens |
| Langue(s) | Langues paléo-balkaniques |
| Religion | Polythéisme |
| Villes principales | RatiariaOescus |
| Région d'origine | Rive droite (Sud) du bas-Danube, enMésie |
| Région actuelle | Bulgarie du Nord-Ouest |
| Frontière | Danube au Nord,monts Hæmos au Sud |
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Le nomTriballes désigne un peupleantique, ou une confédération de peuples, qui habitait laMésie durant l'Antiquité.
Parce qu'ils étaient établis entre leDanube et lemont Hémos, enThrace septentrionale, on pensa dès l'Antiquité (Strabon,Diodore de Sicile) que les Triballes étaient eux-mêmes desThraces, mais plus tardivement,Étienne de Byzance les range parmi lesIllyriens, tandis que des historiens commeVenceslas Kruta ouMaurice Meuleau se sont demandé s'ils n'étaient pas une branche du peupleceltique desScordices, également établi dans la région[1]. Il est possible que les Triballes aient été une confédération de tribus de différentes origines ;Hérodote dans sesHistoires etStrabon dans saGéographie rapportent qu'ils vivaient entre l'Istros et lesmonts Hæmos, étant divisés en deux groupes : lesPicenses entre les affluents du Danube leMargos et l'Oescos, et lesUsdicenses en aval de l'Oescos.
Exemple traditionnel de sauvagerie en Grèce antique,Aristote rapporte dans sesTopiques qu'ils sacrifient leur père[2]. Les Triballes menacent à plusieurs reprises lescités grecques installées sur les côtesadriatiques,égéennes (Abdère en377 avant notre ère) oupontiques, qui ne doivent leur salut qu'à l'intervention d'Athènes. En339 avant notre ère,Philippe II, au retour de son expédition contre lesScythes, se voit refuser le passage de l'Istros par les Triballes à moins de partager son butin. Au cours du combat qui s'ensuivit, au résultat indécis, Philippe perdit une partie du butin et fut blessé. Au printemps335 avant notre ère, après que les Triballes eurent attaqué des garnisons macédoniennes,Alexandre le Grand lance contre eux une grande offensive. Dans cette campagne, nécessaire pour Alexandre car elle lui permet de garantir sa frontière nordique avant son expédition d'Asie, les effectifs engagés sont considérables (plus de 15 000 fantassins et 1 500 cavaliers). Les Triballes, dirigés par le roiSyrmos, sont sévèrement battus et ne se manifestent plus par la suite.
Dans le cadre duprotochronisme, les Triballes ont été instrumentalisés à la fois par des auteurs Bulgares, Roumains et Serbes[3] : le nom serbe pour les Triballes estSrblji / Србљи, celui des Thraces estRasani - évoquant le premier état serbe ouRascie ; quant aux minorités roumainesde Serbie etde Bulgarie, elles ont pris l'habitude depuis les années 1990 d'appelerTribalia la région où elles vivent dans le nord-est de laSerbie (Portes de Fer, vallée duTimok) et le nord-ouest de laBulgarie (autour deVidin et deMontana)[4].