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LeTrias germanique est un supergroupe géologique duMésozoïque inférieur d’Europe centrale au nord des Alpes correspondant à des dépôts continentaux et de mer peu profonde. Il est constitué des unités lithostratigraphiques duBuntsandstein (grès bigarré), duMuschelkalk (calcaire coquillé) et duKeuper (marnes irisées).
Le Trias germanique est une séquence complexe qui illustre l’alternance de cycles transgressifs et régressifs ayant contrôlé la dynamique sédimentaire duBassin germanique. Malgré les difficultés de corrélation avec les dépôts téthysiens, les avancées enbiostratigraphie,isotopie etmagnétostratigraphie ont permis de définir précisément son évolution et son potentiel économique. La stratigraphie du groupe a été étudiée relativement tôt, en raison notamment de la coloration souvent caractéristique des membres.
Contrairement à un usage longtemps répandu en Europe, les trois étages du Trias germanique ne correspondent pas strictement aux Trias Inférieur, Moyen et Supérieur.
Le Trias germanique correspond à une séquence sédimentaire majeure duBassin germanique, située dans le sud de l’Europe centrale. Il est caractérisé par une succession de trois grandes unités lithostratigraphiques : le Buntsandstein, le Muschelkalk et le Keuper, qui témoignent d’une alternance de conditions continentales, marines et lagunaires[1].
Le Trias germanique est divisé en trois grandes unités sédimentaires :
L’une des principales difficultés dans l’étude du Trias germanique réside dans la corrélation avec l’échelle chronostratigraphique internationale. Les trois subdivisions du Trias germanique ont longtemps été assimilées auxTrias inférieur,moyen etsupérieur mais les avancées en sédimentologie ont rendue caduque une telle conception en montrant que le début et la fin des différentes unitéslithostratigraphiques individuelles étaient variables d’une région à l’autre et ne correspondent pas aux limites des séries duTrias.
Les niveaux marins duMuschelkalk permettent une correspondance avec la Tethys grâce auxconodontes etammonites, tandis que les niveaux continentaux du Buntsandstein et duKeuper sont datés via l’utilisation de conchostracés, sporomorphes et isotopes du carbone. La cyclicité du Trias germanique est fortement influencée par lescycles de Milankovitch à 100 000 ans, identifiables notamment dans le Buntsandstein et le Muschelkalk. Ces cycles sont associés à des variations climatiques ayant entraîné des changements périodiques de sédimentation, notamment dans les environnements marins et évaporitiques[1].
Des avancées ont été réalisées dans l’intégration du Trias germanique dans l’échelle globale mais des incertitudes persistent, notamment en raison du caractère endémique des faunes du Muschelkalk supérieur et de l’absence de marqueurs marins dans certaines formations du Keuper. La magnétostratigraphie et les isotopes stables du carbone (δ¹³C) ont permis d'affiner ces corrélations, notamment autour de lalimite Permien-Trias et du sommet du Trias[1].
L’étude du Trias germanique revêt également un intérêt pour les ressources géologiques : les formations carbonatées du Muschelkalk sont étudiées pour leur potentiel enstockage géologique du CO₂ et enénergie géothermique, tandis que les dépôts évaporitiques sont exploités pour leur contenu ensel etgypse[1].