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Trianon était un village situé près deVersailles, disparu en 1668 pour être intégré auparc de Versailles et sur le territoire duquel ont été bâtis leGrand et lePetit Trianon.
Trianon est désigné dans une bulle du papeAlexandre III en1163 sous le nom deTriarnum, dont l'origine marque probablement la jonction de trois domaines avec le sens du latinTrifinium[1].
Jusqu'auXIIe siècle, le village dépendait dudiocèse de Chartres mais fut vendu par les seigneurs de Versailles en1225 à l'abbaye Sainte-Geneviève de Paris. Ladîme était versée au village, aujourd'hui lui aussi disparu, de Choisy-aux-Bœufs[2], situé non loin de là. L'église de Trianon, dédiée à Notre-Dame (Divæ Mariæ de Trienno[3],[4]), n'était qu'une simple annexe de cette paroisse[5]. Cependant, en 1258, un sergent deSaint Louis, Nicolas de Choisy, fit don au curé d'une rente de quarante livres qu'il avait lui-même perçue du Roi, afin d'aider à la division de la paroisse de Choisy et Trianon[6]. Quelque cinq siècles plus tard, c'est d'ailleurs en hommage au même Saint Louis queLouis XV fit exécuter la toile qui orne lachapelle du Petit Trianon.
La seigneurie de Trianon releva ensuite de la famille deMontholon[7].
Le premier parc attenant au nouveau château deLouis XIII à Versailles fut ébauché en 1627, alors que Louis XIV avait pour dessein de créer un véritable domaine royal pour ses chasses. Mais l'arpentage laissait en dehors les terres de Trianon — à l'exception de quelques arpents vendus au Roi en 1632 par les époux Jean Martin et Marguerite Le Brun, importants censitaires versaillais —, seul le chemin venant de Versailles était détourné, compliquant la vie quotidienne des habitants. Lors d'une nouvelle phase d'agrandissement vers 1640, l'emprise s'étendit au-delà du diocèse de Versailles pour empiéter sur celui de Chartres, à la limite des prés de Trianon et du « pont des Meuniers[note 1] »[8].
Dès1660,Louis XIV envisagea de créer leGrand parc en annexant les terres entre les bourgs de Versailles et Choisy-aux-Bœufs et les hameaux de Satory et Trianon. Ce premier projet écarta les prés de Trianon, trop plats et découverts ; un mur d'enceinte fut élevé qui laissait le village à l'extérieur. Dès, par une nouvelle extension, on décidait d'enclore une partie du territoire de Saint-Antoine-du-Buisson et l'intégralité de celui de Trianon[9].
Entre1662 et1665, désireux de créer un lieu réservé à sa détente et à ses plaisirs, le Roi acheta le village alors situé au nord-ouest du domaine royal duchâteau de Versailles. Une certaine Élizabeth Mareschal, veuve Charles Longuet, perçut42 000 livres pour ses maisons et terres de Trianon[9]. Les héritiers de Jacques Lemaire, qui avait déjà vendu des parcelles àLouis XIII, cédèrent une grosse maison du hameau[9]. L'abbé et les religieuses de Sainte-Geneviève-au-Mont reçurent en échange de 107 arpents 29 perches[note 2] un peu plus de31 585 livres ainsi qu'un dédommagement de 1 749 livres pour la perte de terres labourables depuis l'édification d'une enceinte en 1663[10].
En1668, le village fut rasé et les terres du cimetière furent transférées dans celui de Choisy-aux-Bœufs en1670[11]. Outre la disparition du hameau, l'extension du parc bouleversait l'économie locale : les censitaires étaient expulsés, les seigneurs locaux perdaient les bénéfices de leurs terres et l'évêché de Chartres était dépossédé de ses droits.
Louis XIV fit bâtir, entre 1670 et 1672, un château de fantaisie, leTrianon de porcelaine, sur l'emplacement de l'église et des maisons de Trianon[note 3].
De ce nom dérivent ceux des autres palais qui furent construits à proximité :
Grand Trianon | |
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Petit Trianon | |