
Lestransports à Saint-Pierre-et-Miquelon sont essentiellement les liaisons maritimes et aériennes avec leCanada. L'archipel deSaint-Pierre-et-Miquelon,collectivité française d'outre-mer, possède des liaisons maritimes et aériennes le reliant auCanada. Bien que territoirefrançais d'outre-mer, il ne dispose pas pour des raisons économiques de liaison directe régulière, ni maritime, ni aérienne avec lamétropole distante de 4 000 km. Pendant longtemps, l'unique piste de l'aéroport de Saint-Pierre était trop courte pour accueillir des avionslong-courriers capable de traverser l'océan Atlantique. En 2006, cette piste est rallongée pour atteindre la longueur de 2 100 m permettant ainsi de recevoir des gros porteurs. Une expérimentation d'une liaison aérienne hebdomadaire directe entre Saint-Pierre et Paris a été menée pour les deux mois d'été en 2018 et reconduite depuis (à 2022)[1].
Le gros des infrastructures de transport est concentré sur l'île de Saint-Pierre, la plus petite des trois îles principales de l'archipel, avecMiquelon etLanglade, reliées entre elles par un isthme de sable. Mais Saint-Pierre, en raison de sonport naturel, a concentré l'activité de pêche et les activités associées, donc la population. Aujourd'hui, 90 % des habitants de l'archipel y vivent. Saint-Pierre dispose ainsi d'un port pouvant accueillir cargos et gros chalutiers et d'un aéroport, avec des liaisons maritimes et aériennes régulières avec le Canada voisin. Toutefois, l'extension par le Canada de sa zone exclusive à 200 milles marins et son moratoire sur la pêche ducabillaud notamment, ont poussé les chalutiers à déserter l'archipel, réduisant aussitôt la fréquentation portuaire à très peu, depuis le début des années 1990.
Une liaison pour passagers par deux ferries est assurée entre le port de Saint-Pierre et celui de Miquelon (environ 45 km) par la compagnie publiqueSPM Ferries. En saison, cette navette assure également, plusieurs fois par semaine, la liaison avecFortune, port de la côte sud deTerre-Neuve, le plus proche de l'archipel, situé à une vingtaine de kilomètres.
Un transport de passager en saison est organisé par la Collectivité territoriale entre Saint-Pierre et l'île-aux-Marins, île inhabitée l'hiver située en face du port de Saint-Pierre, dans le cadre des médiations culturelles assurées par l'Arche Musée et Archives[2].
Une liaison de fret régulière est assurée entre le port de Saint-Pierre et celui deHalifax enNouvelle-Écosse (630 km environ) par la compagnie Transport Service International (TSI). Le port canadien sert dehub pour toutes les marchandises acheminées vers l'archipel. Une très grande partie de ce qui est consommé sur l'archipel vient duport d'Halifax. En effet, il n'existe à Saint-Pierre-et-Miquelon qu'une petite production agricole et un peu de pêche côtière en été.
En1967, la France a racheté à une compagnie britannique le cargoSandpiper, construit 10 ans plus tôt, pour assurer la liaison entre Saint-Pierre et le Canada et permettre son ravitaillement[3]. Ce navire avait été choisi en raison de sonétrave renforcée pour affronter la glace. RenomméÎle-de-Saint-Pierre, il assurera la liaison entre Saint-Pierre et le Canada assurant le ravitaillement mais également le transport de passagers. Il restera en service jusqu'en 1980 (revendu à une compagnie grecque, il finira ensuite à la casse au Pakistan en 1989[3]). Il fut remplacé par lenavire roulierLanglade.
En 2000, un petit navire cargoroulier de 37 mètres leCap Blanc estmis en service pour assurer le transport de fret vers Saint-Pierre-et-Miquelon.
Le, alors qu'il revenait du port d'Argentia à Terre-Neuve, chargé du sel destiné au déneigement des routes, leCap Blanc chavire et coule plusieurs heures plus tard au large de lapéninsule de Burin, à 16 km des côtes de Terre-Neuve. Les quatre membres d'équipage sont portés disparus.

L'île de Saint-Pierre dispose d'un nouvel aéroport,Saint-Pierre - Pointe-Blanche, mis en service en et qui remplace l'ancien aéroport situé non loin de là, à la piste plus courte et aujourd'hui occupé par une zone résidentielle. La nouvelle piste de 1 800 mètres peut ainsi accueillir desAirbus A320 et desBoeing 737, avions dont l'autonomie leur permet de relier directement l'archipel à la métropole. Son coût a été de 384 millions de francs (58,6 millions d'euros). La construction de ce nouvel aéroport a commencé en 1992. C'était le premier des trois volets du plan destiné à organiser un tourisme moderne dans l'archipel. Il était élaboré par le ministère français des Transports, en accord avec leConseil général (aujourd'huiConseil territorial) à Saint-Pierre, « et parce que la faiblesse de la desserte aérienne apparaissait comme un obstacle au développement[4]. »
La compagnieAir Saint-Pierre est la seule compagnie régulière qui dessert l'archipel. Basée sur l'aéroport de Saint-Pierre, elle assure ainsi, dans le cadre d'unedélégation de service public, les liaisons suivantes :
Les correspondances avec la métropole sont assurées à partir de ces escales, principalement depuis Montréal.
Air Saint-Pierre assure également une desserte quotidienne (sauf le dimanche) entre Saint-Pierre etMiquelon dans le cadre d'une convention avec leConseil territorial de l'archipel. Mais cette desserte est soumise aux aléas météo, fréquents sur l'archipel, l'aérodrome de Miquelon n'étant pas équipé d'un système d'atterrissage tous temps.
Les liaisons d'Air Saint-Pierre sont actuellement () assurées par unATR 42 et unCessna F406[5]. Selon un rapport duSénat[4], l'investissement de la nouvelle piste ne peut se justifier par la rotation de ces deux seuls avions qui pouvaient atterrir sur l'ancienne.
Le nombre total de passagers est d'environ 26 000 par an, dont près de 10 000 pour la seule liaison Saint-Pierre/Saint-Jean de Terre-Neuve. La ville deSaint-Jean, peuplée de 100 000 habitants, sert un peu de « centre urbain » pour les habitants de l'archipel. Il s'y rendent pour l'achat de produits de consommation, dont les prix sont beaucoup plus bas, mais également pour des raisons de santé. L'hôpital de Saint-Pierre ne pouvant couvrir tous les besoins et les spécialités, un accord a été conclu entre la Caisse de prévoyance sociale de Saint-Pierre-et-Miquelon et des hôpitaux canadiens, celui de Saint-Jean de Terre-Neuve recevant le plus de patients de l'archipel.
En, une nouvelle délégation de service public pour la desserte aérienne de Saint-Pierre-et-Miquelon a été conclue entre Air Saint-Pierre et l'État[6]. Elle prévoit une aide publique de 16,2 millions d'euros sur 5 ans[6]. Elle inclut l'expérimentation d'une liaison hebdomadaire directe entre la métropole et Saint-Pierre pour les deux mois d'été. Cette liaison a été mise en place avec un accord entre Air Saint-Pierre etASL Airlines France qui assure une liaison hebdomadaire sur ces deux mois sur unBoeing 737-700 depuisaéroport de Paris-Charles-de-Gaulle. Le premier vol commercial direct entre la métropole et l'archipel a ainsi été réalisé le[7]. Ces vols sont programmés jusqu'en 2022[8]
Les dimensions réduites de l'archipel et le fait que 90 % des 6 500 habitants vivent sur la plus petite île, Saint-Pierre, font que le réseau routier est peu développé. Cependant le parc automobile est d'une importance considérable : 6700 véhicules (voitures, motos, fourgonnettes, camions) étaient immatriculés (en 2013), soit plus d'un véhicule par habitant[9]. En 2013,Ford est la principale marque automobile présente avec 1500 véhicules[9], suivie deRenault avec 850 véhicules (mais première par le nombre de véhicules particuliers), dePeugeot, 550 véhicules[9] et deSuzuki, 425 véhicules. Les marques américaines sont majoritaires[9].
Saint-Pierre-et-Miquelon dispose de 14,3 km de routes nationales : 10,5 km à Saint-Pierre (RN 1 et RN 2) et 3,8 km à Miquelon (RN 3 et RN 4) et 103 km de routes de la collectivité territoriale (40 km à Saint-Pierre et 63 km à Miquelon).
L'archipel ne dispose pas de voie ferrée. Les seuls transports en commun routiers sont un service de transport scolaire assuré par desautobus scolaires nord-américains, notamment desBlue Bird (en) ou desGirardin (en), pour des questions de proximité géographique[10].
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