Letransfert de noyau est une technique biologique proche duclonage auquel elle est souvent, mais abusivement, assimilée. Les étapes consistent à retirer l’ADN d’unovocyte (ovule non fécondée) et à y injecter en remplacement unnoyau contenant l’ADN que l'on désire cloner. Parfois, la cellule nouvellement construite se divise normalement, répliquant le nouvel ADN tout en restant dans un étatpluripotent. Si les cellules clonées sont alors implantées dans l'utérus d'unefemelle, un organisme cloné peut se développer. C'est ainsi que la brebisDolly et de nombreuses autres espèces ont été clonées. Mais on peut aussi rechercher par cette technique à multiplier à des fins thérapeutiques des cellules correspondant au tissu dont est issu lacellule somatique donneuse, on parle alors de clonage non reproductif.
Historiquement leclonage désigne une colonie de cellules issues de la division non sexuée d'une même cellule, et qui donc seront toutes identiques. Plus récemment on applique cette notion de clonage à un organisme entier. Avec le transfert de noyau on obtient simplement deux organismes ou individus qui ne sont identiques que génétiquement. On entretient l'idée fausse qu'ils sont totalement identiques. Or deux individus génétiquement identiques ne sont pas identiques pour autant. Ni sur le plan biologique, ni sur le plan culturel et social, ni sur le plan psychique. Ainsi, même lorsque l'on prend le cas de vrais jumeaux, ils disposent de structures nerveuses et immunitaires différentes, car elles sont le résultat de processusépigénétiques, c'est-à-dire qui se produisent au cours du développement. En conséquence, appeler clonage cette reproduction asexuée par transfert de noyau est un abus de langage[1],[2],[3].
Le transfert de noyau est un processus délicat ce qui constitue un obstacle majeur au développement de cette technique[4]. Les matériels utilisés dans cette procédure sont un microscope, unepipette de maintien (à faible vide) pour maintenir l’ovocyte en place et unemicropipette capable d’aspirer le noyau d’une cellule à l’aide d’un vide. Pour certaines espèces, telles que la souris, une perceuse est utilisée pour percer les couches externes de l'ovocyte.
Divers réactifs chimiques sont utilisés pour augmenter l’efficacité de la technique.Des inhibiteurs demicrotubules, tels que lenocodazole, sont utilisés pour arrêter l'ovocyte enphase M, au cours duquel sa membrane nucléaire est dissoute. Des produits chimiques sont également utilisés pour stimuler l'activation des ovocytes.
Le transfert de noyau de cellules somatiques est le processus par lequel le noyau d'un ovocyte (ovule, cellule sexuée haploïde) est retiré puis remplacé par le noyau d'unecellule somatique (toutes les cellules du corps hormis les cellules de la lignée germinale, diploïdes). Les deux entités fusionnent pour devenir un, et les facteurs protéiques de l'ovocyte amènent le noyau somatique à se reprogrammer, redevenantpluripotent. La nouvelle cellule contient une information génétique identique à la cellule somatique donneuse. Après avoir stimulé la cellule, celle-ci commence à se diviser. On obtient ainsi en grand nombre descellules souches pouvant être extraites 5 à 6 jours plus tard et utilisées à des fins de recherche ou de soins[5].
Lareprogrammation génomique est le processus biologique clé derrière le transfert de noyau. Les facteurs de reprogrammation actuellement non identifiés présents dans les ovocytes sont capables de déclencher une cascade d'événements qui peuvent réinitialiser la cellule mature et spécialisée dans un état embryonnaire indifférencié. On pense que ces facteurs sont principalement des protéines du noyau.
La faible efficacité de la technique a amené certains chercheurs, notammentIan Wilmut, créateur deDolly, à l'abandonner[6]. Le, deux clones desinges auraient été créés pour la première fois[7],[8],[9] par cette technique.
Noori, née le à Shuhama dans l'Étatindien deJammu-et-Cachemire, est la premièrechèvre pashminaclonée en utilisant le processus du transfert de noyau[10].