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Traités du Cateau-Cambrésis

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La paix du Cateau-Cambrésis ou la réconciliation symbolique entre la France et l'Espagne.
Huile sur bois, école française,XVIe siècle,Palazzo Pubblico (Sienne).

Lapaix du Cateau-Cambrésis est formalisée par deux traités signés les et. Ils mettent un terme à laonzième guerre d'Italie, entre laFrance d'un côté, l'Espagne et leSaint-Empire romain germanique de l'autre. Les deux traités sont signés par la France, pour le premier par l'Angleterre d’ÉlisabethIre et pour le second par l'Espagne dePhilippeII.

Ces actes sont considérés comme les traités européens les plus importants duXVIe siècle, dont les clauses sont restées en vigueur pendant plus d'un siècle. La paix ainsi conclue entraîne aussi une situation géopolitique nouvelle marquée par l'obligation de la France d'abandonner sa politique d'ingérence enItalie. Elle met définitivement fin auxguerres d'Italie et ouvre la voie à laprédominance espagnole enEurope.

Les traités doivent leur nom à la commune duCateau-Cambrésis, située à 20 km environ à l'est deCambrai. Les discussions avaient commencé à l'abbaye de Cercamp et ont été achevées au château du Cateau-Cambrésis.

Premier traité ( et)

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Le premier traité duCateau-Cambrésis fut conclu en deux temps, le et le, entre les plénipotentiaires d’Henri II,roi deFrance, et ceux d’ÉlisabethIre,reine d'Angleterre. En effet, le 17 novembre 1558, Élisabeth succéda à sa demi-sœurMarie Tudor, épouse catholique du roi d'EspagnePhilippe II. Une des premières manifestations de son pouvoir fut d'instituer lareligion anglicane comme religion d'État, et de s'en nommer chef suprême. Le besoin de stabilité créé par cette succession ouvrit ainsi la porte à la signature d'une paix séparée entre France et Angleterre.

Pour l'Espagne, il devenait évident que l'Angleterre serait une alliée plus politique que religieuse. Élisabeth, jeune reine préoccupée d'asseoir son pouvoir en Angleterre, abandonnaCalais à la France, en contrepartie d'un versement de 500 000 écus. Calais avait été enlevée par surprise aux Anglais le, après un siège de seulement huit jours (Édouard III avait mis onze mois à prendre la ville en1347) par le lieutenant-général du royaumeFrançois de Guise, revenu en toute hâte d'Italie après ledésastre de Saint-Quentin, et, emporté par son élan, avait aussi reprisArlon etThionville[1].

Second traité ()

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Particularités

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Le second traité, également appelépaix du Cateau-Cambrésis, fut négocié à l'abbaye de Cercamps (près d'Arras), et signé le entre les plénipotentiaires des rois de France et d'Espagne,Henri II etPhilippe II. Il mit fin auxguerres d'Italie et à l'ingérence française dans la péninsule. C'est en1494, soixante-cinq ans auparavant, queCharles VIII était entré àFlorence. Toutefois, ce traité est surtout notable par la longévité des accords qu'il entérine (ils seront confirmés à quelques détails près lors de lapaix de Vervins en1598, et respectés pendant près d'un siècle), autant que par l'ouverture d'une ère nouvelle en géopolitique.

  • Henri II de France.
    Henri II de France.
  • Philippe II d'Espagne.
    Philippe II d'Espagne.

Contexte politique

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Cette paix était devenue nécessaire aux deux parties épuisées financièrement, au point de risquer la banqueroute. Leurs bailleurs de fonds (les banquiers d'Anvers notamment) étaient ruinés par une crise économique (1557-1559) sans précédent. La France, déjà affaiblie économiquement par les défaites deSaint-Quentin (1557) etGravelines (1558), était de plus en proie à des troubles religieux. Le roi Henri II espérait profiter de la paix pour réduire laRéforme protestante[2]. Depuis trois ans, leprotestantisme ne cessait de se développer malgré ses édits répressifs.

Toutefois, laRéforme protestante grandissait aussi enFlandres, et même sur le sol espagnol. Philippe II d'Espagne, voulant affermir son gouvernement àValladolid alors capitale du royaume, se préparait à y faire éteindre par l'Inquisition un foyer réformé de même qu'àSéville. Lesautodafés allaient se succéder dans les mois à venir. L'Espagne, par ailleurs, sentait grandir sa vocation coloniale et évangélisatrice auNouveau Monde, et cherchait à faire de la France une alliée dans sa lutte contre la Réforme.

Clauses

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L'Empereur germaniqueFerdinandIer, propre oncle de Philippe II, ne fut pas représenté lors des tractations. Aussi la question desTrois-Évêchés jusque-là germaniques :Metz,Toul etVerdun, ne fut-elle pas abordée dans le traité, et ces trois places restèrentde facto à la France qui les avait conquises et occupées depuis1552.

La France dut par contre rendre leduché de Savoie et les principales places duPiémont, leCharolais, leBugey et laBresse auduc de SavoieEmmanuel-Philibert, allié de l'Espagne. Elle dut aussi rendre laCorse à larépublique de Gênes, lemarquisat de Montferrat auduc de Mantoue, et renoncer à ses prétentions sur leMilanais et sur laFranche-Comté.

Si elle devait encore libérer les places qu'elle avait occupées en Flandres, elle put cependant garder en Piémont les villes dePignerol,Savillan,Chivas,Chieri et lemarquisat de Saluces, et récupérer quelques places en Picardie :Saint-Quentin,Ham,Le Catelet.

Conséquences du traité

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L'Espagne gardera dorénavant jusqu'au début duXVIIIe siècle une domination assurée (soit directement soit indirectement) sur les États de lapéninsule italienne, hormis sur les républiques deGênes et deVenise, et lesÉtats de Savoie et Piémont. Pour montrer que cette domination ne connaît pas d'exception, leduc d'Albe aura même obligé le papePaul IV, allié des Français, à capituler formellement en 1557. Lespapes suivants seront les alliés obligés de l'Espagne dans la lutte contre laRéforme. Le traité du Cateau-Cambrésis, en faisant entrer l'Italie dans une longue période de paix et stabilité économique (que les critiques appellent stagnation) et intellectuelle (Vico,Bruno,Galilée), marque l'arrêt de laRenaissance italienne et le passage à la splendeur duBaroque (Vivaldi,Le Bernin,Le Caravage).

Le traité prévoyait aussi de consolider la paix par des mariages royaux : leroi de France Henri II offrait ainsi sa fille aînée,Élisabeth de France, au roi d'Espagne Philippe II, veuf pour la deuxième fois depuis la mort de Marie Tudor. Il mariait d'autre part sa sœur,Marguerite de France, duchesse de Berry, au duc de Savoie Emmanuel-Philibert.La dynastie qui donnera auXIXe siècle ses premiers rois à l'Italie est ainsi confortée. Cependant, c'est pendant ces festivités organisées pour les mariages royaux que le roi Henri II sera mortellement blessé, lors d'un tournoi. Sa mort laissera la France entre les mains deCatherine de Médicis et de ses nombreux enfants, aux prises avec lesguerres de Religion, favorisées elles-mêmes par la démobilisation de la noblesse française à la suite de ces traités, les troubles intérieurs succédant aux guerres extérieures[3].

Textes

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Notes et références

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  1. Récit contemporain de la prise de Thionville dansClaudede La Châtre de La Maisonfort,Mémoire sur les sièges de Calais et de Thionville, publié en 1744 par l'abbé Lenglet du Fresnoy (au début du troisième volume duJournal de Henri III), puis en 1823 et enfin dans le recueilJ. A. C. Buchon,Choix de Chroniques et Mémoires sur l'histoire de France, Paris, A. Desrez,.
  2. Françoise Kermina,Jeann d'Albret, la mère passionnée d'Henri IV,éditions Perrin, 1998,p. 118.
  3. Claude Michaud,Entre croisade et révolutions, Publication de la Sorbonne, 2010.

Voir aussi

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Bibliographie

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Liens externes

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