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Lesultan ottomanMehmed VI fut contraint d’accepter letraité de Sèvres mais celui-ci ne fut ratifié par aucun parlement national, hormis celui de laGrèce. Dès l’automne,Georges Leygues, alorsprésident du Conseil en France, déclarait à la conférence deLondres que la France ne ratifierait pas un traité aussi défavorable à la Turquie, et qu’il fallait le réviser. Mustafa Kemal, qui avait commencé à organiser un pouvoir nationaliste parallèle en, menait alors une guerre contre le pouvoir dusultan ainsi quecontre les troupes grecques etarméniennes, contre les autonomistes kurdes et contre les troupes d’occupationitaliennes etbritanniques. En revanche, il bénéficiait de l’appui de laFrance (qui, en, signait un accord avec le gouvernement kémaliste, puis un traité de paix en de la même année, et lui vendit des armes[2]) et de laRussie bolchévique (qui lui fournit également des armes[3] et lui céda, autraité de Kars d', le territoire arménien occupé un an plus tôt par les troupes kémalistes[4]).
En-, se tint àLondres une conférence sur la révision du traité de Sèvres[7]. Aucun règlement général ne conclut la conférence, mais l’Italie accepta de retirer ses troupes d’Anatolie. En, l’Entente fit de nouvelles propositions à la Turquie kémaliste, en renonçant à prendre le traité de Sèvres pour base ; mais Kemal jugea que ces propositions étaient « loin, toutefois, dans leur fond, de contenter nos aspirations nationales »[8].
Après la large victoire des troupeskémalistes contre les troupes grecques en, letraité de Sèvres devint définitivement inapplicable. Une conférence internationale se réunit alors, afin de le remplacer par un nouveau traité, reflétant le nouveau rapport de forces sur le terrain. Le chef de la délégation turque estİsmet İnönü.
Le traité reconnaît en premier lieu la légitimité du régime d’Atatürk installé àAnkara. En échange lesAlliés obtiennent la reconnaissance par la république turque des pertes territoriales de l’Empire ottoman àChypre (1878), dans leDodécanèse (1911), enSyrie,Palestine,Jordanie,Irak etArabie (1918). Ils renoncent à demander l’indépendance, voire simplement l’autonomie, duKurdistan et de l’Arménie, prévues dans letraité de Sèvres. Ausandjak d'Alexandrette près, les frontières de la Turquie actuelle sont reconnues : la république turque assure ainsi et fait reconnaître sa souveraineté sur l’ensemble de l'Anatolie (occidentale et orientale) et sur laThrace orientale.
Le traité institue surtout des échanges de populations obligatoires entre laGrèce et laTurquie : 1,6 million deGrecs ottomans contre 385 000musulmans de Grèce. Ces échanges forcés ont débuté « baïonnette dans le dos », bien avant la signature du traité en. Près d'un demi-million de Grecs de Turquie sont morts (pour la plupart dans les camps ou en route) et 400 000 musulmans, en majorité des Turcs, ont quitté, eux, la Grèce pour la Turquie. L'échange de population était strictement basé sur l'appartenance religieuse. Les exceptions du traité permirent à près de 300 000 Grecs à rester en Turquie à Constantinople et dans les îles concernées, tandis qu'enThrace occidentale environ 230 000 musulmans purent rester en Grèce. Mais, dans les décennies suivantes, les discriminations etpersécutions poussèrent la plupart de ces exemptés à s'exiler d'eux-mêmes, de sorte qu'auXXIe siècle il reste 140 000 musulmans en Grèce[10] et seulement quelques milliers de Grecs en Turquie[11].
ÀLausanne, la zone démilitarisée mise en place à Sèvres autour desdétroits desDardanelles et duBosphore est maintenue : les détroits restent ouverts, sans restriction ni contrôle turc, au passage aérien et à la navigation maritime internationale[12], mais en échange le contrôle des Alliés sur les finances et lesforces armées turques est aboli, ainsi que lerégime des « capitulations » qui accordait des privilèges et une protection allemande, autrichienne, britannique, française, italienne ou russe aux institutions étrangères enTurquie, ainsi qu'à certaines familles fortunées,chrétiennes oujuives ottomanes. Ainsi la Turquie retrouve sa pleinesouveraineté avec tous les attributs afférents et évite le risque decolonisation européenne[13].
Plusieursthéories du complot ont été soulevées par une partie de la population à l'égard du traité. Selon ces hypothèses, le traité contiendrait des « clauses secrètes », interdisant à la Turquie d'exploiter les ressources de son sous-sol. D'autres affirment que le traité arriverait à l'expiration à son centenaire[14]. Ces hypothèses trouvent en partie leur origine dans le fait qu'une grande majorité des conservateurs etislamistes, proches du gouvernement actuel, considèrent le traité de Lausanne comme une humiliation pour la Turquie, estimant qu’il a considérablement réduit l’étendue de son territoire[15]. Les islamistes tentent de discréditer le régimenationaliste laïc turc d'après-guerre en utilisant ce traité[16],[17].
↑Anne Hogenhuis, Corine Defrance, Geneviève Bibes et Jérôme de Lespinois,« Le retour de Briand aux affaires en 1921 », dans Jacques Bariéty,Aristide Briand, la Société des Nations et l’Europe, Presses universitaires de Strasbourg,, 49-51 p. ;Atatürk 1929,p. 540.
↑Selon(en) H. Kapur,Soviet Russia and Asia, 1917–1927, il s’agit de 60 de canons Krupp, 30 000 obus, 700 000 grenades, 10 000 mines, 60 000 fusils confiés par laRoumanie aux Russes, 1,5 million de fusils ottomans prise de guerre russe, 1 million de fusils russes, 1 million defusils austro-hongrois Männlicher prise de guerre et 25 000 fusils Martini-Henry à baïonnette.