Movatterモバイル変換


[0]ホーム

URL:


Aller au contenu
Wikipédial'encyclopédie libre
Rechercher

Traité de Lausanne (1923)

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Page d’aide sur l’homonymie

Pour les articles homonymes, voirTraité de Lausanne.

Si ce bandeau n'est plus pertinent, retirez-le. Cliquez ici pour en savoir plus.
Si ce bandeau n'est plus pertinent, retirez-le. Cliquez ici pour en savoir plus.

Certaines informations figurant dans cet article ou cette section devraient être mieux reliées aux sources mentionnées dans les sections « Bibliographie », « Sources » ou « Liens externes »().

Traité de Lausanne
Description de cette image, également commentée ci-après
La Turquie selon le traité de Lausanne.
Accord relatif à la restitution réciproque des internés civils et à l'échange des prisonniers de guerre, signé à Lausanne
Signature
Lieu de signaturePalais de Rumine,Lausanne,canton de Vaud,Suisse
Entrée en vigueur
SignatairesDrapeau de la TurquieTurquie
Drapeau de l'Empire britanniqueEmpire britannique
Drapeau de la France France
Drapeau du Royaume d'ItalieRoyaume d'Italie
Drapeau de l'Empire du JaponEmpire du Japon
Drapeau de la Grèce Royaume de Grèce
Drapeau de la Roumanie Royaume de Roumanie
PartiesDrapeau de la TurquieTurquie
Drapeau de l'Empire britanniqueEmpire britannique
Drapeau françaisRépublique française
Drapeau du Royaume d'ItalieRoyaume d'Italie
Drapeau de l'Empire du JaponEmpire du Japon
Drapeau de la Grèce Royaume de Grèce
Drapeau de la Roumanie Royaume de Roumanie
Drapeau du royaume des Serbes, Croates et SlovènesRoyaume des Serbes, Croates et Slovènes
DépositaireRépublique française
LangueFrançais

Wikisource logoVoir le traité sur Wikisource

modifier

Conséquences démographiques du Traité de Lausanne.

Letraité de Lausanne de 1923 est untraité de paix signé le aupalais de Rumine àLausanne (Suisse). Il remplace letraité de Sèvres signé le àSèvres, qui mettait fin à laGrande Guerre en ce qui concerne l’Empire ottoman. Le traité de Lausanne est le dernier traité résultant de laPremière Guerre mondiale. Il précise les frontières de laTurquie issue de l’Empire ottoman et rend obligatoires destransferts de populations déjà commencés avec lesgénocidesarménien etgrecpontique, visant à rendre irréversible ce qui fut appelé « nettoyage ethnique » par l’historiographie grecque et « stabilisation de l'homogénéitéethno-religieuse » par l’historiographie turque[1].

Contexte : le combat turc contre le traité de Sèvres

[modifier |modifier le code]

Les dispositions du traité de Sèvres prévoyaient la dissolution de l’armée ottomane, la division de l’Empire ottoman (privé d’une grande partie de ses territoiresmoyen-orientaux) enzones d’influence britannique, française et italienne, la cession auroyaume de Grèce de laThrace orientale et laIonie (région deSmyrne), la cession du Nord-Est de la Turquie actuelle à l’Arménie indépendante et l’autonomie duKurdistan autonome dans le Sud-Est. Ces régions étaient peuplées de populations mélangées turques et autres. LaGrande Assemblée nationale de Turquie etMustafa Kemal Atatürk dénoncèrent le traité de Sèvres comme un« projet dedépeçage colonial de la Turquie ».

Lesultan ottomanMehmed VI fut contraint d’accepter letraité de Sèvres mais celui-ci ne fut ratifié par aucun parlement national, hormis celui de laGrèce. Dès l’automne,Georges Leygues, alorsprésident du Conseil en France, déclarait à la conférence deLondres que la France ne ratifierait pas un traité aussi défavorable à la Turquie, et qu’il fallait le réviser. Mustafa Kemal, qui avait commencé à organiser un pouvoir nationaliste parallèle en, menait alors une guerre contre le pouvoir dusultan ainsi quecontre les troupes grecques etarméniennes, contre les autonomistes kurdes et contre les troupes d’occupationitaliennes etbritanniques. En revanche, il bénéficiait de l’appui de laFrance (qui, en, signait un accord avec le gouvernement kémaliste, puis un traité de paix en de la même année, et lui vendit des armes[2]) et de laRussie bolchévique (qui lui fournit également des armes[3] et lui céda, autraité de Kars d', le territoire arménien occupé un an plus tôt par les troupes kémalistes[4]).

Letraité de Kars avalisa, côté russe,celui d'Alexandrople, que laRépublique arménienne avait dû signer, le, à l'issue de laguerre arméno-turque, rétrocédant à la Turquie le territoire deKars (attribué à l'Empire russe par letraité de San Stefano en)[5]. Ce territoire était peuplé deLazes, deMeskhètes, deGéorgiens, et d'Arméniens survivants dugénocide[6] : ils furent expulsés et remplacés par desTurcs et desKurdes.

En-, se tint àLondres une conférence sur la révision du traité de Sèvres[7]. Aucun règlement général ne conclut la conférence, mais l’Italie accepta de retirer ses troupes d’Anatolie. En, l’Entente fit de nouvelles propositions à la Turquie kémaliste, en renonçant à prendre le traité de Sèvres pour base ; mais Kemal jugea que ces propositions étaient « loin, toutefois, dans leur fond, de contenter nos aspirations nationales »[8].

Après la large victoire des troupeskémalistes contre les troupes grecques en, letraité de Sèvres devint définitivement inapplicable. Une conférence internationale se réunit alors, afin de le remplacer par un nouveau traité, reflétant le nouveau rapport de forces sur le terrain. Le chef de la délégation turque estİsmet İnönü.

Contenu du traité de Lausanne

[modifier |modifier le code]

Le traité reconnaît en premier lieu la légitimité du régime d’Atatürk installé àAnkara. En échange lesAlliés obtiennent la reconnaissance par la république turque des pertes territoriales de l’Empire ottoman àChypre (1878), dans leDodécanèse (1911), enSyrie,Palestine,Jordanie,Irak etArabie (1918). Ils renoncent à demander l’indépendance, voire simplement l’autonomie, duKurdistan et de l’Arménie, prévues dans letraité de Sèvres. Ausandjak d'Alexandrette près, les frontières de la Turquie actuelle sont reconnues : la république turque assure ainsi et fait reconnaître sa souveraineté sur l’ensemble de l'Anatolie (occidentale et orientale) et sur laThrace orientale.

Après des mois de tractations, le traité est signé le àLausanne entre d’une part laTurquie et d’autre part laFrance, leroyaume d’Italie, leRoyaume-Uni, l’empire du Japon en tant que puissances victorieuses, mais aussi leroyaume de Grèce, leroyaume de Roumanie, leroyaume des Serbes, Croates et Slovènes et leroyaume de Bulgarie en tant que co-signataires concernés par les échanges de populations demandées par leskémalistes, qui invitaient en Turquie les minorités turques des pays voisins, et souhaitaient les échanger contre les minorités chrétiennes vivant en Turquie (ainsi, desTurcs de Roumanie et desBulgares de Roumanie rejoignirent respectivement la Turquie et la Bulgarie, remplacés enDobroudja du Sud par desAroumains de Grèce et de Bulgarie, eux-mêmes remplacés par des Grecs et des Bulgares de Turquie) : des centaines de milliers de personnes furent concernées, maisConstantinople, lesîles des Princes,Imbros etTénédos sont exemptés de ces obligations d'échanges[9].

Le traité institue surtout des échanges de populations obligatoires entre laGrèce et laTurquie : 1,6 million deGrecs ottomans contre 385 000musulmans de Grèce. Ces échanges forcés ont débuté « baïonnette dans le dos », bien avant la signature du traité en. Près d'un demi-million de Grecs de Turquie sont morts (pour la plupart dans les camps ou en route) et 400 000 musulmans, en majorité des Turcs, ont quitté, eux, la Grèce pour la Turquie. L'échange de population était strictement basé sur l'appartenance religieuse. Les exceptions du traité permirent à près de 300 000 Grecs à rester en Turquie à Constantinople et dans les îles concernées, tandis qu'enThrace occidentale environ 230 000 musulmans purent rester en Grèce. Mais, dans les décennies suivantes, les discriminations etpersécutions poussèrent la plupart de ces exemptés à s'exiler d'eux-mêmes, de sorte qu'auXXIe siècle il reste 140 000 musulmans en Grèce[10] et seulement quelques milliers de Grecs en Turquie[11].

ÀLausanne, la zone démilitarisée mise en place à Sèvres autour desdétroits desDardanelles et duBosphore est maintenue : les détroits restent ouverts, sans restriction ni contrôle turc, au passage aérien et à la navigation maritime internationale[12], mais en échange le contrôle des Alliés sur les finances et lesforces armées turques est aboli, ainsi que lerégime des « capitulations » qui accordait des privilèges et une protection allemande, autrichienne, britannique, française, italienne ou russe aux institutions étrangères enTurquie, ainsi qu'à certaines familles fortunées,chrétiennes oujuives ottomanes. Ainsi la Turquie retrouve sa pleinesouveraineté avec tous les attributs afférents et évite le risque decolonisation européenne[13].

Les théories du complot

[modifier |modifier le code]

Plusieursthéories du complot ont été soulevées par une partie de la population à l'égard du traité. Selon ces hypothèses, le traité contiendrait des « clauses secrètes », interdisant à la Turquie d'exploiter les ressources de son sous-sol. D'autres affirment que le traité arriverait à l'expiration à son centenaire[14]. Ces hypothèses trouvent en partie leur origine dans le fait qu'une grande majorité des conservateurs etislamistes, proches du gouvernement actuel, considèrent le traité de Lausanne comme une humiliation pour la Turquie, estimant qu’il a considérablement réduit l’étendue de son territoire[15]. Les islamistes tentent de discréditer le régimenationaliste laïc turc d'après-guerre en utilisant ce traité[16],[17].

Articles détaillés :Grande Catastrophe,Génocide arménien etGénocide grec pontique.

Notes et références

[modifier |modifier le code]
  1. Giles Milton,Le Paradis perdu: 1922, la destruction de Smyrne la tolérante, 2013, Éd Libretto,(ISBN 978-2752908810)
  2. Anne Hogenhuis, Corine Defrance, Geneviève Bibes et Jérôme de Lespinois,« Le retour de Briand aux affaires en 1921 », dans Jacques Bariéty,Aristide Briand, la Société des Nations et l’Europe, Presses universitaires de Strasbourg,, 49-51 p. ;Atatürk 1929,p. 540.
  3. Selon(en) H. Kapur,Soviet Russia and Asia, 1917–1927, il s’agit de 60 de canons Krupp, 30 000 obus, 700 000 grenades, 10 000 mines, 60 000 fusils confiés par laRoumanie aux Russes, 1,5 million de fusils ottomans prise de guerre russe, 1 million de fusils russes, 1 million defusils austro-hongrois Männlicher prise de guerre et 25 000 fusils Martini-Henry à baïonnette.
  4. Claude Mutafian et Éric Van Lauwe,Atlas historique de l'Arménie,Autrement,coll. « Atlas / Mémoires »,, 143 p.(ISBN 978-2-7467-0100-7),p. 72.
  5. Atatürk 1929,p. 431 ;Papazian 1934,p. 48-51.
  6. Yves Ternon,Les Arméniens. Histoire d'un génocide, Paris, Seuil,[détail des éditions](ISBN 978-2-02-025685-8), paragraphe 2 page 302.
  7. Atatürk 1929,p. 485 sqq.
  8. Atatürk 1929,p. 626.
  9. Hans-Erich Stier (dir.),(de)Grosser Atlas zur Weltgeschichte, éd. Westermann, Braunschweig 1985,(ISBN 3-14-100919-8), p. 153.
  10. Soit 1,4 % de la population grecque selon« Autorité statistique hellénique (Elstat) ».
  11. De 3000 à 5000 personnes soit 0.006% de la population turque selonThe Greek minority of Turkey[1] sur HRI.org consulté le 22 Janv. 2017.
  12. « Journal officiel de la République française. Lois et décrets », surGallica,(consulté le)
  13. Claude Farrère,La Turquie ressuscitée, Paris, Cahiers libres,, 154 p.(OCLC 250572378).
  14. « Tragédie, acte fondateur ou complot occidental: le Traité de Lausanne vu de Turquie | RTS », surrts.ch,(consulté le)
  15. [vidéo] « Cumhurbaşkanı Erdoğan: Birileri Lozan'ı zafer diye yutturmaya çalıştı », Anadolu Ajansı,, 1:42 min(consulté le)
  16. (tr)« Lozan Antlaşması'nın 100. Yılında Komplo Teorileri ve Gizli Maddelerin İzinde »[archive du], surYalansavar,(consulté le)
  17. (en)« In Turkey, conspiracy theories about the Peace Treaty of Lausanne run riot »[archive du], surThe Skeptic,(consulté le)

Voir aussi

[modifier |modifier le code]

Bibliographie

[modifier |modifier le code]

Articles connexes

[modifier |modifier le code]

Liens externes

[modifier |modifier le code]

v ·m
Accords et traités de laPremière Guerre mondiale
Pendant la guerre
Armistices
Conférence de la paix de Paris
Accords ultérieurs
Voir aussi
v ·m
Traités de l'Empire ottoman
XVe siècle
XVIe siècle
XVIIe siècle
XVIIIe siècle
XIXe siècle
XXe siècle
Déclin et chute de l'Empire ottoman
v ·m
Concepts
Congrès locaux
Élections
Faits majeurs
Campagnes
Alliés
Révoltes
Arménie
Campagne de Cilicie
Guerre gréco-turque
Accords
Alliés
Ottoman
Assemblée nationale
Ce document provient de « https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Traité_de_Lausanne_(1923)&oldid=230222889 ».
Catégories :
Catégories cachées :

[8]ページ先頭

©2009-2025 Movatter.jp