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| Signé | Château de Brétigny (Sours) |
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Letraité de Brétigny, également connu sous le nom detraité de Calais, est conclu le, auchâteau de Brétigny, un hameau de la commune deSours[1] près deChartres, entre lesplénipotentiaires du roiÉdouardIII d'Angleterre et ceux deCharles, fils du roiJeanII de France.
Le, les roisJeanII etÉdouardIII, accompagnés de leurs fils aînés[2], ratifient cet accord àCalais[3] ce qui permet une trêve de neuf ans dans laguerre de Cent Ans.
Depuis200 ans desconflits à répétitions entre Anglais et Français ont réduit les possessions anglaises sur le continent (laNormandie et une grande partie de l'Aquitaine, territoires de l'empire Plantagenêt ont été récupérées progressivement par lesCapétiens).
La guerre de Cent Ans a été déclenchée à cause d'une querelle dynastique pour lasuccession deCharlesIV le Bel.ÉdouardIII d'Angleterre, étant par sa mèreIsabelle le petit-fils de Philippe le Bel, pouvait prétendre au trône de France, mais il fut écarté, etPhilippeVI de Valois lui fut préféré en tant qu'héritier direct descendant par les mâles.
La première phase de la guerre a été marquée par de cuisantes défaites françaises àCrécy et àPoitiers. L'organisation politique et militaire française étant basée sur laféodalité, l'armée anglaise, plus réduite numériquement mais en revanche très organisée, a pu remporter des victoires écrasantes qui discréditèrent la noblesse française.
Le roiJeanII le Bon a été fait prisonnier à labataille de Poitiers en1356 et fut retenu d'abord àBordeaux puis àLondres.
Les Anglais ont essayé d'imposer unpremier traité de Londres où la libération du roi serait faite contre4 millions delivres et la cession de toute l'Aquitaine auroyaume d'Angleterre. Ce traité n'aurait pas entraîné de renonciation d'ÉdouardIII au trône de France.
Mais les défaites françaises ont fortement discrédité la noblesse et en1358 le pays est ravagé par la révolte des riches marchands parisiens menés parÉtienne Marcel. Par ailleurs,Charles le Mauvais, autre prétendant au trône de France, voulait profiter desJacqueries pour prendre le pouvoir. Les Anglais vont donc augmenter leurs revendications audeuxième traité de Londres où ils réclament l'Aquitaine et la Normandie (le tiers du territoire Français) mais conçoivent que pour obtenir une paix durable, il faut renoncer à la couronne de France. Cependant, pour obtenir la ratification de ce traité, il faut l'aval dudauphinCharles qui exerce la régence durant la captivité de son père. Avec l'accord secret de celui-ci, Charles réunit lesétats généraux qui refusent l'accord, ce qui les disculpe et évite un sort funeste à Jean le Bon.ÉdouardIII organise donc une nouvelle chevauchée qui doit le mener àReims, la ville du sacre.
Contrairement auxchevauchées de 1346 et 1356 qui se sont soldées par des victoires anglaises écrasantes àCrécy etPoitiers, celle-ci est un fiasco.ÉdouardIII est confronté à la tactique de laterre déserte, harcelé de toutes parts, affamé, privé de chevaux (morts par manque de fourrage). Les restes de son armée sont décimés parun terrible orage de grêle qui est interprété comme un signe divin. Enfin il apprend que des marins normands ont attaqué et pillé le port deWinchelsea () semant une véritable panique en Angleterre. Il rembarque piteusement, après avoir négocié les accords préliminaires au futur traité de Brétigny. Son rêve d'être sacréroi de France, s'est évanoui avec cet échec et il monnaye la paix contre le roi de France qu'il retient en otage depuis la bataille de Poitiers.

Le traité[4] met un terme aux quatre années de captivité àLondres deJeanII le Bon, prisonnier des Anglais depuis labataille de Poitiers. Le roi de France est libéré contre versement d'une rançon de 3 millions d'écus d'or qui, d'ailleurs, ne sera pas payée en totalité. Des otages sont livrés pour garantir le paiement, dont le plus important est sans doute son ambassadeur et conseiller :BonabesIV de Rougé et de Derval.
L'Anglais obtient laGuyenne et laGascogne en toute souveraineté ainsi queCalais, lePonthieu et lecomté de Guînes[5]. Il obtient également lePoitou — dont l'un des fils deJeanII,Jean, est pourtant comte —, lePérigord, leLimousin, l'Angoumois et laSaintonge. Enfin, il devient souverain de toutes les terres du comté d'Armagnac en recevant l'Agenais, leQuercy, leRouergue, laBigorre et lecomté de Gaure. Le royaume de France perd le quart de son territoire. L'humiliation est considérable et la noblesse française est en plein désarroi. Le dauphin est mécontent. Seul le roi prisonnier fête sa prochaine libération en donnant à Londres un grand banquet[6].
En revanche,ÉdouardIII renonce aux duchésde Normandie etde Touraine, aux comtésdu Maine etd'Anjou et à la suzeraineté sur laBretagne et lesFlandres. Il renonce surtout à revendiquer la couronne de France. Ce traité vise à désamorcer tous les griefs qui ont conduit au déclenchement du conflit.
Le régent de France avait besoin de temps pour réorganiser le pays et mettre fin à l'instabilité qui y régnait. Il envoie doncBertrand Du Guesclin rassembler lesgrandes compagnies qui ravagent les campagnes pour combattrePierre le Cruelen Castille. Cela occupe les Anglais, alliés à Pierre le Cruel, enEspagne et va permettre de nouer une précieuse alliance avec le nouveauroi de CastilleHenri de Trastamare. Larançon ne sera que partiellement payée et letraité de Brétigny-Calais ne fut pas durable. Mais il permit une trêve de neuf ans pendant laguerre de Cent Ans.
Letraité de Calais fut rompu parCharlesV le.
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